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Test de l’Akai MPC Live - Staying alive

8/10

Depuis l’apparition de la MPC Renaissance en 2012, Akai a emprunté le chemin de l’hybridation machine/machine, pardon de l’hybridation hardware/software. Le moins que l’on puisse dire est que cette décision industrielle a provoqué de nombreux remous parmi les adeptes de la marque, et notamment ceux attachés à la MPC des origines, la machine emblématique notamment de l’émergence de la culture hip-hop. Il y a un an et demi, je testais ici même la MPC Touch, alors l’ultime itération de cette tendance, et les commentaires de l’époque allaient bon train dans le sens du « mais quand donc Akai nous reproposera-t-il du hardware, scrogneugneu ? ». Il semblerait bien que le fabricant japonais ait entendu le message, car au mois de janvier de cette année, ce sont même deux nouvelles machines un peu particulières que la marque a mises sur le marché, j’ai nommé le vaisseau amiral MPC X et la MPC Live, aux tarifs respectivement de 2169 € et de 1199 €. Qu’ont-elles de particulier ? Eh bien l’une comme l’autre est pensée pour pouvoir à la fois travailler en connexion avec un ordinateur... ou de manière totalement autonome !

Test de l’Akai MPC Live : Staying alive

La MPC Live testée ici est en fait l’évo­lu­tion directe de la MPC Touch évoquée plus haut. Ces deux machines partagent énor­mé­ment de points communs. Je vous propose donc ici un test un peu parti­cu­lier. J’ai déjà en effet présenté la grande majo­rité des fonc­tion­na­li­tés communes à ces deux appa­reils dans l’ar­ticle sur la MPC Touch, que je vous invite à lire si cela vous inté­resse. Ici je souli­gne­rai bien entendu les parti­cu­la­ri­tés de la MPC Live au regard de son aînée. Mais au-delà de ça, je m’at­ta­che­rai prin­ci­pa­le­ment à vous faire parta­ger un proces­sus créa­tif, avec les quali­tés et les défauts de l’ap­pa­reil à chaque étape de l’aven­ture. Allons-y !

1re rencontre

Akai MPC Live : start

Eh bien voilà, elle est arri­vée, devant moi, magni­fique dans sa belle robe noire et ses pads qui s’illu­minent de mille feux dès que l’on enfonce son petit bouton situé à l’ar­rière. Sans comp­ter son bel écran tactile d’en­vi­ron 7 pouces, parfai­te­ment lisible quel que soit l’angle de vue que l’on adopte. Il convient toute­fois de rester dans un envi­ron­ne­ment inté­rieur. Lors du test de la MPC Touch l’an­née dernière j’avais en effet déjà souli­gné qu’il est plus compliqué de distin­guer quoi que ce soit en plein soleil, et ce malgré un chiche réglage « nuit » ou « jour » dispo­nible dans les para­mètres système de la machine. Mais ne nous forma­li­sons pas plus que de raison : l’un comme l’autre de ces appa­reils n’est guère destiné à l’usage en plein air.

C’est bien plus dans le confort d’un studio que l’on trou­vera usage à cette machine. Et en live.

Pour le moment, inté­res­sons-nous à sa présen­ta­tion exté­rieure.

Il s’agit d’un beau bébé de 424×224×69 mm, pour un poids de 2,7 kg. Globa­le­ment, l’on retrouve en termes de commandes tout le layout de la MPC Touch. Tout d’abord, à gauche de l’écran susmen­tionné, l’on trouve bien entendu les 16 pads de la caté­go­rie des « Thick Pads » chers à Akai, à la fois sensibles à la vélo­cité, à l’af­ter­touch par canal ou poly­pho­nique et rétroé­clai­rés, pouvant être virtuel­le­ment multi­pliés par 8 banques, lesquelles sont appe­lables par les huit boutons situés au-dessus des pads. Les quatre boutons de banques infé­rieurs servent égale­ment à acti­ver certaines fonc­tions de jeu comme le « note repeat » ou le « full level », niveau de vélo­cité maxi­mal, très utile par exemple lors de la program­ma­tion d’une ryth­mique élec­tro sans varia­tion de volume.

