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el grindgo
« Un petit ampli spartiate qui sonne étonamment bien... n'en déplaise à sa réputation »
Publié le 12/10/24 à 20:09
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
C'est un petit ampli à transistors d'une puissance de 6 watts, fabriqué à Wijchen aux Pays-Bas à la fin des années 70.
Il possède 2 entrées jack (strictement identiques), un réglage de volume, un réglage d'aigus, un réglage de basses et c'est tout. Tros gros boutons kitschissimes (pour la petite histoire, achetés en gros à un fabriquant de chauffe-eau !) qui tranchent avec le look général plutôt sobre.
Les composants électroniques sont fabriqués par Philips, de même que le petit haut-parleur de 6 pouces qui ne porte pas de marque.
L’ampli mesure 40 x 25 x 20 cm. Je n'ai pas de quoi le peser avec précision mais il n’est pas bien lourd… À vue de nez 4-5 kg, soit environ le poids d’une guitare.
Un peu d’histoire : dès sa création aux Pays-Bas dans la deuxième moitié des seventies, Novanex s’est positionnée sur le créneau de l’ampli bon marché, ciblant les guitaristes amateurs qui n’avaient pas les moyens d’investir dans un Fender, un Marshall ou un Vox, ni même des marques un peu plus abordables comme Peavey ou Yamaha… et ils étaient nombreux.
La marque s’est beaucoup exportée en France ; le petit Automatic 6 en particulier était très souvent vendu en pack débutant, généralement avec une guitare coréenne à la limite de l’injouable (à l’ère "Lawsuit", la production japonaise ayant énormément gagné en qualité, la fabrication de guitares bon marché fut délocalisée en Corée… Avant d'atteindre à son tour un niveau de qualité plus qu'honorable dans les années 90... Mais c’est une autre histoire).
Toujours est-il qu’il est facile de comprendre d’où vient sa réputation exécrable : c’était l’ampli du pauvre et du débutant, considéré avec mépris par ceux qui pouvaient se payer de la marque, au même titre que Bugera ou Harley Benton aujourd’hui. Ajoutez à ça un son de base très clean à une époque où les djeunes voulaient sonner comme Led Zep, Sabbath, Maiden ou les Pistols, et vous mesurez les déceptions qu’il a pu susciter.
On a donc un ampli vintage minimaliste et résolument destiné (à la base) aux débutants désargentés. Rien de très intéressant a priori. Sauf qu’une fois branché, surprise : mais c’est que ça sonne ce machin !
Le son est d’une profondeur surprenante pour un ampli à transistor. Je lui trouve un caractère très voxien-clean, mais avec une bosse marquée dans les bas médiums.
L’equaliser est plutôt efficace et on peut modeler le son comme on le souhaite. La quantité de basses disponibles est assez impressionnante au vu de la petite taille du haut-parleur et il faudra les doser avec parcimonie sous peine d’obtenir un son trop baveux ; en revanche les aigus sonnent vraiment "chimey", jamais criards. Le format closed back avec un petit évent circulaire n’est probablement pas étranger à cette richesse en basses, mais, revers de la médaille, l’ampli a tendance à sonner un peu "boxy" si on pousse le volume.
Le son est clean sur toute la course du potard de volume : il n’est tout simplement pas conçu pour cruncher, même en poussant le signal d’entrée avec un booster. En revanche, il développe un très léger breakup dans les graves mais pas dans les aigus ; je pense qu’il s’agit de la saturation naturelle du hp et non du preamp ou du poweramp. En tout cas c’est vraiment subtil mais ça épaissit le son de manière très musicale. Si vous voulez un vrai son crunchy, mettez lui un bon overdrive ou une disto en entrée : il accepte très bien les pédales, il faut juste là aussi faire attention à ne pas surdoser les basses.
Question puissance, il développe un volume sonore plus important que ce que ses 6 petits watts laissent supposer, impression renforcée par le fait que le volume arrive très rapidement en début de course du potard (c’est le "syndrome Fender"). Malgré tout il est évidemment bien insuffisant pour jouer en groupe avec un batteur, mais il est parfait pour la maison.
