Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
48 réactions

Test du Cobalt8 de Modal Electronics - Modélisation analogique avancée

8/10

Dans le sillage de l’Argon8, synthé numérique à tables d’ondes, Modal présente le Cobalt8, basé sur une modélisation analogique étendue. Un synthé suffisamment différent pour constituer une proposition intéressante ?

Test du Cobalt8 de Modal Electronics : Modélisation analogique avancée

Deux ans après la série Argon, la firme britan­nique Modal Elec­tro­nics a débuté une nouvelle série de synthés numé­riques, bapti­sée Cobalt. Initia­le­ment dispo­nible en modèles clavier et module poly­pho­niques 8 voix, comme son prédé­ces­seur, le synthé a récem­ment été décliné en version compacte d’en­trée de gamme à 5 voix et mini-touches, le Cobalt 5S. L’ami Arthur (Domi­cidre) nous en a fait un tuto détaillé dans un numéro récent de l’im­por­tant c’est le synthé. Du coup pour ce test, nous nous sommes concen­trés sur le modèle du milieu de gamme, le Cobalt8, doté d’un clavier 3 octaves. Il est aussi dispo­nible en version 8X (5 octaves avec les commandes excen­trées à gauche) et 8M (module compact avec commandes concen­trées). Nous avons testé la machine en version système 1.2.

 

Trapu et lourd

Cobalt8_2tof 01.JPGEn sortant le Cobalt8 de sa boîte, on se fait la même frayeur qu’avec l’Ar­gon8 : le colis est lourd mais le petit carton Modal est tout fin. Heureu­se­ment, les pains en mousse internes sont larges et protègent le synthé des risques liés à un embal­lage bien trop juste. En plus du synthé, on trouve une alimen­ta­tion externe (bloc cheap placé à l’ex­tré­mité, avec diffé­rents embouts inter­chan­geables pour diffé­rents pays), un cordon USB et une simple feuille A4 en guise de guide de prise en main, déci­dé­ment ça ne s’ar­range toujours pas chez Modal. Le synthé pèse un poids certain, 5,6 kg, pour à peine 55,5 × 30 × 10 cm ! La machine offre un look quali­ta­tif, comme la série Argon dont elle reprend le format et les maté­riaux.
En matière de construc­tion, le meilleur et le pire coha­bitent. Le meilleur, c’est une épaisse façade en alu anodisé, une coque en métal peint, une séri­gra­phie claire sur fond bleu métal parfai­te­ment lisible, des flancs en bambou teinté, un petit écran OLED graphique blanc sur fond noir hyper contrasté, un bâton de joie à ressort très précis à 4 sens de modu­la­tion, un clavier dyna­mique 3 octaves TP/9S Fatar semi-lesté très agréable au toucher, sensible à la vitesse et à la pres­sion. Là encore, on est sur les mêmes stan­dards que la série Argon, à la couleur et aux commandes près. Notre joie retombe à nouveau dès qu’on commence à mani­pu­ler les 29 enco­deurs (27 lisses et 2 cran­tés de part et d’autre de l’écran) : ils bougent pas mal sur leur axe, leur résis­tance est très insuf­fi­sante et la matière du capu­chon est un plas­tique lisse désa­gréable au toucher. En fait, le Cobalt8 reprend exac­te­ment le même boîtier et les mêmes commandes que l’Ar­gon8, seule la séri­gra­phie chan­ge…

