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Test de l'amplificateur Positive Grid Spark Mini - Je prendrai la taille du dessus !

8/10

Rappelez-vous, nous avions eu l'occasion de tester le surprenant amplificateur miniature nommé « Spark Go » proposé par la marque Positive Grid. Découvrons aujourd'hui comment se débrouille son grand frère, le « Spark Mini ».

Test de l'amplificateur Positive Grid Spark Mini : Je prendrai la taille du dessus !

Carac­té­ris­tiques

faceLa collec­tion d’am­pli­fi­ca­teurs de la marque améri­caine Posi­tive Grid, inti­tu­lée « Spark », est conçue pour les guita­ristes et les bassistes. Lors du test du plus petit d’entre eux, le «  Spark Go », nous avions été agréa­ble­ment surpris par la qualité sonore au vu de ses dimen­sions mini­ma­listes ainsi que par l’éco­sys­tème proposé par Posi­tive Grid. Le Spark Mini est quant à lui iden­tique sur bien des aspects, mais ses dimen­sions de 147 × 123 × 165 mm pour envi­ron 1,5 kg, en font un ampli certes compact, sans pour autant rentrer dans une housse de guitare comme sait si bien le faire son petit frère. Ici encore, le boitier est recou­vert d’une texture caou­tchou­teuse épaisse qui, en plus de donner un aspect fini au produit, lui confère une forme de protec­tion contre les éven­tuels aléas que peut subir un ampli destiné à être trans­porté régu­liè­re­ment. Sur la face prin­ci­pale se trouve une grille que l’on peut faci­le­ment enle­ver pour décou­vrir deux haut-parleurs de 2 pouces qui se char­ge­ront de retrans­crire les 10 Watts que le Spark Mini est capable de déli­vrer.

face2La section dédiée aux réglages est sommaire avec une entrée instru­ment mono et trois poten­tio­mètres « RRESET », « GUITAR » et « MUSIC ». Des LEDs viennent agré­men­ter l’en­semble pour signa­ler le preset en cours d’uti­li­sa­tion ainsi que l’état de l’ali­men­ta­tion et de la connexion sans-fil. À l’ar­rière de l’am­pli, on accède au bouton d’ali­men­ta­tion, au Blue­tooth, à une prise USB-C qui servira à la fois à rechar­ger la batte­rie de 3000 mAh et à se connec­ter à un ordi­na­teur. Deux prises jack stéréo 3,5 mm « AUX IN » et « PHONE/LINE OUT » complètent le tout. Envi­ron 3 heures seront néces­saires pour rechar­ger complè­te­ment la batte­rie, pour atteindre une auto­no­mie d’en­vi­ron 6 à 8 heures en fonc­tion de l’uti­li­sa­tion. Par ailleurs, la marque améri­caine ne semble pas commu­niquer sur la possi­bi­lité de chan­ger la batte­rie une fois celle-ci usée. Cepen­dant, et comme vous pouvez le consta­ter sur les photos, les vis de montage à l’ar­rière de l’am­pli sont bien acces­sibles. On peut aussi se rassu­rer en se disant que la batte­rie devrait garder le meilleur de sa forme pendant au moins quelques années dans le cadre d’une utili­sa­tion modé­rée.

Avant de pour­suivre notre test, notons que le Spark Mini est conçu aux États-Unis, mais fabriqué en Chine. Il est diffi­cile de lui repro­cher quoi que ce soit en ce qui concerne la qualité de fabri­ca­tion, car l’en­semble paraît suffi­sam­ment solide. Le prix de vente constaté lors de la rédac­tion de ce test s’élève à envi­ron 240 euros.

Un ampli poly­va­lent et pratique

réglagesComme nous l’avons vu précé­dem­ment, nous ne dispo­sons que de peu de contrôles acces­sibles sur l’am­pli­fi­ca­teur. En réalité, le Spark Mini est conçu pour fonc­tion­ner en binôme avec l’ap­pli­ca­tion « Spark » dédiée aux appa­reils Android et Apple. Depuis le test de la version « Go », l’ap­pli­ca­tion ne semble pas avoir énor­mé­ment évolué. Ainsi, on découvre une inter­face soignée dont l’écran prin­ci­pal donne accès à l’édi­tion des préré­glages. Ces derniers sont compo­sés au maxi­mum de 7 blocs qui seront alimen­tés par un cata­logue de 33 ampli­fi­ca­teurs et 43 pédales d’ef­fets. Il est impor­tant de garder à l’es­prit que nous sommes dans le domaine du numé­rique, et il est fort probable que la liste s’al­longe au fil du temps. Quoiqu’il en soit, Posi­tive Grid met à dispo­si­tion tous les grands clas­siques que l’on retrouve habi­tuel­le­ment lorsqu’on parle de simu­la­tion, que ce soit pour la partie dédiée à l’am­pli­fi­ca­tion ou pour celle qui traite des effets. Le nom des réfé­rences est rema­nié, mais les avatars sont très soigneu­se­ment élabo­rés et nous permettent de recon­naître des modèles d’am­plis de chez Marshall, Bogner, Fried­man, Fender, Orange ou encore Ampeg pour les bassistes. En ce qui concerne les pédales, on ne se sent pas dépaysé en voyant un compres­seur rouge, ou encore une over­drive verte ou dorée. Si l’édi­tion des préré­glages est simple avec un accès à un cata­logue commu­nau­taire plutôt complet, il est crucial de souli­gner qu’il est impos­sible de dépla­cer les diffé­rents blocs. De plus, ces derniers ne permettent de char­ger qu’un type spéci­fique d’ef­fet. En d’autres termes, il est impos­sible d’en­vi­sa­ger d’uti­li­ser deux over­drives avant d’at­taquer l’am­pli, ou encore de combi­ner deux réverbes. On devra forcé­ment respec­ter une chaîne du son qui suit le schéma suivant :  

