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agression sonore
« mitigé »
Publié le 19/12/20 à 22:12
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
PRIX
J’ai acheté la TD17 de chez Roland à 1400€ en magasin après l’avoir essayée sur place. J’hésitais entre la TD17 et la TD27. J’ai choisi la TD17 par budget limité. Je visais plutôt un modèle de prix équivalent chez Alesis, mais je n’ai pas pris le risque d’acheter sans essayer au préalable. J’étais pressé par le temps puisque j’ai acheté la TD17 fin octobre 2020, la veille du reconfinement en France. J’étudiais déjà le marché depuis presque un mois.
CONNECTIQUE
Le module TD17 comporte une nappe déclinée en 10 jacks pour 8 éléments (un câble pour la pédale de charleston et un câble ‘RD BL’ dont je ne comprends pas l’utilité) et seulement 2 entrées jack 6,35mm supplémentaires. Donc 10 éléments maximum (grosse caisse, 4 toms, 2 crash, charleston, ride et caisse claire). Le module comporte une sortie jack 3,5mm pour les écouteurs et une entrée auxiliaire jack 3,5mm pour brancher un appareil sonore, ainsi qu’une sortie stéréo en 2 jacks 6,35mm et une sortie carrée pour câble USB (non-fourni).
CARACTERISTIQUES
Le modèle que j’ai acheté ne comporte que 8 éléments :
- 3 toms
- 1 caisse claire 12’’
- 1 grosse caisse
- 3 cymbales pour le crash, la ride et la charleston (qui se joue avec une pédale sans pied)
Du coup j’ai acheté un tom de 6’’ et une crash supplémentaires chez Roland. Le module ne comporte que 10 entrées jack, donc je ne peux ajouter aucun autre élément.
Hormis le pad de grosse caisse et la pédale de charleston, tous les éléments se relient au rack par des attaches/tiges. Il y a 3 types de tiges :
- Les tiges en L, qui permettent d’incliner plus ou moins les toms de haut en bas ou de les tourner latéralement autour de la tige => réglage en 2 dimensions (verticale et perpendiculaire mais pas d’inclinaison latérale)
- Les tiges tubulaires, qui se relient au rack par des attaches et comportent un embout pour les cymbales
- Les tiges tubulaires avec boule rotative, qui permettent plus de liberté pour déplacer la cymbale
Le module inclut environ 300 échantillons sonores différents et 50 kits de batterie préprogrammés. On peut passer d’un kit à l’autre avec la molette et remplacer chaque élément d’un kit avec la fonction ‘Assign’. On peut aussi régler le volume, l’accordage et les options de chaque élément. Les pads de percussion sont équipés de peaux maillées mais disposent d’un capteur sur le cerclage. Les cymbales électroniques sont équipées d’un capteur sur le dessus et un sur le bord. Certaines ont même 3 zones de jeu mais comme il n’y a pas de délimitation visuelle, je trouve cela ingérable.
Il est possible de programmer un élément différent pour chaque zone de jeu d’un même pad ou cymbale. Par exemple je peux programmer un tom grave sur le tom de droite et une splash sur son cerclage.
Les peaux maillées :
Les pads de percussion sont vraiment d’une grande sensibilité et permettent un jeu nuancé et réaliste. J’ai juste un problème avec la caisse claire (reliée au rack par une tige en L) : soit je mets un PDX12 qui est trop large et gêne mon genou gauche (je joue avec la caisse claire à gauche de ma jambe gauche), soit je mets un PDX8 qui est trop petit, du coup j’ai tendance à frapper le cerclage sans faire exprès.
Grâce au tom supplémentaire PDX6, j’ai réussi à installer 3 toms frontaux + le PDX12 en guise de tom basse. Cette configuration n’est pas réalisable avec des PDX8, trop larges. Idéalement je préfèrerais avoir 3 PDX6 en guise de toms frontaux.