Ergo­no­mie miti­gée

Cobalt8_2tof 08.JPGL’er­go­no­mie est en tout point iden­tique à celle de l’Ar­gon, avec des sections placées de la même manière : LFO, oscil­la­teurs, trans­po­si­tion d’oc­tave (-3/+4), modu­la­tions, filtres, mode de jeu, effets, enve­loppe, volume, arpé­gia­teur, séquen­ceur. Elles sont toujours placées en quin­conce dans une britan­nique logique, mais on arrive à s’y retrou­ver. Il faut bien cher­cher pour poin­ter quelques rares diffé­rences avec l’Ar­gon (oscil­la­teurs, réglage de l’en­trée audio vers les effets). La touche Init n’a pas été oubliée mais la fonc­tion Compare est toujours introu­vable. Une fonc­tion permet de créer des patchs aléa­toires. Il n’y a qu’un enco­deur-pous­soir cranté pour navi­guer au sein de 500 programmes, sans clas­se­ment par caté­go­rie. Les mémoires bouclent entre les numé­ros 500 et 1, ouf ! Pour navi­guer dans les menus, un second enco­deur-pous­soir sert à sélec­tion­ner les pages et choi­sir le para­mètre à éditer lorsqu’on appuie dessus, on a vu plus pratique. On a pas mal de commandes directes sous la main, mais quasi­ment toutes possèdent des fonc­tions multiples (deux ou trois) et certaines sont parta­gées, comme les LFO et les enve­loppes. Il faut donc jouer du Shift en perma­nence et dans certains cas, c’est la galère (pour bascu­ler entre les LFO 2/3 et assi­gner une desti­na­tion de modu­la­tion, on n’ar­rête pas de se plan­ter…).
La connec­tique, abso­lu­ment iden­tique à celle de l’Ar­gon8, est regrou­pée sur le panneau arrière. Elle n’est pas vissée et la carte bouge beau­coup, ça craint. Au programme, du clas­sique, sans surprise ni oubli : au format jack 6,35, on trouve une sortie casque stéréo, deux sorties lignes gauche (mono) / droite, deux entrées pour pédales (inter­rup­teur et conti­nue). Au format mini-jack, il y a une entrée audio stéréo (routage vers les effets mais pas vers le filtre), une entrée synchro et une sortie synchro type Korg. Pour le numé­rique, on a deux prises Midi Din (entrée et sortie commu­table en Thru) et une prise USB hôte (Midi unique­ment, dommage, on aurait aimé l’au­dio). A côté de l’in­ter­rup­teur secteur, il y a une borne pour l’ali­men­ta­tion externe 9VDC/1,5A/C+, un clas­sique dans ce niveau de gamme.

Blue notes

Cobalt8_2tof 20.JPGLe Cobalt8 est un synthé numé­rique mono­tim­bral poly­pho­nique 8 voix. Les 500 mémoires internes renferment 300 sons préchar­gés réins­crip­tibles. Ils donnent un aperçu assez repré­sen­ta­tif de ce que le synthé est capable de produire : non seule­ment des sons VA clas­siques (basses, synthés poly, cuivres, cordes, nappes planantes, leads, synchro, Super­saw tech­noïdes), mais toute une pano­plie de sons moins communs (nappes à filtre passe-haut ou passe-bande, formants de voix, textures évolu­tives). On sent tout de suite que la section filtre est souple et qu’elle peut avoir du poten­tiel si on s’y attarde un peu. Elle sera utile pour atté­nuer le côté métal­lique du son brut ou au contraire le renfor­cer avec certains profils de filtres sélec­tifs (passe-bande, réjec­tion).
En dehors de ce registre, le Cobalt8 est très à l’aise dans des terri­toires plus frais. On se pren­drait parfois à croire qu’on a un synthé hybride (il ne faut pas hési­ter à pous­ser le filtre et prendre le temps de bien explo­rer tous ses réglages) ou à ondes vecto­rielles (on sent des oscil­la­teurs origi­naux avec des possi­bi­li­tés de modu­la­tion avan­cées). Enfin, le Cobalt8 offre son lot de percus­sions et de sons plus barrés, genre effets spéciaux hyper modu­lés. Des arpèges et des séquences viennent enri­chir cette pano­plie sonore fina­le­ment large pour un synthé qui se posi­tionne en VA. Un dernier mot sur les niveaux audio, assez faibles, comme déjà relevé sur l’Ar­gon8, un bon 10dB en dessous de la « norma­li­tude », il va falloir jouer du gain. Curieux, car le signal est exempt de bruit de fond, Modal aurait pu faire l’ef­fort de le boos­ter un peu plus dès le départ.