À la droite de l’écran, on retrouve les quatre boutons rota­tifs « q-link » non cran­tés et sensibles au toucher, qui à l’ins­tar des pads peuvent être virtuel­le­ment multi­pliés par plusieurs banques. Elles sont ici au nombre de quatre et sont acces­sibles via le bouton q-link situé au-dessus des rota­tifs. Toujours comme sur la MPC Touch, un cinquième rota­tif, quant à lui cranté, cliquable et non-sensible au toucher vient servir de prin­ci­pal outil de navi­ga­tion et de sélec­tion. Enfin sous l’écran, on retrouve les prin­ci­pales commandes de trans­port et d’édi­tion.

Akai MPC Live : arrière

Mais c’est à l’ar­rière que les diffé­rences avec son aînée sont les plus visibles. En effet, la MPC Live propose une sortie casque stéréo mini-jack, six sorties jack 6,35 mm mono (contre deux pour la Touch), 2 entrées au même format, une entrée stéréo phono (absente de la Touch), 2 entrées et 2 sorties MIDI au format DIN (contre une entrée et une sortie au format mini-jack pour la Touch), et enfin un slot pour carte SD et deux prises USB 3 de type A pour bran­cher aussi bien des unités de stockage externe que des contrô­leurs supplé­men­taires. La connexion à l’or­di­na­teur se fait égale­ment en USB 3 via une prise de type A.
Enfin, un bouton de mise sous tension et une fente Kensing­ton viennent complé­ter le layout de la face arrière de la machine.

Si tout le reste de l’ap­pa­reil respire une qualité de fabri­ca­tion certaine, ce bouton peut sembler un peu fragile. Seul le temps sera juge. Enfin, on signa­lera la petite trappe sous l’ap­pa­reil qui permet d’ac­cé­der physique­ment au disque dur interne et de le rempla­cer éven­tuel­le­ment contre n’im­porte quel autre disque dur SATA.


On démarre

Comme je vous l’ai annoncé en intro­duc­tion, la MPC Live s’uti­lise aussi bien conjoin­te­ment à un ordi­na­teur que de manière auto­nome, en stan­da­lone. Et moi, c’est préci­sé­ment cette parti­cu­la­rité-là que je souhaite explo­rer en premier lieu.

Alors trêve de bavar­dage, pres­sons le bouton de démar­rage de la bête. Après une bonne quin­zaine de secondes de démar­rage et le pres­sage d’un bouton virtuel sur l’écran tactile qui nous incite à confir­mer notre volonté d’al­lu­mer la bestiole (faute de quoi la machine se ré-éteint toute seule), nous retrou­vons le même écran prin­ci­pal que la MPC Touch.

Akai MPC Live : main

Me trou­vant donc en terrain connu, je me mets immé­dia­te­ment à l’œuvre. Allez, on fait dans le clas­sique, on se programme une petite ryth­mique pour commen­cer. Je confi­gure la première track de la première séquence afin qu’elle accueille un « drum program », et j’ouvre le brow­ser pour choi­sir mon kit de batte­rie. Je ne m’éten­drais pas non plus sur les carac­té­ris­tiques du brow­ser. Comme je l’ai déjà dit — et promis je ne le répé­te­rai plus — vous pour­rez les trou­ver ainsi que celles de la majo­rité des fonc­tion­na­li­tés de la Live dans le test de la Touch. Et en ce qui concerne le brow­ser de la Live, on est un peu déçu : rien n’a changé depuis la Touch ! Alors ce n’est pas catas­tro­phique, hein, mais l’ab­sence de tags qui était déjà peu excu­sable fin 2015 l’est encore moins à la mi-2017, sans parler de l’ab­sence de dossier par type de son. Fina­le­ment, il s’avé­rera que l’ab­sence de tags ne concerne que l’af­fi­chage du brow­ser sur l’écran de la MPC (en mode stan­da­lone comme en mode control­ler). En effet, le brow­ser du soft MPC sur l’or­di­na­teur permet l’af­fi­chage et la gestion par tags. On peut espé­rer donc que tout ceci ne soit qu’une ques­tion de mise à jour du firm­ware de la machine. Heureu­se­ment que les noms des fichiers sont bien label­li­sés, et que l’on dispose d’une fenêtre de recherche dans laquelle on peut taper le nom. Alors on se dit que comme sur la Touch, il faudra simple­ment que l’on veille à bien orga­ni­ser ses fichiers… Oui sauf que sur la Touch, lesdits fichiers étaient stockés sur l’or­di­na­teur, ce qui rendait leur orga­ni­sa­tion faci­le­ment réali­sable. Dans le cas présent, les fichiers en ques­tion sont stockés sur le disque dur interne de la MPC… auquel on n’ac­cède pas de l’ex­té­rieur ! Donc adieu toute velléité d’or­ga­ni­sa­tion. Crotte ! J’es­père vrai­ment qu’Akai fera égale­ment évoluer cette chose-là lors d’une mise à jour du firm­ware, d’au­tant qu’au-delà de la réor­ga­ni­sa­tion de fichiers, cette limi­ta­tion entrave d’autres inter­ac­tions MPC-ordi­na­teur, comme nous le verrons plus loin.

