teuzibon
« La citrouille devenue carrosse »
Publié le 25/09/24 à 10:37
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Ma Squier Precision JV (pour Japan Vintage) date de 1982. C’est une copie de Fender Precision 1957, que je joue sur des amplis Ampeg (têtes SVT2 et V4BH, baffles SVT 4x10 HLF Heritage ou 2x12 AV).
Son corps, en sen (un aulne japonais plus léger que celui utilisé habituellement en lutherie) est recouvert d’un sunburst 2 tons polyuréthane épais. Le pickguard blanc est d’un seul pli, les cache micros sont en plastique noir. Le chevalet est en tôle pliée, avec des pontets striés. On note que contrairement à son modèle, il n’y a pas de repose pouce ni de cache micro ou de cache chevalet sur la Squier. Tout cela sent la fabrication à l’économie, et c’est logique : il faut de rappeler que lorsque les JV sont sorties, elles faisaient partie des basses les moins chères du marché. Pour tout savoir sur l'histoire des JV, le site 21frets vous apportera d'ailleurs des informations exhaustives (mais en anglais).
Le manche vissé est en érable, sans touche rapportée (c’est donc un mapple neck). Il comporte 20 frettes, et est équipé de mécaniques réverses. Le résultat final est brut de décoffrage, genre assemblage de planches à peine dégrossies, mais pas plus qu’avec une Fender Precision US : la copie est à l’image de sa grande sœur, simple, efficace, et reproductible industriellement.
L'électronique est passive, avec un micro double à simples bobinages, séparé en deux parties, géré par un volume et une tonalité. Ce micro est à mon avis un point faible, il n’est clairement pas à la hauteur de la lutherie. C’est d’ailleurs étonnant, et peut être particulier à ma basse : mon fils possède une Precision JV copie 62 dont le micro, pourtant d’origine, est excellent.
L'ergonomie générale est très bonne, meilleure que sur ma Fender Precision de 74. Logiquement, ma Squier pique un peu du nez, puisque le corps est léger. Mais ce poids réduit économise mes vertèbres, et une sangle avec une face en cuir brut évite que le (léger) déséquilibre soit gênant. Le manche est aussi plus confortable que celui de ma 74, un poil moins large au sillet de tête et plus mince. Lorsque j’ai acheté cette basse, le truss était au max et les frettes avaient bien vécu. Le prix du vendeur étant adapté à ces défauts, mon luthier favori (Bertrand Moguéroux) a fait comme à son habitude un excellent travail. Le truss est maintenant opérationnel, et les frettes neuves. L'action peut maintenant être réglée bien basse. L'intonation peut être ajustée parfaitement.
Comme dit plus haut, le micro n’était pas top. J’ai essayé un Hepcat 62 pendant quelques mois. Cet excellent micro a transformé la Squier, pour un son roots, très années 60, avec des graves bien définis, et des aigus présents mais pas agressifs. J’ai ensuite eu l’occasion de récupérer un Seymour SPB-1, et finalement c’est cette configuration que j’ai gardée : ce micro a un peu plus de mediums, la Squier y gagne un poil de mordant, et colle mieux au répertoire de mon groupe actuel.
Quelques exemples du son JV Precision 57 (micro d'origine ou pas : that's the question !)
Au doigts, au médiator, en slap, elle sonne comme une excellente Precision : hargne et growl avec la tonalité entre 100 et 75 %, Motown ou rock 70’s ensuite. Elle est complémentaire de ma Precision 74, différente, et tout aussi bonne à mes oreilles.
Alors oui, on peut trouver étonnant et agaçant qu’une Squier JV, basse premier prix du début des 80’s, soit maintenant vintage et s’affiche à des tarifs parfois étonnants : la citrouille est devenue carrosse.
