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Test de l'Elektron Analog Rytm MKII - One step beyond !

9/10
Award Valeur sûre 2018
2018
Valeur sûre
Award

L’Analog Rytm MKII entend porter plus haut l’héritage de son aînée sortie en 2014 et copieusement améliorée en 2016. Mission accomplie ?

Test de l'Elektron Analog Rytm MKII : One step beyond !

Au NAMM 2014, Elek­tron avait présenté l’Analog Rytm, une puis­sante boite à rythmes hybride, basée sur un moteur de synthèse analo­gique combiné à un lecteur d’échan­tillons. Deux ans après le premier test, nous avions remis le couvert suite à la sortie de l’OS 1.3, qui avait ajouté 12 moteurs de synthèse aux fonc­tions déve­lop­pées entre­temps (inter­face audio/Midi via USB Over­bridge, évène­ments condi­tion­nels dans le séquen­ceur…). Nous pensions alors que les employés de la marque profi­te­raient un peu du sauna, mais 2017 nous a démon­tré le contraire, avec un renou­veau total de la gamme et de la charte graphique : Digi­takt (BAR-sampler-séquen­ceur audio/Midi), Digi­tone (synthé FM-séquen­ceur Midi), Octa­track MKII (séquen­ceur audio/Midi), A4 MKII (synthé analo­gique-séquen­ceur) et AR MKII (BAR analo­gique-sampler-séquen­ceur). C’est cette dernière que nous allons décou­vrir ensemble dans le présent test…

Reloo­king extrême

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Les nouvelles produc­tions Elek­tron apportent une rupture dans le graphisme. Pour l’AR MKII, on dit adieu au design paral­lé­lé­pi­pé­dique auquel la marque nous avait habi­tués depuis l’ori­gine. Le mono­lithe noir s’est trans­formé en module gris perle avec un galbe laté­ral, déga­geant un panneau incliné. La coque est entiè­re­ment en alu parfai­te­ment usiné, avec ajus­te­ments impec­cables, cour­bures complexes et fini­tions de surface qui démontrent une grande maitrise indus­trielle. Après, on aime ou on n’aime pas ce look dépouillé assez austè­re… Côté mensu­ra­tions, on passe à 385×225×82mm contre 340×176×63 pour l’AR MKI (poids iden­tique 2,4 kg). Ceci permet d’agran­dir les commandes et de déga­ger plus d’es­pace entre elles. Il y a égale­ment plus de touches directes pour accé­der aux fonc­tions, mais il reste toute­fois une pléthore de combi­nai­sons de touches à apprendre par cœur, côté un peu rebu­tant de l’in­ter­face homme-machine parti­cu­lière de la marque…

Les habi­tués de l’AR ne seront pas dépay­sés par les choix ergo­no­miques et la répar­ti­tion des commandes, qui changent assez peu : 12 pads répon­dant à la vélo­cité et à la pres­sion excen­trés à gauche. Ils sont rétroé­clai­rés avec des diodes arc-en-ciel, dont la couleur varie suivant le contexte. En caou­tchouc synthé­tique, ils béné­fi­cient eux aussi d’une augmen­ta­tion de taille et d’es­pa­ce­ment (x1,5) ; ceux qui n’ai­maient pas la réponse des pads de la MKI risquent de ne pas aimer celle de ces nouveaux pads ; quand on frappe légè­re­ment au centre, ils restent muets (même un peu plus que ceux de notre MKI), donc il faut frap­per pas mal pour commen­cer à avoir du répon­dant. Nous sommes encore loin de la réponse des pads des machines haut de gamme Akai. Le centre est occupé par un nouvel écran OLED mono­chrome, un enco­deur de niveau, une touche Tap Tempo dédiée, des touches de navi­ga­tion/édition, des commandes de trans­port et huit touches A-H pour la sélec­tion des banques de Patterns. La visi­bi­lité de l’écran a nette­ment été amélio­rée, tant en contraste qu’en réso­lu­tion (128 × 64 points contre 122 × 32). De même, les menus ont été revus et leur dispo­si­tion plus claire lorsqu’il s’agit de repré­sen­ter les fonc­tions et valeurs des 8 enco­deurs. Ces derniers permettent d’édi­ter les para­mètres de synthèse et d’ef­fets, en fonc­tion du type de piste ; ils sont appe­lés avec les touches SRC(Synth)/Delay, Sample/Reverb, Filter/Distor­sion, Amp/ Compres­sor et LFO.

