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Test de l’amplificateur Blackstar Silverline Special - Blackstar passe au gris !

7/10

La marque anglaise Blackstar a réussi à s’imposer en tant que référence dans le domaine de l’amplification avec un catalogue particulièrement complet couvrant des besoins divers et variés allant de pédales aux gros mastodontes à lampes et en passant par quelques intermédiaires numériques. C’est en l’occurrence ce qui va nous intéresser dans ce test du « Silverline Special », un combo nouvelle génération, qui vous allez le voir, permet de couvrir la plupart des besoins des guitaristes.

Test de l’amplificateur Blackstar Silverline Special : Blackstar passe au gris !

Le modèle « Special » de la gamme Silver­line est un ampli affi­chant une puis­sance de 50 Watts RMS et portant dans son box fermé un haut-parleur Celes­tion G12 V-Type de 12 pouces. Ce choix de haut-parleur est à la fois une bonne surprise étant donné la répu­ta­tion de la marque Celes­tion et perti­nent du fait de son équi­libre sonore au vu de la multi­tude de sono­ri­tés propo­sées par les équipes de Blacks­tar avec ce combo.

L’es­thé­tique est parti­cu­liè­re­ment soignée grâce à un gris texturé donnant un effet « boutique » à l’am­pli­fi­ca­teur. Son poids de 16 kg et ses dimen­sions tout à fait raison­nables en font un combo facile à trans­por­ter. Enfin, les maté­riaux utili­sés semblent quali­ta­tifs et ne devraient pas poser de problèmes dans le cadre d’une utili­sa­tion inten­sive mais soignée.

blackstar1Le panneau de contrôle est, comme souvent sur les ampli­fi­ca­teurs numé­riques, riche en options et en petits boutons aux leds multiples. Cepen­dant, Blacks­tar a réussi, globa­le­ment mais pas tota­le­ment, à préser­ver une prise en main simple et claire.

Ce « Special » offre six types de préam­pli­fi­ca­teurs avec deux canaux clairs « Bright/Warm », deux crunchs « Crunch/Super Crunch » et deux distor­sions « OD1/OD2 ». Le tout est accom­pa­gné de deux potards permet­tant de gérer le niveau de gain et le volume. La partie égali­sa­tion est déce­vante au premier regard à cause de l’éco­no­mie d’un contrôle dédié aux médiums, surtout sur un ampli­fi­ca­teur de cette taille et de cette puis­sance. On y retrouve ainsi en accès direct et immé­diat le contrôle des basses, des aigus et le fameux « ISF », propre à tous les ampli­fi­ca­teurs Blacks­tar sur lequel on revien­dra un peu plus loin dans ce test.

Au second coup d’œil, on découvre qu’il existe bien, moyen­nant l’uti­li­sa­tion du bouton « TAP » l’in­dis­pen­sable contrôle des médiums et qu’il est égale­ment possible d’af­fi­ner le tout avec le réglage de la réso­nance et de la présence. C’est une excel­lente nouvelle de savoir que ces réglages sont bel et bien dispo­nibles, mais ça en est une moins bonne à l’uti­li­sa­tion. En effet, pour régler le niveau des médiums il faut appuyer sur le bouton « TAP » puis tour­ner le potard d’ISF et la procé­dure est la même pour la réso­nance et la présence en combi­nant le bouton « TAP » avec les potards des basses et des aigus. Cela fonc­tionne mais ça ne sera jamais aussi confor­table que des potards dédiés. Les équipes de Blacks­tar ont cepen­dant dû trou­ver une solu­tion afin de faire tenir tout ce petit monde sur le panneau de contrôle.

En effet, vient s’ajou­ter un potard de « RESPONSE » qui offre le choix entre six types de lampes de puis­sance : EL84, 6V6, EL34, KT66, 6L6 et les KT88 qui vont permettre de simu­ler la réac­tion d’un vrai ampli­fi­ca­teur à lampes.

blackstar7Une partie pour les effets est égale­ment dispo­nible et divi­sée en trois caté­go­ries, toutes utili­sables simul­ta­né­ment. On a ainsi à notre dispo­si­tion quatre réverbes (room, hall, spring, plate), quatre délais (linear, analogue, tape, multi) et pour finir quatre effets de modu­la­tion courants (phaser, flan­ger, chorus et tremolo). On peut, pour chaque effet, gérer le niveau et le timing. Cette partie a le mérite d’être très facile à utili­ser, mais on notera cepen­dant que rien ne nous indique, de manière textuelle, le type d’ef­fet utilisé dans chacune des caté­go­ries… à part nos oreilles (et le manuel).