Les cymbales :
Les cymbales électroniques de chez Roland sont solides et proposent un rebond réaliste, ainsi qu’une fonction ‘étouffer’ (qui requiert plus de précision qu’une cymbale acoustique). On ne peut pas vraiment faire un crescendo sur un même crash, il vaut mieux le faire sur 2 crash pour plus de réalisme.
La cymbale de charleston est problématique. De tous les éléments, la charleston est celle qui sonne le plus synthétique. Le problème est la pédale. Il faut appuyer sur la pédale pour jouer un son de charleston fermé et laisser la pédale libre pour jouer un son ouvert. Cela implique qu’il est strictement impossible de jouer un son de charleston fermé sans garder le pied appuyé sur la pédale (pour jouer de la double pédale en même temps, par exemple). Il n’y a aucun échantillon de charleston fermé disponible dans la banque de sons. Pour un modèle de ce prix, c’est franchement scandaleux.
L’autre problème, c’est que le son produit par la cymbale assignée au charleston dépend de la pédale (si on enlève la pédale, la cymbale donne un son ouvert assez synthétique). Ce son est correct quand on laisse la pédale à moitié appuyée, ce qui mobilise la jambe droite. Par contre :
- Il est difficile de jouer sur l’alternance ouvert/fermé du charleston à cause du manque de réactivité et de la sensibilité aléatoire de la pédale
- Il est impossible de jouer un son de charleston ouvert puis de réappuyer sur la pédale sans provoquer le bruit de fermeture du charleston, même quand on veut éviter ce bruit. Je n’ai pas réussi à régler la sensibilité de la pédale de charleston pour éviter ce problème. Jusqu’à preuve du contraire, je crois que c’est impossible.
C’est un grave problème car cela implique que je suis soit condamné soit à utiliser les sons de charleston ouvert alors que je les trouve de qualité médiocre, soit à mobiliser ma jambe gauche pour appuyer un peu sur la pédale afin d’obtenir un son de charleston à moitié fermé. Pour un modèle de batterie électronique à plus de 1000€, ça la fout franchement mal ! Pourquoi ne pas avoir inclus des échantillons de charleston fermé ?
COMMANDES
Si vous voulez les détails, zoomez sur la photo du module. En résumé, il comporte une molette principale, plusieurs boutons pour naviguer dans le menu sur l’écran intégré, et 4 potards (ambiance, bass, high, volume). Ambiance = potard de réverbe.
UTILISATION
Il faut admettre que la réputation de Roland n’est pas imméritée : le rack et les éléments de la TD17 sont faciles à monter (même sans manuel), de constitution solide, résistante aux coups, et j’ai pu changer plusieurs fois de configuration sans trop de difficulté. Seul bémol, déjà souligné plus haut : les tiges en L sont moins facilement ajustables que les tiges avec boule rotative. C’est dommage de ne pas avoir inclus ces dernières en plus grande quantité ; d’ailleurs je ne sais même pas si elles sont disponibles à la vente au détail chez Roland. Pour ne pas galérer, j’ai acheté un stand de cymbale standard pour installer ma 2ème crash.
Le module TD17 ne comprend ni séquenceur, ni logiciel d’enregistrement intégré. Vous pouvez juste enregistrer une piste de batterie individuelle, à condition de pouvoir la sauvegarder sur une carte-mémoire SD. Il y a bien sûr un métronome intégré satisfaisant ; je ne sais pas s’il est possible de préprogrammer un changement de tempo, sauf dans le programme Coach (on joue sur un clic en boucle qui change de tempo au cours des sections).
Le programme Song permet de s’entraîner sur 7 différents instrumentaux sans percussions (rock1, rock2, dance, jazz, samba, fusion, hip-hop). On peut accélérer ou ralentir la vitesse d’exécution de l’instrumental mais j’ai remarqué que cela altère la qualité sonore. C’est un programme sympathique pour s’amuser mais on en fait vite le tour vu qu’il n’y a que 7 instrus.
