Editorial du 5 juillet 2014 : commentaires
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Los Teignos

Difficile de savoir ce qu’il y a de plus préoccupant dans une ville comme Paris : cette couche beige qu’on voit au loin les jours de beaux temps, lorsqu’on surplombe la cité du haut de la butte Montmartre ? Ou le fait qu’il soit impossible de contempler la couche beige en question en écoutant le seul chant des oiseaux, parce que la DDE marteaupique, parce le salon de coiffure cherryefème, parce que le bus fait Pshiiit, et que la voiture de derrière klaxonne celle de devant vu que c’est vert depuis au moins 0,384 seconde, abruti ?
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, en tout cas, il y a bien un lien entre la pollution sonore qui règne dans les grandes villes et la mortalité : le bruit occuperait en effet la deuxième place des causes environnementales de décès, par le biais du stress qu’il génère et qui favorise les AVC ou les problèmes cardiovasculaires, en plus de retards d’apprentissage chez les enfants.
Du coup, on n’est pas mécontent de voir une bande d’acousticiens se pencher sur le problème de l’évaluation du bruit, avec un système autrement plus intéressant pour cela que le bon vieux décibel. Evidemment, ce n’est pas cet indice Harmonica testé pour l’heure sur Paris et Lyon qui mettra fin à la pollution sonore à lui seul, mais gageons que son apparition témoigne d’une prise de conscience. Il reviendra ensuite aux urbanistes de dresser des murs antibruit, aux restaurants de traiter acoustiquement leurs salles, à H&M de couper la musique qui hurle dans ses magasins au nom du marketing sonore, et peut-être même aux professionnels du son de s’interroger sur les niveaux qui explosent bien souvent les 105 dB dans les concerts, au point qu’on arrive à ce paradoxe ridicule de devoir acheter une place pour écouter un groupe, et de devoir s’enfoncer des bouchons dans les oreilles pour que l’expérience ne tourne pas au traumatisme auditif et au festival d’acouphènes trois jours durant (Radiohead si tu m’écoutes, rappelle-moi de ne plus jamais venir t’applaudir à Bercy, à moins bien sûr que de me situer du côté des retours qui, j’en suis sûr, sont réglés avec bien plus de parcimonie que la façade).
Bref, une petite révolution est sans doute en marche. En attendant, on ménagera ses esgourdes en jouant unplugged sur une magnifique Taylor 814ce, et en monitorant avec les excellentes BM Compact mkIII de Dynaudio les remixes qu’on aurait fait avec la surprenante groovebox virtuelle Egoist de Sugar Bytes.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
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Will Zégal

https://www.arte.tv/guide/fr/emissions/JT-010374/l-invasion-du-bruit

Pechouland

En plein match...
Ok je

tjlmp

Je ne fréquente plus beaucoup les concerts rock, notamment à cause du niveau sonore infligé par des "sonorisateurs" décérébrés.
En juin, je suis allé voir un chanteur de pop acoustique dont les chansons sont mélodiques. Je ne m'attendais pas à souffrir...La salle était petite,il y avait une cinquantaine de personnes. Et ça a commencé. Le volume sonore était tel qu'on n'entendait plus la différence entre deux accords. On voyait bien les doigts bouger sur les manches mais on n'entendait qu'un mur de bruit insupportable. Je suis parti après quelques chansons.
Je dis: connard de sonorisateur! Ou connard d'organisateur si c'est lui qui demande ce niveau sonore.
Les bons musiciens ou les bons sonorisateurs n'ont pas besoin d'un très gros volume sonore.
Rappelons ce proverbe: "Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit".

Pechouland

C'est la norme aujourd'hui: un concert ça doit bastonner, même à un concert de Chantal Goya tu ressors sourd (vécu par une copine-maman habituée aux festoches...)

mayalis

Bonjour
je sors de Musilac ou j'étais en régie pendant 3 jours afin d'étudier la gestion sonore du festival avec un objectif 102 dB(A) max sur un LAeq de 10 minutes (Pour mémoire pas de réglementation en plein air et 105 en lieux clos...). Les sonorisateurs des groupes accueillis ont joués le jeu par exemple : Motorhead à 101 dB(A) sur un LAEq "glissant" de 10 minutes..., nous avons gagné 7 dB(A) en 3 ans. Je pense que les sonorisateurs de ces grands festivals ont des formules 1 dans les mains mais ils ont des compteurs en console qui ne sont pas adaptés. Pour un bon pilotage il faudrait un afficheur (correctement étalonné) proposant simultanément du dB(A) instantané, du LAeq glissant sur un temps courts (2 mn) et du dB(C) pour la gestion des BF. D'autre part les niveaux sonores mesurés en consoles avec leur outils ne rendent pas exactement compte des niveaux d'exposition réels en tous points accessibles au public. Ceux avec qui je travail sont conscients des enjeux notamment de la protection auditive du public d'autant plus que moins de niveau leur permet souvent de mieux gérer la qualité. Il y a beaucoup à faire mais le dialogue reste ouvert...
Musicamicalement
Mayalis

Will Zégal

D'autre part les niveaux sonores mesurés en consoles avec leur outils ne rendent pas exactement compte des niveaux d'exposition réels en tous points accessibles au public.
Clair.
Il y a beaucoup à faire mais le dialogue reste ouvert...
Il y a beaucoup à faire. Festival du Chant de Marins à Paimpol. Je suis à la régie because c'est un pote qui fait l'accueil. Sonorisation nickel sur tous les groupes... Arrive l'ingé son (britanique je crois) de je ne sais plus quel groupe (dans les têtes d'affiche). Je sors les bouchons et regarde le sonomètre : on est monté de près de 10dB

(en plus, abus de basses qui rendait le son bien moins agréable que sur les autres concerts. Re

Que Motorhead accepte de descendre à 101 dB est vraiment, vraiment bien.

Ceux avec qui je travail sont conscients des enjeux notamment de la protection auditive du public
Sans passer ma vie avec des ingés son, c'est un phénomène que je constate effectivement. Je crois l'idée de blesser quelqu'un qui est venu pour le plaisir de la musique ne réjouit pas grand monde. Reste à en être conscient.
Il y a aussi la protection des ingés son eux-même. Après tout, ils n'ont pas l'oreille moins fragile que le commun des mortels, mais celle-ci est particulièrement exposée, notamment en fréquence et en durée. Or, c'est leur outil de travail. Je me demande d'ailleurs si certains ingés sons "fous" ne sont pas tout simplement déjà à moitié sourds. A entendre la façon dont les aigus et haut-mediums peuvent parfois claquer sévèrement et vriller les tympans, je me demande si on a pas tout simplement affaire à des gens qui n'entendent plus grand chose au dessus de 6000 Hz.
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