Mais reve­nons à notre morceau.

Je finis par trou­ver le drum kit de mon choix, d’au­tant plus faci­le­ment que la fonc­tion de pré-écoute du brow­ser est quant à elle effi­cace. Les 16 sons du kit sont affec­tés auto­ma­tique­ment aux 16 pads, pas de problème, on est dans la logique MPC. Rappe­lons tout de même aux sound desi­gners de chez Akai — si l’on veut être un peu taquins — que la marque a prévu 8 banques de pads, et que leurs kits de batte­rie pour­raient profi­ter de cette oppor­tu­nité et s’en trou­ver ainsi enri­chis au niveau du contenu, mais ne soyons pas chiens. Les sons de chaque kit, même si peu nombreux, sont de bonne qualité. Là aussi, je revien­drai dessus plus tard.

Je règle mon métro­nome sur 127 (chaque séquence peut avoir son propre tempo), la durée de la séquence sur 4 mesures, et la boucle de la séquence sur l’en­semble des 4 mesures en ques­tion, ne faisons pas dans le compliqué.
Un petit para­mé­trage de « time correct » (l’ap­pel­la­tion made in Akai pour la quan­ti­sa­tion) afin de m’as­su­rer d’être ultra-carré, « rec » pour armer, et « play start » pour enre­gis­trer dès le début… et c’est parti ! J’en­re­gistre la partie de grosse caisse.

Arri­vée au bout des 4 mesures prévues la séquence passe auto­ma­tique­ment en mode « over dub, me permet­tant d’ajou­ter à la piste autant d’élé­ments de mon kit de batte­rie que je le souhaite. À ce stade, je tiens à souli­gner qu’en dehors de la petite décep­tion concer­nant lebrow­ser, tout fonc­tionne à merveille et que je n’ai pas mis plus de 2 minutes depuis l’al­lu­mage de la machine que j’ai déjà une ryth­mique qui tourne.

Je décide de renom­mer ma track en « drums », et au moment d’uti­li­ser le clavier virtuel qui s’af­fiche, une idée me traverse l’es­prit : et si je tirais parti des prises USB ? Peut-être qu’un clavier d’or­di… ? Aussi­tôt pensé, aussi­tôt fait, bim je branche le clavier en ques­tion et là hourra, il est immé­dia­te­ment reconnu et je peux taper le nouveau nom de ma piste avec bien plus de confort.

Et de cette première idée naît immé­dia­te­ment la suivante : peut-être puis-je faire de même avec un clavier MIDI ? Parce que bon, j’ai­me­rais main­te­nant ajou­ter une ligne de basse et j’avoue qu’au­tant j’ap­pré­cie les pads pour tout ce qui est ryth­mique, autant pour les lignes mélo­diques (et encore davan­tage pour plaquer des accords) j’ap­pré­cie un clavier.

Je chope donc mon petit Korg Nano­key, je le branche sur la seconde prise USB de la MPC et youpi, c’est pareil, halle­lujah, lui aussi est immé­dia­te­ment reconnu ! Je commence à jouer sur le clavier, mais je redé­couvre alors à ce moment-là que pour une raison étrange, les kits de batte­rie d’Akai ne béné­fi­cient pas de la même répar­ti­tion MIDI que d’autres banques de sons et qu’en consé­quence l’ordre des touches du clavier ne corres­pond à l’ordre des pads.

Je charge sur ma seconde track un son de basse (un « keygroup » dans le langage Akai, la même chose en gros qu’un drum kit mais pour les instru­ments mélo­diques, et réparti sur l’en­semble des 8 banques de pads cette fois), et je réitère l’ex­pé­rience : là, l’ordre des pads et l’ordre des touches de mon clavier corres­pondent, et je joue donc bien les mêmes notes avec les deux types de contrô­leurs.

