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Test de Kontakt 4 de Native Instruments - Konkatre

Deux ans après la troisième mouture, Kontakt revient avec une quatrième version, dotée de nouvelles fonctions alléchantes et une bibliothèque qui grossit à vue d’oeil.

 

Kontakt 4Kontakt est sans doute le sampleur logi­ciel le plus connu et le plus utilisé du marché. Pour­tant, la concur­rence est rude et des softs comme Mach­Five de MOTU ou encore Halion de Stein­berg tentent de prendre des parts du gâteau en propo­sant des versions avec toujours plus de sons et toujours plus de fonc­tion­na­li­tés.

Native Instru­ments devait donc réagir et c’est ce qu’ils ont fait avec dans un premier temps une mise à jour 3.5 gratuite et pleine d’op­ti­mi­sa­tion. On a vu ainsi arri­ver la compa­ti­bi­lité 64 bits avec ce que ça engendre : la possi­bi­lité de char­ger en mémoire vive plus de 4 Go de samples, chose impos­sible en 32 bits. Vu la taille de certaines banques aujour­d’hui, cette update fut la bien­ve­nue. Kontakt est aussi compa­tible avec les proces­seurs multi­core en gérant jusqu’à 16 coeurs sans bron­cher et le moteur a été entiè­re­ment réécrit pour permettre à la fonc­tion Direct-to-disk d’uti­li­ser moins de mémoire vive. Niveau fonc­tion­na­lité on a vu aussi appa­raître le Direct MIDI Learn permet­tant d’as­si­gner rapi­de­ment un contrô­leur à n’im­porte quel potard ou fader de l’in­ter­face. Enfin, le système de biblio­thèque, permet­tant d’in­té­grer des banques supplé­men­taires direc­te­ment dans l’in­ter­face de Kontakt, a été revu et devient plus simple d’uti­li­sa­tion. On passera sur toutes les petites amélio­ra­tions qui font de cette version 3.5 un joli cadeau pour tous les utili­sa­teurs de Kontakt 3.

On avait donc déjà un bon logi­ciel, avec ses quali­tés, mais aussi avec ses défauts, notam­ment au niveau de l’er­go­no­mie. Qu’ap­porte donc cette quatrième version ? C’est ce que nous allons voir dans ce test détaillé…

 

Une biblio­thèque qui prend du poids

 

Kontakt 4Qui dit sampler logi­ciel, dit biblio­thèque de sons. Cette dernière permet au logi­ciel de ne pas se retrou­ver orphe­lin et de pouvoir char­ger direc­te­ment des sons et de permettre à l’uti­li­sa­teur impa­tient (comme nous sommes tous) de faire tout de suite joujou avec sa dernière acqui­si­tion. Pour les amateurs de chiffres, sachez que la nouvelle biblio­thèque de Kontakt a pris 10 Go par rapport à la précé­dente version. Elle fait désor­mais de 43 Go, repré­sen­tant pas moins de 1000 instru­ments. Autant dire qu’il y a de quoi faire et que vous pour­rez prendre plusieurs cafés durant la longue instal­la­tion des 5 DVDs  sur votre disque dur.

Une fois le tout installé, on lance Kontakt et on commence à foui­ner comme il se doit dans la biblio­thèque. Cette dernière est divi­sée en 7 parties : band, choir, orches­tral, synth, urban beats, vintage et world. Chacune réserve sont lot de nouveau­tés avec par exemple dans la banque « band » une nouvelle contre­basse « Jazz Upright Bass », deux nouveaux kits de batte­rie dans le style pop (Studio Break Kit et central Stage Kit) direc­te­ment issus de Kore de chez Native, et last but not least, la tota­lité des samples de la banque Elek­trik Piano regrou­pant des sons de pianos élec­triques comme le Rhodes et le Wurlit­zer (mk2, mk1, A200 et E7). On est déjà contents, mais ce n’est pas fini…

Ainsi, la banque Choir fait son appa­ri­tion appor­tant des samples de choeurs ténors, soprano, alto, basse, avec toutes les voyelles s’il vous plait. De quoi refaire l’in­tro de « You can’t always get what you want » des Stones !

Dans la caté­go­rie orches­trale, on retrouve les anciennes banques de sons, mais aussi des nouvelles comme les Solo Strings (cello, violin, viola et double bass) et l’orgue de cathé­drale direc­te­ment issus de la fameuse banque Vienna Sympho­nic Libra­bry (VSL pour les intimes), assu­ré­ment un gage de qualité.