Je me sers de la TD17 pour m’entraîner au clic ou pour enregistrer sur une seule piste avec la sortie jack stéréo (en branchant un câble en Y double jack mâle – jack mâle sur mon enregistreur numérique). Les résultats sont satisfaisants mais je pense qu’une oreille avertie ne confondra pas avec une batterie acoustique. Il paraît qu’il est possible de brancher le module sur un ordinateur avec un câble USB (non-fourni) pour avoir une piste par élément. J’ai le câble adéquat, mais à ce jour je n’ai pas encore réussi cette opération avec succès. Cependant je note que la TD17 est reconnue par l’ordinateur quand on la branche.
Je ne suis pas spécialiste des logiciels de création sonore, étant plutôt habité aux instruments et accessoires physiques (j’ai déjà une boîte à rythme Alesis SR16 et un CompacktKit 7). J’ignore comment importer des échantillons sonores d’une banque de sons additionnelle. Le manuel n’est pas clair à ce sujet.
La TD17 ne possède pas d’outils de post-production à proprement parler, c’est-à-dire que quand vous enregistrez une piste, vous ne pouvez pas la modifier a posteriori sans passer par une configuration extérieure au module. Vous ne pouvez que la réécouter et jouer par-dessus. A ma connaissance, il n’y a pas de quantisation (rectification de la synchronicité des notes sur le tempo) disponible.
NB : malgré sa petite taille, le pad de grosse caisse gère très bien la double pédale et reste fixe malgré les coups.
SONORITES
Globalement, la TD17 peine à imiter correctement les sons de batterie induits par une vibration par contact, c’est-à-dire essentiellement les caisses claires (à cause du timbre) et les charlestons ouverts ou semi-ouverts. La plupart des échantillons d’autres éléments sont de facture correcte, mais il est difficile de trouver un son exploitable de caisse claire et de charleston (les réglages ne changent rien au problème puisque l’échantillon n’est pas réaliste : un son bidon reste bidon même si vous le rendez plus aigu ou grave ou si vous le gonflez de réverb).
Etant donné le prix de ce modèle et la réputation sans égale de Roland dans le marché des batteries électroniques, je suis vraiment surpris et déçu par le manque de qualité et de quantité des échantillons sonores du module TD17. 300 échantillons sonores c’est vraiment peu, d’autant plus qu’un bon tiers de ces échantillons sont des sons fantaisistes inexploitables, hérités des fameuses boîtes à rythme TR 808 ou 909. Il n’y a qu’une dizaine de sons différents par élément. Il n’y a que 4 tailles de tom (10’’, 12’’, 13’’, 16’’). SI vous envisagez d’acheter la TD17, je vous conseille d’abord de passer en revue la banque de sons ou d’utiliser un logiciel avec une banque de sons supplémentaire, parce que ce n’est pas évident de trouver des échantillons satisfaisants. En ce qui me concerne, je n’utilise sérieusement que 2 kits programmés par moi-même sur la base des kits Fat Rock et Rockin’ Gate. Pratiquement tout le reste sonne à mes oreilles comme un jouet en plastique, à part un ou deux kits reggae.
Il est possible de régler en détails le son de chaque élément (taille de la pièce, taille du fût, sourdine, type et niveau de réverb …), mais il manque certains effets essentiels comme un compresseur/limiteur. Je n’arrive ni à avoir ce fameux son de caisse claire typé gateverb qu’on entendait si souvent dans les années 80, ni à avoir un son de batterie acoustique naturel. Du coup je me retrouve dans un entre-deux qui permet certes de dépanner efficacement, mais ne m’offre ni les options d’un son brut, ni celles d’un son produit en studio.
