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Test de l'Electribe Sampler de Korg - Yaka Samplé

8/10

Six mois après la sortie de l’Electribe 2, c’est au tour de l’Electribe Sampler, la version échantillonneur, de pointer le bout de ses samples. Qu’apporte-t-elle de différent ?

Depuis plus de quinze ans, les Elec­tribe font les beaux jours de la scène EDM. Géné­reuses en commandes, solides, elles s’adressent tout parti­cu­liè­re­ment aux DJ et/ou musi­ciens live qui aiment donner du spec­tacle. Décli­nées en quatre versions après l’in­tro­duc­tion de la première en 1999, les Elec­tribe se sont ensuite fondues en deux modèles, l’un orienté synthèse, l’autre sampling. Déjà en 2003, les EMX repré­sentent une montée en gamme, avec leur moteur audio vita­miné et leur cosmé­tique très soigné. Il faudra alors attendre plusieurs années pour qu’une évolu­tion majeure pointe le bout de ses poten­tio­mètres. Et c’est à la rentrée 2014 que Korg a annoncé le lance­ment de deux toutes nouvelles Elec­tribe, revues de fond en comble : l’Elec­tribe 2 et l’Elec­tribe Sampler. Nous avons testé la première fin 2014 et c’est main­te­nant au tour de la seconde de rejoindre le studio. Cette fois, c’est un modèle commer­cial, avec un OS abouti, que nous avons eu entre les oreilles… 

Petit noir

À part la couleur noire, L’Elec­tribe Sampler a la même cosmé­tique et méca­nique que l’Elec­tribe 2. Nous allons donc repro­duire en grande partie la descrip­tion du test initial.

Korg Electribe Sampler

Avec toutes ses commandes en façade, l’Elec­tribe Sampler est faite pour les tripo­teurs. On trouve d’abord 5 gros enco­deurs éclai­rés à leur base (data, forme d’onde de l’os­cil­la­teur, fréquence de coupure du filtre, type de modu­la­tion et type d’ef­fet d’in­ser­tion) ; l’en­co­deur de filtre est lisse, alors que les autres sont cran­tés ; le choix de mettre un enco­deur sur le filtre est judi­cieux, puisqu’il permet un contrôle direct sans rupture de la fréquence de coupure. 13 poten­tio­mètres plus clas­siques les accom­pagnent, certains cran­tés en leur centre lorsqu’ils pilotent une valeur bipo­laire. Korg a prévu 3 modes de réponse pour les poten­tio­mètres : saut, seuil et rela­tif, merci. Côté boutons, nous sommes tout aussi gâtés, puisqu’il y en a 34 en caou­tchouc (certains lumi­neux bico­lores). S’y ajoutent 16 pads éclai­rés au centre par deux LED indiquant leur statut (en rouge) et/ou la piste sélec­tion­née (en bleu) ; ils sont dyna­miques et répondent agréa­ble­ment à la vélo­cité de frappe (lorsqu’on active l’op­tion).

Nous n’avons pas oublié le LCD et le Touch Pad un peu granu­leux, répon­dant correc­te­ment à la frappe et au dépla­ce­ment. Il peut déclen­cher le son de la piste sélec­tion­née (coup unique ou répété) ou modu­ler l’ef­fet maître suivant deux para­mètres prédé­fi­nis (axes X/Y). La qualité de construc­tion est quasi irré­pro­chable : coque en alliage métal­lique embouti bien dur (seule la plaque du dessous est en plas­tique bien rigide), enco­deurs et poten­tio­mètres bien ancrés, écran visible sous des angles confor­tables, pads très expres­sifs en caou­tchouc… la réponse des boutons pous­soirs est cette fois irré­pro­chable (ce qui tend à prou­ver qu’il s’agis­sait d’un problème d’OS primi­tif que nous avions relevé dans notre test de l’Elec­tribe 2). La séri­gra­phie blanche sur fond noir est bien visible cette fois aussi, même en lumière tami­sée… on a vu moins visible !

