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Le lièvre et la tortue
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Alors que la concurrence est féroce dans l’univers des amplis à modélisations d’entrée de gamme, Fender aura mis une éternité à enfin mettre à jour ses Mustang avec les tout nouveaux modèles GT40, GT100, et GT200.

Il faut dire qu’entre temps Vox, Line 6, Boss, et Marshall — pour ne citer qu’eux — s’en sont donné à coeur joie en commer­cia­li­sant plus ou moins régu­liè­re­ment des outils parti­cu­liè­re­ment complets. Mais parait-il que rien ne sert de courir, et qu’il faut surtout partir à point. L’adage se verra-t-il confirmé ? En exclu­si­vité pour la France et le jour même de l’an­nonce offi­cielle de leur sortie, Audio­fan­zine vous propose un test des trois nouveaux amplis Mustang de Fender.

Une ques­tion de taille

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La nouvelle gamme Mustang de Fender se compose de trois modèles entiè­re­ment numé­riques  embarquant les mêmes modé­li­sa­tions et les mêmes fonc­tions. Les combos GT40, GT100, et GT200 se diffé­ren­cient néan­moins les uns des autres par leur puis­sance, leur format, les boutons présents en façade, les entrées/sorties dispo­nibles, et les haut-parleurs embarqués.

Parti­cu­liè­re­ment compact avec ses dimen­sions de 27,9 × 31 × 45,72 cm et son poids de 7,7 kg, le GT40 distille une puis­sance de 40 watts grâce à deux haut-parleurs full-range de 6,5”. Il dispose d’une entrée auxi­liaire, d’une sortie casque, et d’une connexion USB, exac­te­ment comme ses confrères. À l’in­verse, vous trou­ve­rez un peu moins de réglage sur ce modèle puisque sa tranche supé­rieure présente des réglages de gain, de volume, des aigus, des graves, un master volume, et 7 boutons agré­men­tés d’un potard rota­tif cranté et cliquable pour navi­guer au coeur de l’am­pli. Notons égale­ment que le baffle de ce modèle est en agglo­méré.

Le GT100, lui, est d’une puis­sance de 100 watts, et utilise un unique haut-parleur Celes­tion Special Design de 12”. En consé­quence, ses dimen­sions et son poids sont un peu plus impor­tants : 44,5 × 52,1 × 25,4 cm et 9,97 kg. Quant au GT200, il combine une puis­sance de 200 watts et deux haut-parleurs Celes­tion Special Design de 12”. De plus, il mesure 53,08 × 64,77 × 25,4 cm, et pèse 15,7 kg. Hormis cela, ces deux amplis sont rigou­reu­se­ment les mêmes. En plus des boutons déjà présents sur le GT40 vous trou­ve­rez des réglages dédiés aux médiums et à la réverbe, et les deux baffles sont plus clas­siques puisqu’ils sont en contre­plaqué léger. Ils se distinguent enfin par la présence de deux boucles d’ef­fets et d’une sortie directe stéréo en XLR.

À propos du look des amplis, la diffé­rence est radi­cale par rapport aux anciennes géné­ra­tions de Mustang. L’es­thé­tique est plus moderne, avec des bords un peu plus arron­dis, et une fini­tion inté­gra­le­ment noire mêlant du vinyle et de la toile pour proté­ger les haut-parleurs. Les potards en plas­tique sont aussi d’une grande sobriété et collent bien à l’es­prit global des machines. Comme vous avez pu le consta­ter, les dimen­sions et les poids sont très raison­nables, notam­ment pour le GT40. Privi­lé­giant la largeur à la hauteur, le petit combo évoque même une enceinte Blue­tooth tant il est compact. L’es­thé­tique adop­tée par Fender fait indu­bi­ta­ble­ment mouche sur ce dernier, mais peut-être un peu moins avec les plus gros modèles qu’on iden­ti­fiera aisé­ment comme des appa­reils numé­riques grand public.

