réactions à la news Commentaires sur la news : Collection 25 des 'Compositions inspirées'
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LaGuibole
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Celest1
101112
patrick_g75
De Victor Hugo
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RÉPONSE À UN ACTE D’ACCUSATION
Donc, c’est moi qui suis l’ogre et le bouc émissaire.
Dans ce chaos du siècle où votre cœur se serre,
J’ai foulé le bon goût et l’ancien vers françois
Sous mes pieds, et, hideux, j’ai dit à l’ombre : Sois !
Et l’ombre fut. — Voilà votre réquisitoire.
Langue, tragédie, art, dogmes, conservatoire,
Toute cette clarté s’est éteinte, et je suis
Le responsable, et j’ai vidé l’urne des nuits.
De la chute de tout je suis la pioche inepte ;
C’est votre point de vue. Eh bien, soit, je l’accepte ;
C’est moi que votre prose en colère a choisi ;
Vous me criez : Raca ; moi je vous dis : Merci !
Cette marche du temps, qui ne sort d’une église
Que pour entrer dans l’autre, et qui se civilise ;
Ces grandes questions d’art et de liberté,
Voyons-les, j’y consens, par le moindre côté
Et par le petit bout de la lorgnette. En somme,
J’en conviens, oui, je suis cet abominable homme ;
Et, quoique, en vérité, je pense avoir commis
D’autres crimes encor que vous avez omis,
Avoir un peu touché les questions obscures,
Avoir sondé les maux, avoir cherché les cures,
De la vieille ânerie insulté les vieux bâts,
Secoué le passé du haut jusques en bas,
Et saccagé le fond tout autant que la forme,
Je me borne à ceci : je suis ce monstre énorme,
Je suis le démagogue horrible et débordé,
Et le dévastateur du vieil A B C D ;
Causons.
Quand je sortis du collège, du thème,
Des vers latins, farouche, espèce d’enfant blême
Et grave, au front penchant, aux membres appauvris,
Quand, tâchant de comprendre et de juger, j’ouvris
Les yeux sur la nature et sur l’art, l’idiome,
Peuple et noblesse, était l’image du royaume ;
La poésie était la monarchie ; un mot
Était un duc et pair, ou n’était qu’un grimaud ;
Les syllabes pas plus que Paris et que Londre
Ne se mêlaient ; ainsi marchent sans se confondre
Piétons et cavaliers traversant le pont Neuf ;
La langue était l’état avant quatrevingt-neuf ;
Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes ;
Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les Jocastes,
Les Méropes, ayant le décorum pour loi,
Et montant à Versaille aux carrosses du roi ;
Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires,
Habitant les patois ; quelques-uns aux galères
Dans l’argot ; dévoués à tous les genres bas,
Déchirés en haillons dans les halles ; sans bas,
Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ;
Populace du style au fond de l’ombre éparse ;
Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chef
Dans le bagne Lexique avait marqué d’une F ;
N’exprimant que la vie abjecte et familière,
Vils, dégradés, flétris, bourgeois, bons pour Molière.
Racine regardait ces marauds de travers ;
Si Corneille en trouvait un blotti dans son vers,
Il le gardait, trop grand pour dire : Qu’il s’en aille ;
Et Voltaire criait : Corneille s’encanaille !
Le bonhomme Corneille, humble, se tenait coi.
Alors, brigand, je vins ; je m’écriai : Pourquoi
Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ?
Et sur l’Académie, aïeule et douairière,
Cachant sous ses jupons les tropes effarés,
Et sur les bataillons d’alexandrins carrés,
Je fis souffler un vent révolutionnaire.
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !
Je fis une tempête au fond de l’encrier,
Et je mêlai, parmi les ombres débordées,
Au peuple noir des mots l’essaim blanc des idées ;
Et je dis : Pas de mot où l’idée au vol pur
Ne puisse se poser, tout humide d’azur !
Discours affreux ! — Syllepse, hypallage, litote,
Frémirent ; je montai sur la borne Aristote,
Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs.
Tous les envahisseurs et tous les ravageurs,
Tous ces tigres, les huns, les scythes et les daces,
N’étaient que des toutous auprès de mes audaces ;
Je bondis hors du cercle et brisai le compas.