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La partie infé­rieure enfin est occu­pée par une rangée de 16 boutons pous­soirs rétroé­clai­rés (acti­va­tion des pas, sélec­tion des Patterns) et d’une touche Page (accès aux 64 pas d’un Pattern). Les boutons pous­soirs sont désor­mais rectan­gu­laires, certains rétroé­clai­rés, et offrent une réponse parfaite, avec bon débat­te­ment et ressort de rappel. Les enco­deurs pous­soirs semblent toute­fois moins réus­sis, avec un clic nette­ment moins franc que leurs prédé­ces­seurs. Les nombreuses LED ont pour la plupart disparu ; elles sont inté­grées aux boutons, ce qui simpli­fie consi­dé­ra­ble­ment le circuit imprimé et les perce­ments de la tôle.

La concep­tion du module permet une incli­nai­son natu­relle très ergo­no­mique et la possi­bi­lité de mettre deux rangées de prises sur le panneau arrière, qui du coup se trans­forme en gruyère : sortie casque, sorties audio prin­ci­pales symé­triques LR, entrées audio externes LR (pour router un signal externe direc­te­ment vers les effets), 8 sorties sépa­rées (cette fois indi­vi­duelles et symé­triques), entrées audio échan­tillon­nage LR (nouveauté), 2 entrées Expres­sion/CV (nouveauté), un trio Midi (avec 2 fonc­tions Sync), une prise USB2 (une vraie !), une borne pour alimen­ta­tion hélas externe (12VDC/2A) et un inter­rup­teur secteur. Toute la connec­tique audio et CV est au format jack 6,35. Les entrées EXP/CV permet­tant de modu­ler certains para­mètres internes à l’aide de contrô­leurs externes (pédale d’ex­pres­sion ou CV) ; on peut en régler les valeurs mini­mum/maxi­mum, la pola­rité, avec mode d’ap­pren­tis­sage pour les pédales d’ex­pres­sion ; les desti­na­tions de modu­la­tion sont réglées dans les kits, nous y revien­drons. L’USB2 permet l’in­ter­face Midi (dumps, mise à jour d’OS, import de samples) et l’au­dio multi­piste (cf. para­graphe Over­bridge).

En marche !

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Il est temps de lancer quelques séquences pour se faire une première idée. La prise en main se fait comme sur l’AR MKI : sélec­tion d’un Pattern (avec son kit, ses pistes et ses réglages de sons et d’ef­fets), lance­ment de la séquence, sélec­tion / acti­va­tion / coupure des pistes en direct, modi­fi­ca­tion de plusieurs para­mètres simul­ta­nés avec les pads (modes Perfor­mance et Scène), sélec­tion d’un son, édition via les enco­deurs, jeu chro­ma­tique sur les pads, modi­fi­ca­tion des effets, contrôle des évolu­tions sonores (Para­me­ter Locks, Condi­tion­nal Trigs). Première amélio­ra­tion fonc­tion­nelle, on peut resam­pler à la volée et assi­gner le résul­tat à un pad (nous y revien­drons). L’AR offre 8 voix de poly­pho­nie pilo­tables par 12 pistes Drum et une piste d’ef­fets. Côté sons et motifs d’usine, on retrouve exac­te­ment ceux de la MKI. Ils couvrent un terri­toire coloré EDM et déri­vés. Les amateurs de percus­sions acous­tiques et ambiances pop/rock/jazz/latino ne s’y trou­ve­ront pas ; il faut dire que l’AR MKII n’est pas plus faite pour cela que ses ancêtres suédois…

