Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
< Tous les avis Crazy Tube Circuits Super Conductor
Coolerking Coolerking

« Celui qui contrôle l'épice contrôle l'univers... »

Publié le 05/12/22 à 08:20
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
J'ai reçu une message d'audiofanzine m'indiquant qu'un AFien souhaitait avoir mon avis sur cette pédale, récemment rentrée dans mon arsenal à la faveur d'un échange.
Je vais tenter d'y répondre, surtout que le premier avis laissé pourrait en refroidir plus d'un.
La Super Conductor a, il me semble, quelques atouts à offrir, pour peu qu'on en ait réellement besoin.

Qu'est-ce que c'est ?
C'est un peu une « histoire du boost », une compilation des circuits existants, à la manière de la Muffuletta qui trace l'histoire de la Big Muff quoi.
Et sinon ? Concrètement ? Qu'est-ce qu'on a ?
Eh bien quatre circuits différents qu'on sélectionne au moyen d'un potard rotatif, à savoir :
- RM, soit le Rangemaster, un « treble booster » qui comme son nom l'indique booste les aigus du signal (si je me souviens, c'est la base du son de Brian May).
- EP, qui imite avec un transistor JFet le circuit de préampli des delay à bande Echoplex (utilisé par de nombreux guitaristes des 60s/70s pour unifier, réchauffer leur son).
- MA, repris sur le Micro Amp de MXR qui fonctionne sur un transistor Op-Amp.
- MF, qui reprend lui le Super Hard-on, le boost « transparent » de Zvex.

Aux deux premiers est assigné un switch EQ qui joue sur l'égalisation. Enfoncé, on augmente les basses
Aux deux derniers, un switch passe le courant de 9 à 18V pour augmenter le headroom.

Un gros potard de volume ensuite pour doser l'effet de boost.

À quoi ça sert ?
Ben c'est un boost. On ne sait pas à quoi sert un boost si on en a pas besoin.
Pourquoi on a besoin d'un boost ?
D'abord, c'est tout bête, pour monter le son à un moment d'un morceau, par exemple pour un solo qui détachera la guitare un peu plus du reste ds instruments.
Mais dans ce cas, pourquoi ne pas partir d'emblée sur un son plus bas pour l'augmenter au moment opportun ? Dans ce cas, pas besoin de boost, juste de savoir se servir du potard de volume de la guitare ou d'une pédale de volume.
Donc y a autre chose comme dirait le frangin Volfoni.

Le RM ne booste par exemple que les aigus. C'est donc plus comme une pédale d'EQ avec une réserve de volume. Enclenché, il va, selon le réglage de l'ampli et des effets dans la chaîne, compresser, faire cruncher ou distordre (à mesure qu'on augmente le volume du boost) la partie du signal située dans sa plage de fréquence, et ainsi augmenter son sustain et sa présence. Le son est alors complètement transformé. C'est le côté « criard » remarqué par l'avis précédent (Brian May, criard, c'est pas très sympa, mais ça colle)

L'EP lui a un impact plus diffus et complexe à décrire. Pour le coup je peux le comparer au Chase Tones Secret Preamp que j'ai aussi. Puisque le circuit est basé sur un transistor JFET, il va donner au signal une sorte de chaleur, comme une couche de vernis qui unifie après plusieurs couches de peinture/passages du papier de verre. Sur un signal tout numérique par exemple, ça ajoute de la chaleur (à cause du JFet), le son devient comme organique, dynamique. Moins de distortion à attendre sur ce circuit.

Le MA et le MF sont plus proches l'un de l'autre. Tous deux relativement transparents (surtout le MF). C'est quoi transparent? Ben c'est comme de simplement pousser le volume du signal. Il reste le même, il est juste plus fort. Le MA ajoute quand même une certaine « couleur » à l'ensemble, surtout sur un signal froid et sans effets. Le MF, rien, flat. Et c'est pire en 18V.

Est-ce que c'est bien?
Eh bien oui, c'est très bien. En tout cas, la Super Conductor fait exactement tout ce qu'elle est censée faire. Sur un signal direct guitare, elle augmente et colore, ou non, le son d'entrée. Les aigus sont bien plus présents avec le RM, le son plus chaleureux avec l'EP, juste plus fort avec le MA et le MF.
Sur un ampli « on the verge of break-up », le boost enclenché le pousse un peu plus vers la distortion.
Chacun des circuits le faisant donc à sa manière. C'est même là qu'on va entendre les différences bien réelles entre ces quatre circuits.

Pour qui cette pédale?
Eh bien d'abord pour la scène. C'est tellement simple à manipuler pour obtenir immédiatement un super son que c'est un outil scénique forcément parfait.
Ensuite, (c'est mon cas), sur une chaîne d'effets relativement longue (voir photo).
Le Super Conductor est placée en fin de chaîne, après les delays. À cet endroit, elle est en mode « toujours allumée » et elle unifie le signal. J'avoue n'utiliser que l'EP et le MA (les circuits JFET et Op-amp donc), mais c'est plus parce que ça correspond aux types de musiques que j'aime jouer (ou au fait que je joue tout seul, plus ça même).
En fait, le test est simple. Au début, si je ne l'enclenche pas, elle ne manque pas réellement. Après, une fois enclenchée, si je l'enlève, j'ai l'impression d'être tout nu dans le bain après que l'eau s'est évacuée. J'ai froid. Voilà, c'est exactement ça. La Super Conductor (mais ça vaut pour la Chase Tones Secret Preamp ou n'importe quel boost j'imagine), c'est le sel dans la soupe. C'est l'épice !

Photos liées à cet avis

  • photo