Le monde exté­rieur

Bien, main­te­nant que j’ai mon petit duo batte­rie basse, je me dis que j’ai­me­rais bien tester les capa­ci­tés de commu­ni­ca­tion externe de la bestiole. Je suis parti­cu­liè­re­ment intri­gué par le logo « CV » qui appa­raît sur mon écran prin­ci­pal parmi les diffé­rents types de tracks que je suis censé pouvoir créer… Je retourne le boîtier dans tous les sens pour m’as­su­rer que je n’ai rien omis lors de ma première explo­ra­tion exté­rieure de la machine. Non, c’est bien ce que je pensais, aucune trace de la moindre prise CV sur la MPC Live. Quel est donc ce mystère ? Eh bien, c’est tout simple­ment pour que la MPC Live puisse trai­ter les projets créés avec la MPC-X dont je parlais dans l’in­tro­duc­tion de cet article, et qui dispose pas moins de huit sorties CV quant à elle. Voilà.

Donc moi, je vais devoir me conten­ter des sorties MIDI clas­siques. Pas de problème, tout en conti­nuant à faire tour­ner ma séquence, je connecte la MPC en MIDI et en audio avec mon Micro­brute. Et là, pendant que ma séquence tourne, j’ai­me­rais bien faire quelques petits essais de recherche de sons sur mon Micro­brute sans pour autant que cela sorte par les sorties prin­ci­pales de la MPC, mais plutôt par la sortie casque. Je cherche donc le moyen de confi­gu­rer une sortie « cue » sur ladite sortie casque et une sortie master sur la sortie prin­ci­pale juste­ment label­li­sée master… eh bien c’est impos­sible ! La sortie casque est physique­ment « jume­lée » avec la sortie stéréo prin­ci­pale (stéréo 1/2), sortie vers laquelle sont véhi­cu­lés tout ce que j’ap­pelle les sons secon­daires, à savoir par exemple le métro­nome et la pré-écoute des presets. Et il n’y a rien à faire à cela. Il est dommage de perdre ainsi une paire de sorties stéréo en condi­tion de Live si l’on souhaite béné­fi­cier d’une pré-écoute au casque.

Akai MPC Live : looper

Donc dans ma situa­tion présente, je me trouve obligé de rerou­ter le signal de mes tracks préexis­tantes vers les sorties 3/4 de la MPC pour tester mon Micro-Brute au casque. Tant pis.

Tout en jouant du petit synthé mono­dique d’Ar­tu­ria via mon Nano­key bran­ché à la MPC, je récu­père son signal sur une piste audio indé­pen­dante. Je décide alors d’em­ployer la fonc­tion looper de la MPC, afin de pouvoir super­po­ser diffé­rentes couches d’au­dio et trans­for­mer arti­fi­ciel­le­ment mon Micro­Brute en instru­ment poly­pho­nique. Ah tiens, j’ai fait une fausse note, pas grave, je dois avoir moyen de reti­rer la dernière couche audio… ah ben non, nous ne sommes pas ici en présence d’une RC –505 mais d’un looper plus basique qui n’au­to­rise aucune erreur, mais permet d’autres choses comme la lecture inver­sée ou l’in­ser­tion de quatre effets distincts. Globa­le­ment, on peut dire qu’il s’agit d’un très bon outil.

 

Sculp­ture sonore

Au final j’ob­tiens une petite phrase musi­cale compo­sée d’un enchaî­ne­ment ryth­mique d’ac­cords. Mais je ne suis pas très satis­fait du place­ment de l’avant-dernier de ces accords. Je décide en consé­quence d’édi­ter ma boucle pour le reca­ler.

Pour travailler sur un sample, il existe deux modes, le Audio edit mode et le Sample edit mode. Selon moi, les deux méri­te­raient d’être réunis en une seule inter­face, certaines fonc­tions comme la créa­tion de slices étant communes aux deux alors que d’autres sont réser­vées à un seul mode.

C’est le cas de celle qui m’in­té­resse ici, le warp, fonc­tion­na­lité de modi­fi­ca­tion de hauteur et/ou de durée tempo­relle inspi­rée de celle du même nom que l’on trouve sur Able­ton Live.

Akai MPC Live : sample edit

Sur la MPC Live, celle-ci se trouve dans le mode Audio edit. Grâce à elle, je peux aisé­ment reca­ler la partie… « déca­lée » de mon fichier audio.