Entrée sampling

Toute la diffé­rence

Pour les plus pres­sés, voici un condensé des diffé­rences plus ou moins subtiles entre les Elec­tribe 2 et Elec­tribe Sampler. En fait, les deux machines sont à la fois proches et diffé­rentes (donc complé­men­taires, bien vu Korg !) ; elles partagent désor­mais le même manuel (mais pas le même guide des para­mètres). Voici donc ce qui les diffé­ren­cie : L’Elec­tribe 2 possède 409 ondes (dont des multi­samples) et 200 motifs d’usine, contre 421 ondes (mais pas de multi­samples) et 150 motifs pour l’Elec­tribe Sampler. L’Elec­tribe 2 modé­lise les filtres de machines vintage (MS20, Mini­moog, SEM, Prophet-5, TB-303) soit 16 filtres en tout, pas l’Elec­tribe Sampler qui se contente de 3 filtres de base « Elec­tribe ». L’Elec­tribe Sampler est la seule capable d’échan­tillon­ner et impor­ter/expor­ter ses samples. Elle possède en outre une mémoire de 499 samples utili­sa­teur (270 secondes en Flash Ram). Lorsque l’os­cil­la­teur est un sample, le para­mètre Osc Edit module le point de début et le sens de lecture, tandis que le para­mètre DR de l’en­ve­loppe se trans­forme en temps de lecture (Gate). 

À l’ar­rière, la connec­tique est plutôt basique ; seule­ment 2 sorties audio gauche/droite en jack 6,35 mm, insuf­fi­sant compte tenu des 16 pistes que l’Elec­tribe Sampler est capable d’en­voyer en même temps. Toutes les autres prises sont au format mini-jack : l’en­trée audio (pour le sampling et le trai­te­ment de signaux externes via filtres/effets), le duo d’en­trée/sortie Synchro (l’en­trée pouvant égale­ment rece­voir des données de séquences ou des mises à jour d’OS), le duo d’en­trée/sortie MIDI (2 cordons mini-jack vers DIN femelle sont heureu­se­ment four­nis dans la boîte) et la prise casque stéréo. Sans oublier la borne pour alimen­ta­tion externe four­nie, de type bloc à l’ex­tré­mité comme on n’aime pas vrai­ment…

Sur le flanc gauche, on trouve un connec­teur micro-USB (trans­mis­sion de données MIDI unique­ment) et un lecteur de cartes SD/SDHC (capa­cité de 512 Ko à 32 Go). Autant l’Elec­tribe 2 n’a pas besoin de 32 Go pour vivre, autant nous l’ap­pré­cions parti­cu­liè­re­ment ici avec l’Elec­tribe Sampler pour sauve­gar­der nos banques de samples. Sous la machine, une trappe permet d’ac­cueillir 6 piles de type AA, pour une auto­no­mie totale, du moins pendant les 5 heures annon­cées avec des piles alca­lines. Ah oui, nous allions oublier les 4 LED multi­co­lores du dessous qui clignotent inuti­le­ment en rythme, comme si on allait lever l’Elec­tribe Sampler sur scène ou la poser sur une table en verre : pour les désac­ti­ver, il faut passer en mode écono­mie d’éner­gie, mais du coup l’in­ten­sité lumi­neuse du LCD baisse ; on n’a heureu­se­ment plus le balayage désa­gréable d’écran que nous avions constaté sur l’Elec­tribe 2 en mode d’éco­no­mie d’éner­gie… mais toujours pas d’op­tion « F.cking Fricking LEDs disable » dans l’OS actuel ! 

Entre les mains

La prise en main était un point fort des Elec­tribe, cette nouvelle incar­na­tion ne vient pas ternir la répu­ta­tion de la famille. Nous l’avons dit, l’es­sen­tiel des commandes est direc­te­ment acces­sible en façade. Il y a égale­ment des raccour­cis avec la touche [Shift], il faudra juste les mémo­ri­ser dans sa tête, car ils ne sont pas séri­gra­phiés. Les commandes de trans­port se trouvent sous l’écran et les fonc­tions d’édi­tion juste à droite (navi­ga­tion, entrée/sortie, valeurs, écri­ture). Les sections de synthèse et d’ef­fets sont faci­le­ment repé­rables, avec de gauche à droite : oscil­la­teur, filtre, modu­la­tion, ampli, effets. Juste en dessous, on trouve une série de touches de fonc­tion : choix de la piste (touches < >), coupure de piste, effa­ce­ment de piste, déclen­che­ment de son, acti­va­tion du pas, mode accord, mode clavier, saut direct sur un pas, lance­ment de motifs (pour enchaî­ner direc­te­ment 4 ensembles de 16 motifs).