La couleur sonore n’a pas changé d’un iota, tout comme le niveau de sortie ; on retrouve donc le punch des kicks et toms basses analo­giques, qui descendent vrai­ment très bas et ont une attaque à dégom­mer les gamelles. Les caisses claires vont de pair avec les kicks : grosse patate, claque­ment, bruit, tout ce qu’il faut pour imiter les TR et autres joyeu­se­tés tech­noïdes ; il y a aussi une caisse claire natu­relle (toujours en synthèse pure), plus orien­tée sons acous­tiques. L’AR ne manque pas de subti­lité et s’en tire très bien dans les rythmes plus sages. On peut aussi se concoc­ter des hi-hats qui peuvent sonner TR-808/TR-909 mais aussi beau­coup plus métal­lique pour couper dans le mix… l’exa­men des autres toms et percus­sions élec­tro­niques est tout aussi convain­cant ; coup de chapeau aux claps qui vont du claque­ment de doigt aux claps de la foule qui, d’après la royale chan­son, nous secouera. Le mariage des sons analo­giques et des samples apporte une richesse sonore supplé­men­taire, là où il manque un peu de tran­si­toires, ou quand on veut donner un carac­tère plus acous­tique à nos rythmes. On appré­cie la puis­sance et la diver­sité des diffé­rents moteurs sonores, que nous avions déjà appré­ciées sur l’AR MKI passée en OS 1.3.

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Gene­ral Motors

Au plan de la synthèse, l’AR MKII est égale­ment iden­tique à l’AR MKI. Les 8 voix de synthèse (assi­gnables aux 12 pistes Drum) sont consti­tuées d’un géné­ra­teur de percus­sions analo­giques, un lecteur de samples, un filtre, un ampli, deux enve­loppes et un LFO. Le géné­ra­teur analo­gique fait appel à 27 moteurs de synthèse diffé­rents (appe­lés « Machines »), opti­mi­sés pour synthé­ti­ser diffé­rents types de percus­sions : grosse caisse BD (Hard, Clas­sic, FM, Sharp, Silky, Plas­tic), caisse claire SD (Hard, Clas­sic, FM, Natu­ral), bord de caisse RS (Hard, Clas­sic), clap CP (Clas­sic), tom basse (Clas­sic), toms bas / moyen / haut XT (Clas­sic), hi-hats fermés CH (Clas­sic, Basic, Metal­lic), hi-hats ouverts OH (Clas­sic, Metal­lic), cymbale CY (Clas­sic, Ride, Metal­lic) et cloche CB (Clas­sic, Metal­lic). Enfin, un géné­ra­teur de bruit blanc (avec filtre passe-bas réso­nant et filtre passe-haut) et un géné­ra­teur d’im­pul­sions (enve­loppe AD bipo­laire, utile pour déclen­cher des instru­ments externes). Nous n’al­lons pas entrer dans le détail de chaque moteur, mais suivant le cas, on trouve 4 à 8 para­mètres, parmi lesquels l’ac­cor­dage / désac­cor­dage, le Sweep, le Snap, le temps de main­tien, le temps de déclin, la forme d’onde, la couleur de bruit, le volume de tran­si­toire, la FM, la symé­trie et le niveau. Tous ces para­mètres sont modu­lables en temps réel. Sur l’un des modèles expo­sés au NAMM, on pouvait décou­vrir un nouveau moteur de basse à deux oscil­la­teurs, dispo­nible unique­ment pour les percus­sions de la rangée infé­rieure (BD, SD, RS, CL) ; il n’était pas encore présent sur notre AR de test ; D’après le forum Elek­tro­nauts, il serait même inté­gré au futur OS de la MkI. Merci !

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Dans un kit, chacune des 12 pistes Drum est assi­gnée à un pad, pré-assi­gné à un type d’ins­tru­ment. On peut chan­ger de moteur analo­gique sur certains types d’ins­tru­ments. Pour les pistes BD, SD, RS et CP : moteurs BD Hard, BD Clas­sic, BD FM, BD Sharp, BD Silky, BD Plas­tic, SD Hard, SD Clas­sic, SD FM et SD Natu­ral ; pour les pistes RS et CP : moteurs RS Hard, RS Clas­sic et CP Clas­sic ; pour la piste BT : moteur BT Clas­sic ; pour les pistes LT, MT et HT : moteur XT Clas­sic ; pour les pistes CH et OH : moteurs CH Clas­sic, OH Clas­sic, HH Basic, OH Metal­lic, CH Metal­lic ; pour les pistes CY et CB : moteurs CY Clas­sic, CB Clas­sic, CY Ride, CY Metal­lic et CB Metal­lic. Les géné­ra­teurs de bruit blanc et d’im­pul­sion fonc­tionnent sur tout type de piste. Pardon pour l’énu­mé­ra­tion, mais c’est plus facile à utili­ser qu’à racon­ter ! Passons au lecteur de samples, qui offre 8 para­mètres : accor­dage sur + ou – 24 demi-tons, accor­dage fin, réduc­tion de bit, choix du sample, début de lecture, fin de lecture, acti­va­tion de boucle et niveau. Ces para­mètres sont modu­lables en temps réel. Dans un projet, on dispose de 127 samples pour 64 Mo de Ram ; au niveau global, la mémoire +Drive stocke 1 Go de samples utili­sa­teur, rien de nouveau ; on peut toujours char­ger ses propres samples (format WAV ou AIFF, mono / stéréo, bouclés ou non) ; le trans­fert se fait doré­na­vant avec l’uti­li­taire gratuit Elek­tron Trans­fer, tirant plei­ne­ment parti de l’in­ter­face USB2 (fini le SDS, sauf si on y tient vrai­ment). Une fois impor­tés, les samples sont conver­tis en mono 16 bit / 48 kHz.

