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« Excellent en numérique, moins convaincu en amplification de pédalier analogique. Classe D. »

Publié le 27/11/17 à 12:24
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Etant donné que je suis le premier à commenter je vais essayer de donner suffisamment d’infos pour éviter aux premiers acheteurs de se planter, je vais donc être très long. Pour les pressés filez au Test pour avoir le retour sur l’ampli et pour les très pressés au Résumé en fin de commentaire pour avoir les points forts et faibles sans avoir à tout lire.
Edit du 10/03/18: cf. fin d'avis.
Edit du 01/08/18: addendum sur la classe D, cf. fin d'avis.

Avant d’entamer ma diatribe je transmets une information importante sur ce powerstage: Impédance 4,8 et 16 ohms. 170 Watts sous 4 ohms, 85 Watts sous 8 ohms et 42 Watts sous 16ohms. Informations que m’a transmis le service technique de Seymour Duncan, c’est pas du vent je sors pas ça d’un chapeau ! On voit tout de suite qu’il est difficile d’envisager le 16ohms et que si on veut utiliser un cab de 4 HP il faudra impérativement les raccorder pour avoir du 4ohms, sous peine de manquer sérieusement de jus. Fâcheux si on est itinérant et si on ne sait pas à l’avance si le cab que l’on nous proposera sera en 4 ohms... De plus sur un cab 4hp on ne disposera que de 42 Watts par HP à puissance max, information qu’il faut bien prendre en considération. C’est pourquoi je commence par vous transmettre ces données, l’indication commerciale aguicheuse de 170Watts affichée par le constructeur portant à confusion.

Tout d’abord je vais expliquer pourquoi j’ai acquis ce type de matériel c’est important. Étant donné que je joue 99 % du temps à la maison, je ne suis pas un fan des amplis à lampes, c’est souvent beaucoup trop puissant et il faut avoir un nombre suffisant de lampes à faire saturer pour obtenir un overdrive musclé ou une grosse distortion. Certains vont devenir fou en lisant cela mais voilà c’est mon avis, je ne remets pas en question la qualité du son des overdrives et saturation des amplis à lampes, c’est indéniable mais pour moi cela reste adapté à la répétition en groupe, sur scène et en campagne quand on est à 4km des voisins, sans enfants, sans conjoint etc. Donc reste le transistor et la modélisation.
La modélisation j’ai vraiment du mal et plus je vieilli pire c’est ! Chaque fois que j’ai pu essayer j’ai toujours été très déçu, c’est différent, il manque toujours « un truc », je pense qu’il faut donc vraiment y mettre le prix. Il y a d’excellent retour des Axe Fx et autre Kemper, seulement voilà c’est très coûteux et surtout ce ne sont que des préamp… cela veut dire qu’une fois la tirelire cassée il faut encore résoudre le problème de l’amplification, c’est à dire encore casser la tirelire.
Reste donc la solution que j’ai choisie depuis quelques années et qui pour l’instant reste encore à mon humble avis la meilleur pour jouer à la maison, le pédalier amplifié. On est dans l’âge d’or de la pédale : choix conséquent de pas cher à très très cher, pédales d’entrée de gamme avec un excellent rapport qualité/prix, marché de l’occasion riche et fluide et plein de démos sur Youtube. On peut apprécier l’excellente versatilité de son son, au fur à et à mesure du temps nos goûts et envies évolues et il est alors facile de changer 1 ou 2 pédales pour renouveler un peu sa sonorité tout en conservant le reste (looper, reverb, delais etc.). C’est analogique et même les pédales numérique de type délais et reverb respectent votre signal analogique, en plus d’êtres souvent maintenant true bypass. De plus on peut taper un répertoire conséquent en ayant sous le coude, une pédale de clean boost, d’overdrive, et de métal grosse distorsion, bref en se démerdant bien on peu jouer de nombreux styles. Et enfin pour moi l’avantage qui compte le plus, l’extrême simplicité d’utilisation. Pas besoin de se prendre la tête, il y a bien souvent deux trois potards à tourner et c’est parti, on passe pas des soirées entières la tête dans le multieffet à se trouver un son. On passe du temps à jouer, travailler son touché, couplé à l’analogique et l’absence de compression c’est ce qui compte le plus pour avoir un bon son.
Voilà le cheminement de ma pensée.