Plus vite, plus haut, plus fort

Les trois combos Mustang GT sont dotés de 21 modé­li­sa­tions d’am­plis et de 47 effets. C’est plus que sur les précé­dentes géné­ra­tions, et des algo­rithmes ont été retra­vaillés ou ajou­tés. Voici la liste des modé­li­sa­tions :

Capture d’écran 2017 05 01 à 01.08.29

De plus, un accor­deur chro­ma­tique, un looper avec 60 secondes d’en­re­gis­tre­ment, et un Tap Tempo ont été inté­grés. Atten­tion, pour avoir accès au looper il est néces­saire d’uti­li­ser le nouveau foots­witch Fender MGT-4 ou un ancien sélec­teur Mustang. Il est aussi possible de bran­cher la pédale d’ex­pres­sion EXP1 pour contrô­ler certains effets. Bref, les Mustang GT se placent direc­te­ment dans le haut du panier en termes de fonc­tions. Et ce n’est pas tout, puisque les trois combos sont les tout premiers amplis connec­tés en Wifi de l’his­toire ! Fini les insup­por­tables trans­ferts par USB pour mettre à jour les machines, elles ont désor­mais direc­te­ment accès à inter­net. Vous en voulez encore ? Les Mustang GT ont aussi du Blue­tooth, et sont pilo­tables par l’in­ter­mé­diaire d’une appli­ca­tion. Et l’am­pli nous réserve encore quelques surpri­ses…

À vos marques, prêts, partez !

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Amplis numé­riques obligent, la navi­ga­tion s’ef­fec­tue par l’in­ter­mé­diaire d’un écran. D’em­blée, l’on est bien obligé de consta­ter que Fender frappe fort avec un LCD d’une taille raison­nable et doté de couleurs. Sa réso­lu­tion est bonne, et il est idéa­le­ment placé pour être faci­le­ment visible. À l’ère du smart­phone et de l’écran roi, Fender est le premier dans cette gamme de prix à miser sur un écran digne de ce nom, et c’est un vrai plus. En termes d’er­go­no­mie, l’écran est divisé en trois couches super­po­sées à l’ho­ri­zon­tale. Trois gros boutons à droite de l’écran permettent de passer d’une couche à l’autre en un clin d’oeil. La section choi­sie est toujours en surbrillance, et il est donc impos­sible de se perdre. Le tout est incroya­ble­ment intui­tif, et ne néces­site même pas de manuel. C’est complet est facile à la fois.

De base, c’est la première couche dédiée aux presets qui est active. En allant vers la gauche ou vers la droite grâce au potard rota­tif cliquable, on passe d’un favo­ris à l’autre.

La seconde couche corres­pond à la chaîne sonore. On y voit le type d’am­pli sélec­tionné, et les éven­tuels effets. Encore une fois, c’est le potard rota­tif qui permet d’ajou­ter ou de modi­fier des modé­li­sa­tions, puis de les placer où on le souhaite dans la chaîne. Ce dernier point est d’ailleurs très inté­res­sant, puisqu’on peut réel­le­ment façon­ner son son en plaçant les effets avant ou après l’am­pli, dans l’ordre qu’on souhaite. Le nombre d’ef­fets maxi­mum n’est pas défini, mais petit à petit certains effets deviennent inac­ces­sibles lorsqu’on souhaite les ajou­ter, jusqu’à ce qu’il n’y a plus aucune possi­bi­lité. Cette limite corres­pond certai­ne­ment aux capa­ci­tés du DSP. Comp­tez envi­ron sur 5 à 7 effets simul­ta­nés. De plus, l’on peut très bien cumu­ler plusieurs delays ou plusieurs over­drive contrai­re­ment à bon nombre d’am­plis de ce type.

Enfin, la troi­sième couche corres­pond aux réglages et para­mètres de la modé­li­sa­tion sélec­tion­née sur la deuxième couche. Ainsi, si la modé­li­sa­tion est un ampli, on retrou­vera une partie des réglages dispo­nibles via les potards physiques (Gain, Volume, Treble, etc.), mais aussi des para­mètres supplé­men­taires variables suivant le type d’am­pli : sélec­teur bright, noise gate, réglage du BIAS, ou encore choix du baffle ! Voici la liste des modé­li­sa­tions dispo­nibles :

  • ’57 Champ
  • ’65 Prin­ce­ton
  • ’57 Deluxe
  • ’65 Deluxe,
  • 1 × 12 Super­so­nic
  • ’65 Twin
  • 2 × 12 Super­so­nic
  • ’59 Bass­man
  • 2 × 12 Blue
  • 4 × 12 75W
  • 4 × 12 GB
  • 4 × 12 V30

Ajou­tons qu’il est possible de désac­ti­ver la simu d’HP, ce qui peut s’avé­rer inté­res­sant pour appliquer ses propres IR lorsqu’on utilise les sorties USB ou XLR.