Korg Electribe Sampler

Les 16 pads sont alignés sur 2 rangées, comme la Tempest de DSI, ce qui nous semble une dispo­si­tion intel­li­gente (le top étant d’avoir des pads ET une rangée pour les pas, comme sur l’Analog Rytm). En mode accord, un pad peut jouer jusqu’à 4 notes simul­ta­nées suivant un réglage prédé­fini (5 types seule­ment). En mode clavier, les 16 pads suivent une échelle de tempé­ra­ment prédé­fi­nie (35 types), avec une note de réfé­rence program­mable et une trans­po­si­tion sur plus ou moins 4 octaves. Là encore, on peut jouer jusqu’à 4 notes, mais on doit se conten­ter de para­pho­nie (filtre, ampli, enve­loppe, IFX communs). Les volumes de sortie et d’en­trée audio disposent de leur propre poten­tio­mètre ; ce n’est pas le cas pour le tempo, que l’on règle avec l’en­co­deur après avoir appuyé sur [Shift] + [Tap], ou en tapant 2 fois sur [Tap]. Certains réglages (pistes, motifs, géné­raux) se font via les menus. L’écran affiche le nom des motifs, les valeurs du para­mètre en cours d’édi­tion et les pages de menu. On y navigue faci­le­ment avec des touches de dépla­ce­ment, [Enter]/[Exit] et l’en­co­deur. L’ar­bo­res­cence est courte (un seul niveau le plus souvent), tant mieux. 

Envoyez la purée

Korg Electribe Sampler

Comme l’Elec­tribe 2, l’Elec­tribe Sampler est un séquen­ceur à motifs 16 pistes. Chaque piste comprend le réglage des samples, sons et effets, le statut des pas et les mouve­ments des para­mètres. La poly­pho­nie est de 24 notes maxi­mum, suivant les types de son, filtre et effets utili­sés. On trouve en mémoire 419 sons d’usine réins­crip­tibles, décom­po­sés en 16 formes d’onde synthé­tiques modé­li­sées et 413 échan­tillons : 37 Kicks, 44 caisses claires, 12 claps, 37 hi-hats, 8 cymbales, 77 pêches, 31 voix, 37 effets, 10 Toms, 31 percus­sions, 15 phrases, 33 boucles et 31 instru­ments PCM. Les 16 ondes synthé­tiques sont diffé­rentes décli­nai­sons (solo, unis­son, synchro) d’ondes de base modé­li­sées (dent de scie, impul­sion, triangle, sinus) et de bruits (blanc, rose, Lo-fi, réso­nant). Les samples sont très orien­tés musiques qui bougent (en coup unique, en boucles liées ou passées au Time Slice), ce qui est bien l’objet de la machine. Les PCM sont de simples sons instru­men­taux non multi­sam­plés : piano, EP (Rhodes, Wurlit­zer, Clavi­net), orgue, guitares, basses, flûtes, saxes, cuivres, cordes, voix et cloches. Plutôt gadgets qu’autre chose, car assez peu jouables au-delà de la note de réfé­rence. L’en­trée audio peut égale­ment être choi­sie comme base d’os­cil­la­teur, en mono ou stéréo, pour trai­ter un signal externe via les filtres et les effets internes. Comme pour l’Elec­tribe 2, les niveaux audio sont très élevés et il n’y a pas le moindre souffle.

Côté motifs, on trouve 250 empla­ce­ments, dont 150 sont préchar­gées d’usine. Ce sont essen­tiel­le­ment des boucles typées EDM et déri­vés (pardon encore pour le raccour­ci…). Elles sont pour la plupart très bien program­mées et repré­sen­ta­tives de ce que la machine est capable de produire ; ce ne sont pas des gadgets ou du remplis­sage sonore comme on trouve souvent à la concur­rence. On pourra avan­ta­geu­se­ment s’en inspi­rer pour ne pas partir de zéro et récu­pé­rer quelques programmes sonores au passage, puisqu’il n’y a pas de biblio­thèque de sons indé­pen­dante. Dernier point impor­tant sur cette partie consa­crée aux essais audio : sur l’Elec­tribe 2 de pré-série que nous avions testée, nous avions signalé un problème de tran­si­tions audibles entre les motifs, le temps que le DSP recal­cule les nombreux para­mètres de synthèse et d’ef­fets, au moment de la bascule d’un ensemble de réglage à un autre. Ce n’est plus du tout le cas depuis l’OS 1.03, et l’OS 1.06 qui équipe notre Elec­tribe Sampler fait preuve d’une robus­tesse sans faille dans la tran­si­tion des motifs. Enfin !