Pour ma part, c’est la qualité de lutherie de cette Squier qui me surprend : elle n’a rien à envier aux standards US de l’époque, ni à ceux d’aujourd’hui, et finalement, il est logique qu’elle soit recherchée. Avec un bon micro, c’est une excellente Precision, qu’on peut encore trouver à prix raisonnable en cherchant un peu.
Son corps, en sen (un aulne japonais plus léger que celui utilisé habituellement en lutherie) est recouvert d’un sunburst 2 tons polyuréthane épais. Le pickguard blanc est d’un seul pli, les cache micros sont en plastique noir. Le chevalet est en tôle pliée, avec des pontets striés. On note que contrairement à son modèle, il n’y a pas de repose pouce ni de cache micro ou de cache chevalet sur la Squier. Tout cela sent la fabrication à l’économie, et c’est logique : il faut de rappeler que lorsque les JV sont sorties, elles faisaient partie des basses les moins chères du marché. Pour tout savoir sur l'histoire des JV, le site 21frets vous apportera d'ailleurs des informations exhaustives (mais en anglais).
Le manche vissé est en érable, sans touche rapportée (c’est donc un mapple neck). Il comporte 20 frettes, et est équipé de mécaniques réverses. Le résultat final est brut de décoffrage, genre assemblage de planches à peine dégrossies, mais pas plus qu’avec une Fender Precision US : la copie est à l’image de sa grande sœur, simple, efficace, et reproductible industriellement.
L'électronique est passive, avec un micro double à simples bobinages, séparé en deux parties, géré par un volume et une tonalité. Ce micro est à mon avis un point faible, il n’est clairement pas à la hauteur de la lutherie. C’est d’ailleurs étonnant, et peut être particulier à ma basse : mon fils possède une Precision JV copie 62 dont le micro, pourtant d’origine, est excellent.
L'ergonomie générale est très bonne, meilleure que sur ma Fender Precision de 74. Logiquement, ma Squier pique un peu du nez, puisque le corps est léger. Mais ce poids réduit économise mes vertèbres, et une sangle avec une face en cuir brut évite que le (léger) déséquilibre soit gênant. Le manche est aussi plus confortable que celui de ma 74, un poil moins large au sillet de tête et plus mince. Lorsque j’ai acheté cette basse, le truss était au max et les frettes avaient bien vécu. Le prix du vendeur étant adapté à ces défauts, mon luthier favori (Bertrand Moguéroux) a fait comme à son habitude un excellent travail. Le truss est maintenant opérationnel, et les frettes neuves. L'action peut maintenant être réglée bien basse. L'intonation peut être ajustée parfaitement.
Comme dit plus haut, le micro n’était pas top. J’ai essayé un Hepcat 62 pendant quelques mois. Cet excellent micro a transformé la Squier, pour un son roots, très années 60, avec des graves bien définis, et des aigus présents mais pas agressifs. J’ai ensuite eu l’occasion de récupérer un Seymour SPB-1, et finalement c’est cette configuration que j’ai gardée : ce micro a un peu plus de mediums, la Squier y gagne un poil de mordant, et colle mieux au répertoire de mon groupe actuel.
Quelques exemples du son JV Precision 57 (micro d'origine ou pas : that's the question !)
Au doigts, au médiator, en slap, elle sonne comme une excellente Precision : hargne et growl avec la tonalité entre 100 et 75 %, Motown ou rock 70’s ensuite. Elle est complémentaire de ma Precision 74, différente, et tout aussi bonne à mes oreilles.
Alors oui, on peut trouver étonnant et agaçant qu’une Squier JV, basse premier prix du début des 80’s, soit maintenant vintage et s’affiche à des tarifs parfois étonnants : la citrouille est devenue carrosse.
Pour ma part, c’est la qualité de lutherie de cette Squier qui me surprend : elle n’a rien à envier aux standards US de l’époque, ni à ceux d’aujourd’hui, et finalement, il est logique qu’elle soit recherchée. Avec un bon micro, c’est une excellente Precision, qu’on peut encore trouver à prix raisonnable en cherchant un peu.