Cobalt8_1audio 01 Digi­tal Choir
00:0000:49
  • Cobalt8_1audio 01 Digi­tal Choir00:49
  • Cobalt8_1audio 02 Arp Alg01:20
  • Cobalt8_1audio 03 Spread It01:06
  • Cobalt8_1audio 04 Ring Bass01:05
  • Cobalt8_1audio 05 Blade Tears01:08
  • Cobalt8_1audio 06 FM Things01:04
  • Cobalt8_1audio 07 Mellow Pad01:07
  • Cobalt8_1audio 08 4LP Bass01:00
  • Cobalt8_1audio 09 Vary Pad01:19
  • Cobalt8_1audio 10 Phase Mode01:50

 

Pour ceux qui veulent des sons profes­sion­nels prêts à l’em­ploi, nous recom­man­dons la banque Janus de l’ami AFien Music­de­sign, qui nous a fourni les extraits sonores suivants :

Janus 01 Chro­nos
00:0000:47
  • Janus 01 Chro­nos00:47
  • Janus 02 Blade Runner 204901:01
  • Janus 03 Ades00:43
  • Janus 04 Analo­poly00:37
  • Janus 05 Analog Strings00:19
  • Janus 06 Odys­sey00:21
  • Janus 07 Eminent00:59
  • Janus 08 Orion00:43
  • Janus 09 T80000:38
  • Janus 10 Pola­ris00:39

 

VA éten­due

Cobalt8_2tof 13.JPGLe Cobalt8 est un synthé­ti­seur à modé­li­sa­tion analo­gique éten­due. Que signi­fie-ce ? Eh bien que pour chaque oscil­la­teur, plutôt que propo­ser une onde basique à envoyer se faire filtrer, on dispose de 40 algo­rithmes, inté­grant de complexes arran­ge­ments d’ondes et de nombreuses possi­bi­li­tés d’in­ter­mo­du­la­tions. On choi­sit donc un algo­rithme, puis on modi­fie en continu les deux para­mètres qui le carac­té­risent (ces para­mètres sont des desti­na­tions de la matrice de modu­la­tion, nous en repar­le­rons plus tard). Du coup, on accède rapi­de­ment à une large palette sonore avec un seul oscil­la­teur, on expé­ri­mente sans perdre de temps.
Parmi les 40 algo­rithmes : ondes VA variables en continu avec désac­cor­dage ou réduc­tion de bit, empi­lages virtuels de diffé­rentes ondes basiques avec désac­cor­dage, PWM variées, synchro­ni­sa­tions virtuelles de diffé­rentes ondes, ondes à symé­trie variable, modu­la­tion d’am­pli­tude de diffé­rentes ondes, modu­la­tion en anneau de diffé­rentes ondes, FM variées et géné­ra­teurs de bruit de diffé­rentes couleurs. Bref, un flori­lège de tout ce qu’on peut trou­ver en matière de géné­ra­teurs sonores analo­giques modu­lés et inter­mo­du­lés.
L’écran graphique s’avère d’une bonne péda­go­gie, affi­chant en direct la forme d’onde obte­nue quand on bouge les deux para­mètres contex­tuels de chaque algo­rithme, de manière certes un peu simpliste, mais bien utile quand même ! Chaque oscil­la­teur peut ensuite être accordé sur +/- 2 octaves par demi-ton et par centième. On trouve même une simu­la­tion de dérive d’ac­cord et de phase, para­mé­trable par oscil­la­teur. Un para­mètre permet d’al­ter­ner les voix en stéréo, idéal pour créer de larges nappes ou de puis­sants unis­sons. Les oscil­la­teurs passent ensuite dans une simple balance avant de rejoindre le filtre.