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En plus du gros potard rota­tif et des trois boutons dédiés aux diffé­rentes couches, quatre boutons plus petits complètent la façade de l’am­pli. Le premier, inti­tulé FX, permet de « bypas­ser » tous les effets d’un coup. Le deuxième, le bouton Save, enre­gistre à tout moment les para­mètres choi­sis. Il est possible de rempla­cer le presets actif, de le renom­mer, ou d’en créer un tout nouveau dans un nouvel empla­ce­ment. Le troi­sième bouton est un Tap Tempo qui s’illu­mine en rythme lorsqu’un effet basé sur le temps est activé. Le bouton Menu, quant à lui, ouvre les réglages globaux de l’am­pli. Voici la liste des para­mètres les plus inté­res­sants :

  • Setlist : permet de créer un groupe de presets pour faci­li­ter la navi­ga­tion dans l’op­tique d’un live par exemple
  • Quick Access : permet de choi­sir 3 presets qui seront acces­sibles à tout moment par l’in­ter­mé­diaire de ce menu ou via le foots­witch
  • Tuner : accor­deur chro­ma­tique
  • Global EQ : offre le choix entre 4 modes d’EQ global (Flat, Bright Boost, Bright Cut, et Low Cut)
  • EXP-1 : permet de para­mé­trer la pédale d’ex­pres­sion EXP-1 et notam­ment sa course, pour l’en­semble des presets ou pour chacun des presets indé­pen­dam­ment

Le système de Setlist est une excel­lente idée pour éviter de se perdre lorsqu’on a monté sur pied un set complet. Il en va de même pour le Quick Access, qui vous assu­rera de retrou­ver à tout moment vos trois presets préfé­rés, notam­ment grâce au foots­witch MGT-4. Enfin, l’ac­cor­deur vous accom­pagne à l’aide d’une aiguille et de petits chiffres indiquant s’il faut tendre ou détendre la corde. Il est précis, mais il y a des décro­chages régu­liers et l’ai­guille s’af­fole en indiquant d’autres notes avant de reve­nir sur la véri­table note. Espé­rons qu’une mise à jour du firm­ware arran­gera rapi­de­ment cela. Enfin, notons que les inscrip­tions des quatre boutons susmen­tion­nés ont déjà tendance à s’ef­fa­cer alors que l’am­pli est neuf. Heureu­se­ment, ils s’illu­minent lorsqu’ils sont actifs.

 

 
Solid Snake

Il est aussi possible de navi­guer à travers l’am­pli via un foots­witch, le MGT4. Spécia­le­ment conçu pour les Mustang GT, il est commer­cia­lisé au tarif de 71 €, mais est inclus dans le pack du GT200. Il reprend l’es­sen­tiel des carac­té­ris­tiques du foots­witch 4 boutons de la précé­dente géné­ra­tion de Mustang. Ce dernier est d’ailleurs compa­tible avec les nouveaux Mustang (des problèmes d’af­fi­chage peuvent toute­fois surve­nir), mais vous ne pour­rez pas utili­ser la fonc­tion Looper.

Le MGT4 s’avère un peu déce­vant. On ne peut pas gérer la fonc­tion tap tempo, et la navi­ga­tion entre les nombreuses presets peut s’avé­rer fasti­dieuse. Il est par contre néces­saire pour utili­ser le looper, et il devient alors un énorme atout. De plus, il est possible à tout moment d’ac­ti­ver l’un des trois presets favo­ris choi­sis dans le menu Quick Acces, ce qui peut être utile. Enfin, les effets d’un preset peuvent être indi­vi­duel­le­ment acti­vés ou non. Au vu du tarif, l’in­ves­tis­se­ment peut donc clai­re­ment valoir le coup.

Les inter­nets

Oubliez tout ce que nous venons de voir depuis le début de ce test. Exit les potards, l’écran, le foots­wit­ch… Fender a décidé de plon­ger tête la première dans le tout connecté, avec du Blue­tooth, mais égale­ment du Wifi !