Concer­nant la partie synthé­ti­seurs, ont été ajou­tés des samples prove­nant de la banque de sons Urban Arse­nal.

 

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La partie vintage se voit ajou­ter une jolie collec­tion de sons de mello­tron (359Mo). Au menu, des cuivres, des choeurs, des guitares, des flutes, des orgues, des pianos, des saxo­phones, des violons et d’autres.

Pour finir, la section world a été enri­chie de sons prove­nant de la banque North India Kore, dont un sitar, un tanpura, un harmo­nium et des tablas. Voici un petit exemple avec le sitar :

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Kontakt 4
Fina­le­ment, la seule section qui reste inchan­gée est la section Urban Beats. Pour le reste, il faut avouer que Native Instru­ments nous a gâtés et on se retrouve devant une biblio­thèque très complète, peu d’ins­tru­ments manquant réel­le­ment à l’ap­pel.

Dans l’en­semble, les sons font le job sans pour autant crever le plafond, le marché des banques sonores addi­tion­nelles a encore de beaux jours devant lui ! Les cordes et la contre­basse ne nous ont pas forcé­ment convain­cus tandis que l’orgue et les choeurs tirent plus faci­le­ment leur épingle du jeu. Les pianos élec­triques sont les mêmes que dans la banque Elek­trik piano, c’est-à-dire pas extra­or­di­naires mais large­ment utili­sables. Nous ne sommes pas au niveau des banques de Scar­bee pour les pianos élec­triques, Trilogy ou Trillian de Spec­tra­so­nics pour la basse ou East­West Sympho­nic Orches­tra pour les cordes.

Voici quelques exemples réali­sés par nos soins :

 


Choeurs

 

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Piano élec­trique

 

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Contre­basse

 

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Orgue

 

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Mello­tron

 

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Cordes

 

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Exemple Lo-Fi

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C’est bien beau d’avoir plein de sons, mais comment on s’y retrouve ? Native a pensé à tout : la biblio­thèque de Kontakt a été entiè­re­ment taguée avec des attri­buts permet­tant de retrou­ver rapi­de­ment ses petits dans cette forêt de samples et d’ins­tru­ments virtuels.

 

Je cherche, je trouve


Kontakt 4Native instru­ments n’a peut-être pas inventé le fil à couper l’eau chaude sur ce coup-là, mais il faut saluer le geste. Le système de recherche devient très pratique dans cette version, la biblio­thèque est entiè­re­ment taguée avec des attri­buts corres­pon­dants et un moteur de recherche qui devient du coup intel­li­gent. Prenons un exemple : quand je tape « elec­tric piano » dans le moteur de recherche, Kontakt 4 ressort la liste exhaus­tive de tous les pianos élec­triques de la banque, qui n’ont pas forcé­ment le mot « elec­tric piano » dans leur nom. Le fait de taper les mots « bass synth » fait ressor­tir les basses synthé­tiques situées dans la banque « synth » mais aussi celles de la banque « vintage ». Cela permet de voir la biblio­thèque sous un autre angle. Le système a évidem­ment quelques failles : le fait de taper « piano » dans le moteur de recherche fait appa­raitre tous les sons « forte­piano », ce qui n’est pas forcé­ment ce que l’on recher­chait en premier lieu. Rien n’est infailli­ble…

Pour résu­mer, chaque instru­ment a trois familles de tag : le type (piano, drums, bass, etc.), le genre (dance, indus­trial, rock, etc.) et le timbre (disso­nant, noisy, bright, etc.). Les instru­ments livrés avec la biblio­thèque n’ont malheu­reu­se­ment été tagués que pour le « type ». Reste à l’uti­li­sa­teur de taguer lui-même le reste (genre et timbre), voir de donner une couleur (10 dispo­nibles), rensei­gner le tempo ou encore attri­buer une note sur 5 étoiles à la manière d’iTunes. Il faut savoir que le système d’at­tri­buts fonc­tionne pour les instru­ments, mais aussi pour les multis, les banques, les groupes, les presets et les samples. Un utili­sa­teur orga­nisé devrait donc pouvoir retrou­ver très rapi­de­ment ses petits, reste à voir si les éditeurs de banques de sons compa­tibles avec Kontakt tague­ront leurs samples correc­te­ment…

On s’aperçoit rapi­de­ment que ce nouveau système de base de données est indis­pen­sable lorsque l’on possède une grosse banque de sons et le moteur de recherche devient le meilleur ami du Kontak­teur.