Advi­sory
00:0000:52
  • Advi­sory 00:52
  • Atlan­tic­Sun 01:05
  • BackS­treet 01:07
  • Beat­Da­Rap­per 01:11
  • Bop 00:36
  • Bujin­kan 00:43
  • HereIsJungle 01:06
  • Hopback 00:59
  • Jamaica 01:15
  • Kitty 00:53
  • Tatler 00:38
  • Volcano 00:43
  • Xcros­sA­lert 00:57
  • You 00:59
  • Zampa 00:52

Sampling en série

L’Elec­tribe Sampler, comme son nom l’in­dique, est un échan­tillon­neur à part entière. La source est soit externe (captu­rée via l’en­trée stéréo) ou interne (resam­pling des sorties stéréo ou d’une piste ryth­mique spéci­fique). La machine permet de stocker 270 secondes en mono (ou la moitié en stéréo), en 16 bits/48 kHz ; c’est assez peu de nos jours, surtout pour les amateurs de boucles ; cela oriente un peu la machine sur des samples à coups uniques. Pour sampler, on commence par régler le signal à l’aide du niveau d’en­trée et de l’in­di­ca­teur de satu­ra­tion. En appuyant sur [Shift] et [Rec], on arme l’échan­tillon­nage. C’est là qu’on choi­sit la source (entrée audio ou resam­pling interne) et la forme de signal (mono ou stéréo) ; on peut véri­fier à ce stade la mémoire dispo­nible (durée mono). On déclenche le sampling avec [Play/Pause] et on l’ar­rête avec [Stop] quand c’est fini. Enfin, on l’as­signe à l’une des 16 pistes ryth­miques d’un motif via la section Oscil­la­teur. Un sample stéréo sera joué en stéréo s’il est assi­gné à une piste impaire ; il sera par contre joué en mono mix s’il est assi­gné à une piste paire. Pour le resam­pling, on lance la capture de l’en­semble du motif en appuyant sur [Start/Play], alors qu’on appuie sur l’un des 16 pads pour ne sampler qu’une des pistes.

Korg Electribe Sampler

Une fois le sample capturé, on peut lui faire subir quelques trai­te­ments numé­riques basiques : tron­ca­ture début/fin, réglage du point de bouclage, accor­dage, décou­page et boost +12 dB. Ce dernier para­mètre permet de contour­ner l’at­té­nua­tion auto­ma­tique­ment appliquée aux samples pour conser­ver une certaine réserve de dyna­mique. La fonc­tion de décou­page (Slice) tranche un sample (mono­pho­nique unique­ment) en diffé­rents points, suivant une signa­ture tempo­relle à défi­nir (16, 32, 8T, 16T) et un seuil de détec­tion d’at­taque para­mé­trable. L’Elec­tribe Sampler place les tranches de samples à diffé­rents pas, ce qui permet de relire la boucle à diffé­rents tempos sans trop la dété­rio­rer. On peut ensuite ajou­ter des régions non détec­tées ou suppri­mer des régions détec­tées pas par pas. Les tranches de samples peuvent aussi être utili­sées dans les pistes comme de simples échan­tillons. Le décou­page fonc­tionne parfai­te­ment sur les boucles ryth­mées avec des attaques franches, mais pas du tout sur des boucles progres­sives. Il manque à notre sens une fonc­tion de Time Stretch pour ajus­ter de telles boucles au tempo, ou encore un Pitch Shift pour ajus­ter la hauteur d’une boucle sans en chan­ger la vitesse. Il faut donc passer par un éditeur externe pour cela (donc export/ré-import). Cela colle avec l’orien­ta­tion « coups uniques plus que boucles » de la machine évoquée précé­dem­ment. L’édi­teur externe sera d’au­tant plus utile que le tripo­tage des samples dans l’Elec­tribe Sampler se fait sans aucune repré­sen­ta­tion graphique des ondes ; que des chiffres, comme jadis ! Les échan­tillons utili­sa­teur sont sauve­gar­dés dans l’un des 499 empla­ce­ments internes dispo­nibles (en plus des 409 ondes Preset), mais il faut tout sauver en Flash Ram interne ou sur une carte SD avant d’éteindre les feux. On peut écra­ser les samples d’usine pour récu­pé­rer de la mémoire ; pour les restau­rer, rien de tel que la fonc­tion Factory Reset. Les samples peuvent être expor­tés / impor­tés vers / depuis une carte SD, sépa­ré­ment ou tous ensemble, au format WAV ou ALL (proprié­taire). Toute la mémoire de samples sauve­gar­dée en une seule fois est char­gée auto­ma­tique­ment à l’al­lu­mage, pratique. Par contre, il n’est pas possible à ce stade de gérer faci­le­ment des banques globales patterns + samples asso­ciés à partir de la carte SD, une amélio­ra­tion qui sera la bien­ve­nue pour ceux qui font du live.

