Troisième et dernière partie de la sélection de micros trouvant grâce à mes yeux pour la prise de chant. Cette semaine, nous allons logiquement nous pencher sur le cas de la famille des électrostatiques.
Les micros électrostatiques
Commençons avec un statique premier prix, le modèle AT2020 d’Audio-Technica. Ce micro n’a vraiment rien d’extraordinaire en soi, il n’excelle nulle part mais à ce tarif-là, il fera la blague, comme dirait mon fameux confrère teigneux.
Sensiblement plus cher, le Spark SL de Blue Microphones vaut bien ses quelques euros de plus, surtout si vous devez enregistrer des voix masculines jouant dans le bas du spectre. En revanche pour des voix féminines ou des voix masculines visant les sommets, ce n’est pas franchement le meilleur candidat.
Le troisième modèle que je vous conseille de prendre en considération nous vient d’Estonie et se trouve malheureusement difficilement par chez nous. Il s’agit du Grand Pearl de Violet-Design que j’ai découvert il y a quelques années grâce à l’avis de l’un de nos plus éminents AFiens, rroland pour ne pas le nommer. Ce micro délivre une pâte sonore tout en rondeur qui fait des merveilles sur les timbres de voix un poil trop agressifs.
Si vous êtes à la recherche du « son légendaire Neumann » mais que vous n’avez plus aucun rein à vendre, le modèle TLM 102 de la marque saura vous donner un avant-goût de la chose assez convaincant sans pour autant vous ruiner. Bien sûr, ce joujou n’est pas directement comparable à ses illustres aïeux, mais enfin, il se défend tout de même plutôt bien. De plus, au-delà du « mythe », ce TLM 102 est un sérieux candidat dans sa gamme de prix.
Impossible de parler micro électrostatique pour l’enregistrement du chant sans citer la célèbre famille C414 d’AKG. Si les diverses déclinaisons sont toujours aussi populaires, vous vous doutez bien que ce n’est pas par hasard. Ce sont des candidats de choix pour à peu près tous les types de voix, à l’exception de celles évoluant dans le registre grave et de celles dont l’agressivité a besoin d’être muselée, mais certains amis proches ne sont absolument pas d’accord avec moi à ce sujet… Comme quoi, les goûts et les couleurs ! Cerise sur le gâteau, les cinq types de directivités offertes permettent de faire face à bon nombre de cas de figure. Notez que les moins fortunés peuvent se retourner vers le petit frère C214 s’ils acceptent de dire au revoir aux cinq directivités.
Pour en finir avec les électrostatiques, voici un micro que j’ai eu le plaisir de découvrir au travers d’un test signé par mon génial collègue Bootz il y a un peu plus de deux ans : le LCT 640 TS de la marque autrichienne Lewitt. Je vous invite fortement à lire ce banc d’essai afin de mieux faire connaissance avec les immenses possibilités de la bête. Pour ma part, je trouve ce micro particulièrement intéressant pour la chaleur et la clarté qu’il est capable d’apporter, et ce plus particulièrement sur des voix féminines.
Pour conclure cet article, permettez-moi de vous rappeler à nouveau que cette sélection n’est d’une part absolument pas exhaustive, car je ne connais bien évidemment pas la totalité des microphones existants ; et d’autre part, qu’elle est forcément subjective puisque reflétant mes goûts en termes de prise de chant. De surcroit, histoire d’enfoncer le clou plus avant, je vous implore de ne pas oublier que le micro idéal pour l’enregistrement de tel ou tel chanteur en particulier n’existe malheureusement pas. Il n’y a pas de recette magique, tout est contextuel, comme je l’ai appris à la dure à mes débuts. À bon entendeur…