AVIS GLOBAL
La TD17 de Roland est un modèle correct mais avec des défauts rédhibitoires vu son prix. Il s’agit de ma première batterie électronique et j’ai été obligé de choisir de façon restreinte et dans l’urgence, puisque pour moi il est impensable de commander un produit de plus de 1000€ sans l’avoir essayé physiquement au préalable, ce qui me rend dépendant des magasins locaux.
Maintenant que j’ai installé mon set et que je me suis un peu habitué, je pense le garder tel quel, mais si j’étais amené à changer, je ne referai certainement pas le même choix. Je ne conseillerais pas non plus la TD17 à un batteur confirmé, sauf à s’en servir comme un kit de base et à le reconfigurer (je pense notamment que le module TD17 est beaucoup trop limité). En revanche, si un batteur débutant veut investir dans la TD17 (surprenant mais chacun est libre de ses dépenses, après tout), c’est sûr qu’il ne sera pas déçu ! En matière de toucher, de confort de jeu, de sensation, de fiabilité et de solidité, la TD17 est irréprochable.
On pourrait dire que la TD17 est l’entrée de gamme des batteries électroniques professionnelles. Ce n’est peut-être pas le modèle le plus adapté à mes besoins, puisque je joue de la batterie acoustique depuis 2002 (essentiellement punk, rock et metal extrême), mais ça reste un bon dépannage quand les studios de répétition sont fermés et quand je veux enregistrer une maquette. Toutefois, si je compare la TD17 au CompactKit7 d’Alesis, la différence de qualité sonore n’est pas du tout proportionnelle à la différence de prix (ceci dit, c’est un peu pareil entre une guitare électrique bas de gamme et une haut de gamme).
Les avantages:
- Réactivité des capteurs
- Bon confort de jeu
- Facile à installer et configurer
- Solidité et stabilité du rack et des éléments physiques
Les inconvénients:
- Qualité sonore perfectible des échantillons
- Trop faible quantité de sons disponibles
- Pas assez d’options de production
- Impossible d’avoir plus de 10 éléments
Vous pouvez m’envoyer un mail à vordak@hotmail.com si vous voulez entendre comment sonne la TD17 en enregistrement.
J’ai acheté la TD17 de chez Roland à 1400€ en magasin après l’avoir essayée sur place. J’hésitais entre la TD17 et la TD27. J’ai choisi la TD17 par budget limité. Je visais plutôt un modèle de prix équivalent chez Alesis, mais je n’ai pas pris le risque d’acheter sans essayer au préalable. J’étais pressé par le temps puisque j’ai acheté la TD17 fin octobre 2020, la veille du reconfinement en France. J’étudiais déjà le marché depuis presque un mois.
CONNECTIQUE
Le module TD17 comporte une nappe déclinée en 10 jacks pour 8 éléments (un câble pour la pédale de charleston et un câble ‘RD BL’ dont je ne comprends pas l’utilité) et seulement 2 entrées jack 6,35mm supplémentaires. Donc 10 éléments maximum (grosse caisse, 4 toms, 2 crash, charleston, ride et caisse claire). Le module comporte une sortie jack 3,5mm pour les écouteurs et une entrée auxiliaire jack 3,5mm pour brancher un appareil sonore, ainsi qu’une sortie stéréo en 2 jacks 6,35mm et une sortie carrée pour câble USB (non-fourni).
CARACTERISTIQUES
Le modèle que j’ai acheté ne comporte que 8 éléments :
- 3 toms
- 1 caisse claire 12’’
- 1 grosse caisse
- 3 cymbales pour le crash, la ride et la charleston (qui se joue avec une pédale sans pied)
Du coup j’ai acheté un tom de 6’’ et une crash supplémentaires chez Roland. Le module ne comporte que 10 entrées jack, donc je ne peux ajouter aucun autre élément.