Dans cette optique il faut encore trouver de quoi amplifier son pédalier correctement. Deux solutions, classiquement trouver un ampli qui prenne bien les pédales, moins commun, avoir un cab et trouver un ampli au format tête ou pédale. Le défaut de la première solution c’est que bien souvent ce n’est pas pensé pour cela à la base. On a bien souvent un préampli qui à une certaine coloration et n’acceptera pas toutes les pédales. On va se prendre un petit Fender qui pourra éventuellement très bien prendre la classique TS mais quand on va vouloir faire péter la grosse pédale de disto bah ça va pas trop le faire. Idem pour la tête d’ampli, bien souvent le préampli à son caractère. Il est vrai que les petites têtes ou petits combos à lampe on le vent en poupe. Mais même à 5W si vous voulez faire saturer les lampes les voisins vont commencer à tirer la tronche et bien souvent le canal clair n’a rien d’extraordinaire avec des réglages inexistants, un potard Tone et basta (sans parler de l’électronique sur laquelle on peut s’interroger, il suffit d’écouter le souffle d’un Fender Bassbreaker 007, tant vanté par Rob Chapman pourtant, pour ne plus avoir à s’interroger sur le pourquoi du comment de ces prix si bas). En plus il faudra trouver des duos pédales/préampli à lampes gagnant, tout ne marche pas
Je rajouterai à tout cela l’abandon non dissimulée d’une recherche sérieuse dans le tout transistor analogique, on peine grandement à trouver du haut de gamme dans cette technologie (seul Quilter semble se démarquer mais encore très mal distribué pour le moment en Europe).
Donc on attaque la solution qui m’a semblé la plus logique, un système d’amplification prévu pour l’amplification d’un pédalier, dans l’esprit PowerBlock de Crate. Et on ne peut pas dire que le marché soit inondé : on trouvera la Mooer Baby Bomb, AMT tubecake, EHX Magnum 44, Seymour Duncan Powerstage 170, Quilter 101 et Block series, et si on a gagné au loto, Shur Bella et Wampler Bravado.

Vous pourrez trouver mes évaluations sur AF sur l’AMT Tubecake et l’EHX Magnum 44. On est dans l’entrée de gamme le résultat est très moyen voir mauvais, le son est très bof, il y a du parasite, et il faut trouver un préampli à mettre en amont ce qui n’est pas chose facile, bref aucuns intérêts, autant se tourner vers un ampli transistor d’entrée de gamme ça fera autant l’affaire. Ensuite le haut de gamme est vite mis de côté, le Bella et le Bravado sont des amplis à lampes, on est donc plus dans l’idée de départ, tabler sur du transistor pour éviter les problèmes de jeu à faible volume. Et surtout c’est extrêmement coûteux, à ce prix on peut s’acheter du très bon matos, un Kemper ou Axe Fx.
Ne reste plus que la moyenne gamme, Quilter et Seymour avec son tout nouveau PowerStage. Quilter est malheureusement pas encore vraiment distribué en Europe au moment où j’écris ces lignes et surtout on reste dans l’idée de l’amplification classique, le préampli à un étage de gain, si on le pousse il sature.
C’est là qu’on arrive (enfin !) au sujet qui nous intéresse ici, le fameux PowerStage 170. Tout de suite deux très gros points forts sur cet appareil qui le démarque de la concurrence : un préampli transparent intégré( transparent mais décalé dans le spectre comme on le verra plus tard), une amplification claire et puissante. Là on tombe exactement sur ce que je cherchai au départ. Le gros avantage du préampli intégré, c’est qu’il permet de brancher en direct ses pédales sans avoir un rack ou une pédale de préamplification, et mine de rien ça change tout ! Car en effet on ne peut pas brancher ses pédales directement dans un amplificateur, le son sera très étouffé, il faut obligatoirement passer en amont par un préampli. Et pour cela le powerstage est vraiment super pratique, inutile de rechercher une association préampli/ampli, on branche et ça marche direct, toujours dans l’idée de départ (bien que l’on perde ici l’avantage des duos gagnants pédale/préampli à lampes).
2ème point, l’amplification en son clair. Alors là c’est très fort et les gars de chez Seymour ont bien joué sur ce coup. Plus de problèmes de son clair à fort volume, l’ampli ne sature jamais (classe D) et on peu donc jouer en son clair en groupe et conserver le son de ses pédales à fort volume. Seymour s’est complètement démarqué avec ce concept et il faut l’avouer je suis conquis.

