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Test de la Toraiz SP-16 de Pioneer - The rhythm of the night

8/10

Présentée avant l’été, la SP-16 marque l’entrée de Pioneer sur le marché des instruments de musique électronique. Avec ce séquenceur-échantillonneur haut de gamme, la marque entend bien frapper un grand coup. Powa !

Ces derniers temps, le marché des boîtes à rythmes connait une belle dyna­mique. On y trouve des BAR analo­giques, des BAR hybrides, des BAR à échan­tillon­nage, des BAR à modé­li­sa­tion et des BAR virtuelles avec surfaces de contrôle dédiées… il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Pour ce qui est des boîtes qui échan­tillonnent, on trouve prin­ci­pa­le­ment deux concepts très diffé­rents : d’une part les MPC d’Akai, plutôt orien­tées séquen­ceur d’échan­tillons ; d’autre part l’Octa­track d’Elek­tron, plutôt orien­tée perfor­mance en temps réel à partir de phrases audio. Depuis la SU700 de Yamaha, il faut choi­sir l’une ou l’autre école. Cette époque semble désor­mais révo­lue, avec la Toraiz SP-16 signée Pioneer, qui fait ainsi son entrée fracas­sante dans le monde des séquen­ceurs-échan­tillon­neurs profes­sion­nels, complé­tant (en s’éloi­gnant quelque peu de) sa gamme DJ tradi­tion­nelle. Mais nous allons voir que cette sympa­thique boîte à malice récon­ci­lie le monde des musi­ciens élec­tro­niques et celui des mani­pu­la­teurs de galettes qui tour­nent…

Premier tour

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 006.JPG

La SP-16 se présente sous la forme d’un module rectan­gu­laire noir, construit en alu (façade, avant, arrière), carbone (dessous) et plas­tique (flancs). Sa qualité de construc­tion lui assure une bonne soli­dité tout en main­te­nant un poids léger (3,2 kg). Sa taille confor­table (44 × 26 × 8 cm), à mi-chemin entre une petite AR et une grosse MPC, permet des commandes bien dimen­sion­nées, bien espa­cées et en nombre suffi­sant. Trente secondes envi­ron après la mise en marche, le temps de char­ger l’OS et le projet en cours, la SP-16 brille de mille feux : à gauche, 16 pads multi­co­lores dyna­miques (vélo­cité et pres­sion) permettent de program­mer les séquences en temps réel, couper/acti­ver/sélec­tion­ner les pistes, jouer un échan­tillon découpé en 16 tranches de même longueur (Slice) ou jouer un échan­tillon en mode chro­ma­tique sur plusieurs demi-tons vers le haut (Scale) ; leur mode de jeu est sélec­tionné avec 4 boutons lumi­neux dédiés. On peut aussi choi­sir la couleur assi­gnée à un pad parmi 16, celle-ci sera auto­ma­tique­ment reflé­tée sur les boutons de pas et les éditeurs graphiques, excellent pour s’y retrou­ver ! L’écran est de type tactile couleur hyper contrasté de 7 pouces, faci­li­tant la sélec­tion et l’édi­tion (sélec­tion, double clic, glis­ser-dépla­cer…).

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 008.JPG

En partie infé­rieure, on trouve une rangée de 16 boutons multi­co­lores, permet­tant notam­ment de sélec­tion­ner les motifs et de program­mer les séquences en pas-à-pas. Ils sont asso­ciés à 4 boutons plus petits situés à leur droite, dont le rôle est de sélec­tion­ner 4 sections de 16 pas, pour les séquences allant de 4 à 64 pas. Au-dessus des pads, il y a 5 poten­tio­mètres pour le volume, le drive dans le filtre, la fréquence de coupure du filtre passe-bas, sa réso­nance et la fréquence de coupure de filtre passe-haut ; un petit inter­rup­teur permet d’ac­ti­ver/désac­ti­ver le filtre. Nous avons lu que ces poten­tio­mètres étaient bizarres, ils n’en permettent pas moins une parfaite prise en main, avec un axe métal­lique bien ferme. À gauche des pads, un ruban tactile verti­cal permet de contrô­ler diffé­rentes fonc­tions en temps réel : pitch des samples (plus ou moins 2, 4 ou 12 demi-tons), répé­ti­tion auto­ma­tique du sample main­tenu par le pad (1/32, 1/16, 1/8, 1/4 de mesure), ainsi que deux ensembles de 8 para­mètres assi­gnables par l’uti­li­sa­teur dans une plage donnée (pitch, para­mètres d’en­ve­loppe d’am­pli­tude, para­mètres d’ef­fets, trig­gers…) ; une touche Hold permet de main­te­nir la modu­la­tion après relâ­che­ment du ruban, bipo­laire, doté d’un indi­ca­teur de posi­tion à 8 diodes laté­rales.