Hormis le pad de grosse caisse et la pédale de charleston, tous les éléments se relient au rack par des attaches/tiges. Il y a 3 types de tiges :
- Les tiges en L, qui permettent d’incliner plus ou moins les toms de haut en bas ou de les tourner latéralement autour de la tige => réglage en 2 dimensions (verticale et perpendiculaire mais pas d’inclinaison latérale)
- Les tiges tubulaires, qui se relient au rack par des attaches et comportent un embout pour les cymbales
- Les tiges tubulaires avec boule rotative, qui permettent plus de liberté pour déplacer la cymbale
Le module inclut environ 300 échantillons sonores différents et 50 kits de batterie préprogrammés. On peut passer d’un kit à l’autre avec la molette et remplacer chaque élément d’un kit avec la fonction ‘Assign’. On peut aussi régler le volume, l’accordage et les options de chaque élément. Les pads de percussion sont équipés de peaux maillées mais disposent d’un capteur sur le cerclage. Les cymbales électroniques sont équipées d’un capteur sur le dessus et un sur le bord. Certaines ont même 3 zones de jeu mais comme il n’y a pas de délimitation visuelle, je trouve cela ingérable.
Il est possible de programmer un élément différent pour chaque zone de jeu d’un même pad ou cymbale. Par exemple je peux programmer un tom grave sur le tom de droite et une splash sur son cerclage.
Les peaux maillées :
Les pads de percussion sont vraiment d’une grande sensibilité et permettent un jeu nuancé et réaliste. J’ai juste un problème avec la caisse claire (reliée au rack par une tige en L) : soit je mets un PDX12 qui est trop large et gêne mon genou gauche (je joue avec la caisse claire à gauche de ma jambe gauche), soit je mets un PDX8 qui est trop petit, du coup j’ai tendance à frapper le cerclage sans faire exprès.
Grâce au tom supplémentaire PDX6, j’ai réussi à installer 3 toms frontaux + le PDX12 en guise de tom basse. Cette configuration n’est pas réalisable avec des PDX8, trop larges. Idéalement je préfèrerais avoir 3 PDX6 en guise de toms frontaux.
Les cymbales :
Les cymbales électroniques de chez Roland sont solides et proposent un rebond réaliste, ainsi qu’une fonction ‘étouffer’ (qui requiert plus de précision qu’une cymbale acoustique). On ne peut pas vraiment faire un crescendo sur un même crash, il vaut mieux le faire sur 2 crash pour plus de réalisme.
La cymbale de charleston est problématique. De tous les éléments, la charleston est celle qui sonne le plus synthétique. Le problème est la pédale. Il faut appuyer sur la pédale pour jouer un son de charleston fermé et laisser la pédale libre pour jouer un son ouvert. Cela implique qu’il est strictement impossible de jouer un son de charleston fermé sans garder le pied appuyé sur la pédale (pour jouer de la double pédale en même temps, par exemple). Il n’y a aucun échantillon de charleston fermé disponible dans la banque de sons. Pour un modèle de ce prix, c’est franchement scandaleux.
L’autre problème, c’est que le son produit par la cymbale assignée au charleston dépend de la pédale (si on enlève la pédale, la cymbale donne un son ouvert assez synthétique). Ce son est correct quand on laisse la pédale à moitié appuyée, ce qui mobilise la jambe droite. Par contre :
- Il est difficile de jouer sur l’alternance ouvert/fermé du charleston à cause du manque de réactivité et de la sensibilité aléatoire de la pédale
- Il est impossible de jouer un son de charleston ouvert puis de réappuyer sur la pédale sans provoquer le bruit de fermeture du charleston, même quand on veut éviter ce bruit. Je n’ai pas réussi à régler la sensibilité de la pédale de charleston pour éviter ce problème. Jusqu’à preuve du contraire, je crois que c’est impossible.
C’est un grave problème car cela implique que je suis soit condamné soit à utiliser les sons de charleston ouvert alors que je les trouve de qualité médiocre, soit à mobiliser ma jambe gauche pour appuyer un peu sur la pédale afin d’obtenir un son de charleston à moitié fermé. Pour un modèle de batterie électronique à plus de 1000€, ça la fout franchement mal ! Pourquoi ne pas avoir inclus des échantillons de charleston fermé ?