Je nommai le cochon par son nom ; pourquoi pas ?
Guichardin a nommé le Borgia, Tacite
Le Vitellius. Fauve, implacable, explicite,
J’ôtai du cou du chien stupéfait son collier
D’épithètes ; dans l’herbe, à l’ombre du hallier,
Je fis fraterniser la vache et la génisse,
L’une étant Margoton et l’autre Bérénice.
Alors, l’ode, embrassant Rabelais, s’enivra ;
Sur le sommet du Pinde on dansait Ça ira ;
Les neuf muses, seins nus, chantaient la Carmagnole ;
L’emphase frissonna dans sa fraise espagnole ;
Jean, l’ânier, épousa la bergère Myrtil.
On entendit un roi dire : Quelle heure est-il ?
Je massacrais l’albâtre, et la neige, et l’ivoire,
Je retirai le jais de la prunelle noire,
Et j’osai dire au bras : Sois blanc, tout simplement.
Je violai du vers le cadavre fumant ;
J’y fis entrer le chiffre ; ô terreur ! Mithridate
Du siège de Cyzique eût pu citer la date.
Jours d’effroi ! les Laïs devinrent des catins.
Force mots, par Restaut peignés tous les matins,
Et de Louis quatorze ayant gardé l’allure,
Portaient encor perruque ; à cette chevelure
La Révolution, du haut de son beffroi,
Cria : Transforme-toi ! c’est l’heure. Remplis-toi
De l’âme de ces mots que tu tiens prisonnière !
Et la perruque alors rugit, et fut crinière.
Liberté ! c’est ainsi qu’en nos rébellions,
Avec des épagneuls nous fîmes des lions,
Et que, sous l’ouragan maudit que nous soufflâmes,
Toutes sortes de mots se couvrirent de flammes.
J’affichai sur Lhomond des proclamations.
On y lisait : « — Il faut que nous en finissions !
« Au panier les Bouhours, les Batteux, les Brossettes !
« À la pensée humaine ils ont mis les poucettes.
« Aux armes, prose et vers ! formez vos bataillons !
« Voyez où l’on en est : la strophe a des bâillons,
« L’ode a des fers aux pieds, le drame est en cellule.
« Sur le Racine mort le Campistron pullule ! — »
Boileau grinça des dents ; je lui dis : Ci-devant,
Silence ! et je criai dans la foudre et le vent :
Guerre à la rhétorique et paix à la syntaxe !
Et tout quatrevingt-treize éclata. Sur leur axe,
On vit trembler l’athos, l’ithos et le pathos.
Les matassins, lâchant Pourceaugnac et Cathos,
Poursuivant Dumarsais dans leur hideux bastringue,
Des ondes du Permesse emplirent leur seringue.
La syllabe, enjambant la loi qui la tria,
Le substantif manant, le verbe paria,
Accoururent. On but l’horreur jusqu’à la lie.
On les vit déterrer le songe d’Athalie ;
Ils jetèrent au vent les cendres du récit
De Théramène ; et l’astre Institut s’obscurcit.
Oui, de l’ancien régime ils ont fait tables rases,
Et j’ai battu des mains, buveur du sang des phrases,
Quand j’ai vu, par la strophe écumante et disant
Les choses dans un style énorme et rugissant,
L’Art poétique pris au collet dans la rue,
Et quand j’ai vu, parmi la foule qui se rue,
Pendre, par tous les mots que le bon goût proscrit,
La lettre aristocrate à la lanterne esprit.
Oui, je suis ce Danton ! je suis ce Robespierre !
J’ai, contre le mot noble à la longue rapière,
Insurgé le vocable ignoble, son valet,
Et j’ai, sur Dangeau mort, égorgé Richelet.
Oui, c’est vrai, ce sont là quelques-uns de mes crimes.
J’ai pris et démoli la bastille des rimes.
