Déjà bien ancré sur le marché des amplis de travail avec son premier ampli G-Dec sorti il y a 5 ans, Fender en remet une couche avec une troisième mouture déclinée en version 15 et 30 Watts. Focus sur le G-Dec 30 Thirty.
Si Fender fut l’un des pionniers dans le domaine en sortant il y a cinq années de cela le premier G-Dec, la concurrence ne se fit pas prier et l’on vit débarquer d’autres amplis de travail signés Line 6 (avec son Spider Jam, testé précédemment sur AudioFanzine) et Vox (et son JamVox), entre autres. Ils ont en commun de proposer un lecteur de boucles, un enregistreur et évidemment des modélisations d’amplis et d’effets.
Voyons ce que propose le G-Dec 3 afin de sortir du lot…
Une robe Fender
Côté connecteurs, on retrouve en façade la sempiternelle entrée guitare, une prise USB aux fonctions multiples, un lecteur de carte SD et une prise casque minijack. Derrière, on retrouve le switch de mise sous tension, que l’on aurait préféré voir sur la face avant, une sortie ligne stéréo en jack 6,35 mm, une prise pour le pédalier (non fourni), une entrée auxiliaire minijack stéréo pour brancher son lecteur mp3 ou n’importe quoi d’autre, et enfin une deuxième entrée guitare à la sensibilité plus basse, permettant de brancher des instruments qui ont un niveau de cheval en sortie (guitares ou basses avec des micros actifs par exemple). Cette deuxième entrée est une très bonne idée pour jammer avec un pote, mais on regrettera que les deux entrées alimentent la même modélisation : les deux guitaristes auront donc le même ampli et les mêmes effets…
La construction et les matériaux utilisés sont de qualité et notre regard est rapidement attiré par le grand écran situé en plein milieu du panneau de contrôle…
Le grand bleu
D’une manière générale, l’interface est simple à comprendre, même si la navigation dans les sous-menus peut se révéler être un peu longue et fastidieuse. On aurait aimé avoir une véritable égalisation et de bons vieux potards directement en façade, il en va de même pour le gain et les effets. On sera donc obligés de plonger dans les sous-menus pour le moindre réglage, dommage.
Un ampli connecté
La prise USB a quant à elle deux fonctions : elle permettra de transformer le G-Dec 3 en interface audionumérique et d’acheminer le flux audio émanant de l’ampli directement vers votre ordinateur. C’est une solution très pratique pour enregistrer sans prise de tête votre ampli dans votre séquenceur préféré et le son est identique aux sorties Line Out.
Mais cette connexion USB sert aussi à piloter le G-Dec 3 avec son ordinateur. Pour cela, il vous faudra installer le logiciel Fuse fourni, compatible Windows et Mac OSX (encore en version bêta pour ce dernier). Une fois le logiciel installé, vous vous retrouvez devant une jolie interface qui permet de tout faire : cuisiner ses sons avec une aisance évidemment plus grande que sur l’ampli, mais aussi sauver, charger, ses presets et playbacks, les exporter vers le disque dur interne de l’ampli, la carte SD, etc. On pourra même accéder aux contenus proposés par la communauté G-Dec (presets, playbacks, tutoriels, forums…), upgrader le firmware de son ampli… En gros, une fois qu’on a goûté à Fuse, on a du mal à revenir à l’interface potard/bouton/lcd un peu vieillotte de l’ampli. Et pour cause, un grand écran, une jolie interface colorée, un clavier et un mulot sont tellement plus pratiques ! Personnaliser ses sons et ses playbacks devient alors un jeu d’enfant, d’autant plus que le G-Dec 3 reste relativement permissif concernant les formats de vos fichiers audio : le petit ampli accepte les fichiers wav (stéréo et mono 16 bit, 44,1 kHz), les mp3 et les fichiers MIDI (type 0 ou 1).
Reste à voir comment sonne tout ce petit monde…
Les sons
Le G-Dec 3 a justement été enregistré via ses sorties ligne, avec une Gibson Les Paul Studio et une Gretsch G5129 munie de micro TV Jones Magna’tron. Les modélisations sont dans l’ensemble plus que correctes vu le prix de l’ampli. Les sorties lignes font l’affaire, et les effets font la blague si l’on est pas trop tatillon. La gamme de sons est assez large, avec des sons clairs, crunchs et saturés voire très saturés. Côté playbacks d’usine, il y en a pour tous les goûts : du rock, du reggae, du blues, du métal, et la qualité est au rendez-vous. On regrettera juste le fait de ne pas pouvoir mettre en sourdine certaines pistes des playbacks. Pourquoi ? Parce que les enregistrements sont de bêtes fichiers stéréo. On se consolera toutefois avec un mode permettant de retirer tous les éléments situés au centre du mix (oui, comme sur le karaoké de votre petite soeur) qui marchera plus ou moins bien suivant les cas (pour peu que la réverb sur l’instrument ou la voix du chanteur soit pané d’un côté et/ou de l’autre, vous ne parviendrez pas à vous en défaire).
En vis-à-vis de cela, nous avons été très déçus par la qualité du Pitch Shift et du Time Stretch., se hissant difficilement au niveau d’algorithmes Open Source, et bien évidemment, sans commune mesure avec ce qu’un Ableton Live, un Acid ou soyons fou, un Melodyne peut faire : non seulement les transpositions sont pleines d’artefacts, mais on note en outre une baisse de volume lors du traitement. Ce n’est certes pas la coeur de métier de Fender que de concevoir de tels algos mais dans la mesure où le travail de l’instrument passe par le fait de bosser des gammes dans toutes les tonalités, et de jouer lentement des exercices difficiles en accélérant progressivement le tempo, on se dit qu’il est bien dommage que le G-Dec n’ait pas bénéficié d’un peu plus d’attention sur ce point central.
Pour exemple, voici quelques extraits audio :
- Vitesse00:31
- Hauteur00:30
Notez qu’avec la possibilité d’importer vos propres morceaux dans la machine, vous avez tout loisir de faire vos transpositions vous-même dans un logiciel qui sait le faire, au prix toutefois d’un laborieux travail.
Pour le reste, c’est du tout bon : on s’éclate bien avec le G-Dec 3, seul ou en duo grâce aux deux entrées guitares. Voici les quelques exemples sonores :
- Gretsch Crunch00:17
- Les Paul Sature00:18
- Gretsch Clair00:19
- Reggae00:33
- Rock00:25
Conclusion