Mais la biblio­thèque d’ins­tru­ments n’est pas la seule à avoir pris du poids, le nombre de réponses d’im­pul­sions a lui aussi explosé.

It’s over 300 !

 

Kontakt 4Kontakt 4 est livré avec une réverbe à convo­lu­tion possé­dant pas moins de 300 réponses d’im­pul­sions. Ces réponses sont clas­sées en 18 parties : Real rooms (vraies pièces), Digi­tal réverbs (réverbes numé­riques), Real plate Reverbs (vraies réverbes à plaques), Vocal Reverbs, Drums Reverbs, Drums filter (des effets en tous genres, plus ou moins farfe­lus), Piano reverbs, Tiny rooms (petites pièces), Medium rooms (pièces moyennes), Big rooms (grandes pièces), Unusual Reverbs (réverbes inso­lites), Reverse reverbs (réverbes inver­sées), Plate Reverb (réverbes à plaques), Surround Reverbs, Special Reverbs (des trucs étranges, à essayer!), House­hold (à partir d’ap­pa­reils ména­gers comme des boîtes de conserve ou autre tupper­ware), cabi­nets (des enceintes de type ampli de guitare) et enfin instru­ments (la réso­nance d’un djembé, d’un piano avec la pédale appuyée ou non, bâton de pluie, etc.).

Dans l’en­semble les réponses sont de bonne qualité et pour­ront être utili­sées sans problème. Les nouvelles réponses ont été four­nies par Echo­cham­ber, Studio­de­vices et Acous­ti­cas. Il y en a vrai­ment pour tous les goûts, de la réverbe natu­relle très réaliste à l’en­ceinte d’am­pli de guitare en passant par les effets les plus étranges qui ravi­ront les sound desi­gners toujours à la recherche de sons inédits. Le fait d’avoir une grosse banque de réverbes à convo­lu­tion décuple les possi­bi­li­tés sonores du logi­ciel qui sont déjà énormes à la base. Car Native Instru­ment ne s’est pas arrêté en si bon chemin et propose dans la quatrième version de Kontakt une nouvelle fonc­tion inédite et très inté­res­san­te…

 

Clap Dry

 

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Clap Cathe­dral


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Clap Metal­box


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Clap Piano pédale enfon­cée


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Clap Reflect Orven



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Clap Real Plate E250


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Clap L480 Plate


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AET télé­phone maison


On attaque ici le gros morceau de cette nouvelle mouture. Tout d’abord, que se cache-t-il derrière ces trois lettres ? AET est pour Authen­tic Expres­sion Tech­no­logy, ce qui ne vous avance pas des masses. Pour résu­mer gros­siè­re­ment, cette nouvelle fonc­tion permet de faire un morphing progres­sif et pilo­table via n’im­porte quel para­mètre MIDI entre deux sons. L’AET est fina­le­ment un filtre utili­sant les trans­for­mées de Fourier et qui prend l’em­preinte et la réponse sonore d’un premier son afin de l’ap­pliquer progres­si­ve­ment sur un deuxième. C’est très bien, mais à quoi ça sert concrè­te­ment ? Et bien à faire plein de choses très diffé­ren­tes…