J’ai fait plus : j’ai brisé tous les carcans de fer
Qui liaient le mot peuple, et tiré de l’enfer
Tous les vieux mots damnés, légions sépulcrales ;
J’ai de la périphrase écrasé les spirales,
Et mêlé, confondu, nivelé sous le ciel
L’alphabet, sombre tour qui naquit de Babel ;
Et je n’ignorais pas que la main courroucée
Qui délivre le mot, délivre la pensée.
L’unité, des efforts de l’homme est l’attribut.
Tout est la même flèche et frappe au même but.
Donc, j’en conviens, voilà, déduits en style honnête,
Plusieurs de mes forfaits, et j’apporte ma tête.
Vous devez être vieux, par conséquent, papa,
Pour la dixième fois j’en fais mea culpa.
Oui, si Beauzée est dieu, c’est vrai, je suis athée.
La langue était en ordre, auguste, époussetée,
Fleur de lys d’or, Tristan et Boileau, plafond bleu,
Les quarante fauteuils et le trône au milieu ;
Je l’ai troublée, et j’ai, dans ce salon illustre,
Même un peu cassé tout ; le mot propre, ce rustre,
N’était que caporal : je l’ai fait colonel ;
J’ai fait un jacobin du pronom personnel,
Du participe, esclave à la tête blanchie,
Une hyène, et du verbe une hydre d’anarchie.
Vous tenez le reum confitentem. Tonnez !
J’ai dit à la narine : Eh mais ! tu n’es qu’un nez !
J’ai dit au long fruit d’or : Mais tu n’es qu’une poire !
J’ai dit à Vaugelas : Tu n’es qu’une mâchoire !
J’ai dit aux mots : Soyez république ! soyez
La fourmilière immense, et travaillez ! croyez,
Aimez, vivez ! — J’ai mis tout en branle, et, morose,
J’ai jeté le vers noble aux chiens noirs de la prose.
Et, ce que je faisais, d’autres l’ont fait aussi ;
Mieux que moi. Calliope, Euterpe au ton transi,
Polymnie, ont perdu leur gravité postiche.
Nous faisons basculer la balance hémistiche.
C’est vrai, maudissez-nous. Le vers, qui sur son front
Jadis portait toujours douze plumes en rond,
Et sans cesse sautait sur la double raquette
Qu’on nomme prosodie et qu’on nomme étiquette,
Rompt désormais la règle et trompe le ciseau,
Et s’échappe, volant qui se change en oiseau,
De la cage césure, et fuit vers la ravine,
Et vole dans les cieux, alouette divine.
Tous les mots à présent planent dans la clarté.
Les écrivains ont mis la langue en liberté.
Et, grâce à ces bandits, grâce à ces terroristes,
Le vrai, chassant l’essaim des pédagogues tristes,
L’imagination, tapageuse aux cent voix,
Qui casse des carreaux dans l’esprit des bourgeois,
La poésie au front triple, qui rit, soupire
Et chante, raille et croit ; que Plaute et que Shakspeare
Semaient, l’un sur la plebs, et l’autre sur le mob ;
Qui verse aux nations la sagesse de Job
Et la raison d’Horace à travers sa démence ;
Qu’enivre de l’azur la frénésie immense,
Et qui, folle sacrée aux regards éclatants,
Monte à l’éternité par les degrés du temps,
La muse reparaît, nous reprend, nous ramène,
Se remet à pleurer sur la misère humaine,
Frappe et console, va du zénith au nadir,
Et fait sur tous les fronts reluire et resplendir
Son vol, tourbillon, lyre, ouragan d’étincelles,
Et ses millions d’yeux sur ses millions d’ailes.
Le mouvement complète ainsi son action.
Grâce à toi, progrès saint, la Révolution
Vibre aujourd’hui dans l’air, dans la voix, dans le livre.
Dans le mot palpitant le lecteur la sent vivre.
Elle crie, elle chante, elle enseigne, elle rit.
Sa langue est déliée ainsi que son esprit.
Elle est dans le roman, parlant tout bas aux femmes.
Elle ouvre maintenant deux yeux où sont deux flammes,
L’un sur le citoyen, l’autre sur le penseur.
Elle prend par la main la Liberté, sa sœur,
Et la fait dans tout homme entrer par tous les pores.
