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Fender Jazz Bass (1968)
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Fender Jazz Bass (1968)

Basse électrique 4 cordes de la marque Fender appartenant à la série Jazz Bass

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« Placement ou instrument ? »

Publié le 09/08/17 à 15:03
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Ma JB date de 1968, du début de la période CBS, (1966), donc. Elle est "Lake Placid Blue", une custom color Fender relativement rare. Le vernis nitro-cellulosique du corps a jauni (classique avec les vernis nitro), et légèrement viré au vert. Le manche, dont le verni transparent a pris une belle teinte miel, est souligné d'un binding blanc qui a viré crème. Les repères rectangulaires de la touche sont en "perloïd", un plastique imitant la nacre. Cache micros en plastique noir, pickguard blanc. Deux caches métalliques, l'un pour le micro manche, l'autre pour le chevalet et son micro. Madame porte les traces de sa vie passée, ce qui, pour moi, la rend encore plus belle.

Côté lutherie, le corps est très probablement en aulne, car cette JB est légère. De ce fait, elle est un peu moins bien équilibrée que mon autre jazz bass, dont le corps est en frêne. Manche vissé érable, de diapason 34 (le standard Fender), touche palissandre, 20 frettes. Le truss rod est réglable au talon du manche. Il faut en principe le démonter pour pouvoir opérer. C'est pénible, mais heureusement, la courbure du manche ne bouge pas si on ne modifie pas le tirant de cordes utilisé. Chevalet en tôle pliée, dont les réglages sont (très) peu durables en ce qui concerne l'action. Une goutte de frein filet sur chaque petite vis de réglage résout le problème.

L'électronique est passive. Deux micros simple bobinage, l'un en position manche, l'autre en position chevalet. Cette dernière position a été modifiée début 70's, le micro a été rapproché du chevalet pour renforcer les aigus, mais en 68, on reste sur le placement original. Le niveau de sortie des micros est élevé pour une basse passive, plus important que celui observé sur ma JB 76. Un volume par micro et une tonalité générale. Les micros, volumes à fond, ont un niveau de sortie quasi identique. La Jazz Bass est sujette à la ronflette, dès qu'on s'approche d'un néon, d'un transfo, et que les deux micros ne sont pas à fond.

La jouabilité générale est très bonne : L'instrument est léger, avec une petite tendance à plonger côté tête, sans que cela pose problème. La forme du corps est très ergonomique. Le manche est très fin, étroit, on n'a pas fait mieux pour les petites mains. L'action peut être réglée basse, mais étonnamment moins que sur ma 76. L'intonation peut être ajustée correctement. J'ai ôté le cache chevalet, qui me gênait pour le jeu aux doigts, mais laissé celui du micro manche, qui donne un point d'appui pour le slap.

La force de cette basse, c'est bien sûr les sons qu'on peut en obtenir. Pour avoir essayé pas mal de Fender période CBS, la plupart sonnent correctement, certaines ne valent pas une mauvaise copie, et enfin quelques unes sortent du lot. La mienne se situe plutôt dans les très bons spécimens.

Les sons, donc. Le micro chevalet en position 60's, la touche palissandre sont favorables aux médiums. Et en effet, par rapport à une JB à touche érable, ça change tout : le timbre en slap, tonalité ouverte et les deux micros à fond, est très différent (Cf Larry Graham avec Sly & the Family Stone).
Que ce soit aux doigts ou au médiator, les médiums sont plus présents qu'avec l'érable.

Elle sonne rock ou blues micro manche à fond, jazz sur le micro chevalet en ôtant un peu (ou beaucoup) d'aigus, et on a des possibilités infinies de modulation en réglant les volumes des micros l'un par rapport à l'autre. Elle aussi est parfaite pour le funk et la soul, la pop, différente d'une érable, mais tout aussi polyvalente. Elle se balade, entre beaucoup d'autres, du John Paul Jones de Dazed and confused
à Paul Turner (Jamiroquai) sur Runaway, et ça décoiffe.
Elle est aussi le couteau suisse du bassiste, prête à répondre présent dans tous les styles, tout comme une JB à touche érable, mais avec un caractère différent.

Côté amplis, ma Jazz Bass 68 sonne bien sur mon Bassman 100 Silverface et son 4x12. C'est encore mieux à mon goût avec mon Ampeg V4 BH et son 4x10 SVT HLF Heritage. Le baffle est bien meilleur, les graves sont mieux définis, les médiums moins présents. Mais la palme revient à l'Ampeg SVT 2, la Rolls des amplis pour qui possède un Fenwick pour le déplacer.

J'ai acheté cette basse en 2012. Son prix a été multiplié par presque 2 en 6 ans, ce qui pourrait parfois faire réfléchir avant de la sortir pour aller jouer dans un bouge. C'est aussi, malheureusement, sa première qualité pour les spéculateurs, et il devient complexe de trouver une JB de la fin des 60's sans devoir hypothéquer sa baraque (j'exagère à peine). De plus, objectivement, on peut certainement trouver une JB contemporaine qui sonne tout aussi bien pour une fraction de son prix. Quoi que ... Elle n'aura jamais, pour moi, ce petit supplément d'âme propre aux instruments vintage. J'aime sa polyvalence, son timbre typé médiums, sa jouabilité, son aspect patiné, son vécu passé. Alors, placement ou instrument ? N'ayant pas le projet de m'en séparer, elle rentre clairement pour moi dans la seconde catégorie.

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