Gab66
« Pragmatique »
Publié le 14/03/24 à 20:54
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Avant toute chose, je voulais préciser que je suis plutôt utilisateur de lutheries de type Gibson et orienté vintage (gros manche, grosse fuzz bien grasse dans un esprit grunge). Ma guitare principale est une Epiphone Casino à laquelle j'ai ajouté un Bigsby. Pour les besoins de mon groupe j'ai donc troqué mon Epiphone Nighthawk de 96 (très sympa, polyvalente en diable, trop polyvalente d'ailleurs et sans vibrato...) contre cette RG350EXZ. Mon choix s'était arrêté sur une Ibanez car je cherchais vraiment une guitare orientée métal, shred avec un Floyd (même si je suis plus rythmique et que je balance quelques licks de temps en temps) et je gardais en mémoire un essai d'une sabre qui m'avait déçu, manche bien trop plat, corps ultra fin, le courant n'était pas passé... Au bout de quelques recherches, une rencontre, un échange et me voici donc avec une nouvelle guitare (au passage, l'ancien propriétaire est un véritable amour!).
Esthétique
La série RG fait partie des grattes les plus connues au monde, on y retrouve le design superstrat avec les cornes bien effilées, la tête typique (que j'aime bien), trois micros et un Floyd Ibanez, le Edge II avec retour au point zéro.
J'avais le choix entre celle-ci et une DXZ qui est identique mais en blanche. Pour le coup je trouve la blanche beaucoup plus classe, mais la noire dispose d'une arme secrète qui a fait pencher la balance de son côté, j'y reviendrais plus tard.
Elle est donc noire, le pickguard plastique gris imite l'aluminium, mouais, d'autant que la première couche s'est barrée à certains endroits, ça laisse une trace noire. En résumé ça casse un peu le rendu qualitatif, on est bien loin du pickguard effet miroir des versions plus huppées.
Mis à part ça, le manche est fin, mais pas trop, en érable 3 couches et satiné , la touche comporte 24 grosses frettes et comporte les fameux repères en dents de requin.
En résumé, elle est sobre, pas le genre de guitare sur laquelle on se retourne 15 fois.
Ergonomie
A la prise en main, j'ai été surpris par le poids (je rappelle que je joue sur une Casino qui, même si elle est alourdie d'un Bigsby, reste assez légère!) et par l'épaisseur du corps, les angles de l'éclisse sont assez vifs et le coté inférieur de la guitare fait assez massif. Côté supérieur il y a bien une découpe stomacale et une autre pour l'avant bras, cependant comme je joue avec la guitare au niveau de la ceinture, je trouve que cette dernière aurait gagnée à être un poil plus large. Rien de bien méchant non plus! Puisqu'on est sur le corps, l'accès aux potards est simple et le volume et le tone se manipulent sans soucis! Le sélecteur 5 positions se trouve assez facilement aussi. La tige du vibrato est très pratique, on peut la caler ou au contraire la laisser libre en serrant ou pas la bague à sa base. Par contre, quand la tige est libre, elle se balance dans un désagréable concert de crouiks tous plus sonores les uns que les autres!!! Du fait du contre ressort du système zéro, la tige offre une certaine résistance et il n'est pas facile de doser précisément l'effort mis sur le vibrato. Cependant, il est possible de retirer le système de contre ressorts assez facilement et gagner en précision (ce qu'on perdra en fiabilité d'accordage...). Très bon point, le système de réglage de la tension du vibrato grâce à une molette située au dos de la gratte. Le Edge II semble être une vraie usine à gaz, mais il a été pensé pour être "facilement" réglé et son design compact ne le rend pas proéminent sous la main droite, excellent, bien réfléchi et mis en oeuvre!
Le manche, fin, mais avec un peu de matière sous la main quand même, l'érable glisse bien, sans problème. Les frettes sont bien présentes et ne gênent pas les mouvements, juste à dire que leur profil se fait bien sentir dans la main (mais je m’y fait assez vite!). L’accès aux aigus m’a troué, on arrive à atteindre la 24ème case sans effort, bravo Ibanez! Le sillet est un modèle à blocage (Floyd like oblige), il faut donc jouer de la clef Allen pour réaccorder la guitare si les fine tuners sont déjà au max. Gonflant, d’autant que Yamaha par exemple avait trouvé une solution (moche ok) pertinente avec son finger clamp.
En résumé, une guitare pertinente, réfléchie et bien pensée.
Et comment ça sonne?
