Sujet Commentaires sur la news : Pro Tools 12 est sorti

Citation :

Je fais du montage et du mixage de court métrages.

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

J'ai fait du montage son mais il y a une dizaine d'années. Le marché et les contraintes techniques étaient différentes mais je pouvais me passer du surround et bosser sur un PT LE vu que Pro Tools n'était utilisé que comme "player" (en remplacement de 1 à 4 DD1500 => c'est pour ça qu'en post-prod film Pro Tools TDM/HD était très bon marché).

Contrairement à ce que les TDM/HD users pensent, PT LE était limité à 128 pistes (32 en lecture mais 128 pistes en tout) et ce depuis PT LE 6 donc pas de soucis pour tout préparer dans une seule session et l'ouvrir dans un PT HD mais routing à faire en 1ère séance.
La partie surround était faite par le mixeur dans la console (mixeur qui commence la session en te disant : "c'est quoi ces courbes d'autom dans PT -> efface"), et le recording sur un PCM3348.

Je préparais les sources de front (avant en LR pour les ambiances, au centre pour les directs) et les potentielles sources arrières (surround stéréo compatible mono). En sachant qu'un son mono peut très bien être spacialisé (comme qd on place un son mono dans un espace stéréo en musique), une source stéréo peut être plus ou moins "décollée" de l'image au besoin, ce qui donne du 4.0 ou du 5.0 à partir d'une ou plusieurs sources stéréo (d'où l'intérêt des pistes surround qd on mixe en direct dans PT). Le LFE c'est un canal dédié donc ça peut se gérer via des sources mono discrètes ou des départs mono qu'on routera vers le canal LFE du stem voulu, en temps voulu.
A moins d'effets très spéciaux avec des sons qui tournent dans tous les sens (mais on est vite calmé par le LtRt), on part généralement de sources discrètes.
Le mixeur prend le relai ensuite pour doser tout ça (évidement faut que l'ensemble soit cohérent au départ et ça fait partie du boulot). Chacun son job.

Aujourd'hui on peut techniquement tout faire via 1 (ou 2) PT + surface de contrôle. Et surtout les budgets et les délais étant très serrés, le mix devient plus une sorte de "mastering" film (vérif des niveau et timbre des directs, cohérence dans une écoute "auditorium", réduction TV en stéréo, encodage dolby, etc...). Mais je ne suis plus dans le milieu donc je connais pas la réalité, les besoins et les conditions actuelles.

Le 5.1 semble devenu "commun" et c'est le Dolby Atmos qui, soi disant, est à la pointe aujourd'hui (comme pour l'image 3D, c'est censé faire (re)venir les gens dans les salles de cinéma, z'ont pas compris que les gens sont fauché et payer une place 10 euros (+3 euros pour des lunettes 3D) pour 4 c'est pas possible ).

Bref, j'en était resté au monteur son qui fait toute la prépa "surround" (voire une partie du prémix) ; les mixeurs film expérimentés mixent direct en 5.1 (sans se poser de questions) puis font un downmix en stéréo (LtRt) mais ça demande de l'expérience pour être efficace. Donc c'est le mixeur qui t'impose une partie des contraintes techniques. Si le producteur ne veut pas de 5.1 au départ mais change d'avis en cours de route (il prévoit du Youtube mais finalement gagne qq festivals et on lui demande une copie film ou un DDP par exemple) ben au moins y'a pas a tout refaire, mal en plus.

Mais pour du court métrage, pose toi les bonnes questions. Si tu veux pas être le pigeon dans l'histoire, il faut que tu y gagnes qqchose (pas uniquement des sous mais de l'expérience). C'est malheureusement un milieu qui a tendance à se boucler sur lui-même. A un moment faut en sortir (le plus vite possible est le mieux) et ça passe par l'expérience (que tu paies de tes poches si y'a pas de budget) et les bonnes rencontres. En faisant tout, tout seul, "dans sa chambre", je suis pas sûr que ce soit le bon moyen de sortir de cette boucle.