Le Test :

Je me lance et la bête arrive donc dans la boîte aux lettres avec un Harley Benton G112 (1x12 Celestion Vintage 30) et son joli petit câble HP (Cordial), je branche mon pédalier et c’est parti.
Toute suite, le son est étouffé. Je suis un peu déçu, comme si il n’y avait pas de préampli intégré. Je branche sur le Celestion Rockdriver de mon H&K Metroverb histoire de, idem. Je tripatouille donc l’égalisation 3 bandes et magie ça fonctionne ! Et ça fonctionne même très bien. On notera donc d’entrée jeu une spécificité du PowerStage, à égaliseur neutre, le son est franchement décalé vers le bas du spectre, il faut donc pousser immédiatement les aigus à 3h voir au max tout en baissant légèrement médiums et basses. C’est une caractéristique notable et il me semble judicieux d’essayer cet ampli avec son matos avant achat pour voir si ça le fait.
Pour ce qui est du son en lui même je le trouve vraiment excellent.pour du transistor classe D. J’avais peur que ce soit très froid mais non, c’est assez chaleureux (pour du transistor) et surtout très dynamique.
L’égaliseur est monstrueusement efficace, je pense que c’est volontaire pour que l’appareil puisse s’adapter à tout type de matériel (préamp d’amplis, préamp pédale, pédales classiques en direct, préamp digitaux). J’arrive très rapidement à trouver mon son et j’ai enfin réussi à surpasser en qualité mon bon vieux H&K Metroverb. Le grain des pédales est vraiment respecté bien qu’il faille baisser basses, médiums et pousser les aigus.
Ma blackstar Ht-Metal sonne d’enfer mais il faut avouer que le canal 2 sonne mieux sur mon H&K Metroverb (qui prend très très bien cette pédale). Elle sonne sourd il faut donc que je baisse basses et médiums et que je monte un peu le son et je suis obligé de corriger à la MXR 10 bandes (résultats : Seymour Bass -1, Médiums -2, Aigus Max. MXR de grave à aigus : -3 -1 +3 +3 +3 0 -2 +3 +4 +5 pour avoir le quasi même son que sur le Metroverb) Je gagne sérieusement en qualité sur les médiums et aigus, qui sont mieux définis et sonnent moins transistor. Les basses quant à elles sont plus rondes, un peu ballon (classe D ?) ça manque d’attaque. Je baisse la bande des 31.25 et 61.25 khz pour supprimer cet effet, comme vous avez pu le voir.
On retiendra qu’en fonction des pédales on voit bien qu’il faut modifier l’EQ du Seymour voir ajuster à l’EQ 10 bandes, personnellement je trouve le MXR 10 band indispensable dans cette configuration.
Comme les aigus sont bien définis et pas criards, idem pour les médiums mes pédales sonnent bien mieux sur le Seymour (sauf le canal 2 de la Blackstar…), il y a un excellent rendu de la dynamique, du touché, de la subtilité du jeu, ce qui est habituellement le point fort des amplis à lampes. Il faut doser les 3 bandes EQ avec minutie, elles interagissent ensembles, seule constante si vous n’avez pas de préamp dans votre chaînage la bande des aigus qui ne décollera pas des 3h ou max. Vous pouvez d’ailleurs le vérifier sur les quelques vidéos promos sur Youtube : That Pedal Show – Pedal Sized Amps à 39:05, Premier guitar - NAMM '17 - Seymour Duncan Andromeda and PowerStage 170 Demos
à 05:05, Proguitarshopdemos - Seymour Duncan PowerStage 170. Vous remarquerez ce réglage des aigus toujours poussés.
En montant le son, à partir de 30 % les aigus ressortent plus et je dois baisser la bande des aigus. Même à fort volume c'est clair et bien défini, ça envoie bien, l'ampli ne bronche pas ça pousse de l'air, c'est dynamique le son est vraiment bon. C'est un son transistor de très bonne qualité car c'est souvent à fort volume que les amplis transistor pêchent un peu et ici ce n'est pas le cas. Le décalage du spectre s'estompe en montant le son, le défaut de l'ampli s’amoindrit et on gagne en souplesse sur l'EQ et vu son efficacité, on compense et on règle facilement son son en fonction de son HP et de la pièce de jeu. Je ne pense pas que ça vienne de l'ampli, c’est tout simplement que le son se modifie à fort volume, le HP se met à travailler et se retrouve dans sa plage d'utilisation normale, l’interaction avec la pièce et les éléments qui la compose change. Je suis donc très satisfait de la stabilité, du rendu, et de l’EQ 3 bandes de l'ampli à fort volume.
Mick de That pedal show décrit une sibilance dans les aigus (sibilancy high end à 48:16 vidéo That Pedal Show – Pedal Sized Amps), personnellement j'ai du mal à l'entendre, pour ma part je trouve les aigus très bons, pas agressifs et bien définis, et puis gardons à l’esprit qu’ils font la comparaison avec un Victory V40 deluxe head, 42watts tout lampe à 1500€… comme si on comparait une 308 avec une porsche GT3000… et d’ailleurs au passage on notera sur cette vidéo qu’ils sont tout fou fou du son énorme qui sort du Victory, mais qu’ils ne le font pas saturer plus de 20 secondes parce que ça leur pète les tympans, on voit bien le sur-dimensionnement total de ces amplis à lampes en dehors de la scène ce qui conforte l’idée de base développée ici.
J’enchaîne du coup utilement sur un autre très gros point fort du Seymour, la course très progressive et linéaire du potentiomètre de volume. Alors là chapeau, ça peut paraître incroyable mais c’est difficile de trouver ce point fort pourtant essentiel sur nombre d’amplis, qu’ils soient à transistors ou à lampes. Fantastique pour le travail à la maison et on peut trouver facilement le bon volume si à l’occasion on veut jouer avec son pote guitariste ou en groupe. C’est pour moi un critère essentiel qui permet d’exploiter correctement l’ampli à toutes les puissances (à l’opposé du Fender Champion 110 et du EHX Magnum 44 par exemple dont les potards de volume sont des bouses).