COMMANDES
Si vous voulez les détails, zoomez sur la photo du module. En résumé, il comporte une molette principale, plusieurs boutons pour naviguer dans le menu sur l’écran intégré, et 4 potards (ambiance, bass, high, volume). Ambiance = potard de réverbe.
UTILISATION
Il faut admettre que la réputation de Roland n’est pas imméritée : le rack et les éléments de la TD17 sont faciles à monter (même sans manuel), de constitution solide, résistante aux coups, et j’ai pu changer plusieurs fois de configuration sans trop de difficulté. Seul bémol, déjà souligné plus haut : les tiges en L sont moins facilement ajustables que les tiges avec boule rotative. C’est dommage de ne pas avoir inclus ces dernières en plus grande quantité ; d’ailleurs je ne sais même pas si elles sont disponibles à la vente au détail chez Roland. Pour ne pas galérer, j’ai acheté un stand de cymbale standard pour installer ma 2ème crash.
Le module TD17 ne comprend ni séquenceur, ni logiciel d’enregistrement intégré. Vous pouvez juste enregistrer une piste de batterie individuelle, à condition de pouvoir la sauvegarder sur une carte-mémoire SD. Il y a bien sûr un métronome intégré satisfaisant ; je ne sais pas s’il est possible de préprogrammer un changement de tempo, sauf dans le programme Coach (on joue sur un clic en boucle qui change de tempo au cours des sections).
Le programme Song permet de s’entraîner sur 7 différents instrumentaux sans percussions (rock1, rock2, dance, jazz, samba, fusion, hip-hop). On peut accélérer ou ralentir la vitesse d’exécution de l’instrumental mais j’ai remarqué que cela altère la qualité sonore. C’est un programme sympathique pour s’amuser mais on en fait vite le tour vu qu’il n’y a que 7 instrus.
Je me sers de la TD17 pour m’entraîner au clic ou pour enregistrer sur une seule piste avec la sortie jack stéréo (en branchant un câble en Y double jack mâle – jack mâle sur mon enregistreur numérique). Les résultats sont satisfaisants mais je pense qu’une oreille avertie ne confondra pas avec une batterie acoustique. Il paraît qu’il est possible de brancher le module sur un ordinateur avec un câble USB (non-fourni) pour avoir une piste par élément. J’ai le câble adéquat, mais à ce jour je n’ai pas encore réussi cette opération avec succès. Cependant je note que la TD17 est reconnue par l’ordinateur quand on la branche.
Je ne suis pas spécialiste des logiciels de création sonore, étant plutôt habité aux instruments et accessoires physiques (j’ai déjà une boîte à rythme Alesis SR16 et un CompacktKit 7). J’ignore comment importer des échantillons sonores d’une banque de sons additionnelle. Le manuel n’est pas clair à ce sujet.
La TD17 ne possède pas d’outils de post-production à proprement parler, c’est-à-dire que quand vous enregistrez une piste, vous ne pouvez pas la modifier a posteriori sans passer par une configuration extérieure au module. Vous ne pouvez que la réécouter et jouer par-dessus. A ma connaissance, il n’y a pas de quantisation (rectification de la synchronicité des notes sur le tempo) disponible.
NB : malgré sa petite taille, le pad de grosse caisse gère très bien la double pédale et reste fixe malgré les coups.
SONORITES
Globalement, la TD17 peine à imiter correctement les sons de batterie induits par une vibration par contact, c’est-à-dire essentiellement les caisses claires (à cause du timbre) et les charlestons ouverts ou semi-ouverts. La plupart des échantillons d’autres éléments sont de facture correcte, mais il est difficile de trouver un son exploitable de caisse claire et de charleston (les réglages ne changent rien au problème puisque l’échantillon n’est pas réaliste : un son bidon reste bidon même si vous le rendez plus aigu ou grave ou si vous le gonflez de réverb).