Filtre en échelle variable

Cobalt8_2tof 14.JPGLe filtre du Cobalt8 diffère de celui de l’Ar­gon8. Il s’agit d’un filtre modé­lisé en échelle 4 pôles multi­mode réso­nant, avec un poten­tio­mètre dédié pour passage continu entre 4 diffé­rents modes : passe-bas 4 pôles / passe-bande / passe-bas 1 pôle hyper réso­nant, Passe-bas 4 pôles / passe-bande / passe-bas 1 pôle, passe-haut 4 pôles / réjec­tion / passe-haut 1 pôle, double réjec­tion. Le premier modèle n’est pas compensé, alors que les trois autres le sont, c’est-à-dire qu’il y a moins de perte de fréquences à réso­nance élevée, mais du coup la réso­nance est moins pronon­cée. Des choix perti­nents par rapport aux types d’ondes à filtrer et complé­men­taires par rapport aux filtres de l’Ar­gon8, qui du coup possède une couleur sonore diffé­rente.
On peut direc­te­ment régler la fréquence de coupure du filtre avec un gros enco­deur lisse (sans valeur affi­chée, seule la réponse du filtre est repré­sen­tée graphique­ment – le construc­teur indique une plage de 0 à 22kHz), ainsi que la réso­nance et le morphing en continu. Là encore l’écran reflète le profil de filtrage en cours. Le contour bipo­laire de l’en­ve­loppe de filtre se règle égale­ment en direct. La réponse en fréquence est très lisse avec l’en­co­deur dédié, alors que via le menu, elle se limite à 128 valeurs. Le suivi de clavier est assi­gnable dans la matrice de modu­la­tion (voir ci-après). Les diffé­rents modes de filtres sont judi­cieu­se­ment choi­sis, ont du grain quand on rentre un peu dedans et permettent un grand nombre de varia­tions, rapi­de­ment acces­sibles via les poten­tio­mètres de coupure, réso­nance et morphing. Vient ensuite l’étage d’am­pli­fi­ca­tion. Le volume est modu­lable par une enve­loppe dédiée. Il n’y a pas de réglage de pano­ra­mique, seule­ment un para­mètre d’élar­gis­se­ment stéréo, entre voix paires et impaires, non modu­lable. Nous aurions aimé que Modal revoie son logi­ciel sur ce point, c’est raté ! On trouve aussi diffé­rents modes de voix : poly, mono, unis­son (2–4–8 voix, utile pour faire peser les basses), empi­lage poly­pho­nique (2 ou 4 voix), accord (non mémo­risé) et accord inversé (ajout d’une ou deux octaves par rapport à l’une des notes d’un accord).

Modu­la­tions géné­reuses

Cobalt8_2tof 15.JPGComme l’Ar­gon8, le Cobalt8 est large­ment modu­lable. On trouve un porta­mento poly­pho­nique dont on peut régler le temps. Suivant le signe de la valeur, il peut être auto­ma­tique ou déclen­ché par liai­son de note. Viennent ensuite trois LFO (un global, deux poly­pho­niques) à ondes discrètes (sinus, triangle, carré, rampe, dent de scie, S&H, S&H lissée) ; l’onde sélec­tion­née appa­raît à l’écran sous forme graphique, sympa ! On perd donc les ondes conti­nues de l’Ar­gon8, mais on gagne un LFO. L’os­cil­la­tion peut être libre, redé­clen­chée à chaque note ou jouée sur un seul cycle. La vitesse des LFO peut être réglée à la main (hélas sous les fréquences audio) ou synchro­ni­sée au tempo suivant diffé­rentes divi­sions. Il n’y a en revanche ni réglage de délai, ni fondu. Pour assi­gner un LFO à un para­mètre de synthèse (et d’ef­fets pour le LFO1), on allume le bouton du LFO et on tourne l’en­co­deur de la desti­na­tion ; la quan­tité de modu­la­tion, bipo­laire, est réglée via l’en­co­deur de desti­na­tion ou avec le poten­tio­mètre de données. Il y a aussi trois enve­loppes ADSR : deux assi­gnées dans le dur au filtre et au volume, la troi­sième assi­gnable via la matrice de modu­la­tion. La quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de filtre et de l’en­ve­loppe assi­gnable sont bipo­laires. On trouve aussi 8 types de réponse d’en­ve­loppe, allant des sons percus­sifs très secs aux longs pads évolu­tifs (jusqu’à 10 secondes pour le Release).
La matrice de modu­la­tion comprend 8 cordons libres permet­tant de relier 12 sources à 52 desti­na­tions, avec modu­la­tions bipo­laires cumu­lables. Les sources sont les 3 LFO, l’en­ve­loppe de modu­la­tion et 8 contrô­leurs physiques : numéro de note (suivi de clavier), vélo­cité, pres­sion, pédale et les 4 direc­tions du bâton de joie (+X/-X/+Y/-Y). Les desti­na­tions concernent les 2 para­mètres d’onde, le(s) pitch(s), la balance des oscil­la­teurs, les LFO (vitesse, quan­tité, forme d’onde), le filtre (coupure, réso­nance, morphing), les enve­loppes (chaque segment et la quan­tité d’ac­tion), le glide et tous les para­mètres d’ef­fets. Déjà dit, la largeur stéréo est passée à la trappe dans la liste des desti­na­tions et il n’y a pas de réglage de pano­ra­mique. Toutes les combi­nai­sons sources / desti­na­tions ne sont pas possibles, en parti­cu­lier les sources poly­pho­niques vers les desti­na­tions mono, ce qui semble normal. Aux 8 cordons de modu­la­tion assi­gnables s’ajoutent 4 cordons préas­si­gnés, avec modu­la­tion bipo­laire : suivi de clavier sur la coupure du filtre, bâton de joie vers le haut (+Y) sur la quan­tité de LFO1, pres­sion sur la coupure du filtre et vélo­cité sur l’en­ve­loppe de volume.