Second tour

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 018.JPG

Passons à droite de l’écran, où on trouve deux touches Back/Home et un enco­deur-pous­soir cranté pour la sélec­tion et l’édi­tion des données dans les pages menu (on peut aussi les sélec­tion­ner en touchant direc­te­ment l’écran). Sous l’écran, 6 enco­deurs cran­tés permettent d’édi­ter des fonc­tions dans leur contexte de menu, en parti­cu­lier l’au­to­ma­tion de certains para­mètres dans les séquences. En dessous, ce sont la touche Shift, les commandes de trans­port du séquen­ceur (enre­gis­tre­ment/lecture/arrêt) et deux sélec­teurs de mode (Pattern ou Scène).

En haut à droite de la façade, il y a une prise USB type A et son bouton d’éjec­tion, pour raccor­der des supports de masse, tels que clés USB ou disques durs (consom­ma­tion infé­rieure à 500 mA/5V). Le reste de la géné­reuse connec­tique est situé à l’ar­rière : une prise casque, quatre paires de sorties audio stéréo, une paire d’en­trées audio stéréo avec poten­tio­mètre de volume (toutes au format jack 6,35), une prise USB 2 de type B pour connec­ter la machine à un ordi­na­teur, un duo MIDI (In & Out/Thru commu­table), une prise RJ45 (pour bran­cher un câble LAN ou STP, permet­tant de pilo­ter en tempo et trans­port des machines compa­tibles Pro DJ Link) et une borne pour alimen­ta­tion externe 12V (beurk…). L’im­pres­sion qui se dégage de cette inspec­tion en règle est un instru­ment très soigné, qui inspire confiance.

Let’s dance

La SP-16 est livrée avec 2 Gb de samples produits par Loop­mas­ters, orien­tés Break beat, Drum&Bass, Dubs­tep, EDM, Elec­tro, House, Tech­no… beau­coup de phrases ryth­miques, d’ac­cords instru­men­taux, d’ef­fets spéciaux, de voca­lises, de pêches synthé­tiques, de drones et de percus­sions (élec­tro­niques, synthé­tiques, vintage, dont les incon­tour­nables DMX, TR-707, TR-808, TR-909). On trouve des versions à coups uniques et à boucles complètes. La collec­tion d’échan­tillons est très complète, mais les motifs four­nis sont davan­tage des démos qu’une biblio­thèque prête à l’em­ploi ; bref, nous aurions aimé un peu plus que cette (certes bonne) base de travail, car c’est un des points sur lesquels un construc­teur doit faire la diffé­rence, surtout lorsqu’il arrive sur le marché… La qualité est excel­lente, avec un niveau audio très élevé et une grande trans­pa­rence sonore ; la SP-16 ne colore pas comme une Octa­track, elle est claire et limpide, ce qui peut être un avan­tage ou un incon­vé­nient, selon ce que l’on recherche. Nous avons appré­cié la très bonne qualité du Time Stretch en temps réel et de la trans­po­si­tion des pistes. On peut appliquer un filtre analo­gique signé DSI en sortie de mixage, avec coupure (passe-bas/passe-haut), réso­nance (passe-bas) et drive. Cela apporte une belle colo­ra­tion sonore, avec le grain si prisé des produc­tions de la scène EDM.