A vide, on ne peut pas dire que ça sonne des masses… Pourtant l’épaisseur du corps m’aurait fait penser le contraire, mais force est de constater, ça ne vibre pas des masses, le sustain est plutôt bof. Mais je ne m'alerte pas plus que ça, c’est une électrique faite pour jouer branchée après tout! Disons le tout de suite, la RG350 n’est pas réputée pour ses micros et l’ancien proprio a fait remplacer celui du chevalet par un Seymour Duncan.
Je ne m’attendais pas à des clairs de folie et ils se sont révélés très corrects, sans plus, pas de défaut notable, pas de qualité incroyable. Accompagné de quelques effets, ca passe plutôt bien, loin d’être désagréable. En crunch, ça passe, pas dégueu mais pas foufou non plus, le sustain n’est pas incroyable, plutôt passable. Elle n’est pas désagréable, loin de là! Une mention toute particulière aux positions de micros intermédiaires, on retrouve un certain claquant, très Fender, pas désagréable!
Dès qu’on va commencer à attaquer les grosses fuzz et la disto, la guitare répond bien présente, je découvre des sons que je n’avais jamais entendu avant, les harmoniques ne demandent qu’à sortir! En un mot, ça envoie bien copieux et le micro chevalet est vraiment à son aise là où le micro manche s’en sort correctement, sans plus. On sent que le manche a été imaginé pour les solistes, cependant les rythmiques passent sans confort particulier, mais sans soucis non plus. Et le manche, j’y reviens justement, je sens vraiment qu’il à le potentiel pour faire accélérer le jeu et on doit vraiment s’éclater quand on a le niveau pour jouer vite! Le vibrato est un jouet curieux au début et on a rapidement tendance à s’en servir, à le matraquer dans tous les sens pour obtenir des sons complètement barrés et il supporte sans broncher. Pour peu que les cordes soient stabilisées, l’accordage ne bouge quasiment pas.
En résumé, une bonne guitare pour des registres modernes, bien qu’elle accepte sans problème de partir dans des genres très divers.
Au final?
Une guitare à l’image de son look, sobre, sans fioritures, bien pensée, plutôt bien finie, sans défaut notable. Je pense qu’elle ira très bien avec un multi effets comprenant de bonnes simulations d’amplis. Elle est sérieuse et je pense que je vais pouvoir l’exploiter en live sans soucis. Elle n’a pas le caractère de certaines autres, parait moins vivante, moins vibrante, mais elle est facile à jouer, me semble fiable quand bien réglée. Si ce n’est pas le coup de coeur du siècle, elle est pragmatique, un peu comme une Mercedes, qui sera moins sexy qu’une anglaise, mais efficace et bien plus fiable!
Les -
-Le sillet avec ses vis Allen
-Manque de personnalité
-Usine à gaz à régler
-Floyd un poil dur
Les +
+Guitare sérieuse et bien pensée
+Accès aux aigus
+Le manche
+Les positions intermédiaires
+Polyvalence générale
+Avec du gros son!!!
+Tenue d’accord malgré le matraquage
Esthétique
La série RG fait partie des grattes les plus connues au monde, on y retrouve le design superstrat avec les cornes bien effilées, la tête typique (que j'aime bien), trois micros et un Floyd Ibanez, le Edge II avec retour au point zéro.
J'avais le choix entre celle-ci et une DXZ qui est identique mais en blanche. Pour le coup je trouve la blanche beaucoup plus classe, mais la noire dispose d'une arme secrète qui a fait pencher la balance de son côté, j'y reviendrais plus tard.
Elle est donc noire, le pickguard plastique gris imite l'aluminium, mouais, d'autant que la première couche s'est barrée à certains endroits, ça laisse une trace noire. En résumé ça casse un peu le rendu qualitatif, on est bien loin du pickguard effet miroir des versions plus huppées.
Mis à part ça, le manche est fin, mais pas trop, en érable 3 couches et satiné , la touche comporte 24 grosses frettes et comporte les fameux repères en dents de requin.
En résumé, elle est sobre, pas le genre de guitare sur laquelle on se retourne 15 fois.