 

Synthèse allé­gée

Korg Electribe Sampler

La synthèse sur l’Elec­tribe Sampler se passe en grande partie comme sur l’Elec­tribe 2. On assigne un son à une piste et on ajuste quelques para­mètres basiques : le sample ou la forme d’onde de l’os­cil­la­teur, le pitch, le temps de Glide et la varia­tion d’onde (para­mètre Osc Edit). Lorsqu’un sample est sélec­tionné, Osc Edit règle à la fois le point de départ et le sens de lecture du sample (bipo­laire). Lorsque c’est une forme d’onde, Osc Edit dépend de la forme d’onde : largeur d’im­pul­sion pour les 4 types stan­dards, désac­cor­dage pour les 4 types Detune, pitch de l’os­cil­la­teur esclave virtuel pour les 4 types Sync et coupure du filtre/réduc­tion de bit pour les 4 types de bruits… Le sample traité par la section Oscil­la­teur est envoyé dans le filtre multi­mode réso­nant. Là, on perd des plumes, puisqu’il n’y a plus que 3 filtres basiques : LP, HP et BP. Adieu donc les 13 excel­lents filtres du King­Korg, modé­li­sant les Mini­moog, MS20, SEM, Prophet-5 et TB-303. On se conten­tera donc d’en régler la fréquence et la réso­nance. Ce manque de choix par rapport à l’Elec­tribe 2 dans les para­mètres de synthèse pousse intel­li­gem­ment à ache­ter les deux !

On passe ensuite dans la section ampli, où on règle le volume de la piste, le pano­ra­mique, l’at­taque de l’en­ve­loppe d’am­pli­tude et le déclin/release (ou le temps de Gate pour un sample). À part cette enve­loppe indé­pen­dante, les modu­la­tions sont toutes prédé­fi­nies, tant au niveau des sources que des desti­na­tions. On trouve 72 couples sources/desti­na­tions figés. Il y a une liste de 12 sources : enve­loppe (AD posi­tive, AD néga­tive) et 6 formes d’ondes de LFO (triangle, dente de scie, rampe, carré ascen­dant, carré descen­dant, S&H, aléa­toire), certaines décli­nées en version avec ou sans synchro­ni­sa­tion au tempo. Elles modulent l’une des 6 desti­na­tions possibles : coupure du filtre, pitch, Osc Edit, niveau, pano­ra­mique, IFX. Une fois le type de modu­la­tion choisi, on peut en régler l’in­ten­sité et la vitesse ; on aurait bien aimé avoir plusieurs modu­la­tions simul­ta­nées, mais il faudra se conten­ter d’une source et d’une desti­na­tion, bof… la plupart des para­mètres possèdent 128 valeurs, certaines bipo­laires. 

Effets en masse

Sur l’Elec­tribe Sampler, les effets sont iden­tiques à ceux de l’Elec­tribe 2. Ils sont donc scin­dés en deux sections : ceux dispo­nibles pour chaque piste (16 IFX) et un effet maître global (MFX), vers lequel on peut assi­gner chaque piste. Les IFX proposent chacun 38 algo­rithmes variés : distor­sions, compres­seur, déci­ma­teur, réduc­teurs, EQ, filtres, délais (un tas !), chorus, flan­gers, phasers, trémolo, pompeur, répé­teur, décou­peur… Mais pas de réverbe parmi les IFX. Elles sont donc globales et réser­vées au MFX, qui pour sa part offre 32 algo­rithmes, qui nous permettent au passage de répé­ter quelques néolo­gismes tentés précé­dem­ment : délais, réverbes, boucleurs, décou­peurs, déca­leurs, craque­ments vinyle, doubleurs, step­pers, filtres, wah wah, déci­ma­teur, distor­sion, compres­seur, limi­teur, chorus, flan­gers, phasers, auto­pan…