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 017.JPG

Sur une telle machine de produc­tion, la qualité sonore est tout aussi impor­tante que l’er­go­no­mie. Là encore, nous ne sommes pas déçus, bien au contraire. La SP-16 est le séquen­ceur-échan­tillon­neur le plus simple d’uti­li­sa­tion que nous ayons testé ces 20 dernières années. Tout tombe sous la main, les menus sont très clairs, les éditeurs bien dessi­nés (utiles, pas gadget), l’or­ga­ni­sa­tion des projets en scènes/motifs/pistes se pige du premier coup… aux anti­podes d’une Elek­tron ! Nous verrons toute­fois que la SP-16 est beau­coup moins profonde qu’une Octa­track, ceci explique cela… L’édi­tion est intui­tive, avec sélec­tion directe des menus sur l’écran tactile, édition détaillée d’un sample par double-clic, tirer/dépla­cer, affi­chage des para­mètres de contexte au-dessus de la rangée de 6 enco­deurs pour une édition direc­te… La navi­ga­tion est aisée, avec un système de dossiers/sous-dossiers, défi­le­ment des fichiers en liste, pré-écoute directe des samples, sélec­tion à la volée, recherche par chaîne de carac­tères, fonc­tions Créer, Ouvrir, Enre­gis­trer, Enre­gis­trer sous, Suppri­mer… Cela permet notam­ment de cher­cher un sample, l’écou­ter en direct, puis l’as­si­gner à une piste… tout semble fami­lier, bravo ! Nous avons assez peu eu recours au mode d’em­ploi, dispo­nible en français. Pour se faire une idée, on trouve actuel­le­ment sur la toile 13 tuto­riels vidéo prépa­rés par Pioneer très bien faits.

Beat 01
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  • Beat 01 02:03
  • Beat 02 01:47
  • Beat 03 02:08
  • Beat 04 02:57
  • Beat 05 02:30
  • Beat 06 01:59
  • Beat 07 03:30
  • Beat 08 02:54
  • Beat 09 02:45
  • Beat 10 02:25
  • Beat 11 02:46
  • Beat 12 02:50

Bien arrangé

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 016.JPG

La SP-16 est un séquen­ceur-échan­tillon­neur 16 pistes possé­dant une Flash Ram interne de 8 Go (perma­nente). Le plus haut niveau hiérar­chique est le projet (un à la fois), qui comprend un arran­ge­ment (un morceau consti­tué de motifs), 256 motifs (16 scènes de 16 motifs) et le routage des entrées/sorties audio. Le nombre de projets conte­nus en Flash Ram est indé­fini, il dépend de la taille de chacun. Une scène comprend 16 motifs ryth­miques de 16 pistes et les échan­tillons asso­ciés. Chaque motif comprend 16 pistes de 4 à 64 pas, cette longueur étant commune à toutes les pistes d’un motif. Il existe deux types de pistes : pistes d’échan­tillons et pistes traver­santes. Une piste d’échan­tillon comprend un échan­tillon stéréo déclen­ché à certains pas (trig­gers), une enve­loppe d’am­pli­tude, des effets d’in­ser­tion et des évène­ments de séquence ; l’échan­tillon peut être une percus­sion jouée en coup unique ou une boucle audio tenue ; il s’agit d’un seul échan­tillon, il n’y a pas de multi­sam­pling ou d’échan­tillons multi­couches comme sur une MPC. Une piste traver­sante utilise une source audio externe ; hélas, elle est toujours active (on ne peut pas la déclen­cher sur certains pas, comme le fait l’Oc­ta­track) ; on peut toute­fois auto­ma­ti­ser son enve­loppe de volume, mais c’est moins tran­chant.

Nous avons déjà abordé les nombreuses possi­bi­li­tés de jeu des échan­tillons sur les pistes (coup unique, Gate, bouclage, jeu chro­ma­tique, acti­va­tion/coupure à la volée, Time Stretch en temps réel possible sur toutes les pistes, avec main­tien du pitch initial ou suivi de pitch en fonc­tion du tempo, répé­ti­tion auto­ma­tique…). Parlons enre­gis­tre­ment : il se fait indif­fé­rem­ment en temps réel (avec les pads) ou en pas-à-pas (avec les 16 boutons de pas et les 4 boutons de section, pour atteindre les 64 pas). Certaines pistes peuvent être exclu­sives (par exemple pour gérer les hi-hats ouverts/fermés qui se coupent mutuel­le­ment) ; il y a 8 groupes d’ex­clu­si­vité. En temps réel, on peut lais­ser le motif enre­gis­tré tel quel ou le quan­ti­fier sur 1/32, 1/16T, 1/16, 1/8T ou 1/8 de mesure.