Triples effets

Cobalt8_2tof 12.JPGEn sortie de l’étage d’am­pli­fi­ca­tion, le son passe dans trois multief­fets stéréo placés en série. La distor­sion présente sur l’Ar­gon8 est passée à la trappe, paf ! On peut router un signal audio externe vers les effets (ou direc­te­ment en sortie stéréo). Les trois effets stéréo font chacun appel à 11 algo­rithmes : chorus, phaser, flan­ger posi­tif, flan­ger néga­tif, trémolo, basse-fidé­lité, haut-parleur tour­nant, délai stéréo, délai ping-pong, délai croisé et réverbe. On ne peut char­ger qu’une seule fois un algo­rithme donné dans l’un des trois effets.
Il y a 6 para­mètres dispo­nibles par effet, acces­sibles avec 3 enco­deurs et la touche Shift. Parmi ceux-ci, les temps de délai peuvent être synchro­ni­sés à l’hor­loge de la machine suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles. Cela permet de les faire tour­ner en synchro avec les LFO, arpèges et séquences. Pour faci­li­ter les choses, la section effets comprend 100 Presets réins­crip­tibles (multief­fets complets et effets simples). Tous les para­mètres d’ef­fets sont modu­lables comme nous l’avons vu précé­dem­ment, super ! La qualité des effets est assez variable suivant l’al­go­rithme : délais impec­cables, phaser et flan­ger corrects, mais rotary, chorus et réverbe pas terribles (insi­pides ou métal­liques, ce qui colle moyen­ne­ment avec les sons orien­tés VA).

Arpèges et séquences

Cobalt8_2tof 10.JPGOn active l’ar­pé­gia­teur en appuyant sur la touche du même nom. La main­te­nir permet d’en­re­gis­trer des notes avec le clavier (ou via Midi) et des silences, à concur­rence de 32 pas. On choi­sit ensuite la divi­sion tempo­relle, puis le mode de lecture (8 motifs trans­po­sés de 1 à 4 octaves, avec les modes pendu­laires, Shuffle et aléa­toire, mais pas de mode accords), le swing (bipo­laire, donc avec avance ou retard de note) et la durée de porte. Un mode permet de main­te­nir l’ar­pège au relâ­che­ment de touches, avec possi­bi­lité de main­tien (combi­nai­son de touche). Les notes entrées ne sont évidem­ment pas sauve­gar­dées dans les programmes, seuls les para­mètres décrits ci-avant le sont, rien de choquant…
Le Cobalt reprend le séquen­ceur déve­loppé pour l’OS V2 de l’Ar­gon8. Il est capable de fonc­tion­ner en temps réel ou pas à pas, mais chan­ger de mode initia­lise la séquence, ces deux modes étant exclu­sifs, c’est ballot ! En temps réel, on peut enre­gis­trer jusqu’à 512 notes avec quan­ti­fi­ca­tion à l’en­trée et 4 lignes d’au­to­ma­tion de para­mètres. En pas-à-pas, on dispose de 64 pas poly­pho­niques 8 voix et des mêmes auto­ma­tions. Seules les moda­li­tés d’en­re­gis­tre­ment changent. A coups répé­tés de combi­nai­sons de touches, on peut éditer chaque pas. On peut aussi éditer les notes et les auto­ma­tions à la volée alors que le séquen­ceur tourne, entre deux points de lecture (par écra­se­ment ou ajout). En lecture, on peut chan­ger les points de bouclage ou boucler sur un seul pas à la volée. On peut aussi trans­po­ser la séquence en main­te­nant le bouton Trans­pose et en jouant au clavier. Les notes arpé­gées / séquen­cées peuvent être trans­mises en Midi. Il y a 100 mémoires, chaque programme pouvant conser­ver un lien vers un numéro de séquence. Elles sont préchar­gées d’usine, pour bien débu­ter.