La variété et la qualité est au rendez-vous, indé­nia­ble­ment Korg sait faire un tas de bons effets. Par contre, l’ac­cès aux para­mètres d’édi­tion est on ne peut plus restreint et pas du tout sélec­tion­nable. Pour les IFX, c’est un para­mètre prédé­fini par Korg, via le poten­tio­mètre IFX Edit. Pour le MFX, on en a deux para­mètres, là encore prédé­fi­nis, modi­fiables via le Touch Pad (en X/Y). Seule conso­la­tion, la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer au sein des motifs les varia­tions de ces para­mètres ou leur acti­va­tion/désac­ti­va­tion à chaque pas d’une piste/d’un motif, comme nous le verrons. Tiens mais au fait, où sont passées les lampes de la précé­dente série Elec­tribe X ? 

Pattern mania

L’Elec­tribe Sampler est struc­turé comme l’Elec­tribe 2. Elle fonc­tionne donc en perma­nence en mode Motif, ce qui permet au passage de signa­ler qu’il n’y a pas de mode Song ; déci­dé­ment, c’est une orien­ta­tion bien regret­table que prennent les construc­teurs ces derniers temps. D’au­tant que les motifs n’ont pas une durée infi­nie, puisqu’ils sont limi­tés à 64 pas (4 sections de 16 pas). C’est toute­fois plus géné­reux que la concur­rence à ce niveau de prix, qui souvent se limite à 32 pas, voire 16. La lecture des motifs se fait unique­ment à l’en­droit. On peut les enchaî­ner avec l’en­co­deur ou direc­te­ment avec les pads, puis jouer par-dessus et modi­fier les para­mètres de synthèse de chaque piste. Les pistes 13–14 et 15–16 peuvent être exclu­sives, pour créer des coupures type hi-hats ouverts/fermés ou caisse claire/bord de caisse. Une fonc­tion Gate Arpeg­gia­tor permet de déclen­cher/décou­per les motifs avec le Touch Pad, en agis­sant sur la vitesse de Gate et la longueur de porte, suivant une liste de 50 motifs présé­lec­tion­nés. Pour ajou­ter un peu de piment, rien de tel qu’un peu de Groove (25 modèles agis­sant sur le déca­lage tempo­rel et l’ac­cent), du Swing (plus ou moins 50 %) ou des longueurs diffé­rentes de pistes (1 à 64 pas). La signa­ture tempo­relle des motifs peut varier selon quatre valeurs de Beat : 16, 32, 16T, 8T. On retrouve ici la quan­ti­fi­ca­tion du Time Slice des samples.

Korg Electribe Sampler

Jeu/program­ma­tion/édition se font en temps réel ou pas à pas, sans inter­rompre le flux créa­tif, excellent ! Les notes entrées en temps réel sont obli­ga­toi­re­ment calées sur le pas le plus proche, la quan­ti­sa­tion stricte est de mise. On peut effa­cer une portion de piste à la volée, en main­te­nant la touche [Part Erase] et le pad de la piste à trai­ter au moment oppor­tun. Les pads étant dyna­miques, on peut enre­gis­trer des nuances précises (128 valeurs, avec courbe de vélo­cité para­mé­trable). L’Elec­tribe Sampler permet aussi d’en­re­gis­trer le mouve­ment de certaines commandes sur chaque piste : para­mètre d’os­cil­la­teur, pitch, fréquence de coupure du filtre, réso­nance, inten­sité de l’en­ve­loppe de filtre, vitesse de la modu­la­tion, profon­deur de modu­la­tion, niveau, pano­ra­mique, attaque, déclin/relâ­che­ment, valeur de l’IFX, acti­va­tion de l’IFX, acti­va­tion de l’en­voi vers le MFX, valeurs X/Y du MFX via le Touch Pad. Ces mouve­ments peuvent se faire de manière conti­nue ou discrète (sauts). On peut ainsi créer jusqu’à 24 pistes de Motion par motif. Enfin, un éditeur pas à pas permet d’al­ler dans le détail des réglages après coup : statut du pas (joué ou muet), numéro de note (C-1 à G9), durée (0 à 96 %, puis note liée avec la suivante) et vélo­cité (volume de 0 à 127). Pour chaque piste, on peut copier/effa­cer les notes, effa­cer les mouve­ments de commandes ; on peut même copier un son d’une piste vers une autre. 

