À mi-chemin entre le micro USB et l’interface audionumérique compacte, voici l’Apogee One.
Le musicien nomade a parfois envie de s’enregistrer sur la route, avec son ordinateur portable et son fidèle séquenceur. Vient alors la question de l’interface audionumérique qui doit être compacte, pratique et abordable, tout en proposant une qualité sonore suffisante pour maquetter tranquillement. Le problème est qu’il faut alors emporter aussi un micro avec soi afin de faire les prises de sons, ce qui peut déplaire aux musiciens désirant voyager légers.
Sont apparus alors les micros USB, qui sont des transducteurs intégrant une petite interface audionumérique afin de les relier directement à son ordinateur. Le système est pratique, mais on ne dispose alors pas d’entrée ligne ou instrument. Dilemme.
Ce que propose Apogee est donc à la croisée des chemins : la One est une petite interface audionumérique USB qui tient dans la main, avec une entrée instrument, une entrée micro et un micro intégré. Alors, intéressé ?
Ce que propose Apogee est donc à la croisée des chemins : la One est une petite interface audionumérique USB qui tient dans la main, avec une entrée instrument, une entrée micro et un micro intégré. Alors, intéressé ?
Au déballage
L’emballage blanc du précieux est soigné et fait automatiquement penser à Apple. La One possède quant à elle une robe en plastique noir, brillant sur le dessus et mat en dessous et sur les côtés. Des grips sont situés de part et d’autre de l’interface pour une bonne prise en main et ses mensurations sont de 5,71 × 12,07 × 2,54 cm pour un poids raisonnable (moins de 100 grammes). On ne peut pas rater l’unique encodeur de l’interface, situé en plein milieu et en aluminium brossé. Sa taille est conséquente au vu de la compacité de l’interface.
On retrouve tout en haut du boitier une série de quatre LEDs indiquant la fonction actuelle de l’encodeur rotatif. On pourra ainsi régler le niveau d’entrée du micro interne, du micro externe (via l’entrée micro), le niveau de l’entrée instrument et le niveau de l’unique sortie stéréo. Pour passer d’une fonction à une autre, il suffira d’appuyer sur l’encodeur rotatif. On aura donc accès directement aux niveaux des entrées, du micro interne et de la sortie : pratique ! Trois autres LEDs indiqueront grossièrement le niveau en sortie ou en entrée.
En ce qui concerne la connectique, elle est simple : l’utilisateur dispose d’une unique sortie casque qu’il pourra aussi utiliser pour brancher ses moniteurs via un adapteur mini-jack / RCA ou jack 6,35mm, la liaison sera alors asymétrique. On regrette évidemment l’absence d’une sortie symétrique en jack TRS ou XLR, on imagine que le constructeur a dû faire des compromis pour que tout tienne dans la petite boîte ! Côté entrée, on devra brancher le câble épanoui livré avec l’interface et possédant une entrée instrument en jack 6,35mm et une entrée XLR. À noter que l’on ne pourra utiliser qu’un seul canal à la fois : il faudra choisir entre l’entrée instrument, l’entrée micro ou le micro à condensateur interne. Le préampli intégré possède une alimentation fantôme, un gain allant de +10 à 63 dB, tandis que l’entrée haute impédance pour instrument possède un gain allant de 0 à 45 dB. La conversion analogique/numérique se fera en 44,1/48 kHz 24 bit. Enfin, on termine avec le câble USB, qu’il faudra brancher à votre ordinateur qui alimentera par la même occasion la Apogee One.
Installation
Comme toutes les interfaces Apogee, la One n’est compatible qu’avec les ordinateurs Apple (OSX 10.5.7 minimum, Intel ou Power PC G5) et les logiciels utilisant Core Audio. C’est évidemment un gros point négatif, mais c’est comme ça, vous êtes prévenus ! L’installation est très simple et une application dénommée Apogee Maestro viendra se loger dans le répertoire idoine. Une fois celle-ci lancée, on découvre deux fenêtres de configuration : Maestro Control qui permettra d’activer une des trois sources en entrée : instrument, micro (avec ou sans alimentation fantôme 48 V) et le micro interne, mais aussi le niveau de sortie : casque ou niveau ligne.