Filtres et modu­la­tions

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Les géné­ra­teurs sonores (dispo­nibles selon le type de percus­sion et de moteur) sont ensuite mélan­gés, puis passent dans un étage de satu­ra­tion analo­gique (niveau réglé dans la page Ampli) avant d’at­taquer le filtre. Ce dernier est de type multi­mode réso­nant. Il offre 7 modes distincts : passe-bas 2 pôles, passe-bas 1 pôle, passe-bande, passe-haut 1 pôle, passe-haut 2 pôles, réjec­tion de bande et Peak. La coupure est modu­lable par une enve­loppe ADSR avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire, mais pas de suivi de clavier (pas grave pour une BAR). La réso­nance va jusqu’à l’auto-oscil­la­tion, idéale pour créer des toms élec­tro­niques façon Simmons. Dans la page Ampli, on règle l’en­ve­loppe de volume simpli­fiée (type AHD), les niveaux d’en­voi vers le délai et la réverbe, le pano­ra­mique et le volume final du son (sans oublier la satu­ra­tion avant filtrage).

Il reste enfin une page LFO pour modu­ler les 4 pages précé­dentes de para­mètres : vitesse (avec synchro à l’hor­loge maîtresse), multiple de vitesse (1 à 2048 fois l’hor­loge maîtresse ou multiple fixe de 120 BPM, on atteint large­ment les niveaux audio !), fondu d’en­trée / sortie, desti­na­tion hélas unique (parmi une liste de plus de 30 para­mètres de synthèse), forme d’onde (triangle, sinus, carré, dent de scie, expo­nen­tiel, rampe et aléa­toire), phase, mode de déclen­che­ment (libre, redé­clen­ché, niveau main­tenu au relâ­che­ment, cycle unique, demi-cycle unique) et profon­deur de modu­la­tion (bipo­laire). Dernière préci­sion concer­nant les pistes Drum : certains pads / pistes utilisent des voix indé­pen­dantes (BD, SD, BT, LT), alors que d’autres se partagent les voix par paire (RS-CL, MT-HT, CH-OH, CY-CB) qui se coupent les unes les autres, d’où la réduc­tion de 12 pistes à 8 voix. Il faudra donc arbi­trer…

Effets inté­grés

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Tout comme sur l’AR MKI, il existe une piste supplé­men­taire dédiée au pilo­tage des effets en temps réel, à l’iden­tique des pistes Drum. La section effets n’a pas évolué et est plutôt bien four­nie : elle comprend deux effets numé­riques stéréo en paral­lèle (délai et réverbe) et deux effets maîtres analo­giques stéréo en série (distor­sion et compres­seur, cf. schéma). La sortie stéréo du délai peut être injec­tée dans la réverbe (en numé­rique). Le retour stéréo du délai est converti en analo­gique, puis injecté avant distor­sion ou après compres­sion, idem pour le retour stéréo de la réverbe. L’en­trée audio externe est quant à elle injec­tée entre la distor­sion et le compres­seur, elle ne béné­fi­cie donc pas des filtres internes ni des autres effets, dommage ! Son niveau n’est toujours pas réglable à partir de la machine et l’im­pé­dance d’en­trée est toujours trop faible pour une utili­sa­tion sans préam­pli­fi­ca­tion, même avec un niveau ligne.

