Editorial du 18 octobre 2014 : commentaires

Si une partie des scientifiques est obsédée par l'idée de nous prouver, études, chiffres et blouses blanches à l'appui, les dangers de la cigarette, les méfaits de l'alcool ou les ravages du confit de canard à la graisse d'oie (qui, quand on y réfléchit, est quand même autrement moins létal pour l'homme que pour les canards ou les oies), il en est d'autres, plus constructifs et optimistes, qui s'intéressent plutôt aux choses qui nous font du bien. C'est ainsi que lors du dernier congrès américain d'anesthésiologie (oui, ça existe) qui s'est tenu à la Nouvelle Orléans, le docteur Flower Austin a présenté les résultats d'une intéressante expérience menée au Penn State Milton S. Hershey Medical Center (oui, ça existe aussi), sur 56 femmes volontaires ayant subi une ablation de l'utérus.

Sitôt arrivées en salle de réveil, on a leur a fait porter des casques pendant 30 minutes, 28 écoutant du jazz tandis que les 28 autres ne disposait que d'un casque anti-bruit. Et les résultats sont intéressants sans être à sens unique : les femmes soumises au jazz sont ainsi parvenu à atteindre un rythme cardiaque plus bas que les autres, mais en contrepartie, ces dernières se sont moins plaintes de douleurs que les autres. Qu'en conclure, Austin ? « Nous avons besoin de déterminer quel type de musique fonctionne le mieux, à quel moment l'écouter et savoir à quel moment le silence devrait prévaloir. Mais il est évident que la musique, ainsi que le silence, sont des moyens abordables, non-invasifs et qu'ils peuvent accroître la satisfaction des patients.»

Moi, j'en conclus surtout que l'avenir de l'anesthésie, c'est le DJing : choisir le bon disque pour assoupir le patient (Léonard Cohen devrait marcher dans bien des cas, mais gare au coma tout de même), et le bon disque pour le réveiller, pas trop longtemps. D'ici à ce qu'on ait des anesthésistes poursuivis devant les tribunaux pour erreur dans le choix du disque, il n'y aura bien sûr qu'un pas. Et un autre pas encore lorsqu'on se rendra compte que c'est la musique Live et pas autre chose qui est la meilleure pour les patients : à n'en pas douter, de nouvelles opportunités pour les musiciens qui joueront non plus au clic, mais au bip...

En attendant que les hopitaux vous ouvrent leur portes, il y d'autres opportunités à saisir côté matos, comme le petit Sub 37 du grand méchant Moog, l'excellent processeur de transitoires TransReckon du développeur français eaReckon, et enfin le plus dispensable Groove Agent 4 qui est au coeur du nouvel épisode de notre émission 'On refait le patch'. De quoi vous occuper donc, avant de stériliser vos instruments.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos

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