À l’ins­tar d’un certain nombre de leurs concur­rents, les Mustang GT peuvent être pilo­tés via une appli­ca­tion iOS et Android : l’app Fender Tone. Le logi­ciel Fuse qui permet­tait de para­mé­trer les vieux Mustang par l’in­ter­mé­diaire d’un ordi­na­teur a donc été mis de côté, mais si vous aviez des presets ils restent acces­sibles grâce au nouveau compte online Fender Connect rassem­blant toutes vos données dans le cloud. Inver­se­ment, l’ap­pli­ca­tion Tone n’est pas compa­tible avec les anciens modèles.

L’ap­pli­ca­tion se compose de quatre parties : l’une est dédiée aux presets et à leur édition, une à la recherche de sons supplé­men­taires avec notam­ment des presets d’ar­tistes et d’autres utili­sa­teurs, une autre à la créa­tion de presets origi­naux et de setlists, et une dernière aux para­mètres globaux (Blue­tooth, wifi, accor­deur, EQ, etc.). L’in­ter­face est assez sommaire, mais élégante et dans l’air du temps. On s’ins­crit dans la lignée du Flat Design cher à Apple. L’am­pli réagit au doigt et à l’oeil à l’ap­pli­ca­tion, mais les modi­fi­ca­tions effec­tuées depuis les combos ne se réper­cutent pas dans Tone. De plus, une légère latence retarde l’af­fi­chage d’un nouveau preset. Toute­fois, rela­ti­vi­sons, puisqu’à l’heure où nous écri­vons ces lignes l’ap­pli­ca­tion n’est pas encore défi­ni­tive et il est probable qu’elle évoluera rapi­de­ment.

L’édi­tion et la créa­tion de presets permettent de retrou­ver l’in­té­gra­lité des para­mètres des Mustang GT. Conce­voir un son et modi­fier la chaîne sonore est encore plus aisé qu’avec l’écran de l’am­pli, et cela pousse à l’ex­pé­ri­men­ta­tion. On regret­tera tout de même un code couleur simpliste qui diffé­ren­cie unique­ment les effets lorsqu’ils sont placés avant ou après l’am­pli, là où certains concur­rents ont adopté des icônes permet­tant de cibler immé­dia­te­ment les modu­la­tions, les modé­li­sa­tions d’am­plis, les delays, etc.

Le bilan du Fender Tone est au final très posi­tif, mais un point nous a paru assez problé­ma­tique : il est possible d’ajou­ter autant d’ef­fets qu’on le souhaite dans un preset par l’in­ter­mé­diaire de l’ap­pli. Or, les amplis ne permettent pas d’ajou­ter une infi­nité d’ef­fets. Cela se concré­tise par l’ajout d’ef­fets qui n’ap­pa­rai­tront tout simple­ment pas sur les combos… Si la commu­ni­ca­tion descen­dante est opti­male, l’en­voi d’in­for­ma­tions de l’am­pli vers l’ap­pli pour­rait éviter ce type de décon­ve­nue.

Enfin, Fender se targue de propo­ser les tout premiers amplis connec­tés en Wifi. Cela permet de mettre à jour la machine et d’ac­cé­der aux presets sur le Cloud. Malheu­reu­se­ment, la procé­dure depuis l’am­pli est horri­ble­ment lourde : les combos ne repé­rant pas les connexions dispo­nibles il faut rentrer soi-même le code SSID. Heureu­se­ment, il est possible de confi­gu­rer le Wifi depuis l’ap­pli­ca­tion ce qui faci­lite les choses. Fender n’est pas non plus allé au bout de son idée en ce qui concerne les mises à jour puisqu’elles ne se font ni auto­ma­tique­ment ni par l’in­ter­mé­diaire d’un menu simple. Il faut éteindre l’am­pli, puis le rallu­mer en restant appuyé sur un bouton pour acti­ver le mode MAJ. On a connu plus moder­ne… Le Wifi est donc une excel­lente idée sur le papier, mais on attend très vite des amélio­ra­tions pour que cette fonc­tion apporte son lot de confort et d’in­no­va­tions.

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Arrêt au stand

À présent, prenons le temps d’écou­ter les combos. Les extraits qui suivent ont été enre­gis­trés avec le modèle GT100 et une guitare Ibanez FR2620 Pres­tige. Cette guitare a deux micros humbu­cker pouvant être split­tés par l’in­ter­mé­diaire d’un sélec­teur à 5 posi­tions, et vous verrez que cela à son impor­tance. Le son de l’am­pli est capté par un Senn­hei­ser E906, bran­ché dans une carte son UR22 de Stein­berg. Le séquen­ceur utilisé pour l’en­re­gis­tre­ment est Studio One Prime.