Etant donné le prix de ce modèle et la réputation sans égale de Roland dans le marché des batteries électroniques, je suis vraiment surpris et déçu par le manque de qualité et de quantité des échantillons sonores du module TD17. 300 échantillons sonores c’est vraiment peu, d’autant plus qu’un bon tiers de ces échantillons sont des sons fantaisistes inexploitables, hérités des fameuses boîtes à rythme TR 808 ou 909. Il n’y a qu’une dizaine de sons différents par élément. Il n’y a que 4 tailles de tom (10’’, 12’’, 13’’, 16’’). SI vous envisagez d’acheter la TD17, je vous conseille d’abord de passer en revue la banque de sons ou d’utiliser un logiciel avec une banque de sons supplémentaire, parce que ce n’est pas évident de trouver des échantillons satisfaisants. En ce qui me concerne, je n’utilise sérieusement que 2 kits programmés par moi-même sur la base des kits Fat Rock et Rockin’ Gate. Pratiquement tout le reste sonne à mes oreilles comme un jouet en plastique, à part un ou deux kits reggae.
Il est possible de régler en détails le son de chaque élément (taille de la pièce, taille du fût, sourdine, type et niveau de réverb …), mais il manque certains effets essentiels comme un compresseur/limiteur. Je n’arrive ni à avoir ce fameux son de caisse claire typé gateverb qu’on entendait si souvent dans les années 80, ni à avoir un son de batterie acoustique naturel. Du coup je me retrouve dans un entre-deux qui permet certes de dépanner efficacement, mais ne m’offre ni les options d’un son brut, ni celles d’un son produit en studio.
AVIS GLOBAL
La TD17 de Roland est un modèle correct mais avec des défauts rédhibitoires vu son prix. Il s’agit de ma première batterie électronique et j’ai été obligé de choisir de façon restreinte et dans l’urgence, puisque pour moi il est impensable de commander un produit de plus de 1000€ sans l’avoir essayé physiquement au préalable, ce qui me rend dépendant des magasins locaux.
Maintenant que j’ai installé mon set et que je me suis un peu habitué, je pense le garder tel quel, mais si j’étais amené à changer, je ne referai certainement pas le même choix. Je ne conseillerais pas non plus la TD17 à un batteur confirmé, sauf à s’en servir comme un kit de base et à le reconfigurer (je pense notamment que le module TD17 est beaucoup trop limité). En revanche, si un batteur débutant veut investir dans la TD17 (surprenant mais chacun est libre de ses dépenses, après tout), c’est sûr qu’il ne sera pas déçu ! En matière de toucher, de confort de jeu, de sensation, de fiabilité et de solidité, la TD17 est irréprochable.
On pourrait dire que la TD17 est l’entrée de gamme des batteries électroniques professionnelles. Ce n’est peut-être pas le modèle le plus adapté à mes besoins, puisque je joue de la batterie acoustique depuis 2002 (essentiellement punk, rock et metal extrême), mais ça reste un bon dépannage quand les studios de répétition sont fermés et quand je veux enregistrer une maquette. Toutefois, si je compare la TD17 au CompactKit7 d’Alesis, la différence de qualité sonore n’est pas du tout proportionnelle à la différence de prix (ceci dit, c’est un peu pareil entre une guitare électrique bas de gamme et une haut de gamme).
Les avantages:
- Réactivité des capteurs
- Bon confort de jeu
- Facile à installer et configurer
- Solidité et stabilité du rack et des éléments physiques
Les inconvénients:
- Qualité sonore perfectible des échantillons
- Trop faible quantité de sons disponibles
- Pas assez d’options de production
- Impossible d’avoir plus de 10 éléments
Vous pouvez m’envoyer un mail à vordak@hotmail.com si vous voulez entendre comment sonne la TD17 en enregistrement.