Pucelle_Dabidjan
« Vulnerant omnes, ultima necat »
Publié le 01/10/20 à 22:52
Rapport qualité/prix :
Mauvais
Cible :
Les débutants
Récemment, un camarade de ma région a fait l'acquisition de cette guitare en occasion pour 4000 chf. Mais il voulait lui faire un service chez le luthier et m'a demandé de la babysitter quelques temps.
De ce fait, je me suis dit que j'allais vous faire un petit essai de l'instrument en question.
Il s'agit d'une Gibson Gibson Limited Edition 2017 Les Paul Premium Quilt, un nom à rallonge qui trompe son monde car on pourrait penser qu'il s'agit d'un instrument exceptionnel.
Apparence extérieure :
Première chose qui choque sur cette guitare, c'est la présence d'un hardcase en aluminium, que Gibson nomme "high performance", et qui coûte 400 livres sterling si vous voulez en faire l'acquisition sur le marché des pièces détachées... le case est de bonne facture, avec une rigole certes, mais également un joint d'étanchéité en caoutchouc à l'intérieur, qui protège la guitare avec brio en cas de pluie. J'ajoute qu'il est flanqué de deux poignées en vrai cuir, très confortables, et d'une paire de roulettes, dont nous allons comprendre l'utilité un peu plus tard. La guitare vient avec tous les goodies qu'on connait à Gibson. J'ai beaucoup aimé la fiche des différents contrôles effectués sur la guitare, alors que le manche de cette dernière est réglé comme de la grosse daube avec une courbure à faire pâlir une rampe de saut à ski.
Ensuite, la guitare en elle-même est ""plutôt"" belle. Pourquoi "plutôt", parce-que même si la livrée en érable ondé sur la table et rapportée à l'arrière est plutôt belle, le vernis est apposé sans amour et tu sens qu'ils auraient pu faire plus, mais il ne fallait pas mettre les 22 dollars supplémentaires dans un dye avant laquage. Occasion manquée aussi avec la tranche simplement peinte en noir, probablement pour masquer un acajou pas très beau. Un liseré est présent tout autour de la table et du dos, mais Gibson n'a pas jugé bon de mettre un liseré à plusieurs plis. Petite mention spéciale pour le palissandre particulièrement hideux de la touche, que j'ai cru être du richlite avant que le luthier ne me confirme que c'était effectivement un palissandre. Le choix des potards chromés et des pourtours de micros chromés en accord avec les capots de micros m'a dépassé, j'ai trouvé ça très laid, mais mon pote adore, la forme des potards n'était pas pratique à l'usage car ils passent leur temps à passer entre les doigts.
Un point positif de la guitare, c'est l'électronique, qui est montée sur une plaque métallique à l'intérieure et où on a des vrais composants orange drop soudés sur des potards noname pas chers mais qui ont l'air plus solide et utiles que les habituels potards on/off chinois.... c'est plutôt bon en fait.
Pris en main :
L'ergonomie est typique des Gibson Les Paul et je ne m'attarderai pas spécialement dessus, si ce n'est que le manche n'était pas criticable dans son galbe en soit, mais on sentait que c'était un manche industriel, vite fabriqué par une machine. La jouabilité et le feeling général m'ont rappelé une LesPaul Classic 2017. Cette guitare est globalement décédée/morte/sans vie lorsqu'on la joue à vide, ce qui est de très mauvais augure. Dommage pour les potards, qui ont une forme bizarre et qu'on loupera facilement la nuit lors d'un concert avec les projecteurs dans la tronche.
Un point à soulever. C'est le poids de la gratte, qui pèse 4.3 kilogrammes...ok, rien de spécial, et qui, avec son case, arrive à 13 kilogrammes. Le même poids qu'une tête à lampe avec ses gros transfos. Si vous devez trimballer l'engin à bout de bras, vous allez être TRES mal, en revanche, si l'objectif est d'avoir un vrai case qui protège entre deux chargements, là on est en face de quelque-chose de très bien, et une vraie plus value par rapports aux cases plutôt sensibles des Gibson CS ou autres Tokai premium. En revanche, tous deux offriront des cases faciles à transporter et plutôt compacts en dimension, ce qui sera pratique si vous trimballez votre matos souvent sur de longues distances.