  • un noise gate  
  • un compres­seur ou une Wah-Wah  
  • une pédale de boost/over­drive/distor­tion/fuzz
  • l’am­pli­fi­ca­teur et son enceinte
  • un effet de modu­la­tion ou une égali­sa­tion supplé­men­taire
  • un délai
  • une réverbe  

presetsPour un ampli aussi compact et dans le cadre d’une utili­sa­tion conven­tion­nelle, c’est tout à fait suffi­sant et perti­nent. En réalité, là où Posi­tive Grid aurait pu amélio­rer son appli­ca­tion, c’est au niveau du choix des enceintes. Pour l’heure celui-ci est inexis­tant et chaque ampli­fi­ca­teur est de facto ratta­ché à une simu­la­tion d’en­ceinte qu’il est impos­sible de person­na­li­ser. Il aurait par exemple été très pratique de pouvoir impor­ter ses propres Réponses Impul­sion­nelles (IR) ou à défaut, de pouvoir consti­tuer des binômes ampli/enceinte en utili­sant la collec­tion dispo­nible par défaut.

À l’usage, j’ai aussi été gêné par l’ex­trême dépen­dance de l’ap­pa­reil à son appli­ca­tion, en parti­cu­lier pour la gestion de l’éga­li­sa­tion. Si l’on aime jouer sur plusieurs guitares très diffé­rentes, on ne pourra pas ajus­ter la courbe des fréquences sans avoir son télé­phone devant soi. On aurait pu imagi­ner un poten­tio­mètre de type « Tone » que l’on peut retrou­ver sur certains amplis qui partagent des dimen­sions simi­laires et qui permet de sculp­ter une égali­sa­tion globale.

L’ap­pli­ca­tion mobile donne accès à des fonc­tion­na­li­tés supplé­men­taires que nous avions déjà évoquées lors du test du Spark Go. Celles-ci méritent d’être rappe­lées tant elles sont perti­nentes dans le cadre d’une pratique quoti­dienne. En utili­sant « Spark », il est possible d’ana­ly­ser le contenu harmo­nique d’une vidéo YouTube ou d’un morceau chargé via les plate­formes de strea­ming Spotify et Apple Music. Dans le même esprit, on dispose de deux autres fonc­tion­na­li­tés appe­lées « Quick Jam » et « Smart Jam ». La première est une collec­tion d’ac­com­pa­gne­ments consti­tués d’une batte­rie et d’une basse (que l’on pourra désac­ti­ver) dans des styles variés. La seconde, que je trouve être la plus inté­res­sante, permet de jouer sa propre grille d’ac­cords que l’ap­pli­ca­tion pren­dra soin d’ana­ly­ser pour propo­ser diffé­rents accom­pa­gne­ments. D’ailleurs, contrai­re­ment au suivi harmo­nique des morceaux de musique impor­tés de YouTube, Spotify ou Apple Music, ici, l’ap­pli­ca­tion est capable de détec­ter les accords à 4 sons et de ne pas se limi­ter aux seules triades.

Voici un exemple où je joue avec un accom­pa­gne­ment généré auto­ma­tique­ment sur une suite d’ac­cords :

1 – Smart Jam
00:0000:23

connectiqueLe Spark Mini peut aussi être utilisé pour enre­gis­trer de diffé­rentes manières. La première consiste à passer par l’ap­pli­ca­tion et permet de se filmer. La synchro­ni­sa­tion entre l’image et le son se fait auto­ma­tique­ment. À l’ère des réseaux sociaux, l’idée est excel­lente. La deuxième option consiste à utili­ser le port USB-C pour utili­ser l’am­pli comme une inter­face audio. Lors de l’es­sai du Spark Go, j’ai rencon­tré de nombreux problèmes de stabi­lité de la part des pilotes ASIO four­nis par Posi­tive Grid. Cette fois-ci, sur le même ordi­na­teur, plus de soucis ! Tout a fonc­tionné immé­dia­te­ment, sans aucun décro­chage et avec une latence tout à fait négli­geable. Néan­moins, l’en­re­gis­tre­ment se restreint à une fréquence d’échan­tillon­nage de 44,1 kHz. Enfin, il sera possible d’uti­li­ser la sortie Line Out qui sert aussi de prise casque et dont le résul­tat est tout à fait satis­fai­sant.