L’autre fenêtre permet d’activer le mixer interne de la carte, et de régler la balance entre le son provenant de votre séquenceur et le son entrant dans l’interface, tout cela avec une latence minime. Le fonctionnement de la One est donc très simple.
Afin de faciliter l’utilisation de l’interface, Apogee propose deux accessoires en option dont une pince (16€HT) compatible avec un pied de micro classique et qui permettra de placer facilement la One près de la source lorsqu’on utilise le micro intégré : rapidement indispensable ! La marque propose aussi un stand de bureau (16€HT) qui permettra, lorsqu’il est associé à la pince, de placer facilement la One sur une table. Le tout s’est révélé stable et fort pratique, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Une petite pochette de transport en Néoprène est aussi disponible pour le même prix afin de protéger son précieux lors des transports.
Voyons maintenant comment la petite One se débrouille devant une voix ou un instrument…
Le son
Nous avons testé la petite One avec une guitare acoustique Gibson J-200, qui possède des graves généreux, et une voix parlée. En premier lieu, nous avons réalisé les prises de son avec le micro intégré, placé devant la douzième case de la guitare et à environ cinquante centimètres de la bouche de l’orateur:
Nous avons été surpris par la qualité sonore du micro à condensateur intégré qui s’en sort très bien avec les deux sources sonores. Le bas registre est présent malgré la taille de la capsule, un très bon point ! La voix ressort clairement avec toutefois des sibilantes assez prononcées.
Nous avons ensuite branché un micro à condensateur Oktava MK-012, qui a des aigus doux et précis, et un niveau de sortie relativement faible. On pourra ainsi pousser le préampli de l’interface. Le micro est toujours placé devant la douzième case de la J-200 et à un mètre de la bouche de l’orateur:
Le son est très différent du micro interne, avec des aigus beaucoup plus doux et des basses fréquences un peu plus développées. La conversion analogique – numérique est vraiment excellente pour une interface de ce prix, et le préampli possède une réserve de gain suffisante pour l’Oktava sans trop souffler. Décidément, cette petite interface est vraiment surprenante, d’autant plus qu’elle s’est révélée très stable avec notre ordinateur de test (un MacBook Pro).
00:0000:27
- J-200 micro interne00:27
- Voix micro interne00:04
Nous avons été surpris par la qualité sonore du micro à condensateur intégré qui s’en sort très bien avec les deux sources sonores. Le bas registre est présent malgré la taille de la capsule, un très bon point ! La voix ressort clairement avec toutefois des sibilantes assez prononcées.
Nous avons ensuite branché un micro à condensateur Oktava MK-012, qui a des aigus doux et précis, et un niveau de sortie relativement faible. On pourra ainsi pousser le préampli de l’interface. Le micro est toujours placé devant la douzième case de la J-200 et à un mètre de la bouche de l’orateur:
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- J-200 oktava00:27
- Voix oktava00:04
Le son est très différent du micro interne, avec des aigus beaucoup plus doux et des basses fréquences un peu plus développées. La conversion analogique – numérique est vraiment excellente pour une interface de ce prix, et le préampli possède une réserve de gain suffisante pour l’Oktava sans trop souffler. Décidément, cette petite interface est vraiment surprenante, d’autant plus qu’elle s’est révélée très stable avec notre ordinateur de test (un MacBook Pro).
Conclusion
Apogee One propose un produit hybride, qui combine les avantages d’un micro USB et d’une interface audio numérique de poche. Le boitier est compact, son design soigné et le gros encodeur pratique pour faire rapidement les niveaux. La connectique en entrée est complète avec une entrée micro et une entrée instrument, mais l’on regrette l’unique sortie mini-jack qui servira soit pour le casque, soit pour les enceintes. Le micro intégré s’est révélé très bon, à l’instar du préampli et des convertisseurs, surtout au vu du prix public de 209€HT. Nous avons aussi aimé les différents accessoires optionnels, qui rendent l’utilisation de l’Apogee One très agréable. Assurément un achat à recommander pour les musiciens solo et nomades…qui possèdent un Mac !