L’Analog Rytm MKII entend porter plus haut l’héritage de son aînée sortie en 2014 et copieusement améliorée en 2016. Mission accomplie ?
Au NAMM 2014, Elektron avait présenté l’Analog Rytm, une puissante boite à rythmes hybride, basée sur un moteur de synthèse analogique combiné à un lecteur d’échantillons. Deux ans après le premier test, nous avions remis le couvert suite à la sortie de l’OS 1.3, qui avait ajouté 12 moteurs de synthèse aux fonctions développées entretemps (interface audio/Midi via USB Overbridge, évènements conditionnels dans le séquenceur…). Nous pensions alors que les employés de la marque profiteraient un peu du sauna, mais 2017 nous a démontré le contraire, avec un renouveau total de la gamme et de la charte graphique : Digitakt (BAR-sampler-séquenceur audio/Midi), Digitone (synthé FM-séquenceur Midi), Octatrack MKII (séquenceur audio/Midi), A4 MKII (synthé analogique-séquenceur) et AR MKII (BAR analogique-sampler-séquenceur). C’est cette dernière que nous allons découvrir ensemble dans le présent test…
Relooking extrême
Les nouvelles productions Elektron apportent une rupture dans le graphisme. Pour l’AR MKII, on dit adieu au design parallélépipédique auquel la marque nous avait habitués depuis l’origine. Le monolithe noir s’est transformé en module gris perle avec un galbe latéral, dégageant un panneau incliné. La coque est entièrement en alu parfaitement usiné, avec ajustements impeccables, courbures complexes et finitions de surface qui démontrent une grande maitrise industrielle. Après, on aime ou on n’aime pas ce look dépouillé assez austère… Côté mensurations, on passe à 385×225×82mm contre 340×176×63 pour l’AR MKI (poids identique 2,4 kg). Ceci permet d’agrandir les commandes et de dégager plus d’espace entre elles. Il y a également plus de touches directes pour accéder aux fonctions, mais il reste toutefois une pléthore de combinaisons de touches à apprendre par cœur, côté un peu rebutant de l’interface homme-machine particulière de la marque…
Les habitués de l’AR ne seront pas dépaysés par les choix ergonomiques et la répartition des commandes, qui changent assez peu : 12 pads répondant à la vélocité et à la pression excentrés à gauche. Ils sont rétroéclairés avec des diodes arc-en-ciel, dont la couleur varie suivant le contexte. En caoutchouc synthétique, ils bénéficient eux aussi d’une augmentation de taille et d’espacement (x1,5) ; ceux qui n’aimaient pas la réponse des pads de la MKI risquent de ne pas aimer celle de ces nouveaux pads ; quand on frappe légèrement au centre, ils restent muets (même un peu plus que ceux de notre MKI), donc il faut frapper pas mal pour commencer à avoir du répondant. Nous sommes encore loin de la réponse des pads des machines haut de gamme Akai. Le centre est occupé par un nouvel écran OLED monochrome, un encodeur de niveau, une touche Tap Tempo dédiée, des touches de navigation/édition, des commandes de transport et huit touches A-H pour la sélection des banques de Patterns. La visibilité de l’écran a nettement été améliorée, tant en contraste qu’en résolution (128 × 64 points contre 122 × 32). De même, les menus ont été revus et leur disposition plus claire lorsqu’il s’agit de représenter les fonctions et valeurs des 8 encodeurs. Ces derniers permettent d’éditer les paramètres de synthèse et d’effets, en fonction du type de piste ; ils sont appelés avec les touches SRC(Synth)/Delay, Sample/Reverb, Filter/Distorsion, Amp/ Compressor et LFO.
La partie inférieure enfin est occupée par une rangée de 16 boutons poussoirs rétroéclairés (activation des pas, sélection des Patterns) et d’une touche Page (accès aux 64 pas d’un Pattern). Les boutons poussoirs sont désormais rectangulaires, certains rétroéclairés, et offrent une réponse parfaite, avec bon débattement et ressort de rappel. Les encodeurs poussoirs semblent toutefois moins réussis, avec un clic nettement moins franc que leurs prédécesseurs. Les nombreuses LED ont pour la plupart disparu ; elles sont intégrées aux boutons, ce qui simplifie considérablement le circuit imprimé et les percements de la tôle.