Voici deux extraits enre­gis­trés en utili­sant la fonc­tion « inter­face audio » et les pilotes ASIO dédiés :

2 – Enre­gis­tre­ment en USB
00:0000:22
  • 2 – Enre­gis­tre­ment en USB00:22
  • 3 – Enre­gis­tre­ment en USB 200:31

Qu’en est-il du son ?

Je vous invite à écou­ter quelques extraits enre­gis­trés en utili­sant un micro Shure SM57 :

4 – Clone Drive + Ameri­can Deluxe + Rev Ambient
00:0001:02
  • 4 – Clone Drive + Ameri­can Deluxe + Rev Ambient01:02
  • 5 – Opti­cal Comp + AD Clean + Room Studio A00:24
  • 6 – Blues Boy + Plate Short00:32
  • 7 – Ameri­can High Gain + Digi­tal Delay + Holy Grail00:30
  • 8 – BE 101 + Rev Cham­ber00:30
  • 9 – Red Comp + Tube Drive + Tread­Plate + Clas­sic Plate00:21
  • 10 – Hammer 500 + Digi­tal Chorus00:13
  • 11 – LA Comp + Black Op + RB-80000:18

Comparé au Spark Go, le Mini propose un son moins boxy, avec une réponse plus agréable dans le bas du spectre. Le format et la puis­sance le rendent égale­ment plus poly­va­lent dans le cadre d’une utili­sa­tion autre que celle de la pratique en soli­taire. Par exemple, on pour­rait envi­sa­ger de l’uti­li­ser pour s’ac­com­pa­gner en duo. Les simu­la­tions, quant à elles, restent les mêmes et sont globa­le­ment plutôt réus­sies. Elles ont aussi l’avan­tage de couvrir une large gamme de sons. Bien entendu les sensa­tions de jeu n’ont rien de bien « orga­niques », mais l’am­pli réagit correc­te­ment à la dyna­mique de l’ins­tru­ment et le jeu au poten­tio­mètre de volume est tout à fait crédible. Encore une fois, le compor­te­ment de l’am­pli face à l’uti­li­sa­tion d’une guitare 7 cordes et même d’une basse 5 cordes m’a agréa­ble­ment surpris. Le son reste propre et défini.

Pour conclure

Le Spark Mini est un ampli­fi­ca­teur compact qui offre une excel­lente qualité de fabri­ca­tion et une large palette de sons. Les sensa­tions de jeu, même si elles ne sont pas impres­sion­nantes, sont tout à fait crédibles et respectent la dyna­mique de l’ins­tru­ment. Il faudra toute­fois se satis­faire de la très grande dépen­dance de l’am­pli à son appli­ca­tion mobile. Cette dernière a le mérite d’être agréable à utili­ser et propose des fonc­tion­na­li­tés tout à fait perti­nentes dans le cadre d’une pratique quoti­dienne. De manière géné­rale, on aurait appré­cié pouvoir agir sur l’éga­li­sa­tion d’un préré­glage sans passer par son télé­phone, et il aurait aussi été agréable de pouvoir person­na­li­ser davan­tage le binôme ampli/enceinte. Malgré tout, le Spark Mini trou­vera sans diffi­culté sa place dans de nombreuses situa­tions.

  • face
  • face2
  • réglages
  • connectique
  • presets
  • spark
  • spark 2
  • spark 3
  • spark 4
  • spark 5

 

Notre avis : 8/10

  • La qualité de fabrication
  • La qualité sonore est bonne et on est agréablement surpris par la réaction de l’ampli dans le bas du spectre
  • Respecte bien la dynamique de l’instrument
  • Les possibilités offertes par l’application « Spark »
  • Les pilotes ASIO ont donné de bien meilleurs résultats que lors du test du Spark Go
  • Une autonomie très correcte
  • La très forte dépendance de l’ampli à son application (impossible de toucher à l’égalisation sans son téléphone)
  • Les binômes ampli/enceintes sont figés
  • Il est dommage de ne pas pouvoir déplacer les blocs ou encore de charger deux effets de la même catégorie
  • Aucune information concernant la fin de vie de la batterie et son remplacement
Pays de fabrication : Chine

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