Gros point fort suivant, l’ampli est très silencieux même à fort volume. Bien sûr cela dépendra des sons parasites de votre chaîne, votre son s’est votre pédalier, il va donc falloir faire la chasse aux buzz. Oubliez les guirlandes, bonne connectique et alimentations isolées seront de rigueur ici pour ne pas gâcher le confort de ce silence du transistor classe D. Pour ma part même avec toutes les pédales désactivées j’ai un bruit d’électronique qui apparaît à partir de 50 % de puissance et c’est flagrant à 75 % et plus. Après des recherches importantes je me suis rendu compte que cela venait de mes 2 seules pédales qui ne sont pas au standart 9V, la blackstar HT-Metal (22V) et la MXR 10 bandes (18V). Si je sors ces deux pédales de ma chaîne le buzz disparaît et l’ampli est parfaitement silencieux même à 100 %. Comme il est quasi inévitable d’avoir du buzz en particulier avec les pédales de disto je conseillerai fortement d’adjoindre à votre pédalier un noise gate ou une pédale faible impédance de volume en fin de chaîne si vous souhaitez pousser l’ampli à plus de 50 % de puissance, les copains du groupe et les spectateurs vous en serons reconnaissants. Comparativement au Metroverb il est beaucoup plus silencieux à fort volume, ce qui donne une bonne impression sur la qualité des composants électroniques. Il serait amusant de comparer le bruit de fond du Seymour et du Fender Bassbreaker…

Ce qui me permet d’enchaîner sur un dernier gros point fort, la qualité de construction. Alors oui 389€ c’est très cher et mal placé niveau prix, mais on a du très bon matos. L’ampli est solide, les potards également (plastique toutefois), boîtier robuste en métal alu brossé sur le dessus du plus bel effet, c’est lourd, il y a un ventilateur (aspiration par l’avant, rejet par les 2 grilles sur les côtés), un interrupteur ON/OFF, cordon d’alimentation amovible avec prise terre. On voit un peu les composants de l’extérieur par les grilles et ça semble super propre et bien chargé là dedans. Bref, c’est coûteux mais c’est copieux, c’est pas un circuit de wah wah si vous voyez ce que je veux dire… L’EHX Magnum 44 fait figure de jouet à côté. A ce niveau là rien à redire c’est 21 sur 20.

