Deuxième partie de la sélection de micros trouvant grâce à mes yeux pour la prise de chant. Cette semaine, je vais vous présenter mes chouchous en la matière : des micros de la famille des dynamiques.
Les débutants ont souvent tendance à réduire ce type de micro à un usage « live » lorsqu’il s’agit de capter une voix. Pourtant, certains micros dynamiques sont extrêmement efficaces lorsqu’il s’agit d’enregistrer un chanteur. Cerise sur le gâteau, ils sont particulièrement adaptés aux conditions de production en home studio : robustes, capables d’encaisser de forts niveaux de pression acoustique, moins sujets aux problèmes dus à l’environnement de travail, polyvalents et souvent moins chers que des modèles issus des autres familles. Bref, pourquoi donc vous en priver ?
Les micros dynamiques
Commençons par le classique des classiques : le SM57 de Shure. Il y a peu de chance pour qu’aucun de vos artistes favoris n’ait pas enregistré un jour avec ce beau joujou tant ce dernier tient une place de choix dans les studios du monde entier depuis sa naissance au milieu des années 60. Notez d’ailleurs que le « SM » signifie « Studio Microphone », ce qui veut bien dire ce que ça veut dire. Avec sa pâte sonore rugueuse, le SM57 n’a pas son pareil pour capter des voix énergiques à la sauce rock ou rap tendance vintage. Bien entendu, ce n’est pas le micro magique et il ne conviendra pas tout le temps. Tout d’abord, sachez que sa bosse vers 6 kHz peut s’avérer problématique sur les voix dont les sifflantes se baladent aux alentours de cette fréquence. Ensuite, sa retranscription du bas du spectre est assez brouillonne. Enfin, il est particulièrement sujet à l’effet de proximité, et pas de la plus belle des façons. Malgré tout, le SM57 reste une arme de choix dans bien des cas et je ne saurais trop vous le recommander. Sachez que je lui préfère son frère siamois, le SM58, uniquement lorsque l’interprète tient absolument à tenir le micro à la main (qui a dit rappeur ?), car dans ce cas précis, la grille de protection avec sa mousse intégrée n’est pas un luxe afin de minimiser les « pops » et autres bruits de bouche.
Le deuxième micro dynamique que je vous invite à prendre en considération pour la prise de voix est encore un produit signé Shure : le SM7. Utilisé notamment en studio par Michael Jackson, Dave Gahan (chanteur de Depeche Mode) ou bien encore Sheryl Crow, le SM7 délivre un son chaud sans être « boueux » grâce à un effet de proximité maîtrisé et des options de filtrage pertinentes. Capable d’encaisser les hauts niveaux SPL, il est cependant moins rustre qu’un SM57 et permet de capter beaucoup plus de nuances sonores. Je le trouve particulièrement adapté aux voix ayant une composante nasale trop prononcée.
Chez Sennheiser, le MD 421 est une arme redoutable pour la captation des lignes vocales les plus violentes. Rock, Rap, Hip-Hop ou Metal, il encaisse tout sans sourciller ! De plus, son atténuateur de graves à 5 positions est diablement efficace lorsqu’il s’agit d’affiner un surplus de gras sonore. Seul problème, son système d’attache particulièrement mal ficelé.
Si vous cherchez un micro « lumineux » mais pas « criard », « aérien » mais ne manquant pas de « corps », « coloré » mais pas « caricatural », je ne saurais trop vous conseiller le sublime RE20 d’Electro-Voice. Il allège habilement les voix basses trop sourdes, encaisse parfaitement la puissance des barytons et des ténors et maîtrise à merveille les envolées d’une soprano tout en conservant la délicatesse du moindre filet vocal. Stevie Wonder et Thom Yorke (chanteur de Radiohead) l’ont utilisé avec brio à de nombreuses occasions, alors pourquoi pas vous ? Sachez que de mon point de vue, il s’agit de l’un des micros qui supporte le mieux le travail d’égalisation, ce qui est loin d’être négligeable.
Pour finir, laissez-moi vous vanter les mérites du Sennheiser MD 441. J’ai découvert ses qualités en matière de prise de chant il y a peu, mais il m’a littéralement séduit en un tournemain. Avec sa pâte sonore vintage Seventies on ne peut plus classieuse, c’est une véritable Rolls dans la famille des dynamiques qui n’a vraiment pas à rougir face aux micros électrostatiques. Cet outil de luxe fait des merveilles sur la plupart des registres, du baryton au soprano. Le son délivré est détaillé, doux, mais certainement pas « mou ». Bref, rien que du bon !
Si vous me faites l’honneur de lire cette série depuis son lancement en septembre 2016, vous avez peut-être remarqué que la plupart de ces micros dynamiques ont déjà été cités à plusieurs reprises. Ce n’est bien entendu pas un hasard puisque, comme je vous le disais en introduction de cet article, il s’agit de la famille de micros la plus polyvalente qui soit. Sachez qu’à titre personnel, enregistrer un titre complet avec un seul des microphones cités ci-dessus ne me ferait pas peur. Bien sûr, ce serait loin d’être idéal, mais je suis certain que j’obtiendrais à coup sûr quelque chose qui tient la route. Ainsi, je vous invite à vous pencher avec la plus grande attention sur le cas des micros dynamiques, vous ne le regretterez pas, je vous le garantis !