Le premier tiers des presets sont des « basic » essen­tiel­le­ment compo­sés d’un ampli et d’une réverbe. Comme toujours, il y a à boire à manger parmi les presets d’usine, mais peu de sons sont complè­te­ment ratés ou noyés par les effets, ce qui est trop courant avec ce type d’am­plis. C’est globa­le­ment de bon goût, et on prend énor­mé­ment de plai­sir à parcou­rir les presets de l’am­pli. Commençons notre écoute avec la modé­li­sa­tion ’65 Twin Reverb qui simule le grand clas­sique de Fender, agré­menté d’une réverbe ’65 Spring.

1 '65 Twin Gain 0
00:0002:24
  • 1 '65 Twin Gain 0 02:24
  • 2 '65 Twin Gain 1 3 02:33
  • 3 '65 Twin Gain 3 4 02:52


Comme pour l’en­semble des modé­li­sa­tions d’am­plis portés sur les sons cleans, le ’65 Twin Reverb réagit vrai­ment à l’at­taque et aux types de micros utili­sés. Nous avons essayé plusieurs guitares, et celles dont les micros avaient un niveau de sortie élevé faisaient clai­re­ment crun­cher l’am­pli, alors que le son était très clair avec des micros plus sages. Il est même diffi­cile d’ob­te­nir un son pure­ment clair avec des micros doubles. Il faut vrai­ment bais­ser le gain au mini­mum et, même dans ce cas, des petits grésille­ments peuvent se faire entendre lorsqu’on attaque très forte­ment les cordes. Nous avons donc un excellent respect de la dyna­mique, mais la sensi­bi­lité de l’en­trée des amplis peut vrai­ment poser des problèmes si vous avez une guitare « puis­sante ». Il en va de même lorsqu’on utilise des pédales de satu­ra­tion en amont de l’am­pli qui accen­tuent les grésille­ments. Il n’y a par contre aucun souci avec les autres types de pédales, et la boucle d’ef­fet est bien­ve­nue.

Voici une salve d’ex­traits sonores avec diffé­rentes modé­li­sa­tions d’am­plis :

4 '54 Bass­man Gain 1 4
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  • 4 '54 Bass­man Gain 1 4 02:31
  • 5 '54 Basman Gain 3 4 02:49
  • 6 '57 Deluxe Gain 0 02:07
  • 7 '57 Deluxe Gain 2 3 01:45
  • 8 Metal 2000 01:22
  • 9 Ameri­can 90 00:39
  • 10 British 70 Gain 1 2 01:35


Sans grande surprise, les modé­li­sa­tions d’am­pli Fender sont les plus réus­sies, en parti­cu­lier le Twin, le Deluxe, ou encore le Bass­man. Les sons British vintages sont eux aussi dans le haut du panier. Nous avons par contre moins aimé les amplis modernes. Ils sont en géné­ral pensé pour les grosses satu­ra­tions, et celles-ci sont un peu froides et compres­sées. Ce n’est pas complè­te­ment raté, on est loin du nid d’abeilles, mais la dyna­mique n’est pas suffi­sam­ment respecté et on imagine mal sortir très distinc­te­ment dans un mix. Cela contraste d’ailleurs avec la très bonne dyna­mique des cleans et des crunchs.

Quant aux rare­tés comme l’Ex­cel­sior ou le GA-15, elles ont une iden­tité sonore bien parti­cu­lière. Nous ne saurions juger si ces modé­li­sa­tions sont fidèles aux amplis origi­naux, mais elles ont le mérite de sortir des sentiers battus. Enfin, la modé­li­sa­tion Studio Preamp offre un clean assez pur initia­le­ment sans simu­la­tion de baffle, ce qui peut-être très utile pour bran­cher des pédales ou même pour modi­fier le son avec des logi­ciels.

