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Pédago
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Micro chant et stratégie d'investissement - Le guide de l’enregistrement - 128e partie

Après les épisodes que je ne souhaitais pas réellement rédiger, permettez-moi de vous proposer aujourd'hui celui que j'aurais souhaité avoir sous le nez lorsque je n'étais qu'un néophyte essayant de mettre le premier orteil dans le monde de l'audio.

Micro chant et stratégie d'investissement : Le guide de l’enregistrement - 128e partie
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Cet article est diamé­tra­le­ment opposé aux trois précé­dents puisqu’il propose une stra­té­gie d’in­ves­tis­se­ment à l’at­ten­tion du béotien en lieu et place d’une liste stérile de produits qui n’est somme toute que le reflet des goûts et pratiques de celui qui l’écrit…

Divi­ser pour mieux régner

Imagi­nons qu’un chan­teur débu­tant en MAO à la recherche d’un micro pour sa voix vienne me trou­ver afin que je l’ai­guille sur la meilleure façon d’in­ves­tir une certaine somme X dure­ment acquise. Plutôt que de dila­pi­der le tout dans un seul et unique micro, aussi bien soit-il, le premier conseil que je lui donne­rais serait d’uti­li­ser au moins la moitié de son pécule pour ache­ter des trai­te­ments acous­tiques. Alors oui je sais, c’est un peu comme conseiller à un photo­graphe en quête d’un nouvel objec­tif de plutôt tabler sur un bon système d’éclai­rage. Seule­ment voilà, si vous me faites l’hon­neur de suivre cette série depuis le début, vous n’êtes certai­ne­ment pas sans savoir que l’acous­tique du lieu d’en­re­gis­tre­ment est le maillon faible numéro un dans la grande majo­rité des home studios. Ainsi, il me semble tout aussi incon­ce­vable d’in­vi­ter un MAOïste à s’of­frir un superbe micro pour travailler dans une pièce non trai­tée que de pous­ser un photo­graphe à se payer un nouvel objec­tif lorsque son lieu de prise de vue est plongé dans le noir. Certes, des panneaux de trai­te­ment acous­tique seront moins « sexy » qu’un nouveau joujou, mais le gain quali­ta­tif sur vos produc­tions sera sans commune mesure face au simple achat de votre « précieux ». Je vous assure que je n’ai aucune action chez le moindre construc­teur de trai­te­ments acous­tiques, il s’agit simple­ment d’une vérité certes diffi­cile à inté­grer lorsque l’on débute, mais elle n’en demeure pas moins vraie.

Le deuxième conseil que je donne­rais à notre sympa­thique néophyte serait de ne surtout pas claquer le reste de la somme dans une seule bestiole. Pourquoi donc ? Tout simple­ment parce que votre objec­tif n’est certai­ne­ment pas de faire une publi­cité pour mettre en avant les quali­tés du micro en ques­tion. Si je ne m’abuse, vous souhai­tez plutôt trou­ver l’ou­til qui saura mettre avan­ta­geu­se­ment en lumière votre voix au sein de vos produc­tions. Or, comme nous l’avons déjà vu à maintes reprises, il n’existe pas de micro idéal dans l’ab­solu. Comme le disait Einstein, tout est rela­tif ! Cela dépend du titre en cours de produc­tion, du style de voix sur ce titre, etc. Et arrê­tez-moi si je me trompe, mais je ne pense pas que vous souhai­tiez passer votre temps à faire et refaire ad nauseam le même morceau jusqu’à la fin de vos jours, n’est-ce pas ? Mora­lité, mieux vaut ne pas mettre tous vos oeufs dans le même panier en inves­tis­sant dans plusieurs micros.

Mic collectionJ’en entends déjà certains s’écrier derrière leur écran : « Oui, mais je n’ai vrai­ment que très peu d’ar­gent et je pense qu’il vaut mieux que j’achète d’abord le meilleur micro possible et je verrai plus tard pour la suite. » Je me répète donc, la notion de « meilleur micro possible » n’a pas lieu d’être. Je vous assure que vous aurez de meilleurs résul­tats avec deux micros bien distincts à cent euros chacun plutôt qu’avec un seul à deux-cents euros. J’ai person­nel­le­ment appris cette leçon à la dure à mes débuts, j’es­père sincè­re­ment que cet article vous évitera de commettre la même erreur.

Bien, voyons à présent comment orien­ter vos choix au moment de l’achat. A minima, « plusieurs » commence à deux. L’objec­tif étant une certaine diver­sité, je préco­ni­se­rais donc d’op­ter pour un premier micro rela­ti­ve­ment neutre et un second plus « coloré ». Ces notions étant parti­cu­liè­re­ment subjec­tives, il m’est diffi­cile de vous en dire plus à ce sujet sans que mes propres goûts en la matière ne viennent vous influen­cer. Ainsi, le meilleur conseil que je puisse vous donner se résume à essayer avant d’ache­ter. Ce n’est pas forcé­ment évident, mais en se creu­sant un peu la cervelle, il est tout de même possible d’y arri­ver. En premier lieu, cher­chez dans votre entou­rage si quelqu’un ne possède pas par hasard les joujoux que vous convoi­tez. Si vous avez la chance d’ha­bi­ter non loin de maga­sins spécia­li­sés, n’hé­si­tez pas non plus à aller les solli­ci­ter. Sachez égale­ment que certaines boutiques en ligne pratiquent des poli­tiques de retour produit suffi­sam­ment souples pour permettre des essais. Enfin, jetez un oeil aux studios d’en­re­gis­tre­ment de votre région, cela pour­rait valoir le coup d’al­ler y faire un compa­ra­tif des micros dispo­nibles dans leur parc maté­riel.

Pour conclure cet article, je tiens à souli­gner que même si le hasard m’a fait inté­grer celui-ci au chapitre consa­cré à l’en­re­gis­tre­ment de la voix, il va sans dire que les conseils prodi­gués ci-dessus sont tout aussi valables lorsqu’il s’agit d’in­ves­tir dans des micros pour la capta­tion d’autres instru­ments.

Sur ce, je vous donne rendez-vous au prochain épisode !

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