Raides Locks

Excel­lente nouvelle, la SP-16 permet d’en­re­gis­trer la modi­fi­ca­tion de certains para­mètres sur les pas acti­vés, à l’image des P-Locks d’Elek­tron (il ne s’agit pas d’au­to­ma­tion conti­nue, mais de valeurs prises à chaque pas enre­gis­tré). Les para­mètres auto­ma­ti­sables appa­raissent en rouge dans les éditeurs. Pour cela, il suffit de main­te­nir la touche de pas que l’on veut modi­fier et bouger l’un des 6 enco­deurs situés sous l’écran, dont l’ac­tion dépend du contexte : mode Play­back (pitch, départ de lecture de l’échan­tillon, point de bouclage, longueur de lecture), mode enve­loppe de VCA (vélo­cité sur le volume, attaque, Hold, release, avec choix de courbes de segment et présé­lec­tions, synchro­ni­sa­tion au tempo) et mode effet d’in­ser­tion (4 à 6 para­mètres selon l’ef­fet assi­gné, cf. para­graphe dédié aux effets). On aurait aimé pouvoir auto­ma­ti­ser au niveau de la table de mixage (volume, pano­ra­mique, départ effet maître…). On peut aussi auto­ma­ti­ser l’ac­tion du ruban tactile, en l’en­re­gis­trant en temps réel. Après enre­gis­tre­ment, on peut dépla­cer fine­ment chaque pas dans le temps, pour donner du groove à la séquence ; ceci peut concer­ner tous les para­mètres du pas (notes et modu­la­tions), unique­ment les para­mètres de l’en­ve­loppe de volume (par exemple pour créer un effet de pompage Four on the Floor sur une boucle lue en continu) ou unique­ment les para­mètres de modu­la­tion ; il est même possible de créer des micro­ré­pé­ti­tions de notes (en nombre et vitesse réglables), idéal par exemple pour géné­rer un effet Ratchet à un pas souhaité ; l’édi­teur affiche les pas affec­tés en diffé­rentes couleurs suivant ce qui a été édité, sympa.

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 011.JPG

Dans chaque projet, diffé­rents motifs peuvent être enchaî­nés au sein d’un arran­ge­ment. À chaque pas, on défi­nit le numéro de motif, le nombre de répé­ti­tions (1 à 32) et le tempo, à l’aide des enco­deurs situés sous l’écran. Le nombre de pas n’est pas limité, nous nous sommes arrê­tés après 500 entrées. Pioneer n’a pas oublié les pratiques fonc­tions copier/coller/suppri­mer. Sur le plan visua­li­sa­tion et édition des motifs, scènes et arran­ge­ments, nous sommes comblés par les fenêtres parfai­te­ment claires et visuelles : repré­sen­ta­tion du statut des 4 × 16 pas sur chaque piste (dommage qu’on ne puisse voir les 16 pistes à la fois sur une grille globale), mixeur couleur des 16 pistes (avec VU-mètres de volume, boutons de pano­ra­mique, départs vers l’ef­fet maître, choix de la sortie audio, niveau de sortie casque pour contrôle), gestion­naire permet­tant de visua­li­ser et assi­gner les motifs aux 16 scènes (avec copier, coller, effa­cer), éditeur d’ar­ran­ge­ment sous forme de tableau dérou­lant. Tout cela est très bien vu ! Du coup, on se demande ce qui peut bien manquer à une machine de ce stan­ding en matière de séquen­ceur : disons, la possi­bi­lité de trans­po­ser toutes les pistes pitchées simul­ta­né­ment en temps réel, la poly­ryth­mie (diffé­rentes longueurs ou signa­tures tempo­relles pour chaque piste), des pistes MIDI pour pilo­ter des modules externes et un arpé­gia­teur…