En ce qui concerne les modé­li­sa­tions de baffles, il est encore une fois diffi­cile de juger si l’on retrouve le son des origi­naux, mais les sono­ri­tés sont bien diffé­rentes avec des aigus et des graves qui répondent diffé­rem­ment. On regret­tera néan­moins qu’un gros « ploc » se fasse entendre lors du chan­ge­ment de baffle, mais il y a peu de chances que vous soyez amené à modi­fier cela en pleine pres­ta­tion.

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Écou­tons main­te­nant les diffé­rents effets dispo­nibles. Nous avons utilisé la modé­li­sa­tion ’65 Twin Reverb pour chacun des extraits.

12 Reverbs
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  • 12 Reverbs 03:20
  • 13 Delays 04:04
  • 14 Modu­la­tions 03:56
  • 15 Over­drive et Fuzz 01:32
  • 16 Les 3 modes de l’Auto wah 01:04


Les réverbes font leur petit effet à faible dose. On ressent ensuite assez vite qu’elles sont numé­riques à la manière dont elles « s’éteignent », ce qui est assez courant. Les delays sont pas mal, variés, et, tout comme certaines réverbes, tirent profit de la stéréo. Cette spatia­li­sa­tion
apporte un petit plus très agréable.

Les modu­la­tions apportent vrai­ment du corps au son. Les chorus, flan­gers et phasers épais­sissent le tout, et nous avons beau­coup appré­cié l’ef­fet Vibra­tone. Les oscil­la­tions manquent malgré tout d’un brin de subti­lité. On trouve aussi quelques effets déli­rants comme le Step Filter qui agit un peu comme un arpé­gia­teur, ou un effet de pitch diato­nique. Le pitch shif­ter basique qui fait office d’oc­ta­ver est très réussi et propose une grande ampli­tude de hauteur avec un réglage très fin.

Les crunchs et les satu­ra­tions moyennes sont réus­sis lorsqu’on pousse le gain des amplis, mais nous avons été un peu moins convain­cus par les modé­li­sa­tions de pédale d’over­drive et les boost. Ces simu­la­tions sont assez cari­ca­tu­rales, même si elles peuvent être utiles sur un solo par
exemple. Les fuzz nous ont par contre séduits. Les compres­seurs sont très para­mé­trables, et font ce qu’on attend d’eux sans appor­ter beau­coup de carac­tère. Quant à la Wah, nous n’avions pas la pédale EXP1 pour la tester, mais tout comme l’Au­to­wah elle possède plusieurs réglages et trois
modes très distincts et utiles : Baby’s Cryin, Real McQ, et Super High Q.

Termi­nons notre balade sonore avec un extrait non plus enre­gis­trée à l’aide d’un micro, mais grâce aux sorties XLR du GT100 :

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Les sorties USB, XLR, et casque permettent d’ob­te­nir un signal très clair et s’avèrent très pratique. Comme on n’uti­lise plus les haut-parleurs physiques des combos, il ne faut pas hési­ter à utili­ser l’EQ pour retra­vailler le son, notam­ment dans les graves. On rencontre par contre le même problème de signal d’en­trée qui fait que l’on obtient parfois des grésille­ments peu flat­teurs.

De l’im­por­tance du haut-parleur

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Les trois modèles Mustang GT ont beau être très proche les uns des autres et embarquer les mêmes modé­li­sa­tions, ils sonnent diffé­rem­ment.

Tout d’abord, le GT 40 se distingue par un volume et une projec­tion impres­sion­nants au vu de son gaba­rit. C’est petit, mais ça envoie ! Les deux petits HP Full-Range offrent un large spectre de fréquence idéal pour la diffu­sion de backing tracks, ou même pour écou­ter de la musique. Ils ont toute­fois tendance à bien mettre en avant les graves, ce qui est agréable pour les cleans mais moins pour les satu­ra­tions. Il ne faut donc pas hési­ter à retra­vailler l’EQ, et notam­ment bais­ser les graves.

Contrai­re­ment au GT40, les GT100 et GT200 sont dotés de haut-parleurs Celes­tion pensés unique­ment pour la guitare. Cela se ressent énor­mé­ment lorsqu’on diffuse une source sonore externe, et on aurait aimé que Fender intègre un twee­ter supplé­men­taire comme le fait par exemple Line 6. Les Celes­tion sont un peu moins « bassy » que les HP du petit modèle, et offrent des hauts médiums et des aigus plus claquants. Notons que sur ces deux modèles, le baffle a tendance à vibrer. On ne le remarque pas forcé­ment avec un volume assez fort, mais en y prêtant atten­tion et en jouant proche du baffle on entend parfois un petit bour­don­ne­ment provoqué par les vibra­tions. Ces deux modèles étant conçus pour les répé­ti­tions et la scène, ce petit défaut reste anec­do­tique.