À la carte

Korg Electribe Sampler

Le premier inté­rêt de connec­ter une carte SD à l’Elec­tribe Sampler est de sauve­gar­der des samples de la Flash Ram interne et d’ex­por­ter/impor­ter d’autres samples, comme nous l’avons vu. Cela permet aussi d’en­re­gis­trer, au sein de 100 mémoires, toutes les mani­pu­la­tions effec­tuées sur la machine : appui sur les pads, enchaî­ne­ments de motifs, chan­ge­ment de tempo et, d’une façon géné­rale, l’en­semble des mouve­ments des commandes en façade. Une manière de contour­ner l’ab­sence de mode Song, même si tout cela se fait en temps réel et en atten­dant que les enchaî­ne­ments de motifs se soient produits. Autre avan­tage à connec­ter une carte mémoire, l’ex­port des motifs au format WAV ou Able­ton Live Set ; dans ce dernier cas, on peut aussi impor­ter des Live Sets dans l’Elec­tribe Sampler, les amateurs du logi­ciel appré­cie­ront ; d’au­tant que la version Able­ton Live 9 Lite est télé­char­geable gratui­te­ment, le code d’ac­ti­va­tion étant fourni dans le carton de l’Elec­tribe Sampler. Cela aurait été sympa de pouvoir trans­fé­rer les données via USB…

Côté MIDI, tous les événe­ments MIDI, notes et CC, sont trans­mis et reçus sur leur piste (pad) respec­tive (tif). On ne peut en revanche pas modi­fier les canaux MIDI, chaque piste possède le sien, corres­pon­dant à son numéro. On peut donc utili­ser l’Elec­tribe Sampler pour séquen­cer des instru­ments MIDI ou plugs externes. Seule restric­tion, régler le type d’os­cil­la­teur sur Audio In pour ne pas entendre le géné­ra­teur interne, puisqu’il n’y a pas de mode Local Off par piste et qu’un volume à zéro enver­rait la même commande à l’ins­tru­ment relié en MIDI… 

Mot de la fin

Avec son nouvel embal­lage, ses nouvelles fonc­tion­na­li­tés, son nouveau moteur sonore et ses nouveaux effets, l’Elec­tribe 2 nous avait séduits il y a quelques mois… L’Elec­tribe Sampler (449 € tarif géné­ra­le­ment constaté) y ajoute tout natu­rel­le­ment le sampling, à partir d’une source externe ou interne. L’édi­tion des samples reste toute­fois basique, sans repré­sen­ta­tion graphique des ondes, avec du Time Slice effi­cace sur des rythmes déliés (mais unique­ment mono­pho­niques), mais pas de solu­tion pour les boucles progres­sives. Nous appré­cions toujours autant la patate sonore, l’au­to­ma­tion des para­mètres, le work­flow avec enchaî­ne­ment parfait des motifs et la qualité de construc­tion. Nous regret­tons la mémoire de sampling interne limi­tée (qui oriente la machine sur des samples de type coups uniques plutôt que de longues boucles évolu­tives), la dispa­ri­tion des filtres modé­li­sés, le peu de para­mètres d’ef­fets, la simple para­pho­nie, l’ab­sence de Songs et le manque de sorties sépa­rées… Incon­tes­ta­ble­ment, l’Elec­tribe Sampler est judi­cieu­se­ment posi­tion­née par rapport à l’Elec­tribe 2, au point de nous pous­ser à possé­der les deux, pour peu qu’on aime les musiques turbu­lentes, et qu’on ait envie de se faire plai­sir en live avec des samples bien à soi…

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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Notre avis : 8/10

  • Le sampling/resampling intégré
  • Le Time Slice sur les samples
  • La bibliothèque sonore fournie
  • La pêche et la qualité audio
  • Les effets d’insertion par piste
  • Le travail ininterrompu
  • L’automation sur les sons
  • La mémoire généreuse
  • L’export des motifs WAV & Ableton
  • Les pads dynamiques agréables à jouer
  • Les fonctionnalités MIDI/USB
  • La construction de très bonne qualité
  • Le rapport performance/prix
  • La mémoire de sampling interne limitée
  • L’absence de Time Stretch/Pitch Shift
  • Le Time Slice restreint aux samples mono
  • Pas d’édition graphique des samples
  • L’édition des sons et effets limitée
  • La disparition des filtres modélisés
  • La paraphonie plutôt que la polyphonique
  • Un seul patch de modulation
  • Pas de véritable mode Song
  • Pas de sorties audio séparées
  • L’USB limité au MIDI

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