Effets promet­teurs

Il y a 3 types d’ef­fets dans la SP-16 (OS 1.1) : des effets d’in­ser­tion par piste (donc 16), un effet maître global (sur le mix stéréo) et un filtre analo­gique maître global (sur le mix stéréo égale­ment). Ce filtre, analo­gique et discret, est signé DSI ; c’est ni plus ni moins celui du Prophet-6, cumu­lant un filtre passe-bas 4 pôles réso­nant avec drive et un filtre passe-haut non réso­nant ; il est débrayable via un petit bouton dédié. Il permet d’ap­por­ter une couleur parti­cu­lière au mix final sans passer par un boîtier externe ; son action est très marquée et les commandes sont très fluides. Un très bon argu­ment de vente ! L’ef­fet maître global est un multief­fet numé­rique vers lequel on peut envoyer chaque piste. À l’heure actuelle, on se contente d’un délai et d’une réver­bé­ra­tion de type pièce ; des mises à jour sont toute­fois déjà program­mées (cf. enca­dré spéci­fique). On dispose de 6 para­mètres par effet : temps (avec possi­bi­lité de synchro­ni­sa­tion à l’hor­loge en divi­sion tempo­relle), feed­back, Hi-Cut, Lo-Cut, largeur, mixage pour le délai ; pré-délai, taille de pièce, temps, atté­nua­tion HF, largeur et mixage pour la réverbe. Ces para­mètres ne peuvent pas être auto­ma­ti­sés dans les séquences. La qualité est excel­lente pour le délai et très bonne pour la réverbe, dont nous trou­vons les queues un peu froides sans atté­nua­tion des hautes fréquences. On a aussi quelques légers para­sites quand on change le temps de délai (bien moins qu’à la concur­rence) et des varia­tions de pitch assez rigo­lotes quand on change la taille de la pièce, mais cela témoigne d’une très bonne maîtrise ; à très petite taille, cela ressemble à un effet de réverbe à ressorts bouclé court.

Termi­nons par les effets d’in­ser­tion, qui existent donc en 16 occur­rences indé­pen­dantes. Chacun est un multief­fet à choi­sir parmi 4 types : chorus (vitesse avec possi­bi­lité de synchro­ni­sa­tion à l’hor­loge, profon­deur, phase, délai, mix), Flan­ger (idem que le chorus, avec feed­back en plus), EQ para­mé­trique 2 bandes (avec 5 types de filtrage par bande), filtre multi­mode réso­nant (LP/HP/BP avec fréquence de coupure, réso­nance, gain de compen­sa­tion). Tous ces effets proposent 5–6 para­mètres, tous auto­ma­ti­sables dans le séquen­ceur. La qualité est vrai­ment très bonne quel que soit l’al­go­rithme ; le seul point est le chan­ge­ment un peu raide de certains para­mètres, tels que la fréquence de coupure du filtre (que l’on n’en­tend qu’en cas de modi­fi­ca­tion manuelle, car les auto­ma­tions se font pas par pas, donc de manière discrète et pas conti­nue, rappe­lons-le. Voici donc une section d’ef­fets très correcte, sans être excep­tion­nelle, que les promesses d’amé­lio­ra­tions mettront sans doute au niveau attendu dans cette gamme, en parti­cu­lier dans la variété des algo­rithmes propo­sés en effet maître.

Sampling inté­gré

Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 010.JPG

La SP-16 permet d’échan­tillon­ner des sources audio externes ou internes en stéréo à 44,1 kHz. La mémoire totale est, nous l’avons dit, de 8 Go (flash). Elle dispose d’un conver­tis­seur AN 24 bits et d’un conver­tis­seur NA 32 bits, ce qui lui donne une plage de dyna­mique de 112 dB (piste Sample). En mode Sampling, on commence par choi­sir sa source (interne ou externe, mais hélas pas les deux en même temps), le seuil audio de déclen­che­ment de l’échan­tillon­nage, la longueur maxi­male (32 secondes par défaut ou de 1 à 4 mesures, une limite pas trop gênante compte tenu de l’orien­ta­tion de la machine) et le niveau de moni­to­ring. Pour éviter la satu­ra­tion, on peut acti­ver un limi­teur analo­gique en entrée (le niveau audio est d’ailleurs contrô­lable avec un indi­ca­teur lumi­neux de satu­ra­tion situé en façade). Une fois l’échan­tillon capturé, on peut indiquer le nombre de mesures ou le tempo, ce qui sera utile pour le synchro­ni­ser ulté­rieu­re­ment au tempo. Reste à le nommer et le sauve­gar­der (atten­tion, il n’y a pas de sauve­garde auto­ma­tique !).