Les préjugés, formés, comme les madrépores,
Du sombre entassement des abus sous les temps,
Se dissolvent au choc de tous les mots flottants
Pleins de sa volonté, de son but, de son âme.
Elle est la prose, elle est le vers, elle est le drame ;
Elle est l’expression, elle est le sentiment,
Lanterne dans la rue, étoile au firmament.
Elle entre aux profondeurs du langage insondable ;
Elle souffle dans l’art, porte-voix formidable ;
Et, c’est Dieu qui le veut, après avoir rempli
De ses fiertés le peuple, effacé le vieux pli
Des fronts, et relevé la foule dégradée,
Et s’être faite droit, elle se fait idée !
Paris, janvier 1834.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 05/10/2025 à 13:26:35 ]
patrick_g75
Merci à Doc pour cette lecture !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
patrick_g75
Celest1 : La sève (chercher la sève jusqu'à tuer l'arbre)
https://soundcloud.com/user-492344134/la-seve
Comme d'habitude j'ai tout fait au casque .. mix totalement à l'arrache, ou même à l'aveugle...
À l'aveugle ? Je sais pas.
Mais, en tout cas, pas au sourd !
(Ah ? "faire au sourd", ça ne se dit pas ?
Pas grave. On m'aura compris.)
Quant à son analyse possible, Doc en a tout dit et tout bien dit - de cette Sève.
Moi, je n'ajoute que ceci : après avoir fini d'écouter ce morceau de musique (et même : avant d'avoir fini son écoute !), je me suis dit (c'est venu tout seul) :
C'est comme un morceau d'éternité.
...
Comprenne qui peut.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Doc Sticko
Mais, je m'égare, on est au coeur de la collection 25, et d'autres compoteurs nous feront peut-être penser à autre chose, d'ici lundi, Inch Allah !
https://soundcloud.com/viventlesmusiques
https://doctorsticko.bandcamp.com/album/des-peaux-et-des-mots-kitusai-meets-sticko-at-la-bergerie
[ Dernière édition du message le 05/10/2025 à 15:42:50 ]
patrick_g75
Merci, Patrick de ressortir l'intégralité du texte, et comme le dit Celest1, ce sont des propos très actuels, on se souvient de Aya aux jeux olympiques, et on peut considérer d'une certaine façon, qu'aujourd'hui, c'est un gilet jaune qu'on mettrait sur la la néo-rhétorique du pouvoir, car à défaut de faire, nos gouvernants ont toujours exceller dans le boniment et le mensonge!
Mais, je m'égare, on est au coeur de la collection 25, et d'autres compoteurs nous feront peut-être penser à autre chose, d'ici lundi ! Inch Allah !!!
Ah ! Doc... Sans doute, que les "gouvernements" librement choisis ont été composés, de tous temps, par des bonimenteurs. Mais, sans doute que ceux (et celles) qui les ont choisis apprécient - de tous temps - qu'on leur serve des boniments ?
Mais, nous nous égarons !
Je vais, de mon côté, voir à vous servir bientôt quatre minutes (ou plus ? ou moins ?) de musique (?) qui répondront, à leur façon, à cette image de... de quoi ?
C'est à la fois ceci, et cela, cette image. Du stable, et du mouvant. Du strié derrière du lisse. Du flou assez net...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Doc Sticko
Sujet très libre, en tout cas, et quand on finit un morceau, on a immédiatement envie d'en poster un suivant!
Ce serait plutôt un sujet sans limite, incommensurable, comme un puits sans fond : je propose de repousser la date de trois ou quatre années, le temps qu'on puisse tarir nos imaginaires débridés !
Celest1
101112
patrick_g75
https://patrickg.bandcamp.com/track/like-a-being-of-time

... à considérer l'image proposée par SebJeaan, m'est revenue cette question assez banale : est-il une réalité plus insaisissable que celle du 'temps' ?
...
Vous ne voyez pas le rapport entre l'image et la question ?
Pourtant, il n'y a pas d'effet sans cause ? Donc, il doit y avoir ici un rapport...