Enfin, en plus d’un volume géné­ral parti­cu­liè­re­ment effi­cace du fait de son fonc­tion­ne­ment très progres­sif, on retrouve la possi­bi­lité de sauve­gar­der ses presets afin de pouvoir les rappe­ler faci­le­ment, un mode accor­deur, une sortie casque au format mini-jack quelque peu diffi­cile à gérer au niveau du volume, une entrée dédiée aux lecteurs MP3, une entrée foots­witch (non fourni pour le test) et une connexion USB afin de contrô­ler et enre­gis­trer l’am­pli­fi­ca­teur direc­te­ment sur son ordi­na­teur sans passer par un micro externe.

Malheu­reu­se­ment, aucune boucle d’ef­fet n’est dispo­nible sur ce modèle.

L’ISF pour tous !

Vous l’au­rez compris au vu des options propo­sées par Blacks­tar sur cette gamme Silver­line, ce combo se veut parti­cu­liè­re­ment géné­reux en sono­ri­tés. C’est entre autres grâce au fameux potard d’ISF que l’on retrouve un peu partout sur les produits de la marque. Son utili­sa­tion est très simple : à zéro on a un son typé « améri­cain » et à dix on est dans le monde « anglais ». Un peu comme si on passait d’un Mesa Boogie à un Marshall en passant par une multi­tude de « Mesr­shall ». Tech­nique­ment et concrè­te­ment, le potard vient agir sur les fréquences de l’éga­li­sa­tion. Cela fonc­tionne très bien et c’est un réglage très bien maitrisé par les équipes de la marque. Ce potard d’ISF combiné au choix des lampes de puis­sance offre la possi­bi­lité à chacun de trou­ver la signa­ture sonore qui lui convient.

Vous allez pouvoir entendre, dans les exemples sonores propo­sés, diffé­rentes combi­nai­sons sur les six canaux dispo­nibles. Évidem­ment, les possi­bi­li­tés sont pratique­ment infi­nies. Seule la partie égali­sa­tion, hors ISF, sera toujours réglée dans une zone suffi­sam­ment neutre et perti­nente pour l’en­re­gis­tre­ment.

1_clean­warm_el84_gain5_isf5_nofx
00:0000:24
  • 1_clean­warm_el84_gain5_isf5_nofx00:24
  • 2_clean­bright_el84_gain5_isf5_nofx00:28
  • 3_clean­bright_6L6_gain5_isf5_reverbe_spring00:17
  • 4_clean­warm_el34_gain5_isf5_reverbe_spring_chorus00:24
  • 5_clean­warm_6v6_gain5_isf3_tremolo00:24
  • 6_crunch_el34_gain4_isf3_rever­be­hall00:22
  • 7_crunch_el84_gain7_isf1_rever­be­hall00:18
  • 8_super­crunch_kt66_gain7_isf7_rever­be­hall00:19
  • 9_super­crunch_kt66_gain7_isf4_rever­be­hall00:22
  • 10_od1_6l6_gain5_isf3_nofx00:24
  • 11_od1_6l6_gain5_isf9_nofx00:24
  • 12_od1_el84_gain5_isf5_delay­li­near00:32
  • 13_od2_el84_gain5_isf5_rever­be­hall_delay­li­near00:27
  • 14_od2_kt88_gain2_isf10_phaser00:27
  • 15_crunch_el84_gain3_isf1_flan­ger00:24

blackstar5Les sensa­tions de jeu sont très bonnes, l’am­pli répond de manière assez natu­relle et il y a large­ment assez de gain pour satis­faire les guita­ristes les plus cheve­lus. Cepen­dant, sur les canaux OD1 et OD2, il faudra savoir rester modéré sur la quan­tité de satu­ra­tion que l’on envoie car on se retrouve rapi­de­ment avec une compres­sion assez carac­té­ris­tique des amplis numé­riques.

Les deux canaux « crunch » et « super crunch » sont parti­cu­liè­re­ment inté­res­sants et musi­caux. Large­ment assez de gain pour s’en­vo­ler mais tout en gardant une réponse suffi­sam­ment dyna­mique.

Le carac­tère des diffé­rentes lampes de puis­sance est bien respecté. D’ailleurs, sur l’exemple en 6V6, la légère satu­ra­tion ne vient pas de la prise qui est parfai­te­ment propre, mais bien de la réac­tion de la partie puis­sance. 

Le rendu géné­ral a le mérite de ne pas être cari­ca­tu­ral et il est réel­le­ment inté­res­sant de tester diffé­rentes combi­nai­sons. À noter que pouvoir agir sur la présence et la réso­nance est assez rare sur ce genre d’am­plis, c’est donc un réel plus, et ce, malgré l’in­dis­po­ni­bi­lité de potards dédiés unique­ment à ces para­mètres pour des raisons de place.