Sinon j’au­rais égale­ment pu décou­per ladite forme en tranches (slices) pour les affec­ter ensuite aux pads au sein d’un nouveau « program », et jouer enfin la phrase musi­cale sur lesdits pads et selon le rythme désiré. -Le jeu sur les pads géné­rant alors des infor­ma­tions MIDI, il suffit en cas de flot­te­ment ryth­mique d’une bonne petite quan­ti­za­tion pour tout faire rentrer dans l’ordre.

Et puis au pire, on peut toujours figno­ler en accé­dant à la grid view, la version Akai du piano roll que l’on retrouve sur tous les séquen­ceurs virtuels du marché.

D’ailleurs puisqu’on en parle, il s’avère que par rapport à ma suite d’ac­cords au synthé nouvel­le­ment produite, ma ligne de basse n’est plus aussi perti­nente qu’au­pa­ra­vant, et que le groove géné­ral du morceau gagne­rait à ce qu’elle soit légè­re­ment modi­fiée.

Ça rolle

Mon but est de dépla­cer tous les Mi de la seconde octave pour les déca­ler par rapport à mes accords. Rien de plus simple : une pres­sion sur le pad corres­pon­dant et les notes sont immé­dia­te­ment sélec­tion­nées sur l’écran. Malheu­reu­se­ment cela ne fonc­tionne pas avec un contrô­leur externe, alors que le son est pour­tant produit et que le pad corres­pon­dant s’al­lume de la même manière que s’il avait été lui-même enfoncé. Tant pis.

Akai MPC Live : piano roll

Le dépla­ce­ment des notes en ques­tion se fait ensuite très faci­le­ment via l’op­tion « nudge » et le gros bouton rota­tif. Je décide en plus de cela d’en choi­sir quelques-unes pour les raccour­cir. Mais malheu­reu­se­ment, si je peux choi­sir tous les événe­ments situés sur une même hauteur de note comme nous l’avons vu, ou encore enca­drer d’un tracé du doigt toute une région donnée, je ne peux pas choi­sir plusieurs notes isolées simul­ta­né­ment. Il faudra donc inter­ve­nir indi­vi­duel­le­ment sur chacune d’entre elles. Dommage.

On regret­tera égale­ment de ne pouvoir accé­der ici direc­te­ment qu’au para­mètre de vélo­cité. Impos­sible de régler l’in­ten­sité de l’af­ter­touch, par exemple. Mais on peut y accé­der dans la version logi­cielle.

Arrivé à ce stade de ma produc­tion, je ne suis pas encore tota­le­ment satis­fait de cette fichue ligne de basse. En effet, l’at­taque du son me semble un peu trop franche.

 

Dans le cambouis…

Akai MPC Live : program edit

Direc­tion donc la section « program edit », dans laquelle je peux modi­fier tous les para­mètres sonores que je souhaite au sein des  instru­ments et « drum kits » d’Akai, mais égale­ment au sein des plug-ins tiers (dans le cas de l’em­ploi de la MPC comme contrô­leur), ce qui s’avère être abso­lu­ment cool.

Par contre, je ne comprends pas tout de suite : j’ai modi­fié mon attaque sur mon son de basse, mais la modif ne semble pas concer­ner toutes les notes. C’est parce que pour les instru­ments virtuels d’Akai, lesdites notes sont répar­ties sur plusieurs « keygroups », des groupes de notes qui peuvent béné­fi­cier chacun de réglages diffé­rents. C’est là aussi plutôt une très bonne idée, mais cela peut s’avé­rer dérou­tant au début.

…avec les outils de la MPC

En ce qui concerne d’ailleurs la modi­fi­ca­tion des para­mètres, l’in­ter­face des MPC Touch et Live est très bien pensée. Dans mon cas j’ai cliqué sur le segment graphique repré­sen­tant l’at­taque de mon son, et j’ai fait glis­ser mon doigt sur l’écran pour l’al­lon­ger. Mais j’au­rais égale­ment pu modi­fier le para­mètre grâce au gros bouton rota­tif, ou encore double-cliquer dessus pour en affi­cher une version plein écran et plus précise, ou enfin agir via les boutons q-link.

Akai MPC Live : q link

Ceux-ci béné­fi­cient d’une affec­ta­tion dyna­mique par défaut qui couvre quasi­ment toutes les fonc­tion­na­li­tés propo­sées par la MPC Live et les plug-ins Akai ou autres. Ils ont leur propre écran de para­mé­trage (que je n’avais pu tester sur la Touch, car la page était annon­cée « Coming soon », merci le marke­ting douteux de la marque…) qui permet de défi­nir le compor­te­ment de chaque bouton en fonc­tion du contexte.