Question durabilité, c’est assez épatant, composants Philips obligent. J’en ai deux et tous les deux fonctionnent parfaitement avec quasiment aucun souffle ou grésillement, j’ai juste dû passer un coup de bombe contact dans les potards quand je les ai achetés pour éliminer les crachouillis. Pas mal pour des amplis bon marché de plus de quarante ans ! Un couac cependant, et non négligeable : exactement comme le mentionne l’avis de grimpatosaurus ci-dessous, sur le premier que j’ai acheté (première génération, boutons orange et violet), un condensateur a inopinément explosé à grand bruit et en dégageant une fumée âcre… un cas de combustion spontanée comme le batteur de Spinal Tap ! Mais une fois le moment de frayeur passé, l’ampli a continué de fonctionner comme si de rien n’était, et fonctionne toujours aujourd’hui sans broncher. Sur mon deuxième (boutons rouge et blancs), ce fameux condensateur est absent : il semble que le fabriquant a corrigé le circuit à un moment de la production de ce modèle.
En conclusion, ce n’est certainement pas le meilleur ampli du monde, mais il est très loin de la réputation de bouse infâme qu’il traîne depuis près de 50 ans.
Je suis un inconditionnel des amplis à lampe ; j’ai du Marshall, du Fender blackface et silverface, des petits bijoux boutique, mais ça ne m’empêche pas de savoir apprécier le solid state à sa juste valeur quand ça sonne, et c’est le cas ici. Si il y a bien un truc que j’ai appris en 30 ans de guitare, c’est d’écouter avec mes oreilles et pas avec mon portefeuille, et de ne pas me fier aux réputations à l’emporte-pièce. Je trouve l’Automatic 6 très attachant avec son côté minimaliste et plug-and-play ; j’en garde un toujours dans ma chambre et il est parfait pour s’éclater à l’improviste, sans prise de tête, en étant assuré d’avoir un bon son. Je lui adjoins un Digitech Bad Monkey ou un Harley Benton Ultimate Drive et ça le transforme en pseudo-bicanal qui peut jouer énormément de choses, sauf peut-être du metal extrême. Et encore, faudrait essayer, je me demande si une grosse disto metal n’apprécierait pas sa réserve conséquente de basses...
Mon seul regret c’est peut-être l’absence d’une petite réverb à ressorts qui collerait parfaitement à son caractère… Mais là aussi on peut compenser avec une pédale, ou mieux une Danelectro Spring King. En tout cas ça me donne envie d’essayer un modèle supérieur qui en est équipé (Automatic 20)… Et ça serait l’occasion de voir si le hp et le cab de taille supérieure ont un gros impact sur le son.
On en trouve régulièrement à moins de 30 euros (j’ai eu les miens pour encore moins)… À ce prix-là, foncez !
Il possède 2 entrées jack (strictement identiques), un réglage de volume, un réglage d'aigus, un réglage de basses et c'est tout. Tros gros boutons kitschissimes (pour la petite histoire, achetés en gros à un fabriquant de chauffe-eau !) qui tranchent avec le look général plutôt sobre.
Les composants électroniques sont fabriqués par Philips, de même que le petit haut-parleur de 6 pouces qui ne porte pas de marque.
L’ampli mesure 40 x 25 x 20 cm. Je n'ai pas de quoi le peser avec précision mais il n’est pas bien lourd… À vue de nez 4-5 kg, soit environ le poids d’une guitare.
Un peu d’histoire : dès sa création aux Pays-Bas dans la deuxième moitié des seventies, Novanex s’est positionnée sur le créneau de l’ampli bon marché, ciblant les guitaristes amateurs qui n’avaient pas les moyens d’investir dans un Fender, un Marshall ou un Vox, ni même des marques un peu plus abordables comme Peavey ou Yamaha… et ils étaient nombreux.
La marque s’est beaucoup exportée en France ; le petit Automatic 6 en particulier était très souvent vendu en pack débutant, généralement avec une guitare coréenne à la limite de l’injouable (à l’ère "Lawsuit", la production japonaise ayant énormément gagné en qualité, la fabrication de guitares bon marché fut délocalisée en Corée… Avant d'atteindre à son tour un niveau de qualité plus qu'honorable dans les années 90... Mais c’est une autre histoire).
Toujours est-il qu’il est facile de comprendre d’où vient sa réputation exécrable : c’était l’ampli du pauvre et du débutant, considéré avec mépris par ceux qui pouvaient se payer de la marque, au même titre que Bugera ou Harley Benton aujourd’hui. Ajoutez à ça un son de base très clean à une époque où les djeunes voulaient sonner comme Led Zep, Sabbath, Maiden ou les Pistols, et vous mesurez les déceptions qu’il a pu susciter.
On a donc un ampli vintage minimaliste et résolument destiné (à la base) aux débutants désargentés. Rien de très intéressant a priori. Sauf qu’une fois branché, surprise : mais c’est que ça sonne ce machin !