On finit par un point faible, la connectique très limitée. Entrée/sortie point barre, pas de prise XLR, pas de simulation d’ampli… si vous voulez jouer au casque ou vous enregistrer avec votre pédalier et cet ampli il faudra investir dans une charge type Two Notes torpedo captor et claquer un gros billet. Ce n’est donc pas dans ses fonctions, il faudra prendre le grand frère (powerstage 700) dans ce cas mais son prix est élevé et très très mal placé je trouve pour du tout transistor.

Cet ampli est également principalement conçu pour amplifier du digital, malheureusement je n’ai pas ça sous le coude, je ne sais pas ce que ça donne mais j’ai hâte d’entendre des retours.

Une autre utilisation intéressante est de prendre cet ampli pour faire de la stéréo avec une pédale de reverb par exemple. Si vous avez un cab en plus, une tête coûteuse et que vous souhaitez faire de la stéréo sans réinvestir dans une autre tête, il suffira de séparer le signal dans la boucle d’effet à partir d'une pédale de reverb (ou la nouvelle MXR 10 bandes) et d’amplifier le 2ème cab avec le Seymour. Ça ne prend pas de place, il n’y a pas de lampes et le son est bon donc c’est une bonne solution stéréo.

Voilà on arrive au bout. Désolé pour tout ces égarements mais j’ai pris cet ampli à l’aveugle et j’aurais aimé avoir un avis détaillé avant achat, je me suis dis que vous seriez intéressés par un compte rendu copieux.

Le Résumé :

Points forts :
- Puissance sous 4 (170W) et 8 ohms (85W)
- circuit silencieux
- amplification claire, pas de saturation
- préampli avec EQ 3 bandes intégré
- EQ 3 bandes très très efficace
- excellent rendu de la dynamique du jeu
- bon son général, médiums et aigus bien définis
- stabilité et clarté à fort volume
- versatilité
- potentiomètre de volume progressif et linéaire
- léger et compact, idéal pour un joueur itinérant
- interrupteur ON/OFF
- « plug n’ play »
- excellente qualité de fabrication, électronique de qualité

Points faibles :
- spectre décalé vers les basses faisant sonner « sourd » certaines pédales, forçant l’intégration d’un EQ 10 bandes en fin de chaîne et obligeant le boost permanent des aigus à l’EQ. Point faible le plus notable de cet ampli, s'estompant en montant le volume
- puissance très faible sous 16 ohms (42W)
- utilisation quasi obligée en 4 ohms sur un cab 4 HP (170W)
- basses rondes envahissantes (à corriger à l’EQ 10 bandes si besoin)
- très pauvre en connectique (pas de XLR, pas de simulation de cabinet, pas de sortie casque)
- prix élevé et mal placé sur un marché proposant des petites têtes à lampes dans cette gamme

Pour ma part cet ampli remplis parfaitement son rôle, on peut jouer à fort et très faible volume, les potards sont de très bonne qualité, c’est stable, bon son bien défini et dynamique et comme toujours avec le transistor c’est fiable et sans entretien. Seul 2 défauts qui pourront vraiment rebuter certains guitaristes, les 170Watts disponibles que sous 4ohms, et le décalage de spectre surtout à bas volume. J’enlève une étoile pour cela. Comme toujours avant achat, on fait le test !
Je reviendrais éditer ce commentaire après un usage sur le long terme.