Prise à l'oreille
D'entrée, les micros sont agressifs, et fins, mais pas dans le sens positif du terme, ils affinent énormément un son qui devrait avoir de la chaire.
Le caractère global de la guitare est équilibré, ... la guitare est morte et sans vie. Elle n'a pas de langage propre. Ca peut être quelque-chose que le lecteur en face de moi trouvera intéressant, car, effectivement, ça peut servir pour certains jeux et certaines affinités dans l'usage de la guitare, mais moi, personnellement, ça ne me botte pas du tout. Ca me rappelle une gratte coréenne chiée par un automate et assemblée par Park Eun Jung, mère au foyer, pâtissière, et luthière amatrice le dimanche pour 10'000 won par mois.
Les micros trop fins gâchent l'aventure à tous les niveaux et je peine à trouver de la plénitude. A mon avis, c'est la première chose qui doit être changée sur cette guitare si on veut gagner en expressivité.
Le manche, mal réglé, est gênant, certes, mais j'arrive à me transposer dans l'idée que, une fois réglage fait, on pourra trouver des gens qui apprécieront le confort d'usage de ce dernier. Mais de nouveau, rien de très passionnant à ce niveau là.
Il est difficile de parler des sons. La gratte à plein de gain, mais c'est tout fin et crincrin, mais y'a un semblant de dynamique à aller chercher au poignet, même si les micros engagent énormément dans la voie de ce qui sera restitué.
C'est bon mais ça l'est pas... je ne sais pas si c'est clair pour vous. Ca peut convenir à certains (rares) types de musiciens, mais jamais tu ne te prends une claque avec cette guitare comme c'est le cas avec une Gibson RI ou VOS, ou mieux, une Tokai LS dans le haut du panier. Les guitares précitées ont toutes de la vie et un fort caractère, qu'on associe immédiatement au "son Les Paul"... et qu'on ne trouve pas vraiment ici.
Mot de la fin :
Cette guitare ne m'a pas faite une forte impression. Pour moi, il s'agit d'une LesPaul Classic avec des beaux bois de décoration et des micros theubés. Le tout se payant très cher en occasion. Mais un truc de plus, qui démontre parfaitement comment Gibson essayait de donner de la valeur ajoutée à sa came avant la faillite du groupe.
De ce fait, je me suis dit que j'allais vous faire un petit essai de l'instrument en question.
Il s'agit d'une Gibson Gibson Limited Edition 2017 Les Paul Premium Quilt, un nom à rallonge qui trompe son monde car on pourrait penser qu'il s'agit d'un instrument exceptionnel.
Apparence extérieure :
Première chose qui choque sur cette guitare, c'est la présence d'un hardcase en aluminium, que Gibson nomme "high performance", et qui coûte 400 livres sterling si vous voulez en faire l'acquisition sur le marché des pièces détachées... le case est de bonne facture, avec une rigole certes, mais également un joint d'étanchéité en caoutchouc à l'intérieur, qui protège la guitare avec brio en cas de pluie. J'ajoute qu'il est flanqué de deux poignées en vrai cuir, très confortables, et d'une paire de roulettes, dont nous allons comprendre l'utilité un peu plus tard. La guitare vient avec tous les goodies qu'on connait à Gibson. J'ai beaucoup aimé la fiche des différents contrôles effectués sur la guitare, alors que le manche de cette dernière est réglé comme de la grosse daube avec une courbure à faire pâlir une rampe de saut à ski.
Ensuite, la guitare en elle-même est ""plutôt"" belle. Pourquoi "plutôt", parce-que même si la livrée en érable ondé sur la table et rapportée à l'arrière est plutôt belle, le vernis est apposé sans amour et tu sens qu'ils auraient pu faire plus, mais il ne fallait pas mettre les 22 dollars supplémentaires dans un dye avant laquage. Occasion manquée aussi avec la tranche simplement peinte en noir, probablement pour masquer un acajou pas très beau. Un liseré est présent tout autour de la table et du dos, mais Gibson n'a pas jugé bon de mettre un liseré à plusieurs plis. Petite mention spéciale pour le palissandre particulièrement hideux de la touche, que j'ai cru être du richlite avant que le luthier ne me confirme que c'était effectivement un palissandre. Le choix des potards chromés et des pourtours de micros chromés en accord avec les capots de micros m'a dépassé, j'ai trouvé ça très laid, mais mon pote adore, la forme des potards n'était pas pratique à l'usage car ils passent leur temps à passer entre les doigts.