Kontakt 4La première utili­sa­tion se fait au niveau des couches de vélo­cité. On sait qu’une trom­pette jouée douce­ment a un timbre sonore très diffé­rent d’une trom­pette jouée forte­ment. C’est pour cela qu’on a des couches de vélo­ci­tés dans nos instru­ments samplés permet­tant de recréer les diffé­rents niveaux de jeu. Le problème rencon­tré avec ce genre de méthode est que l’on peut ressen­tir une trop grande diffé­rence de timbre lorsque l’on passe d’une couche de vélo­cité à une autre si l’ins­tru­ment n’en possède pas assez. On entend lorsqu’on change de palier, comme si la réso­lu­tion était trop gros­sière, gommant les détails et l’ex­pres­si­vité l’ins­tru­ment. C’est là que l’AET inter­vient en appliquant un morphing entre chaque couche de vélo­cité, polis­sant ainsi les diffé­rences de timbre et ajou­tant une progres­sion plus linéaire entre les couches de vélo­ci­tés de l’ins­tru­ment. A la manière d’un conver­tis­seur audio numé­rique vers analo­gique, l’AET tente de recréer des états et des niveaux de vélo­cité qui n’ont pas forcé­ment été enre­gis­trés à la base. Ce n’est ni plus ni moins qu’une inter­po­la­tion. Si 15 niveaux de vélo­cité ont été enre­gis­trés à la base, l’AET en recréera 128 (les 128 valeurs du contrô­leur MIDI) à partir de ces 15. Dans les faits, le para­mètre « morph » de l’AET sera direc­te­ment contrôlé par le para­mètre de vélo­cité et si le musi­cien joue une note dont la vélo­cité est de 65, au lieu de jouer, comme d’ha­bi­tude, la vélo­cité la plus proche (mettons 70), Kontakt jouera un son « morphé » entre la vélo­cité 70 et la 60. Un son qui n’exis­tait donc pas à la base dans la banque de son et qui, a priori, se rappro­che­rait du son de l’ins­tru­ment à cette vélo­cité. Alors évidem­ment on pour­rait discu­ter long­temps sur savoir si un son de vélo­cité 65 corres­pond vrai­ment à un morphing entre la vélo­cité 60 et 70. Cela dépend assu­ré­ment de l’ins­tru­ment samplé, mais quoi qu’il en soit, cette fonc­tion propose quelque chose qui n’exis­tait pas et c’est donc toujours bon à prendre et à tester suivant les cas.


Voici un exemple sans puis avec AET :

 

 

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Ceci est donc une première fonc­tion inté­res­sante, mais ce n’est pas fini. Il est en effet possible de créer un morphing entre des arti­cu­la­tions. On le sait, certains instru­ments peuvent se jouer de diffé­rentes manières, comme le violon en legato, pizzi­cato, stac­cato, etc., ou encore des choeurs pouvant chan­ter des « o », des « a » ou des  « i ». Pour rajou­ter de l’ex­pres­si­vité et donner plus de flexi­bi­lité au musi­cien, il est ainsi possible de morpher entre deux groupes de sons et d’ar­ti­cu­la­tion. On peut donc chan­ger progres­si­ve­ment de voyelle pour une chorale ou passer progres­si­ve­ment de Forte­piano à sfor­zando avec un ensemble de cordes si le besoin se faire sentir. Cela apporte évidem­ment un gros plus au niveau des possi­bi­li­tés, un deuxième très bon point !

Voici un exemple où l’on morphe les voyelles d’un choeur :

 

 

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Kontakt 4Pour finir, l’AET pourra inté­res­ser aussi les sound desi­gners qui doivent déjà avoir la queue qui frétille. S’il est possible de morpher deux sons d’une même famille pour plus de réalisme, il est aussi possible de mélan­ger deux sons qui n’ont stric­te­ment rien à voir et de s’en­vo­ler vers des sphères sonores encore inex­plo­rées. Pourquoi ne pas morpher une viole de gambe avec un biniou ? C’est possible ! Passez le tout dans le module de convo­lu­tion recréant la réponse acous­tique d’un tupper­ware et saupou­drez le tout d’une pédale fuzz et vous aurez à coup sûr un résul­tat inédit. Vous l’au­rez compris, un océan de possi­bi­lité s’ouvre à nous, il ne reste plus qu’à quit­ter son travail, divor­cer, ranger ses enfants dans le congé­la­teur et prendre une carte d’abon­ne­ment chez Pizza Hut pour enfin avoir le temps d’ex­plo­rer ces flots sonores.

Alors évidem­ment les premières sorties en mer ne se feront pas sans soucis et un tour du côté du jour­nal de bord du capi­taine (compre­nez le manuel d’uti­li­sa­teur) ne sera pas de trop pour comprendre comment créer ses propres morphing. Car on le sait, Kontakt peut deve­nir rapi­de­ment une énorme usine à gaz, enchaî­nant menus dérou­lants avec menus contex­tuels. Mais avec un peu de volonté, même un mous­saillon arri­vera à réali­ser ses idées restées jusqu’à présent à l’étape de rêve. Pour les plus flémards, sachez que la biblio­thèque propose quelques presets à base d’AET, dont les choeurs morphant les diverses voyelles. Une seule limi­ta­tion : l’AET ne fonc­tionne qu’à une fréquence d’échan­tillon­nage de 44,1 kHz. Pour rester dans le rechi­gnage, on aurait aimé un pad XY pour pouvoir morpher entre plusieurs sons en deux dimen­sions, on espère que cela sera possible dans la version 4.5 sans repas­ser à la cais­se…

Voici deux exemples de morphing que nous avons réalisé :


Saxo­phone vers xylo­phone :

 

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Guitare vers orgue :

 

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La perfor­mance visuelle

 

Kontakt 4

Une autre nouveauté de la version 4 est l’amé­lio­ra­tion de la perfor­mance view. Chaque instru­ment a désor­mais un plus grand panneau de contrôles person­na­lisé affi­chant les para­mètres jugés utiles. Outre le fait que cela donne un véri­table plus visuel, et Dieu sait si Kontakt en avait besoin, cela rendra moins nauséeux les aller­giques aux inter­faces compliquées. L’in­ter­face de certains instru­ments est assez claire et réus­sie et l’on a rapi­de­ment accès aux réglages que l’on désire modi­fier. Ajou­tez à cela la possi­bi­lité de régler la taille de la fenêtre prin­ci­pale (ils ont quand même attendu la version 4.0.1 pour propo­ser cette featu­re…) et vous aurez une inter­face utili­sa­teur gran­de­ment amélio­rée. Est apparu aussi un bouton « Quick Load » permet­tant de char­ger rapi­de­ment un instru­ment parmi vos favo­ris. Une bonne idée aussi, sachant que les utili­sa­teurs chargent souvent les mêmes sons. Que voulez-vous, ils sont telle­ment prévi­sibles !

Scripts à tous les étages

 

Kontakt 4La deuxième version de Kontakt avait vu appa­raître les scripts, desti­nés aux musi­ciens à tendance geek ou aux déve­lop­peurs, permet­tant de décu­pler les possi­bi­li­tés de leur logi­ciel moyen­nant un peu d’huile de coude. Néan­moins, le soft propose un grand nombre de scripts prêts à l’em­ploi et il sera dommage de les bouder. On retrouve de quoi malme­ner n’im­porte quel message MIDI : des harmo­ni­zer, des délais, des arpé­gia­teurs, des arti­cu­la­tions, des huma­ni­zer, des quan­ti­zer et des rando­mi­zer.

La nouveauté de la version 4 est de pouvoir exécu­ter des scripts au niveau « multi ». Il était en effet aupa­ra­vant impos­sible de lancer ces bouts de code ailleurs qu’au niveau « instru­ment ». Cela ouvre pas mal de possi­bi­li­tés, et il devient possible de char­ger des instru­ments, d’en dépla­cer, de divi­ser et redis­tri­buer un signal MIDI vers une partie des instru­ments consti­tuant le multi. Pas de panique, il y a peu de chan­ge­ments au niveau du code en lui-même et ceux étant déjà fami­liers des scripts des versions anté­rieures s’y retrou­ve­ront sans problème. Les quelques diffé­rences sont expliquées dans le manuel, au format PDF.

 

Ça compresse

 

Kontakt 4Kontakt 4 a aussi pensé à votre ordi­na­teur. Native Instru­ment a inclus dans cette version une compres­sion loss­less, c’est à dire sans perte d’in­for­ma­tion dans le signal, qu’il est possible d’ac­ti­ver lorsque vous serez amenés à sauver sur votre disque dur vos instru­ments. L’in­té­rêt est double : les fichiers pèse­ront 30 à 50 % moins lourd que leurs copains non compres­sés et pren­dront donc moins de place sur votre disque dur et dans votre mémoire vive. On sait qu’avec certaines banques gargan­tuesques, la place mémoire vaut de l’or, même si avec les systèmes d’ex­ploi­ta­tion 64 bits, la possi­bi­lité d’étendre la mémoire est grande. Kontakt se char­gera donc de décom­pres­ser à la volée les fichiers stockés sur le disque dur pour les lire par la suite. Pas trop de soucis à se faire sur la consom­ma­tion CPU, la compres­sion loss­less n’étant pas du tout gour­mande et rela­ti­ve­ment négli­geable pour un proces­seur récent.

Le seul désa­van­tage est de rendre ces samples seule­ment lisibles par Kontakt, le format loss­less étant proprié­taire. Impos­sible donc de modi­fier ces fichiers avec votre éditeur audio préféré, il faudra les décom­pres­ser pour les modi­fier et ensuite les recom­pres­ser. Il n’y aura aucune perte au niveau sonore, seule­ment une perte de temps.

Tant qu’on est dans les reproches, certains détails d’er­go­no­mie n’ont toujours pas été corri­gés : par exemple, pour trou­ver le niveau d’en­voi auxi­liaire, il faudra aller foui­ner dans… les inserts ! Il faut avouer que sur certains points, la logique de Native instru­ments nous échappe un peu…

 

Money money money

 

Kontakt 4On ne pour­rait finir cet article sans parler d’ar­gent, car si vous êtes inté­res­sés par ce produit il faudra passer à la caisse. Kontakt 4 coûte, accom­pa­gné de sa grosse banque de sons de 43 Go, 379€. Évidem­ment pas de télé­char­ge­ment, il faudra lais­ser votre ordi­na­teur et lever vos fesses de votre chaise, ou comman­der sur inter­net pour les indé­crot­ta­bles… Pour les posses­seurs des versions anté­rieures (1, 2 ou 3), l’up­grade est vendu 129€ et ceux ayant déjà acheté un Kontakt Player, Intakt, Kompakt ou la Keyboard Collec­tion devront débour­ser 249€.

Mais il y a une offre qui pourra inté­res­ser la plupart d’entre vous : la Komplete 6 est vendue 499€, soit 120€ de plus que Kontakt 4 seul. Cette collec­tion regroupe les logi­ciels suivants : Kontakt 4 (379€ seul), Absynth 5 (179€ seul), Guitar Rig 4 Pro (179€ seul), Battery 3 (179€ seul), Massive (179€ seul), FM8 (179€ seul) et Reak­tor 5 (379€ seul). C’est simple, si un seul autre de ces softs vous inté­resse, il est inté­res­sant d’ache­ter Komplete 6. Le rapport qualité/quan­tité/prix de ce bundle est tout simple­ment hallu­ci­nant et vous n’au­rez pas assez de temps dans votre vie pour faire le tour des possi­bi­li­tés sonores de tous ces outils et instru­ments. Komplete 6 est donc à prendre très au sérieux pour toute personne dési­reuse d’ache­ter Kontakt 4. Pour infor­ma­tion, si vous ache­tez ces softs sépa­ré­ment, il faudra débour­ser pas moins de 1573€ !

 

Conclu­sion

 

Kontakt 4Cette quatrième mouture de Kontakt voit débarquer pas mal de nouveau­tés inté­res­santes, une biblio­thèque sonore toujours plus consé­quente et quelques opti­mi­sa­tions qui sont les bien­ve­nues. On notera la présence de la nouvelle fonc­tion AET permet­tant de faire du morphing sonore, les 300 réponses d’im­pul­sions alimen­tant la réverbe à convo­lu­tion, des efforts au niveau visuel avec une inter­face utili­sa­teur moins tris­tou­nette et obscure grâce aux perfor­mance view, un compres­seur loss­less des fichiers audio, la possi­bi­lité d’exé­cu­ter des scripts au niveau multi, et un système d’at­tri­buts couplé à un moteur de recherche. Toutes ces nouvelles fonc­tions et amélio­ra­tions font de cette version un véri­table pas en avant pour Kontakt.

Mais le sampler de Native Instru­ments reste incor­ri­gible sur certains points, comme l’er­go­no­mie pas toujours très bien pensée et son côté usine à gaz pouvant rebu­ter les novices en la matière. Le manuel, qui est plutôt bien fait soit dit en passant, est un passage obligé pour décou­vrir certaines fonc­tions. On pourra aussi râler à propos de la qualité sonore de certains instru­ments de la biblio­thèque, n’éga­lant pas celle de certaines banques spécia­li­sées. C’est sans doute le prix à payer pour avoir une collec­tion rela­ti­ve­ment complète. Reste à voir la réac­tion de la concur­rence qui ne saurait tarder…



  • L’AET
  • 43 Go de sons très divers
  • 300 réponses d’im­pul­sion
  • Scripts au niveau multi
  • Compres­sion loss­less
  • Perfor­mance view
  • Tags et moteur de recherche
  • Prix de la Komplete 6

 

  • Pas toujours facile de s’y retrou­ver
  • Ergo­no­mie parfois douteuse
  • Manuel en PDF
  • Certains instru­ments un peu faiblards

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