Cinq ans après le UNO Synth et les UNO Synth Pro, IK Multimedia présente une nouvelle mouture de son synthé analogique paraphonique compact : le UNO Synth Pro X. Au menu cette fois, des commandes directes pour faciliter la création sonore…

Initialement positionnée sur les interfaces audio, contrôleurs Midi, micros, moniteurs, logiciels et accessoires, la société transalpine IK Multimedia continue à étoffer sa gamme d’instruments de musique électroniques abordables. Après le UNO Synth de 2018, la UNO Drum de 2019 et les UNO Synth Pro de 2021, c’est au tour d’un nouveau module de faire son apparition : le UNO Synth Pro X. Au premier regard, on comprend à la fois la filiation et la différence avec ses prédécesseurs : cette fois, la façade est couverte de commandes directes. Nous en avons récupéré un exemplaire, que nous avons testé dans sa version 1.0.0.
Commandes directes
Connectique complète
Variété et personnalité sonores

- UNO Synth Pro X_1audio 1 Deep Pad00:44
- UNO Synth Pro X_1audio 2 Delayed Horn00:54
- UNO Synth Pro X_1audio 3 Drumit Uno01:24
- UNO Synth Pro X_1audio 4 FM Bass00:40
- UNO Synth Pro X_1audio 5 Final Triad01:09
Trois VCO continus
Pour chaque VCO, on peut éditer la fréquence, la position d’onde et le niveau. Le réglage de l’accordage est particulier : quand on part de la valeur centrale (zéro), on commence par les réglages fins (centièmes), puis on passe aux demi-tons (jusqu’à deux octaves), tout ça avec le même potentiomètre, dans les deux directions. L’encodeur permet alors de prendre le relai au centième de demi-ton, bien vu ! Tant qu’on parle d’accordage, signalons l’existence de 15 tempéraments clavier et d’un portamento (avec modes temps constant ou vitesse constante). Il est possible de faire interagir les VCO : synchronisation par le VCO1 des VCO2 et/ou VCO3, FM exponentielle des VCO2 et/ou VCO3 par le VCO1, modulation en anneau du VCO2 par le VCO1 (sans dosage du niveau de sortie). Une section très complète
Deux VCF combinables
Les fréquences de coupure ont une plage de 512 valeurs et évoluent de 20 Hz à 21 kHz, sans effets d’escalier. Elles peuvent être modulées directement par une enveloppe dédiée (commune, mais avec des quantités de modulation bipolaires séparées) et le suivi de clavier (-200 à +200 %). Les autres modulations se font par la matrice de modulation, nous en reparlerons plus tard… Le VCF2 atteint l’auto-oscillation lorsque la résonance dépasse 215 sur une échelle de 256 valeurs. En sortie de filtre, on trouve un circuit de drive analogique constitué de deux diodes, apportant une saturation asymétrique très musicale, dosable dans la section Master. Le signal passe ensuite dans le VCA final, où il est directement modulable par une deuxième enveloppe ADSR dédiée, avant de rejoindre les boucles d’effets.
Modulations classiques
On continue avec les trois enveloppes ADSR, la première assignée aux VCF (modulations bipolaires séparées), la deuxième assignée au VCA (modulation dosable de 0 = mode drone VCA ouvert, à 127 = modulation via l’enveloppe) et la troisième libre d’affectation. Les temps varient de 0,1 ms à 30 secondes, ce qui est très confortable. Sans avoir vérifié l’exactitude des 0,1 ms, on peut dire que le punch est indéniablement présent sur les temps très courts. Le cycle d’enveloppe peut être redéclenché à chaque pression de touche si on le souhaite. On peut aussi boucler indéfiniment les segments AD de chaque enveloppe. Tant qu’on parle des enveloppes, signalons le mode Bass Line, qui permet au synthé de se comporter comme une TB-303, avec enveloppes limitées aux segments AD, réglages d’Accent, Accent Decay et limitation de certains paramètres comme la fréquence de coupure du VCF (5 kHz).
Modulations matricielles
Parmi les destinations, les fréquence/formes d’onde/niveaux de chaque VCO, la quantité de FM des VCO2 et VCO3, le niveau de bruit, les fréquences/résonances/espacement des VCF, les formes d’onde/vitesses des LFO, les quantités de modulation des enveloppes de VCF et VCA, la quantité de drive, le niveau de sortie de chaque effet, les sorties CV/Gate (0 à 5V), l’accent du séquenceur et les 16 cordons de modulation (un cordon peut donc en moduler un autre, un peu comme un train). Les segments des enveloppes ne sont pas modulables, dommage. Certains réglages absurdes ne sont pas possibles, comme la valeur de fréquence du VCO1 modulant la fréquence d’un autre VCO (car ce n’est pas de l’audio ici).
Trois effets simultanés
Il y a cinq types de délai : mono, stéréo, doubleur, pingpong et LCR. Les temps sont libres ou synchronisés au tempo (différentes divisions sont disponibles, séparés pour les côtés L et R le cas échéant). Le temps total maximal est de 1 seconde, à partager entre les différents canaux traités suivant le type de délai. On peut aussi régler le feedback (nombre de répétitions) et filtrer les hautes fréquences pour adoucir le son répété. Les résultats obtenus sont satisfaisants, que ce soit de simples délais ou des ambiances stéréo plus étoffées. Enfin, la réverbe offre trois algorithmes : hall, plate et Shimmer (bonjour le Shimmer, exit les modes Reverse et Spring du UNO Synth Pro). On peut régler le prédélai (0 à 200 ms) via le menu, la taille, le temps et le filtrage des hautes fréquences en direct. On peut aussi accorder le Shimmer via le menu, ce qui demande un peu de doigté pour bien doser tout ça. Les résultats sont intéressants, pour peu qu’on ne surdose pas trop le signal traité, sinon les réverbes deviennent vraiment envahissantes. Nous apprécions la présence des niveaux de sortie d’effets parmi les destinations de la matrice de modulation, ce serait bien que d’autres paramètres suivent (temps, fréquences, feedback…).
Arpèges et séquences à mouvements
Va bene