Premier synthé de la jeune société anglaise PWM, le Malevolent est un synthé analogique monodique semi-modulaire très compact au son puissant et singulier. Découvrons ce nouveau venu…
Compact et intégré
Le Malevolent est fait pour créer des sons, bien barrés de surcroit, nous le verrons. À gauche du clavier, la section comporte un petit bâton de joie à ressort (pitchbend, modulations, maintien, vibrato, glide) et quatre touches de fonction, permettant de transposer (+/-4 octaves), doser le pitchbend, doser le vibrato, piloter l’arpégiateur, choisir son motif ou régler quelques fonctions globales, avec parfois la complicité du clavier et de l’interrupteur secteur (canal Midi, mode local, accordage de la pente des VCO, au cas où…). À l’arrière, on trouve une connectique classique : sortie audio mono en jack 6,35 TS, sortie casque en jack 6,35 TRS, entrée/sortie horloge analogique en mini-jack, entrée/sortie Midi DIN, prise USB C (Midi Class Compliant et alimentation) et borne circulaire pour alimentation (externe, fournie, bloc à l’extrémité, 9VDC/600 mA). On peut donc choisir entre alimentation directe par USB ou par bloc séparé, bien vu ! Le synthé est aussi livré avec 5 cordons de brassage aux couleurs chatoyantes, merci…
Son cracra
D’ailleurs, nous avons remarqué que les réglages étaient globalement délicats sur cette machine, pas toujours dans le sens de la créativité : la fréquence des VCO est continue (non quantifiée au demi-ton) et la plage de réglages est immense (plusieurs octaves sur trois quarts de tour) ; la réponse de certains potentiomètres n’est pas linéaire, en particulier les dosages de modulation derrière les entrées mini-jacks, suivant ce qu’on y entre (modulations basse-fréquence ou audio). Bien souvent on obtient des sons instables si on n’est pas hyper vigilant. D’ailleurs le Malevolent est fait pour ce type de sons, il n’est pas fait pour les basses rondes et délicates. Et si les réglages classiques ne suffisent pas, rien de tel qu’une boucle entre la sortie audio générale et l’entrée auxiliaire, assaisonnée d’un bon coup de drive dans le VCA. Bref, le synthé porte bien son nom.
![](https://img.audiofanzine.com/images/u/audio/495567.png)
- Malevolent_1audio 1 Res Bass00:49
- Malevolent_1audio 2 Feed Bass00:19
- Malevolent_1audio 3 Arp Pulse00:53
- Malevolent_1audio 4 Filter FM00:31
- Malevolent_1audio 5 Phatt PWM00:36
- Malevolent_1audio 6 Big Kick00:16
- Malevolent_1audio 7 Clap Snare00:16
- Malevolent_1audio 8 Self Res00:45
VCO variables
On trouve aussi un réglage continu de la forme d’onde, modulable, permettant de transformer progressivement chaque onde : la dent de scie oscille entre dent de scie et dent de scie à l’octave (dent de scie d’origine au centre), l’onde triangle varie entre triangle et sinus (sinus au centre) et l’impulsion varie de 0 à 100 % (carré au centre). L’accordage se fait en continu sur plusieurs octaves, avec réglages grossier et fin. Il manque hélas une synchro et une modulation en anneau entre les VCO, mais on pourra moduler le pitch par à peu près ce qu’on veut, y compris en audio, grâce à la semi-modularité (cf. paragraphe dédié plus tard).
VCF original
La sortie du filtre attaque ensuite le VCA, qu’on peut mettre en mode drone avec un petit interrupteur. Il offre un Drive, histoire d’enfoncer le clou dans la destruction du signal, entre saturation douce et hyper distorsion. À doser finement ! Aucun réglage n’est mémorisable ou pilotable via CC Midi, le signal et les points de modulation sont purement analogiques. On se retrouve donc avec de bons vieux cahiers de correctifs (des réglages types sont téléchargeables) ou des photos. Cela peut être rédhibitoire pour certains utilisateurs, c’est logique pour ce type de synthé.
Modules de modulation
Chacune des deux enveloppes est de type ADSR. Les temps manquent d’amplitude, ça va de quelques millisecondes (plutôt claquant) à 3 secondes pour les attaques et 5 secondes pour les déclin/relâchement, c’est trop court ! Enfin, on a un petit arpégiateur à 6 motifs très classique (haut, bas, alterné, pendulaire, comme joué et aléatoire), avec mode Latch, transposition de motif (1 à 6 octaves), synchro analogique et horloge Midi DIN/USB avec détection automatique. Les commandes se limitent à une touche placée à gauche du clavier, au bâton de joie pour choisir le motif et aux touches d’octave pour choisir l’intervalle de transposition, pas toujours évident à manipuler. Les notes arpégées sont transmises en Midi.
Patch antistress
Pour le mixeur : sortie directe pour le générateur de bruit et sortie mix ; il peut être intéressant d’utiliser le bruit pour moduler les VCO, VCF ou VCA ; une entrée avec potentiomètre de dosage pour injecter un signal audio avant le filtre, par exemple une source externe ou la sortie du synthé pour créer un feedback caractéristique. Pour le VCF : sortie mix ; entrée audio pour chacun des trois modes du filtre (passe-bas, passe-bande, passe-haut) et deux entrées pour moduler la fréquence de coupure, avec potentiomètres de dosage (hélas monopolaires, là aussi) ; il ne faut pas hésiter à y entrer les sorties d’ondes des VCO ! L’entrée filtre passe-bas reçoit par défaut la sortie du mixeur. La fréquence de coupure est modulée par défaut par l’enveloppe 1 et l’onde triangle du LFO. Comme déjà signalé, il manque une entrée pour moduler la résonance, dommage. Pour chaque enveloppe : une sortie ; une entrée Gate (oui, chaque enveloppe a sa Gate !) ; une entrée audio recevant par défaut la sortie du VCF (elle aurait dû être placée dans la section VCA). Pour le VCA : deux entrées de modulation avec potentiomètre de réglage, pilotées par défaut par l’enveloppe 2 et l’onde triangle du LFO. Enfin, on trouve une sortie audio globale supplémentaire, bien pratique si on veut intégrer le synthé au monde modulaire.
Conclusion