Pour le délai, on peut auster le temps (avec synchro à l’hor­loge maîtresse par divi­sion tempo­relle), la commu­ta­tion ping­pong, la largeur stéréo, le feed­back, le filtrage des basses fréquences, le filtrage des hautes fréquences, le niveau de départ vers la réverbe et le niveau de retour de bus. Pour la réverbe, le pré-délai, le temps (de zéro à l’in­fini), la fréquence, le gain, le filtrage des basses fréquences, le filtrage des hautes fréquences et le niveau de retour de bus. Pour la distor­sion, la quan­tité, la symé­trie, la satu­ra­tion du délai, la posi­tion de retour de l’ef­fet délai et la posi­tion de retour de l’ef­fet réverbe. Pour le compres­seur, le seuil, l’at­taque, le relâ­che­ment, le gain, le ratio, le filtrage Side­chain (off, bas, haut, équi­li­bré), le mix et le volume. Un LFO dédié aux effets permet de contrô­ler un para­mètre d’ef­fet au choix parmi une tren­taine (mêmes para­mètres que le LFO des pistes Drum). Tous ces para­mètres sont modi­fiables en temps réel et en enre­gis­tre­ment dans le séquen­ceur, comme nous le verrons plus tard. Bref, de quoi sculp­ter le son, mais de manière globale !

Géné­ra­tion Patterns

L’or­ga­ni­sa­tion de la mémoire de l’AR MKII est iden­tique à celle de l’AR MKI. La machine évolue au sein d’un projet, qui contient l’en­semble des données néces­saires, à savoir 128 Patterns (orga­ni­sés en 8 banques de 16), 128 kits (12 sons + piste effets), 16 Songs, 4 réglages globaux et 127 samples. La mémoire globale (+Drive) renferme 128 projets, une biblio­thèque géné­rale de 4096 sons de percus­sions et une banque de samples de 1 Go. Le Pattern est le cœur du système, puisqu’il contient non seule­ment les événe­ments (12 pistes de notes et 1 piste d’ef­fets), mais aussi les kits (donc les réglages des sons) et des évolu­tions de commandes pour faire bouger ce beau monde. Comme sur la MKI, il n’y a toujours pas de pistes Midi pour pilo­ter un module externe, ce qui déçoit à nouveau : on peut déclen­cher des sons externes avec les pads et envoyer des CC avec les enco­deurs, mais pas avec une séquence. Un Pattern peut conte­nir jusqu’à 64 pas, avec des pistes de longueur diffé­rente. On peut les lire en boucle (en marche avant unique­ment) ou les enchaî­ner, avec effet immé­diat ou en fin de cycle.

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Passons à l’en­re­gis­tre­ment. En mode grille, on entre les instru­ments par pas en utili­sant la rangée de 16 gros pous­soirs ; si le mode Chro­ma­tic est activé, on peut choi­sir rapi­de­ment la note à entrer grâce aux pads. Une fonc­tion de micro timing permet de déca­ler les notes avec une réso­lu­tion confor­table de 1/384 double-croche. En mode temps réel, on entre direc­te­ment les notes avec les 12 pads, comme sur une bonne vielle BAR. On peut quan­ti­fier si besoin, ou lais­ser intactes les impré­ci­sions permises par le micro timing ; tout cela est réver­sible. Toujours aussi appré­ciable, la fonc­tion Para­me­ter Locks permet d’en­re­gis­trer, en mode grille ou temps réel, la posi­tion des enco­deurs à chaque pas et pour chaque piste (notes + effets), à concur­rence de 72 para­mètres, de quoi voir venir ! Elek­tron a eu l’ex­cel­lente idée de prévoir une fonc­tion de lissage entre les pas (Slide), l’ac­cen­tua­tion des pas (Accent) ou encore l’ajout de swing (Swing, ça ne s’in­vente pas !). Pour sa part, la fonc­tion Sound Locks permet de chan­ger de son de chaque piste à chaque pas (appel de sons internes). Toujours plus ingé­nieuse, la fonc­tion Trig Condi­tion permet de lier le déclen­che­ment des notes à la réali­sa­tion de certaines condi­tions : suivant que la note précé­dente est jouée (ou pas) sur la même piste, suivant que la note précé­dente est jouée (ou pas) sur la piste voisine, à jouer unique­ment sur le premier cycle du Pattern, à jouer suivant un nombre d’ité­ra­tions du Pattern (genre, jouer le clap programmé au pas n°13 une fois toutes les quatre boucles), suivant une proba­bi­lité  à défi­nir (1 à 100%)… Tout ceci permet des varia­tions infi­nies en cours de jeu, subtiles ou radi­cales, aléa­toires ou pas. De quoi faire varier à l’in­fini un motif à quatre temps !