Conclu­sion

Cobalt8_2tof 21.JPGAprès l’Ar­gon8, le Cobalt8 vient enri­chir la gamme de synthés numé­rique milieu de gamme signés Modal. Posi­tionné synthé VA, on ne peut pas dire que les sons analo­giques pêchus, gras et chauds soient son domaine de prédi­lec­tion. C’est en revanche un candi­dat solide pour qui recherche des textures complé­men­taires. En effet, la machine excelle dans les pads de toutes les couleurs et les textures évolu­tives, grâce à ses oscil­la­teurs origi­naux à algo­rithmes, son filtre multi­mode poly­va­lent et ses sérieuses possi­bi­li­tés de modu­la­tion. Dans chaque section, un choix restreint et judi­cieux de para­mètres permet d’ob­te­nir une grande variété sonore. De ce point de vue, c’est bien joué ! En revanche, l’er­go­no­mie n’est pas au rendez-vous, avec recours systé­ma­tique à la fonc­tion Shift, rendant indis­pen­sable l’ex­cel­lente appli maison pour le synthé­tiste sérieux. La section effets est hété­ro­gène, tout comme la qualité de construc­tion, mêlant un très bon clavier dans un boîtier robuste à des enco­deurs médiocres. Un peu plus cher que l’Ar­gon8, le Cobalt8 offre une alter­na­tive inté­res­sante à son frère de son sur le plan de la synthèse et du grain, toutes choses égales par ailleurs.

  • Cobalt8_2tof 01.JPG
  • Cobalt8_2tof 02.JPG
  • Cobalt8_2tof 03.JPG
  • Cobalt8_2tof 04.JPG
  • Cobalt8_2tof 05.JPG
  • Cobalt8_2tof 06.JPG
  • Cobalt8_2tof 07.JPG
  • Cobalt8_2tof 08.JPG
  • Cobalt8_2tof 09.JPG
  • Cobalt8_2tof 10.JPG
  • Cobalt8_2tof 11.JPG
  • Cobalt8_2tof 12.JPG
  • Cobalt8_2tof 13.JPG
  • Cobalt8_2tof 14.JPG
  • Cobalt8_2tof 15.JPG
  • Cobalt8_2tof 16.JPG
  • Cobalt8_2tof 17.JPG
  • Cobalt8_2tof 18.JPG
  • Cobalt8_2tof 19.JPG
  • Cobalt8_2tof 20.JPG
  • Cobalt8_2tof 21.JPG
  • Cobalt8_2tof 22

 

Notre avis : 8/10

  • Accès rapide à de vastes territoires sonores
  • Nombreuses combinaisons d’oscillateurs
  • Filtre multimode avec morphing
  • Matrice de modulation
  • Arpégiateur 32 notes
  • Séquenceur à mouvements
  • Trois multieffets modulables
  • Nombreuses mémoires internes
  • Editeur standalone et plugin fourni
  • Excellent clavier dynamique avec pression
  • Coque très robuste
  • Moteur monotimbral
  • Niveaux de sortie faibles
  • Chorus et réverbe décevants
  • Encodeurs mobiles et désagréables au toucher
  • Assez lourd pour le format
  • Beaucoup de commandes à rôle multiple
  • Manuel utilisateur plutôt laconique

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre