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Sujet Etre profane, c'est la certitude de faire une musique originale

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Sujet de la discussion Etre profane, c'est la certitude de faire une musique originale
On entend souvent : "Je ne veux pas apprendre pour être sûr d'inventer"

C'est vrai ?
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C'est quoi la limite du "trop étalée" ? Le temps passé à étaler ? L'étalement en soi ?

Bon, regarde, j'ai un autre exemple. Claude François ne voulait avec lui que des danseuses n'ayant jamais pris de cours de danses. Honnêtement, oserais-tu me dire que les chorégraphies de cloclo n'avaient pas l'efficacité requise pour le type de spectacles qu'il produisait ?
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Citation : Un artiste peut utiliser le hasard à bon escient. L'utiliser, l'enrichir. Il saura l'attraper au vol pour orienter son art dans une nouvelle direction.



Il y a une certaine contradiction dans ce que tu dis. Dès lors qu'il y a exploitation, il n'y a plus de hasard. Il existe, mathématiquement, exactement 12 x 5! (=1440) façons d'agencer "au hasard" la gamme penta. Mais on se rend rapidement compte que depuis qu'elle est utilisée, on a largement dépassé le quota. La différence, c'est la vélocité, le son, le rythme... tout ce qui résulte de "l'exploitation". Tout ça augmente considérablement les possibilités. L'exploitation du hasard, c'est l'enrichir, comme tu dis. Mais ce n'est plus le hasard. C'est un vrai boulot. C'est de l'expérience, c'est de la science.

Citation : Selon vous, un gratteux de penta comme David Gilmour possède t'il la connaissance ? trop de connaissances ?



Pour certains, Gilmour atteint la quintessence mélodique. Pour d'autres (comme Rennmax) non. Très franchement, Gilmour n'est pas ma tasse de thé mais, par exempe, le bassiste Hug Hopper (des premiers soft machine) atteignait (pour moi) la quintessence avec peu de notes (je ne dis pas pour autant qu'Hug Hopper est un profane :clin: )
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Citation : Claude François ne voulait avec lui que des danseuses n'ayant jamais pris de cours de danses. Honnêtement, oserais-tu me dire que les chorégraphies de cloclo n'avaient pas l'efficacité requise pour le type de spectacles qu'il produisait ?



Leur efficacité résidait surtout dans leur plastique (genre "conversation en forme d'éclisse de guitare" ), non ? :clin:
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Étaler : étaler sa technique.

Penses-tu pouvoir dire que ç'eut été plus mauvais si elles avaient pris des cours de danses ?

Je ne connais ça qu'en rock ce postulat curieux du "moins j'en sais, meilleur c'est".
En Jazz, Coleman savait jouer du sax avant de se mettre à inventer le free et de souffker dans son sax comme s'il avait commencé depuis trois semaines.
Davis avait la connaissance meme si sa musique étaient minimale.
De plus une musique minale n'a jamais eu plus de justesse que Coltrane dans son art du tout.

Enfin, je trouve que Pollock c'est de la merde à meme titre qu'Armand. Ce sont respectivement les Starac' de la peinture et de la sculpture. Je suis plus sensible au discours de Malevich, Stael, Klein, et Saint-Phalle, Tingueli. Mais sans doute mon bagage me joue des tours.
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Et puis il y a le son aussi. Apprendre à faire un son... ne serait-ce qu'une note. ça demande beaucoup de temps !
Jouer les notes, tout le monde sait le faire.
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Citation : Il y a une certaine contradiction dans ce que tu dis. Dès lors qu'il y a exploitation, il n'y a plus de hasard. Il existe, mathématiquement, exactement 12 x 5! (=1440) façons d'agencer "au hasard" la gamme penta. Mais on se rend rappidement compte que depuis qu'elle est utilisée, on a largement dépassé le quota. La différence, c'est la vélocité, le son, le rythme... tout ce qui résulte de "l'exploitation". Tout ça augmente considérablement les possibilités. L'exploitation du hasard, c'est l'enrichir, comme tu dis. Mais ce n'est plus le hasard. C'est un vrai boulot. C'est de l'expérience, c'est de la science.



Oh là là, ce raisonnement mathématique est très loin de moi. Je ne te contredirais donc pas sur ce point. Une chose. Le hasard existe vraiment pour moi. Je compte beaucoup sur ce hasard car je n'ai jamais pris de cours. Je compte beaucoup sur ces accidents pour trouver des choses nouvelles. Je ne dis pas que ça marche tout le temps. Le fait est que ça ne marche pas le plus souvent, mais j'essaie. Le truc, il est là, c'est de savoir faire le tri pour le transformer comme de la pate à modeler. Faire le tri dans ce qui est modelable et ce qui part à la poubelle. je peux jouer et m'enregistrer pendant 10 mn et n'en retenir que 2 secondes dans un tout.
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Le hazard n'est pas en opposition avec le savoir.

signé : un psychorigide parmi d'autres :bravo:
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Citation : Jouer les notes, tout le monde sait le faire.



Ouais mais on tourne en rond là.

Bon, le rock, c'est ça : un truc primitif. De l'émotion à l'état brut qui n'a pas besoin d'initiation. Un truc qui doit être immédiat et sonore.

C'est toute la différence avec le jazz qui demande une grande connaissance classique de la musique.

Et oui, des mecs comme Davis ont fait des chose surement extraordinaires car ils ont transcendé le genre, par exemple, en "minimalisant" leur jeu.
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Bon je me casse là, mais je vais suivre ce sujet de près !
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Je ne crois pas que le rock et le jazz s'inscrivent dans des définitions arbitraires du genre :
Rock = émotion + énergie
Jazz = savant

Le jazz, ça porte une forte énergie primitive. C'est très fort en émotion aussi. Pour moi, c'est même la musique de l'extrême dépression. Plus particulièrement le be-bop

J'aime à me souvenir d'un interview de Coltrane où il parlait de l'exploitation d'une note trouvée par hazard. Et pourtant, niveau savoir, c'est sans doute le plus grand.