La conception du module permet une inclinaison naturelle très ergonomique et la possibilité de mettre deux rangées de prises sur le panneau arrière, qui du coup se transforme en gruyère : sortie casque, sorties audio principales symétriques LR, entrées audio externes LR (pour router un signal externe directement vers les effets), 8 sorties séparées (cette fois individuelles et symétriques), entrées audio échantillonnage LR (nouveauté), 2 entrées Expression/CV (nouveauté), un trio Midi (avec 2 fonctions Sync), une prise USB2 (une vraie !), une borne pour alimentation hélas externe (12VDC/2A) et un interrupteur secteur. Toute la connectique audio et CV est au format jack 6,35. Les entrées EXP/CV permettant de moduler certains paramètres internes à l’aide de contrôleurs externes (pédale d’expression ou CV) ; on peut en régler les valeurs minimum/maximum, la polarité, avec mode d’apprentissage pour les pédales d’expression ; les destinations de modulation sont réglées dans les kits, nous y reviendrons. L’USB2 permet l’interface Midi (dumps, mise à jour d’OS, import de samples) et l’audio multipiste (cf. paragraphe Overbridge).
En marche !
Il est temps de lancer quelques séquences pour se faire une première idée. La prise en main se fait comme sur l’AR MKI : sélection d’un Pattern (avec son kit, ses pistes et ses réglages de sons et d’effets), lancement de la séquence, sélection / activation / coupure des pistes en direct, modification de plusieurs paramètres simultanés avec les pads (modes Performance et Scène), sélection d’un son, édition via les encodeurs, jeu chromatique sur les pads, modification des effets, contrôle des évolutions sonores (Parameter Locks, Conditionnal Trigs). Première amélioration fonctionnelle, on peut resampler à la volée et assigner le résultat à un pad (nous y reviendrons). L’AR offre 8 voix de polyphonie pilotables par 12 pistes Drum et une piste d’effets. Côté sons et motifs d’usine, on retrouve exactement ceux de la MKI. Ils couvrent un territoire coloré EDM et dérivés. Les amateurs de percussions acoustiques et ambiances pop/rock/jazz/latino ne s’y trouveront pas ; il faut dire que l’AR MKII n’est pas plus faite pour cela que ses ancêtres suédois…
La couleur sonore n’a pas changé d’un iota, tout comme le niveau de sortie ; on retrouve donc le punch des kicks et toms basses analogiques, qui descendent vraiment très bas et ont une attaque à dégommer les gamelles. Les caisses claires vont de pair avec les kicks : grosse patate, claquement, bruit, tout ce qu’il faut pour imiter les TR et autres joyeusetés technoïdes ; il y a aussi une caisse claire naturelle (toujours en synthèse pure), plus orientée sons acoustiques. L’AR ne manque pas de subtilité et s’en tire très bien dans les rythmes plus sages. On peut aussi se concocter des hi-hats qui peuvent sonner TR-808/TR-909 mais aussi beaucoup plus métallique pour couper dans le mix… l’examen des autres toms et percussions électroniques est tout aussi convaincant ; coup de chapeau aux claps qui vont du claquement de doigt aux claps de la foule qui, d’après la royale chanson, nous secouera. Le mariage des sons analogiques et des samples apporte une richesse sonore supplémentaire, là où il manque un peu de transitoires, ou quand on veut donner un caractère plus acoustique à nos rythmes. On apprécie la puissance et la diversité des différents moteurs sonores, que nous avions déjà appréciées sur l’AR MKI passée en OS 1.3.
- Analog Rytm MKII 1audio 01 01:34
- Analog Rytm MKII 1audio 02 01:24
- Analog Rytm MKII 1audio 03 01:16
- Analog Rytm MKII 1audio 04 00:48
- Analog Rytm MKII 1audio 05 01:29
- Analog Rytm MKII 1audio 06 01:06
- Analog Rytm MKII 1audio 07 01:53
- Analog Rytm MKII 1audio 08 01:24
General Motors
Au plan de la synthèse, l’AR MKII est également identique à l’AR MKI. Les 8 voix de synthèse (assignables aux 12 pistes Drum) sont constituées d’un générateur de percussions analogiques, un lecteur de samples, un filtre, un ampli, deux enveloppes et un LFO. Le générateur analogique fait appel à 27 moteurs de synthèse différents (appelés « Machines »), optimisés pour synthétiser différents types de percussions : grosse caisse BD (Hard, Classic, FM, Sharp, Silky, Plastic), caisse claire SD (Hard, Classic, FM, Natural), bord de caisse RS (Hard, Classic), clap CP (Classic), tom basse (Classic), toms bas / moyen / haut XT (Classic), hi-hats fermés CH (Classic, Basic, Metallic), hi-hats ouverts OH (Classic, Metallic), cymbale CY (Classic, Ride, Metallic) et cloche CB (Classic, Metallic). Enfin, un générateur de bruit blanc (avec filtre passe-bas résonant et filtre passe-haut) et un générateur d’impulsions (enveloppe AD bipolaire, utile pour déclencher des instruments externes). Nous n’allons pas entrer dans le détail de chaque moteur, mais suivant le cas, on trouve 4 à 8 paramètres, parmi lesquels l’accordage / désaccordage, le Sweep, le Snap, le temps de maintien, le temps de déclin, la forme d’onde, la couleur de bruit, le volume de transitoire, la FM, la symétrie et le niveau. Tous ces paramètres sont modulables en temps réel. Sur l’un des modèles exposés au NAMM, on pouvait découvrir un nouveau moteur de basse à deux oscillateurs, disponible uniquement pour les percussions de la rangée inférieure (BD, SD, RS, CL) ; il n’était pas encore présent sur notre AR de test ; D’après le forum Elektronauts, il serait même intégré au futur OS de la MkI. Merci !
Dans un kit, chacune des 12 pistes Drum est assignée à un pad, pré-assigné à un type d’instrument. On peut changer de moteur analogique sur certains types d’instruments. Pour les pistes BD, SD, RS et CP : moteurs BD Hard, BD Classic, BD FM, BD Sharp, BD Silky, BD Plastic, SD Hard, SD Classic, SD FM et SD Natural ; pour les pistes RS et CP : moteurs RS Hard, RS Classic et CP Classic ; pour la piste BT : moteur BT Classic ; pour les pistes LT, MT et HT : moteur XT Classic ; pour les pistes CH et OH : moteurs CH Classic, OH Classic, HH Basic, OH Metallic, CH Metallic ; pour les pistes CY et CB : moteurs CY Classic, CB Classic, CY Ride, CY Metallic et CB Metallic. Les générateurs de bruit blanc et d’impulsion fonctionnent sur tout type de piste. Pardon pour l’énumération, mais c’est plus facile à utiliser qu’à raconter ! Passons au lecteur de samples, qui offre 8 paramètres : accordage sur + ou – 24 demi-tons, accordage fin, réduction de bit, choix du sample, début de lecture, fin de lecture, activation de boucle et niveau. Ces paramètres sont modulables en temps réel. Dans un projet, on dispose de 127 samples pour 64 Mo de Ram ; au niveau global, la mémoire +Drive stocke 1 Go de samples utilisateur, rien de nouveau ; on peut toujours charger ses propres samples (format WAV ou AIFF, mono / stéréo, bouclés ou non) ; le transfert se fait dorénavant avec l’utilitaire gratuit Elektron Transfer, tirant pleinement parti de l’interface USB2 (fini le SDS, sauf si on y tient vraiment). Une fois importés, les samples sont convertis en mono 16 bit / 48 kHz.
Filtres et modulations
Les générateurs sonores (disponibles selon le type de percussion et de moteur) sont ensuite mélangés, puis passent dans un étage de saturation analogique (niveau réglé dans la page Ampli) avant d’attaquer le filtre. Ce dernier est de type multimode résonant. Il offre 7 modes distincts : passe-bas 2 pôles, passe-bas 1 pôle, passe-bande, passe-haut 1 pôle, passe-haut 2 pôles, réjection de bande et Peak. La coupure est modulable par une enveloppe ADSR avec quantité de modulation bipolaire, mais pas de suivi de clavier (pas grave pour une BAR). La résonance va jusqu’à l’auto-oscillation, idéale pour créer des toms électroniques façon Simmons. Dans la page Ampli, on règle l’enveloppe de volume simplifiée (type AHD), les niveaux d’envoi vers le délai et la réverbe, le panoramique et le volume final du son (sans oublier la saturation avant filtrage).