Faut-il le chercher ? Ce n'est pas nécessairement nécessaire. Mais, parfois, on trouve sans chercher.
Donc, il m'a semblé que c'était parce qu'un objet habituellement aussi net et "stable dans le temps" qu'un arbre, ou l'écorce d'un arbre (ou peut-être, ici, simplement une planche de bois ?) était exposé dans une situation si fluctuante, incertaine, trouble...
Après, les associations d'idées se donnent libre cours. Vient le titre 'Sein und Zeit... qui se mute (mécaniquement) en "l'être du temps"...
Le temps est-il ? Etc.
Ce sont ces tours et détours qui me donnent alors l'idée de superposer, à l'image originale, comme son voile négatif.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
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Celest1
101112
LaGuibole
LaGuibole
Nous voici donc au cœur de l’arbre, dans la matière … il y a la respiration de la masse accueillante … les bruits de l’extérieur, les bruits de l’intérieur … au delà de l’immobilisme dont témoigne l’image on entend des pas, ça frotte des mandibules, ça grouille … et au final, c’est bien moins abstrait et conceptuel qu’annoncé et, en tant que visiteur régulier des forêt, ça me parle
[ Dernière édition du message le 06/10/2025 à 06:40:32 ]
LaGuibole
J’aime beaucoup la seconde partie de synthé très 70’s
[ Dernière édition du message le 06/10/2025 à 11:42:46 ]
patrick_g75
Patrick_G : like a being of time : c'est original, conceptuel surement, intriguant et bien vivant : toute cette activité percussive est bien sympa
Patrick_G : avec un tel visuel, notre Patrick n’allait certainement pas nous livrer un morceau de disco. Nous sommes sur son terrain, abstrait, conceptuel de raconteur d’histoire sans paroles …
Disco ? Moi, jamais !
Si on me dit "conceptuel", je ne vais pas prendre ça pour un gros mot.
Mais, ce qui me gêne, parfois, c'est seulement que je ne suis pas toujours sûr de bien comprendre ce que mon interlocuteur entend par là.
L'art 'conceptuel', c'est un moment de l'histoire de l'art (contemporain), défini par les historiens (de l'art). À strictement parler, ça consiste à considérer que l'œuvre (d'art) n'est plus tel objet sensible (tableau ou sculpture, morceau de musique, etc.) mais uniquement son 'concept' ; autrement dit, on va réduire l'œuvre à son programme, à son 'idée', au seul principe de sa possible production - sans avoir rien à en produire. Et on peut alors 'exposer'... le concept.
On écrit le programme sur le mur de la galerie, et c'est bon !
Sinon, d'une façon générale, universelle, il n'y a aucune œuvre de l'art qui ne s'appuie pas sur un ou plusieurs concepts préétablis à sa gestation. La formule couplets/refrain est un concept. Etc. (On ne va pas faire l'inventaire de tous les concepts, formels ou expressifs...)
Et moi, là dedans ?
Me croirez-vous ? J'avais un concept-calembour !
Ben ouais, quoi : tout le monde est parti à faire des "on va voir de quel bois on se chauffe", des "ça va pas faire que du petit bois", etc.
Bois, du bois... Des bois ! Flûte, cor anglais, clarinette et bassons, jouez hautbois, résonnez musettes.
Et puis, il y a une façon de jouer des "strings" que l'on nomme 'con legno battuto' : 'frapper les cordes avec le bois de l'archet'... (cf. "activité percussive")
Je passe sur les lames boisées du balafon.
Ensuite, je pense (concept !) à l'usage d'une gamme 'par ton' , pour le côté un peu "immobile" de la matière en question. Etc. (Je passe les détails)
... j'y ai entendu une scie qui ressort dans le souffle bruit .. ça bouillonne de l'esprit
Je n'avais pas pensé à la scie... mais je peux me rattraper avec "ça bouillonne de l'esprit" !
Le souffle bruit ? Oui, là c'est une façon 'contemporaine' de jouer des instruments à vent (ici un basson) : on demande à l'instrumentiste de faire le contraire de ce qu'on lui a appris au début de ses études (éliminer le bruit de son souffle). Et il y a même, là, un flûtiste qui "chante" (chantonne) dans son biniou...