Et si en cours de produc­tion, vous mani­pu­lez l’un de ces boutons sans plus trop savoir ce que vous faîtes, car il ne corres­pond pas à l’une des fonc­tions que vous avez affi­ché à l’écran, pas de panique : une pres­sion prolon­gée sur le sélec­teur « q-link » vous fera affi­cher en surim­pres­sion la banque de Macro para­mètres à laquelle appar­tient celui que vous êtes en train de modi­fier. Très très bien vu.

En revanche, on regret­tera que le mode « learn » des « q-links » coupe le play­back du morceau en cours, ce qui est parfai­te­ment incom­pré­hen­sible et limite forte­ment les possi­bi­li­tés d’af­fec­ta­tions en live.

Akai MPC Live : pad XY

En aparté, un dernier mot sur les possi­bi­li­tés de modu­la­tions de para­mètres : la fonc­tion pad XY avec la possi­bi­lité d’af­fec­ter un effet diffé­rent à chaque axe est un vrai bonheur à utili­ser, malgré quelques petites limi­ta­tions (cf test de la MPC Touch).

Mais ne nous évadons pas trop loin, nous avons un morceau à finir ! La prochaine étape va consis­ter à orga­ni­ser toutes nos petites séquences.

Au suivant !

Je n’avais pas dans l’idée d’écrire une sympho­nie, juste un petit enchaî­ne­ment propo­sant une base ryth­mique à laquelle s’ajou­te­rait rapi­de­ment une basse et enfin, dans un dernier temps, une suite d’ac­cords de synthé, soit trois séquences au total. Dans l’écran prin­ci­pal, il est extrê­me­ment facile de dupliquer des séquences et des tracks entre elles ou de les suppri­mer… sauf quand on souhaite copier une track d’une séquence vers une autre. En effet, il n’existe pas d’op­tion permet­tant simple­ment défi­nir une autre séquence de desti­na­tion lorsque l’on copie une track, et il nous faut passer par un petit worka­round. Pas très grave mais un peu étrange tout de même. Quoi qu’il en soit, j’ob­tiens rapi­de­ment mes trois séquences, dont il s’agit main­te­nant d’or­ga­ni­ser l’en­chaî­ne­ment.

Akai MPC Live : new song

Là, je repré­cise que toutes les opéra­tions que j’ai effec­tuées jusqu’à présent se sont faites sans aucune inter­rup­tion de son, à l’ex­clu­sion du moment où j’ai voulu affec­ter manuel­le­ment des fonc­tions aux q-links via le midi learn. Donc jusque-là, on peut dire que la MPC mérite globa­le­ment son appel­la­tion « Live ».

J’or­ga­nise l’ordre de mes séquences tranquille­ment via l’op­tion « next sequence », quand me prend l’en­vie folle de n’en faire qu’une seule séquence à réin­té­grer telle quelle dans mon morceau pour ensuite le déve­lop­per.
Et là c’est le drame : cela se fait par l’in­ter­mé­diaire d’un export qui coupera obli­ga­toi­re­ment la sortie audio. Impos­sible égale­ment d’en­re­gis­trer l’in­té­gra­lité des séquences via le sampler interne.

En consé­quence, oubliez tout export ou trans­fert de votre morceau en une seule séquence en live. Oubliez égale­ment toute possi­bi­lité de mixer votre morceau en live : le mixage ne peut se faire que par séquence, mais pas sur l’en­semble d’un morceau… À moins d’ex­por­ter votre morceau en une séquence mais alors vous obte­nez une belle coupure de son… Et ceci est valable aussi bien en utili­sa­tion stan­da­lone qu’en utili­sa­tion « control­ler ». Mais comme je l’avais souli­gné déjà dans le précé­dent test, le mode « song » n’est vrai­ment pas le mieux implé­menté des modes de créa­tion dans la MPC. Par

Akai se lance dans le clip

Et puisque j’évoque des problèmes liés au work­flow, c’est l’oc­ca­sion de parler des clips, la nouvelle fonc­tion présente tout d’abord sur les MPC Live et MPC X, puis implé­men­tée égale­ment dans la version 2.0 du logi­ciel MPC et donc égale­ment utili­sable main­te­nant sur la MPC Touch.

L’idée est de pouvoir envoyer des clips à la manière d’Able­ton Live, sauf que c’est encore très embryon­naire et que l’on ne saisit pas forcé­ment l’avan­tage par rapport aux modes exis­tants de lance­ment de sons via les pads.

Les possi­bi­li­tés d’en­chaî­ne­ments entre les clips notam­ment sont très faibles. Tout d’abord, tout comme dans le mode « next sequence », il n’y a pas de mode legato non plus dans les clips. Au contraire d’Able­ton Live ou de Bitwig Studio, on ne trouve pas non plus de de program­ma­tion de « next action ».

La mani­pu­la­tion pour mettre les clips en boucle est un peu fasti­dieuse, tout comme l’est celle qui permet de ne déclen­cher qu’un seul clip quand une séquence de clips a déjà été préa­la­ble­ment enre­gis­trée. Au final, il s’agit là égale­ment d’une fonc­tion d’ont on espère qu’elle fera l’objet d’une mise à jour.

Mais je reviens à mon morceau, auquel j’ai­me­rais juste rajou­ter une pointe de distor­sion sur mes accords de synthés. Mais atten­tion, pas n’im­porte quelle distor­sion : celle de mon très cher plug-in Ohmi­cide.

Et pour accom­plir cette tâche, il nous faut main­te­nant aban­don­ner le mode auto­nome de la MPC pour le mode control­ler, et lancer le logi­ciel sur l’or­di­na­teur.

Le monde virtuel

Nous voici donc devant la version numéro 2 du logi­ciel MPC. Celle-ci apporte prin­ci­pa­le­ment deux grandes nouveau­tés, à savoir la gestion des clips dont j’ai exprimé tout le « moyen­ne­ment bien » que j’en pensais, et l’ap­pa­ri­tion très atten­due du time stretch et du pitch shif­ting en temps réel. Tout cela permet au soft d’être plei­ne­ment raccord avec les fonc­tion­na­li­tés « warp » (voir plus haut) présentes dans l’uti­li­sa­tion stan­da­lone de la MPC Live. Pour­sui­vons.

Akai MPC Live : MPC soft

Une fois lancé le soft MPC et avoir fait bascu­ler l’ap­pa­reil du mode stan­da­lone au mode control­ler, je me dis que je pour­rais très certai­ne­ment récu­pé­rer mon projet en cours direc­te­ment depuis le disque dur de la MPC dans le logi­ciel. Que nenni ! L’ac­cès au disque dur de la machine est prohibé, obli­ga­tion est donc de trans­fé­rer l’en­semble d’un projet de la MPC vers une unité de sauve­garde externe pour ensuite récu­pé­rer le contenu sur votre ordi­na­teur. Toute­fois, la MPC pouvant faire office de hub, vous n’au­rez pas besoin de décon­nec­ter et recon­nec­ter quoi que ce soit, il suffira de faire passer votre appa­reil en mode control­ler pour que toute unité de stockage connec­tée à lui soit immé­dia­te­ment recon­nue par l’or­di­na­teur.

Il en va de même pour tout projet que vous souhai­te­riez faire bascu­ler de votre ordi­na­teur vers la MPC en mode stan­da­lone : passage obli­ga­toire par un disque dur ou une clé USB externe. Et atten­tion à bien penser à expor­ter en fichier audio toutes vos pistes conte­nant des plug-ins tiers, ceux-ci ne pouvant bien entendu pas être instal­lés sur la MPC Live. En ce qui concerne les expan­sion packs d’Akai en revanche, ils peuvent être trans­fé­rés vers la MPC mais tout comme les projets, cela se fera via l’in­ter­mé­diaire d’une mémoire externe. Le partage des projets et des ressources logi­cielles reste donc perfec­tible entre la MPC Live et son logi­ciel dédié. Par contre, sans surprise et à l’image de la Touch, la MPC Live se comporte comme un excellent contrô­leur dudit logi­ciel. On ne perçoit aucune diffé­rence sur l’écran de la machine entre l’uti­li­sa­tion stan­da­lone et l’uti­li­sa­tion en mode contrô­leur, et le passage de l’une à l’autre se fait de manière abso­lu­ment fluide.