Edit du 10/03/18 : Après plusieurs semaines d’essais je l’ai finalement revendu. J’ai abandonné la formule pédalier amplifié avec ampli format pédale et je suis revenu à du basique, pédalier sur canal clair sur deux ampli dans mon cas, un petit 5 Watts à lampes (H&K Tubemeister 5) pour le clair/overdrive assez brillant et un transistor H&K Metroverb plus sombre pour le hard/rock métal. Je fais de la stéréo avec les 2 qui vont bien ensembles. Je n’ai pas été très convaincu par le Powerstage sur le créneau analogique/amplification classe D. Le préamp qui est dessus n’est en fait pas vraiment un préamp, c’est juste un EQ 3 bandes, si on branche ses pédales en direct dedans il a tendance à manger les hautes fréquences, ce qui était déjà le première impression à chaud. En testant la Digitech Polara je trouve qu’elle sonne mieux sur le Tubemeister 5 que le Powerstage. Le son est bon mais pas assez bon à mon goût par rapport à ce que je pouvais en attendre vu le prix. Je pense que si on l’envisage comme ampli pédalier il faut impérativement avoir un préamp dans son chaînage. Je reste quand même un peu sceptique sur cet usage là, la classe D sonne un peu « Hi-Fi » , c’est vraiment très difficile à décrire, ça manque de vie, je ne saurais dire.
En revanche, j’ai pu faire un test avec Bias Fx avec la carte externe directement branchée sur le Powerstage et sur un HP guitare en désactivant les simulateurs de cab et franchement le rendu était vraiment très bon. Je n’ai pas poussé l’essai très loin car j’ai horreur de passer des heures à trifouiller dans tout les réglages, raison pour laquelle j’ai écarté au final l’option « tout numérique » mais le peu que j’ai pu faire donnait un très très bon rendu. Il m’est ainsi apparut que le Powerstage est particulièrement bien adapté pour l’amplification de solution numérique. La classe D se marie très bien avec les préamp numérique, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Kemper à mis un ampli classe D de 600W dans sa version powerhead. Je pense donc que le powerstage est vraiment une excellente solution pour amplifier des pédaliers numériques type Fractal Audio Systems AX8, Line 6 Helix, Kemper (version sans l’ampli), HeadRush Electronics HeadRush Pedalboard etc...

Bilan final : erreur de casting pour ma part, je suis revenu aux basiques : pédalier/ampli. Je ne suis pas parfaitement convaincu par le Powerstage dans une optique analogique, en revanche il est très prometteur pour l’amplification de plateforme numérique, les possesseurs de ce type de matériel devraient donc l’essayer car le côté nomade de cet appareil et sa qualité de fabrication en feront un allié idéal aux Fractal et autres Line 6. Je laisse 4 étoiles, 1 étoile en moins pour l’amplification direct de pédales, le numérique étant son domaine de prédilection. Je conseil absolument un test à l’achat avec son pédalier numérique. Je garderai de toute manière une bonne impression de ce Powerstage, c’est cher mais c’est du bon matos.

Edit du 01/08/18, addendum sur la classe D: au hasard de divagations guitaresques sur youtube je suis tombé sur un influenceur faisant la promo du boss katana artist, il fait sur cette vidéo un tour simple et pédagogique des 4 types d'amplification: A, B, AB, D. Tapez: "Amplifier Classes Explained | Boss Katana Artist" de la chaîne CSGuitars. Il y explique (à 4:44 dans la vidéo) que la technologie "pulse-width modulation (PWM)" utilisée en classe D nécessite un filtrage des hautes fréquences. Nous y voilà, cette coupure des hautes fréquences observée avec ce powerstage trouve ça source dans la technologie même de la classe D, c'est pour ça que la classe D a un rendu si étrange et qu'on voit certains guitaristes se détourner du Kemper après un certain temps et que les produits Quilter ne font pas le carton attendu. Je comprends mieux à présent la sibilance dans les aigus décrite par Mick de That pedal show, le vieux briscard savait bien à quoi s'attendre avec la classe D. Dans mon cas je demande toujours à présent la classe d'amplification quand je lorgne sur un ampli car ce n'est pas un point de détail, Boss tente le mariage "préamp numérique" "amp classe AB" avec ce katana artist et même si je déteste cette marque il faut avouer que c'est une idée prometteuse qu'on verra peut être se généraliser si les résultats sont bons.

;-)