Ergonomie
A la prise en main, j'ai été surpris par le poids (je rappelle que je joue sur une Casino qui, même si elle est alourdie d'un Bigsby, reste assez légère!) et par l'épaisseur du corps, les angles de l'éclisse sont assez vifs et le coté inférieur de la guitare fait assez massif. Côté supérieur il y a bien une découpe stomacale et une autre pour l'avant bras, cependant comme je joue avec la guitare au niveau de la ceinture, je trouve que cette dernière aurait gagnée à être un poil plus large. Rien de bien méchant non plus! Puisqu'on est sur le corps, l'accès aux potards est simple et le volume et le tone se manipulent sans soucis! Le sélecteur 5 positions se trouve assez facilement aussi. La tige du vibrato est très pratique, on peut la caler ou au contraire la laisser libre en serrant ou pas la bague à sa base. Par contre, quand la tige est libre, elle se balance dans un désagréable concert de crouiks tous plus sonores les uns que les autres!!! Du fait du contre ressort du système zéro, la tige offre une certaine résistance et il n'est pas facile de doser précisément l'effort mis sur le vibrato. Cependant, il est possible de retirer le système de contre ressorts assez facilement et gagner en précision (ce qu'on perdra en fiabilité d'accordage...). Très bon point, le système de réglage de la tension du vibrato grâce à une molette située au dos de la gratte. Le Edge II semble être une vraie usine à gaz, mais il a été pensé pour être "facilement" réglé et son design compact ne le rend pas proéminent sous la main droite, excellent, bien réfléchi et mis en oeuvre!
Le manche, fin, mais avec un peu de matière sous la main quand même, l'érable glisse bien, sans problème. Les frettes sont bien présentes et ne gênent pas les mouvements, juste à dire que leur profil se fait bien sentir dans la main (mais je m’y fait assez vite!). L’accès aux aigus m’a troué, on arrive à atteindre la 24ème case sans effort, bravo Ibanez! Le sillet est un modèle à blocage (Floyd like oblige), il faut donc jouer de la clef Allen pour réaccorder la guitare si les fine tuners sont déjà au max. Gonflant, d’autant que Yamaha par exemple avait trouvé une solution (moche ok) pertinente avec son finger clamp.
En résumé, une guitare pertinente, réfléchie et bien pensée.
Et comment ça sonne?
A vide, on ne peut pas dire que ça sonne des masses… Pourtant l’épaisseur du corps m’aurait fait penser le contraire, mais force est de constater, ça ne vibre pas des masses, le sustain est plutôt bof. Mais je ne m'alerte pas plus que ça, c’est une électrique faite pour jouer branchée après tout! Disons le tout de suite, la RG350 n’est pas réputée pour ses micros et l’ancien proprio a fait remplacer celui du chevalet par un Seymour Duncan.
Je ne m’attendais pas à des clairs de folie et ils se sont révélés très corrects, sans plus, pas de défaut notable, pas de qualité incroyable. Accompagné de quelques effets, ca passe plutôt bien, loin d’être désagréable. En crunch, ça passe, pas dégueu mais pas foufou non plus, le sustain n’est pas incroyable, plutôt passable. Elle n’est pas désagréable, loin de là! Une mention toute particulière aux positions de micros intermédiaires, on retrouve un certain claquant, très Fender, pas désagréable!
Dès qu’on va commencer à attaquer les grosses fuzz et la disto, la guitare répond bien présente, je découvre des sons que je n’avais jamais entendu avant, les harmoniques ne demandent qu’à sortir! En un mot, ça envoie bien copieux et le micro chevalet est vraiment à son aise là où le micro manche s’en sort correctement, sans plus. On sent que le manche a été imaginé pour les solistes, cependant les rythmiques passent sans confort particulier, mais sans soucis non plus. Et le manche, j’y reviens justement, je sens vraiment qu’il à le potentiel pour faire accélérer le jeu et on doit vraiment s’éclater quand on a le niveau pour jouer vite! Le vibrato est un jouet curieux au début et on a rapidement tendance à s’en servir, à le matraquer dans tous les sens pour obtenir des sons complètement barrés et il supporte sans broncher. Pour peu que les cordes soient stabilisées, l’accordage ne bouge quasiment pas.
En résumé, une bonne guitare pour des registres modernes, bien qu’elle accepte sans problème de partir dans des genres très divers.
Au final?
Une guitare à l’image de son look, sobre, sans fioritures, bien pensée, plutôt bien finie, sans défaut notable. Je pense qu’elle ira très bien avec un multi effets comprenant de bonnes simulations d’amplis. Elle est sérieuse et je pense que je vais pouvoir l’exploiter en live sans soucis. Elle n’a pas le caractère de certaines autres, parait moins vivante, moins vibrante, mais elle est facile à jouer, me semble fiable quand bien réglée. Si ce n’est pas le coup de coeur du siècle, elle est pragmatique, un peu comme une Mercedes, qui sera moins sexy qu’une anglaise, mais efficace et bien plus fiable!
Les -
-Le sillet avec ses vis Allen
-Manque de personnalité
-Usine à gaz à régler
-Floyd un poil dur
Les +
+Guitare sérieuse et bien pensée
+Accès aux aigus
+Le manche
+Les positions intermédiaires
+Polyvalence générale
+Avec du gros son!!!
+Tenue d’accord malgré le matraquage