On appré­ciera par ailleurs le fait que les drivers ASIO soient multi­clients et que l’on puisse ainsi ouvrir, sur PC, autant d’ap­pli­ca­tions audio que l’on souhaite tout en conti­nuant à béné­fi­cier de la fonc­tion­na­lité « carte son » de la bête. Et tout comme pour la MPC Touch, quand on utilise le logi­ciel MPC comme plug-in dans une autre DAW, on peut bascu­ler du contrôle du plug-in MPC à celui du reste de la DAW hôte instan­ta­né­ment. Ce genre de fonc­tion­na­lité n’est pas nouveau, mais ça fait toujours plai­sir.

J’ar­rive à la fin de ma démons­tra­tion. Il ne me reste plus qu’à effec­tuer un petit export de mon projet format de mon choix (wav, aiff ou mp3), et le tour est joué !

Et concrè­te­ment, pour les oreilles ?

Avant de conclure, je voudrais juste ajou­ter quelques mots sur les banques de sons et plug-ins livrés avec la MPC. 10 giga-octets sont préins­tal­lés dans la machine, et une ving­taine de gigas supplé­men­taire est télé­char­geable gratui­te­ment en packs d’ex­pan­sion.

Et pour la partie plug-ins, Akai nous propose quelques excel­lents synthé­ti­seurs de la branche instru­ments virtuels de la maison mère InMu­sic, à savoir AIR Instru­ments, avec notam­ment les très bons Loom et Hybrid 3. Et je vous propose d’ailleurs juste quelques petits exemples person­nels de mise en situa­tion des sons de la bête, avec pour les trois derniers morceaux l’ajout de certains plug-ins supplé­men­taires.

 

With a little help from my Twist
00:0001:03
  • With a little help from my Twist 01:03
  • With a bit of Massive 00:45
  • With a bit of Absynth 00:59
  • Techno 00:18
  • Hip Hop 00:21
  • Future House 00:21
  • DnB 00:12

Conclu­sion

Comme je l’ai mentionné en intro­duc­tion, la MPC Live partage énor­mé­ment de carac­té­ris­tiques communes avec la MPC Touch. J’y ai ainsi retrouvé tout ce qui m’avait plu dans cette dernière, à savoir une excel­lente gestion du tactile, la grande qualité des pads, une ergo­no­mie globa­le­ment très bien pensée, la parfaite osmose du contrô­leur (je dis bien du contrô­leur !) et de son logi­ciel, la variété des méthodes possibles pour accom­plir une tâche… Variété qui peut toute­fois conduire à la multi­pli­ca­tion un peu inutile de certains modes qui méri­te­raient peut-être d’être réunis. D’autres modes en revanche méritent même carré­ment d’être repen­sés, comme le nouveau mode « clips » ou le plus ancien mode « song » qui ne s’in­tègrent à mon sens pas encore de manière tota­le­ment fluide dans le work­flow. Notam­ment en ce qui concerne le mode song, le fait que son utili­sa­tion implique l’ar­rêt de la lecture sonore peut s’avé­rer éven­tuel­le­ment problé­ma­tique, surtout en… live. Ensuite, les partages de fichiers entre l’or­di­na­teur et la MPC pour­raient s’ef­fec­tuer de manière plus directe que via l’em­ploi d’uni­tés de stockage externe : on regrette de ne pouvoir accé­der direc­te­ment à partir de l’or­di­na­teur au contenu du disque dur interne de la MPC. Enfin, on regret­tera que la sortie casque soit couplée avec la première des trois sorties stéréo de l’ap­pa­reil. Mais tout ceci ne doit pas occul­ter une chose : Akai est revenu dans le monde des instru­ments de musique auto­nomes. Et si grâce à sa nouvelle machine, la marque ne parve­nait pas pour une quel­conque raison à se récon­ci­lier avec ses anciens utili­sa­teurs, elle pour­rait bien convaincre les aficio­na­dos de la MAO comme moi à faire évoluer leurs habi­tudes !

Notre avis : 8/10

  • Toutes les qualités de la MPC touch
  • L’aspect autonome de la bête
  • L’ergonomie générale
  • La grande qualité des banques sonores
  • L’osmose du contrôleur et de son logiciel
  • Tous les défauts de la MPC Touch
  • Certains modes mériteraient d’être regroupés
  • Le mode song qui ne s’inclut pas de manière fluide dans le workflow.
  • Le partage des fichiers entre le mode standalone et le mode controller qui pourrait être moins contraignant.
  • L’impossibilité pour le moment d’accéder directement au disque dur de la MPC depuis l’ordinateur

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