Un ampli pour le studio ?

insider1Cet ampli­fi­ca­teur Blacks­tar est équipé d’une prise USB, permet­tant de le relier à votre machine et d’uti­li­ser le logi­ciel INSI­DER, télé­char­geable gratui­te­ment sur le site de la marque. Ce logi­ciel vous permet de gérer vos presets en temps réel, de télé­char­ger ceux propo­sés par la commu­nauté d’uti­li­sa­teurs, mais aussi de char­ger vos musiques afin de jouer par-dessus tout en ayant la possi­bi­lité de les ralen­tir sans alté­rer la tona­lité ou de faire tour­ner des boucles. En bonus, vous avez à dispo­si­tion un accor­deur et un métro­nome. Cette partie fonc­tionne assez bien malgré une inter­face un peu sommaire et légè­re­ment vieillotte.

INSI­DER vous permet égale­ment de choi­sir entre trois modes d’en­re­gis­tre­ment par USB. Vous avez le choix entre : 

  • Enre­gis­trer votre signal en stéréo avec une simu­la­tion de baffle inté­grée 
  • Enre­gis­trer le signal traité en mono d’un côté et de l’autre côté le signal D.I 
  • Re-amper un signal préa­la­ble­ment enre­gis­tré

insider2Cela semble parti­cu­liè­re­ment complet et adapté aux tech­niques d’en­re­gis­tre­ment modernes. Cepen­dant, en lançant Cubase 10 sous Windows 10, on se rend compte qu’au­cun pilote ASIO n’a été prévu pour accom­pa­gner la connec­tique USB et il faut se rabattre sur le télé­char­ge­ment des célèbres ASIO4ALL. Des pilotes ASIO signés Blacks­tar auraient fait une meilleure impres­sion.

La simu­la­tion de baffle appliquée pendant l’en­re­gis­tre­ment est tout au plus correcte mais il aurait été confor­table de pouvoir la désac­ti­ver pour appliquer le VST de son choix. À ce propos, INSI­DER est un logi­ciel externe dont aucune version VST n’est dispo­nible.

Cette partie connec­tée est en somme plutôt convain­cante pour gérer les presets de son ampli­fi­ca­teur ou pour s’en­trai­ner faci­le­ment et sans trop s’em­bê­ter à jouer par-dessus sa musique préfé­rée. La partie MAO pure et dure est quant à elle plus sommaire, surtout si l’on compare à la concur­rence dans ce domaine.

1_USB_stereo_super­crunch_el84_rever­be­hall_delaya­na­log
00:0000:28
  • 1_USB_stereo_super­crunch_el84_rever­be­hall_delaya­na­log00:28
  • 2_USB_stereo_clean­bright_el34_rever­be­hall_chorus00:23

L’étoile noire 2.0

En conclu­sion, Blacks­tar avec ce nouveau Silver­line Special propose un combo compact, pas trop lourd, bien construit, moderne, équipé d’un vrai haut-parleur Celes­tion et offrant une palette sonore très large. Ces carac­té­ris­tiques font de cet ampli­fi­ca­teur un compa­gnon parti­cu­liè­re­ment poly­va­lent qui saura être utile pour le travail à la maison mais aussi en répé­ti­tion grâce à ses 50 Watts pour ceux qui jouent avec un batteur pas trop nerveux. Cepen­dant, malgré la promesse d’un son digne des meilleurs amplis à lampes, on retrouve quand même, parfois, une signa­ture qui colle souvent aux ampli­fi­ca­teurs numé­riques, notam­ment sur les grosses distor­sions. Il faudra cher­cher et trou­ver la bonne combi­nai­son entre l’éga­li­sa­tion avec son ISF et le choix des lampes de puis­sance.

Enfin, la partie USB aurait mérité des drivers ASIO dédiés et une inter­face remise légè­re­ment au goût du jour.

Prix moyen : 407 €

 

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Notre avis : 7/10

  • Joli avec de belles finitions
  • Haut-parleur 12 pouces de marque Celestion
  • Dimensions et poids raisonnables
  • Puissance suffisante pour une utilisation variée
  • Rendu sonore convaincant dans sa globalité
  • Belle polyvalence
  • Des effets crédibles à l’utilisation simple
  • Réglages de présence et de résonance
  • Pas de potard dédié aux fréquences médiums
  • Pas de boucle d’effet
  • Footswitch non fourni
  • Partie USB quelque peu perfectible pour l’enregistrement malgré de bonnes idées
  • Une compression numérique sur les saturations généreuses
  • Gestion du volume de la sortie casque

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