Nous voici donc au cœur de l’arbre, dans la matière … il y a la respiration de la masse accueillante … les bruits de l’extérieur, les bruits de l’intérieur … au delà de l’immobilisme dont témoigne l’image on entend des pas, ça frotte des mandibules, ça grouille … et au final, c’est bien moins abstrait et conceptuel qu’annoncé et, en tant que visiteur régulier des forêt, ça me parle
"respiration de la masse… les bruits de l’extérieur, les bruits de l’intérieur …"
Et ben... grand merci à vous, pour vos retours, bien sympathiques !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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[ Dernière édition du message le 06/10/2025 à 11:43:30 ]
MUSIC_MAKER_001
patrick_g75
Pour aller dans le sens de Celest1 et LaGuibole, je trouve qu'il y a un côté "Microcosmos : Le Peuple de l'herbe" dans le morceau de Patrick.....
Merci pour la référence.
Je vais écouter ça dès que possible.
Je ne connais ce film que de (très bonne) réputation.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Celest1
basse Moog este (un chouïa sous-mixée mais ça choque pas)
Je sais pas pour vous mais quand je fais une compote c'est toujours une nouvelle aventure : pas les mêmes niveaux pas les mêmes approches pas les mêmes bugs
101112
[ Dernière édition du message le 06/10/2025 à 21:27:47 ]
patrick_g75
Merci Laguibole pour ton retour ...... Oui tu sais je fais juste pour que ça sonne bien je cherche pas la perfection non plus
![]()
On ne peut chercher que ce que l'on a déjà trouvé. (Sinon, on ne saurait pas quoi chercher.)
Donc, comme nous ne savons pas trop ce que c'est - la perfection (l'avons-nous seulement une seule fois rencontrée ?) -, nous n'allons pas perdre notre temps à la chercher.
Ouf !
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patrick_g75
...
Je sais pas pour vous mais quand je fais une compote c'est toujours une nouvelle aventure : pas les mêmes niveaux pas les mêmes approches pas les mêmes bugsdu coup même à une époque j'aurai souhaité faire un album c'est chaud : il faut conserver une sorte d'homogénéité....
Ben, à moins de faire ça 'pro' (je veux dire : à la commande), j'espère bien, que c'est un peu comme ça, pour chacun de nous, ici : l'aventure. Un peu...
Bon, après, pour le décor... On peut avoir chacun son décor. On n'est pas obligé de faire avec à chaque fois de nouveaux bugs !
Sinon - sérieusement ! -, tu as de toute évidence une démarche, une façon de faire, qui est sans doute d'abord une façon d'être, qui (au delà des... 'accidents') informe presque toutes tes productions. Ça leur donne comme un "air de famille". Donc, pour un album...
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Celest1
Oh pour un album tu sais je passe juste pour passer le temp m'amuser un peu prendre plein de plaisir et m'agacer sur les bugs j'ai pas la prétention de .. je dis pas on serait dans les années 90 mais bon aujourd'hui plein de truc ont déjà été fait et puis avec cette IA .. une époque quand même très beurk
101112
[ Dernière édition du message le 06/10/2025 à 23:33:19 ]
patrick_g75
... mais en vrai je dirai un nul of de moi même hein vous m'avez compris
On a bien compris que tu aimes trop te dénigrer.
.. je dis pas on serait dans les années 90 mais bon aujourd'hui plein de truc ont déjà été fait .....
Ben, surtout que déjà en 90, on avait derrière soi déjà quelques siècles d'activité humaine dédiée à la musique !
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Celest1
101112
patrick_g75
... des fois je me demande ce qu'aurait fait Mozart, Vivaldi ou Bach etc avec les moyens actuels.. peut être ils seraient devenu fainéant et ils auraient rien produit eux même en utilisant l'IA![]()
Ouais... Je crois que l'intelligence artificielle a parfois pour effet de nous renvoyer à notre bêtise, naturelle ?
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Celest1
101112
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KALAK : In Search Of Light
https://soundcloud.com/didier-le-bail-75451732/in-search-of-light
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