Il reste enfin une page LFO pour moduler les 4 pages précédentes de paramètres : vitesse (avec synchro à l’horloge maîtresse), multiple de vitesse (1 à 2048 fois l’horloge maîtresse ou multiple fixe de 120 BPM, on atteint largement les niveaux audio !), fondu d’entrée / sortie, destination hélas unique (parmi une liste de plus de 30 paramètres de synthèse), forme d’onde (triangle, sinus, carré, dent de scie, exponentiel, rampe et aléatoire), phase, mode de déclenchement (libre, redéclenché, niveau maintenu au relâchement, cycle unique, demi-cycle unique) et profondeur de modulation (bipolaire). Dernière précision concernant les pistes Drum : certains pads / pistes utilisent des voix indépendantes (BD, SD, BT, LT), alors que d’autres se partagent les voix par paire (RS-CL, MT-HT, CH-OH, CY-CB) qui se coupent les unes les autres, d’où la réduction de 12 pistes à 8 voix. Il faudra donc arbitrer…
Effets intégrés
Tout comme sur l’AR MKI, il existe une piste supplémentaire dédiée au pilotage des effets en temps réel, à l’identique des pistes Drum. La section effets n’a pas évolué et est plutôt bien fournie : elle comprend deux effets numériques stéréo en parallèle (délai et réverbe) et deux effets maîtres analogiques stéréo en série (distorsion et compresseur, cf. schéma). La sortie stéréo du délai peut être injectée dans la réverbe (en numérique). Le retour stéréo du délai est converti en analogique, puis injecté avant distorsion ou après compression, idem pour le retour stéréo de la réverbe. L’entrée audio externe est quant à elle injectée entre la distorsion et le compresseur, elle ne bénéficie donc pas des filtres internes ni des autres effets, dommage ! Son niveau n’est toujours pas réglable à partir de la machine et l’impédance d’entrée est toujours trop faible pour une utilisation sans préamplification, même avec un niveau ligne.
Pour le délai, on peut auster le temps (avec synchro à l’horloge maîtresse par division temporelle), la commutation pingpong, la largeur stéréo, le feedback, le filtrage des basses fréquences, le filtrage des hautes fréquences, le niveau de départ vers la réverbe et le niveau de retour de bus. Pour la réverbe, le pré-délai, le temps (de zéro à l’infini), la fréquence, le gain, le filtrage des basses fréquences, le filtrage des hautes fréquences et le niveau de retour de bus. Pour la distorsion, la quantité, la symétrie, la saturation du délai, la position de retour de l’effet délai et la position de retour de l’effet réverbe. Pour le compresseur, le seuil, l’attaque, le relâchement, le gain, le ratio, le filtrage Sidechain (off, bas, haut, équilibré), le mix et le volume. Un LFO dédié aux effets permet de contrôler un paramètre d’effet au choix parmi une trentaine (mêmes paramètres que le LFO des pistes Drum). Tous ces paramètres sont modifiables en temps réel et en enregistrement dans le séquenceur, comme nous le verrons plus tard. Bref, de quoi sculpter le son, mais de manière globale !
Génération Patterns
L’organisation de la mémoire de l’AR MKII est identique à celle de l’AR MKI. La machine évolue au sein d’un projet, qui contient l’ensemble des données nécessaires, à savoir 128 Patterns (organisés en 8 banques de 16), 128 kits (12 sons + piste effets), 16 Songs, 4 réglages globaux et 127 samples. La mémoire globale (+Drive) renferme 128 projets, une bibliothèque générale de 4096 sons de percussions et une banque de samples de 1 Go. Le Pattern est le cœur du système, puisqu’il contient non seulement les événements (12 pistes de notes et 1 piste d’effets), mais aussi les kits (donc les réglages des sons) et des évolutions de commandes pour faire bouger ce beau monde. Comme sur la MKI, il n’y a toujours pas de pistes Midi pour piloter un module externe, ce qui déçoit à nouveau : on peut déclencher des sons externes avec les pads et envoyer des CC avec les encodeurs, mais pas avec une séquence. Un Pattern peut contenir jusqu’à 64 pas, avec des pistes de longueur différente. On peut les lire en boucle (en marche avant uniquement) ou les enchaîner, avec effet immédiat ou en fin de cycle.