Enchai­ne­ments divers

Les Patterns peuvent ensuite être enchaî­nés, une première fois de manière basique, dans le mode Chain. Dans un projet, il y a 64 Chains tota­li­sant 256 pas (un pas = un numéro de Pattern). Par exemple, on peut créer 32 Chains de 8 pas, ou 128 Chains de 2 pas, ou toute combi­nai­son imagi­nable à concur­rence de 256 pas. Un Chain est en fait un super Pattern construit par collage simple.

La seconde manière d’en­chaî­ner les motifs est le mode Song. Il permet d’as­sem­bler des Patterns ou des Chains, toujours sous forme de pas, mais avec des facul­tés bien plus inté­res­santes que celles du mode Chain. Pour chaque pas, on peut répé­ter le Pattern ou le Chain jusqu’à 99 fois. On peut aussi choi­sir de couper / acti­ver certaines pistes, cela à chaque pas ; c’est d’au­tant plus immé­diat lorsque les pads sont en mode Mute. Une fois que l’on a bien assi­milé les diffé­rents modes de jeu et d’en­re­gis­tre­ment, on struc­ture assez rapi­de­ment des Songs complètes à partir d’un nombre très restreint de Patterns. Avant de presque conclure, rappe­lons qu’un projet peut conte­nir 16 Songs.

Encore l’Award !

La première Analog Rytm nous avait enchan­tés lors du test initial et lors de la mise à jour en OS 1.3 qui la portait à matu­rité. L’AR MKII en reprend la qualité sonore et l’en­semble des fonc­tion­na­li­tés, auxquelles elle ajoute bon nombre d’amé­lio­ra­tions maté­rielles et logi­cielles : échan­tillon­nage direct, trans­fert des samples externes accé­léré, pads amélio­rés, prise en main faci­li­tée, connec­tique plus complète et Over­bridge boosté grâce à l’USB2, lorsqu’il sera dispo­nible. Pas de quoi enter­rer l’an­cêtre toute­fois, dont on avait appré­cié entre autres les puis­santes fonc­tion­na­li­tés, la taille mémoire consé­quente et l’ex­cel­lente qualité sonore, ce qui n’a pas évolué… On déplore toujours l’ab­sence de pistes Midi dans le séquen­ceur, la limi­ta­tion aux samples mono et le nombre impor­tant de raccour­cis clavier à apprendre par cœur. De même, nous n’avons pas été renver­sés par les fonc­tion­na­li­tés de capture ou d’édi­tion des échan­tillons, insuf­fi­santes pour une BAR de 2018 orien­tée EDM, d’au­tant plus surpre­nant qu’on ne peut pas les expor­ter pour les trai­ter en externe. L’AR MkII se rapproche donc un peu plus de la perfec­tion sans toute­fois l’at­teindre ; elle succède logique­ment à son aïeule et se posi­tionne comme l’une des rares BAR / synthé analo­gique / sampler. Elle mérite à ce titre un Award Valeur Sûre 2018.

Prix moyen : 1 550 €

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2018
2018
Valeur sûre
Award
  • Qualité et variété sonores
  • Puissance du moteur analogique
  • Fonction sampling/resampling
  • Import des samples externes
  • Architecture Pattern/Chain/Song
  • Fonctions avancées Locks/Trigs
  • Section effets de haute qualité
  • Capacité mémoire généreuse
  • Commandes directes plus nombreuses
  • Ecran OLED plus clair
  • Qualité de construction top niveau
  • Connectique plus complète
  • Intégration audio/Midi via USB
  • Performances améliorées de l’USB2
  • Arbitrage entre certains moteurs de synthèse
  • Fonction sampling très basique
  • Impossibilité d’exporter ses samples de l’AR
  • Un paquet de raccourcis clavier à mémoriser
  • Toujours pas de pistes Midi dans le séquenceur
  • Alimentation externe
  • Overbridge qui tarde…

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