On peut régler certains para­mètres non destruc­tifs appliqués à un échan­tillon assi­gné à une piste : pitch, début de lecture, point de bouclage, longueur de lecture, lecture en sens inverse (mais pas alter­née). La visua­li­sa­tion de la forme d’onde est immé­diate, avec facteur de zoom à deux axes (temps/ampli­tude), glis­ser-dépla­cer des points de lecture, grille de décou­page (Slice en 16 tranches égales, pour le moment non éditables avec l’OS 1.1). Il manque des fonc­tions d’édi­tion plus pous­sées que l’on trouve sur des échan­tillon­neurs maté­riels ou logi­ciels : copier/insé­rer/mixer/norma­li­ser/tronquer/chan­ger la fréquence/modi­fier la réso­lu­tion/décou­per où on veut, etc. Un point où la SP-16 doit vrai­ment progres­ser pour se mettre au bon niveau. Notons pour finir l’exis­tence de la fonc­tion Save as Package (depuis l’OS 1.1), qui permet de sauve­gar­der le projet et tous les échan­tillons asso­ciés, en mémoire interne ou via USB.

Rela­tions exté­rieures

La SP-16 possède une prise USB B à l’ar­rière pour raccor­de­ment à un PC. Cela permet de gérer la mémoire interne à partir du PC (gestion de fichiers clas­sique par arbo­res­cence). La prise USB A située en façade est conçue pour le raccor­de­ment de mémoires de masse ; une fois une clé USB raccor­dée, la SP-16 crée un réper­toire et trois sous-réper­toires spéci­fiques qui permettent la lecture et la sauve­garde d’échan­tillons (formats WAV et AIFF recon­nus) via des fonc­tions de navi­ga­tion clas­siques. Pour ce qui est de la synchro­ni­sa­tion, on peut utili­ser les prises MIDI, USB B et LAN (avec des platines compa­tibles Pro DJ Link).

Conclu­sion

La Toraiz SP-16 est une BAR de type séquen­ceur-échan­tillon­neur 16 pistes stéréo tota­le­ment auto­nome, avec inté­gra­tion parfaite des samples et boucles calées au tempo, mixeur, effets, auto­ma­tion de para­mètres de type P-Locks. Elle repré­sente une alter­na­tive à l’Oc­ta­track, avec une concep­tion beau­coup plus directe, mais en contre­par­tie des fonc­tion­na­li­tés moins profondes que l’Elek­tron. Sur la SP-16, nous avons appré­cié la qualité de construc­tion, la mémoire géné­reuse, la prise en main intui­tive, le work­flow bien pensé, la qualité sonore, le filtre analo­gique signé DSI, les auto­ma­tions de para­mètres, le Time Stretch en temps réel et les sorties sépa­rées. Pour être intou­chable, il lui manque toute­fois des choses essen­tielles, telles que des para­mètres de synthèse pous­sés sur les samples, des séquences avec pistes MIDI, des fonc­tions exotiques dans le séquen­ceur, l’au­dio over USB… égale­ment des outils plus pous­sés, tels que les effets ou l’édi­tion des samples. Certaines fonc­tion­na­li­tés sont d’ores et déjà annon­cées. Elles posi­tion­ne­raient alors la SP-16 à un niveau tel qu’elle ferait la loi et rece­vrait notre précieux Award.

Tarif géné­ra­le­ment constaté : 1595 €

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 022.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 021.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 020.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 019.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 018.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 017.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 016.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 015.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 014.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 013.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 012.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 011.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 010.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 009.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 008.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 007.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 006.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 005.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 004.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 003.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 002.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 001.JPG
  • Pioneer Toraiz SP-16 : SP 16 023

 

Notre avis : 8/10

  • Totalement autonome
  • Fidélité audio
  • Qualité de construction
  • Ergonomie exceptionnelle
  • Écran couleur tactile
  • Pads dynamiques très agréables
  • Sampling complet intégré
  • Time Stretch en temps réel
  • Filtres analogiques signés DSI
  • Sorties audio séparées
  • Mémoire interne conséquente
  • Automations type P-Locks
  • Section effets intégrée
  • Import/export des samples
  • Longueur d’un sample limitée à 32 secondes
  • Édition très limitée des samples
  • Peu de paramètres de synthèse
  • Peu de fonctions exotiques dans le séquenceur
  • Pas de multisamples ou de multicouches
  • Pas de pistes MIDI externes
  • Effets maîtres perfectibles en quantité
  • Alimentation externe

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