Un point positif de la guitare, c'est l'électronique, qui est montée sur une plaque métallique à l'intérieure et où on a des vrais composants orange drop soudés sur des potards noname pas chers mais qui ont l'air plus solide et utiles que les habituels potards on/off chinois.... c'est plutôt bon en fait.
Pris en main :
L'ergonomie est typique des Gibson Les Paul et je ne m'attarderai pas spécialement dessus, si ce n'est que le manche n'était pas criticable dans son galbe en soit, mais on sentait que c'était un manche industriel, vite fabriqué par une machine. La jouabilité et le feeling général m'ont rappelé une LesPaul Classic 2017. Cette guitare est globalement décédée/morte/sans vie lorsqu'on la joue à vide, ce qui est de très mauvais augure. Dommage pour les potards, qui ont une forme bizarre et qu'on loupera facilement la nuit lors d'un concert avec les projecteurs dans la tronche.
Un point à soulever. C'est le poids de la gratte, qui pèse 4.3 kilogrammes...ok, rien de spécial, et qui, avec son case, arrive à 13 kilogrammes. Le même poids qu'une tête à lampe avec ses gros transfos. Si vous devez trimballer l'engin à bout de bras, vous allez être TRES mal, en revanche, si l'objectif est d'avoir un vrai case qui protège entre deux chargements, là on est en face de quelque-chose de très bien, et une vraie plus value par rapports aux cases plutôt sensibles des Gibson CS ou autres Tokai premium. En revanche, tous deux offriront des cases faciles à transporter et plutôt compacts en dimension, ce qui sera pratique si vous trimballez votre matos souvent sur de longues distances.
Prise à l'oreille
D'entrée, les micros sont agressifs, et fins, mais pas dans le sens positif du terme, ils affinent énormément un son qui devrait avoir de la chaire.
Le caractère global de la guitare est équilibré, ... la guitare est morte et sans vie. Elle n'a pas de langage propre. Ca peut être quelque-chose que le lecteur en face de moi trouvera intéressant, car, effectivement, ça peut servir pour certains jeux et certaines affinités dans l'usage de la guitare, mais moi, personnellement, ça ne me botte pas du tout. Ca me rappelle une gratte coréenne chiée par un automate et assemblée par Park Eun Jung, mère au foyer, pâtissière, et luthière amatrice le dimanche pour 10'000 won par mois.
Les micros trop fins gâchent l'aventure à tous les niveaux et je peine à trouver de la plénitude. A mon avis, c'est la première chose qui doit être changée sur cette guitare si on veut gagner en expressivité.
Le manche, mal réglé, est gênant, certes, mais j'arrive à me transposer dans l'idée que, une fois réglage fait, on pourra trouver des gens qui apprécieront le confort d'usage de ce dernier. Mais de nouveau, rien de très passionnant à ce niveau là.
Il est difficile de parler des sons. La gratte à plein de gain, mais c'est tout fin et crincrin, mais y'a un semblant de dynamique à aller chercher au poignet, même si les micros engagent énormément dans la voie de ce qui sera restitué.
C'est bon mais ça l'est pas... je ne sais pas si c'est clair pour vous. Ca peut convenir à certains (rares) types de musiciens, mais jamais tu ne te prends une claque avec cette guitare comme c'est le cas avec une Gibson RI ou VOS, ou mieux, une Tokai LS dans le haut du panier. Les guitares précitées ont toutes de la vie et un fort caractère, qu'on associe immédiatement au "son Les Paul"... et qu'on ne trouve pas vraiment ici.
Mot de la fin :
Cette guitare ne m'a pas faite une forte impression. Pour moi, il s'agit d'une LesPaul Classic avec des beaux bois de décoration et des micros theubés. Le tout se payant très cher en occasion. Mais un truc de plus, qui démontre parfaitement comment Gibson essayait de donner de la valeur ajoutée à sa came avant la faillite du groupe.