Le son est d’une profondeur surprenante pour un ampli à transistor. Je lui trouve un caractère très voxien-clean, mais avec une bosse marquée dans les bas médiums.
L’equaliser est plutôt efficace et on peut modeler le son comme on le souhaite. La quantité de basses disponibles est assez impressionnante au vu de la petite taille du haut-parleur et il faudra les doser avec parcimonie sous peine d’obtenir un son trop baveux ; en revanche les aigus sonnent vraiment "chimey", jamais criards. Le format closed back avec un petit évent circulaire n’est probablement pas étranger à cette richesse en basses, mais, revers de la médaille, l’ampli a tendance à sonner un peu "boxy" si on pousse le volume.
Le son est clean sur toute la course du potard de volume : il n’est tout simplement pas conçu pour cruncher, même en poussant le signal d’entrée avec un booster. En revanche, il développe un très léger breakup dans les graves mais pas dans les aigus ; je pense qu’il s’agit de la saturation naturelle du hp et non du preamp ou du poweramp. En tout cas c’est vraiment subtil mais ça épaissit le son de manière très musicale. Si vous voulez un vrai son crunchy, mettez lui un bon overdrive ou une disto en entrée : il accepte très bien les pédales, il faut juste là aussi faire attention à ne pas surdoser les basses.
Question puissance, il développe un volume sonore plus important que ce que ses 6 petits watts laissent supposer, impression renforcée par le fait que le volume arrive très rapidement en début de course du potard (c’est le "syndrome Fender"). Malgré tout il est évidemment bien insuffisant pour jouer en groupe avec un batteur, mais il est parfait pour la maison.
Question durabilité, c’est assez épatant, composants Philips obligent. J’en ai deux et tous les deux fonctionnent parfaitement avec quasiment aucun souffle ou grésillement, j’ai juste dû passer un coup de bombe contact dans les potards quand je les ai achetés pour éliminer les crachouillis. Pas mal pour des amplis bon marché de plus de quarante ans ! Un couac cependant, et non négligeable : exactement comme le mentionne l’avis de grimpatosaurus ci-dessous, sur le premier que j’ai acheté (première génération, boutons orange et violet), un condensateur a inopinément explosé à grand bruit et en dégageant une fumée âcre… un cas de combustion spontanée comme le batteur de Spinal Tap ! Mais une fois le moment de frayeur passé, l’ampli a continué de fonctionner comme si de rien n’était, et fonctionne toujours aujourd’hui sans broncher. Sur mon deuxième (boutons rouge et blancs), ce fameux condensateur est absent : il semble que le fabriquant a corrigé le circuit à un moment de la production de ce modèle.
En conclusion, ce n’est certainement pas le meilleur ampli du monde, mais il est très loin de la réputation de bouse infâme qu’il traîne depuis près de 50 ans.
Je suis un inconditionnel des amplis à lampe ; j’ai du Marshall, du Fender blackface et silverface, des petits bijoux boutique, mais ça ne m’empêche pas de savoir apprécier le solid state à sa juste valeur quand ça sonne, et c’est le cas ici. Si il y a bien un truc que j’ai appris en 30 ans de guitare, c’est d’écouter avec mes oreilles et pas avec mon portefeuille, et de ne pas me fier aux réputations à l’emporte-pièce. Je trouve l’Automatic 6 très attachant avec son côté minimaliste et plug-and-play ; j’en garde un toujours dans ma chambre et il est parfait pour s’éclater à l’improviste, sans prise de tête, en étant assuré d’avoir un bon son. Je lui adjoins un Digitech Bad Monkey ou un Harley Benton Ultimate Drive et ça le transforme en pseudo-bicanal qui peut jouer énormément de choses, sauf peut-être du metal extrême. Et encore, faudrait essayer, je me demande si une grosse disto metal n’apprécierait pas sa réserve conséquente de basses...
Mon seul regret c’est peut-être l’absence d’une petite réverb à ressorts qui collerait parfaitement à son caractère… Mais là aussi on peut compenser avec une pédale, ou mieux une Danelectro Spring King. En tout cas ça me donne envie d’essayer un modèle supérieur qui en est équipé (Automatic 20)… Et ça serait l’occasion de voir si le hp et le cab de taille supérieure ont un gros impact sur le son.
On en trouve régulièrement à moins de 30 euros (j’ai eu les miens pour encore moins)… À ce prix-là, foncez !