Conclu­sion

Le premier contact avec les nouveaux amplis de Fender est réjouis­sant. Les combos sont plutôt jolis, et le plai­sir est immé­diat grâce à des presets de bon goût et un son ample en parti­cu­lier pour le GT40 au regard de sa taille. Mais c’est surtout l’ex­cellent écran LCD qui séduit et enterre
litté­ra­le­ment la concur­rence.

En ce qui concerne les modé­li­sa­tions, les Mustang GT en embarquent certes moins que les Line 6 Spider V et leurs 200 modèles d’am­plis, d’en­ceintes, et d’ef­fets, mais cette quan­tité est déme­su­rée pour la plupart des usages. Les Marshall Code avaient pour avan­tage de propo­ser le choix du préam­pli et de l’étage d’am­pli­fi­ca­tion, mais le nombre final de modé­li­sa­tions est moins impor­tant que sur les derniers nés de Fender. Les VTX de Vox ont, eux, une approche complè­te­ment diffé­rente et ne misent abso­lu­ment pas sur la quan­tité. Quant aux Boss Katana, ils ont un peu plus d’ef­fets (55), mais moins de modé­li­sa­tions d’am­plis. Fender semble avoir bien observé la concur­rence et inscrit ses amplis dans un parfait équi­libre entre quan­tité et utilité.

De plus, les Mustang GT ne font l’im­passe sur aucune fonc­tion (looper, tap tempo, etc.). Ajou­tez à cela l’ap­pli­ca­tion Tone et le Wifi, et vous ne trou­ve­rez aucun égal. Pour autant, les tarifs sont simi­laires à ceux pratiqués par les autres marques : le GT40 est à 235 €, le GT100 à 385 €, et le GT200 à 529 €.

Côté son, les GT sont convain­cants au regard du prix. Les cleans et les petites satu­ra­tions sont vrai­ment réus­sis, et le respect de la dyna­mique bon. Vox et son système Valve­tro­nix restent certai­ne­ment encore un cran au-dessus de tout le monde sur ce type de sono­ri­tés, mais l’écart se réduit petit à petit. À l’in­verse, les grosses satu­ra­tions sont déce­vantes, froides, et trop compres­sées. Mais cherche-t-on ces sons en ache­tant du Fender ?

Ce bilan extrê­me­ment posi­tif devrait nous mener à une excel­lente note, mais ce serait oublier un défaut majeur mis en exergue dans le cadre de ce test : la sensi­bi­lité exacer­bée de l’en­trée des combos. Même avec le gain au mini­mum et des amplis répu­tés pour leur clarté, nous avons obtenu des grésille­ments avec des micros doubles. En utili­sant des humbu­ckers à très haut niveau de sortie, il devient diffi­cile d’avoir un vrai son clair. Si l’on prend égale­ment en compte les petits défauts de l’ap­pli­ca­tion et de la connexion Wifi, les Mustang GT méritent une note honnête, mais déce­vante au vu du poten­tiel de 3,5/5. Il ne nous reste plus qu’à espé­rer une rapide correc­tion de ces problèmes, auquel cas les GT pour­raient s’im­po­ser comme la réfé­rence dans leur gamme de prix.

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7/10
Points forts
  • Fender sort de sa zone de confort
  • Simplicité bienvenue, tout en proposant un beau panel de sons et de fonctions
  • L’écran LCD
  • Looper intégré
  • Pilotables par l’intermédiaire d’une application
  • Presets pas surchargés en effets et globalement satisfaisants
  • La connexion USB et les sorties directes (uniquement sur les GT100 et GT200)
  • Possibilité d’enlever les simus d’HP
  • Sonorités convaincantes en particulier sur les cleans et les crunchs…
Points faibles
  • … mais qui saturent vite avec des micros à gros niveau de sortie
  • Pas de full range sur les GT100 et GT200 (on aurait aimé l’ajout d’un tweeter)
  • Connexion Wifi pas au point pour le moment
  • L’ajout d’effets non bridé sur l’application Fender Tone

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