Passons à l’enregistrement. En mode grille, on entre les instruments par pas en utilisant la rangée de 16 gros poussoirs ; si le mode Chromatic est activé, on peut choisir rapidement la note à entrer grâce aux pads. Une fonction de micro timing permet de décaler les notes avec une résolution confortable de 1/384 double-croche. En mode temps réel, on entre directement les notes avec les 12 pads, comme sur une bonne vielle BAR. On peut quantifier si besoin, ou laisser intactes les imprécisions permises par le micro timing ; tout cela est réversible. Toujours aussi appréciable, la fonction Parameter Locks permet d’enregistrer, en mode grille ou temps réel, la position des encodeurs à chaque pas et pour chaque piste (notes + effets), à concurrence de 72 paramètres, de quoi voir venir ! Elektron a eu l’excellente idée de prévoir une fonction de lissage entre les pas (Slide), l’accentuation des pas (Accent) ou encore l’ajout de swing (Swing, ça ne s’invente pas !). Pour sa part, la fonction Sound Locks permet de changer de son de chaque piste à chaque pas (appel de sons internes). Toujours plus ingénieuse, la fonction Trig Condition permet de lier le déclenchement des notes à la réalisation de certaines conditions : suivant que la note précédente est jouée (ou pas) sur la même piste, suivant que la note précédente est jouée (ou pas) sur la piste voisine, à jouer uniquement sur le premier cycle du Pattern, à jouer suivant un nombre d’itérations du Pattern (genre, jouer le clap programmé au pas n°13 une fois toutes les quatre boucles), suivant une probabilité à définir (1 à 100%)… Tout ceci permet des variations infinies en cours de jeu, subtiles ou radicales, aléatoires ou pas. De quoi faire varier à l’infini un motif à quatre temps !
Enchainements divers
Les Patterns peuvent ensuite être enchaînés, une première fois de manière basique, dans le mode Chain. Dans un projet, il y a 64 Chains totalisant 256 pas (un pas = un numéro de Pattern). Par exemple, on peut créer 32 Chains de 8 pas, ou 128 Chains de 2 pas, ou toute combinaison imaginable à concurrence de 256 pas. Un Chain est en fait un super Pattern construit par collage simple.
La seconde manière d’enchaîner les motifs est le mode Song. Il permet d’assembler des Patterns ou des Chains, toujours sous forme de pas, mais avec des facultés bien plus intéressantes que celles du mode Chain. Pour chaque pas, on peut répéter le Pattern ou le Chain jusqu’à 99 fois. On peut aussi choisir de couper / activer certaines pistes, cela à chaque pas ; c’est d’autant plus immédiat lorsque les pads sont en mode Mute. Une fois que l’on a bien assimilé les différents modes de jeu et d’enregistrement, on structure assez rapidement des Songs complètes à partir d’un nombre très restreint de Patterns. Avant de presque conclure, rappelons qu’un projet peut contenir 16 Songs.
Encore l’Award !
La première Analog Rytm nous avait enchantés lors du test initial et lors de la mise à jour en OS 1.3 qui la portait à maturité. L’AR MKII en reprend la qualité sonore et l’ensemble des fonctionnalités, auxquelles elle ajoute bon nombre d’améliorations matérielles et logicielles : échantillonnage direct, transfert des samples externes accéléré, pads améliorés, prise en main facilitée, connectique plus complète et Overbridge boosté grâce à l’USB2, lorsqu’il sera disponible. Pas de quoi enterrer l’ancêtre toutefois, dont on avait apprécié entre autres les puissantes fonctionnalités, la taille mémoire conséquente et l’excellente qualité sonore, ce qui n’a pas évolué… On déplore toujours l’absence de pistes Midi dans le séquenceur, la limitation aux samples mono et le nombre important de raccourcis clavier à apprendre par cœur. De même, nous n’avons pas été renversés par les fonctionnalités de capture ou d’édition des échantillons, insuffisantes pour une BAR de 2018 orientée EDM, d’autant plus surprenant qu’on ne peut pas les exporter pour les traiter en externe. L’AR MkII se rapproche donc un peu plus de la perfection sans toutefois l’atteindre ; elle succède logiquement à son aïeule et se positionne comme l’une des rares BAR / synthé analogique / sampler. Elle mérite à ce titre un Award Valeur Sûre 2018.
Téléchargez les extraits sonores (format FLAC)