
« Une tuerie une fois les défauts gommés... »
Publié le 16/05/25 à 22:12
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Étant déjà possesseur d'un très grand nombre de Lag (9 avec celle-ci, toutes Françaises de 1985 à 2012), je vais donner mon avis sur cette Arkane Collector Bédarieux (ACB donc) de la façon la plus objective possible.
Pour commencer, j'ai acquis cette ACB de 2012 en finition Brown Shadow lors d'un déstockage dans un magasin de musique. J'ai testé la bête sur place, et malgré quelques défauts que j'ai tout de suite décelé, j'ai franchi le pas malgré un prix de 1899 euros (le prix d'un B-stock chez E-II ou d'une LTD haut de gamme), car la finition est juste sublime et le manche m'a laissé sur le cul. Déjà, les specs de la belle :
- corps en acajou
- table en érable ondé sur les 3/4 du corps avec des motifs rappelant le peuplier sur le quart restant (une merveille). La table fait presque la moitié de l'épaisseur de la guitare...
- binding d'érable naturel à la jointure entre l'acajou et la table, de très bon goût
- manche en érable satiné
- touche 24 cases en palissandre relativement clair
- tête Arkane 2012 avec un placage de palissandre dans le prolongement de la touche
- 6 mécaniques Lag en ligne mi-chromés, mi-noires
- Floyd Rose Original chromé
- un volume et une tonalité
- un sélecteur 5 positions
- un Seymour Duncan Custom-Custom TB-11 en chevalet
- un Seymour Duncan Jazz SH-2n en manche
- des attaches courroies Dunlop Dual Design (ça c'est classe !)
- un jack 6.35 type barrel
Sur le papier, une bête de course Made In France. N'ayant que des Françaises (Rockline principalement et une Arkane Absolute de 2003), je suis habitué à avoir de la lutherie au top du top qui n'a rien à envier à de l'ESP par exemple (j'en ai une, c'est tout aussi bon), avec des finitions nickel et des bois sélectionnés.
Maintenant, on teste à vide. Alors l'ergonomie du corps est assez fabuleuse avec des chanfreins partout, une découpe du talon entre le corps et le manche (vissé) absolument parfaite qui permet d'être tout autant à l'aise sur cette guitare que sur un manche traversant. L'accès aux aigus est dantesque. Le sélecteur tombe bien sous la main ainsi que le potard de volume. Le manche quant à lui m'a scotché dès que je l'ai pris en main. Il est (très) épais, entre le C et le D avec un léger plat façon ESP, avec une touche assez large rappelant Jackson, et un radius de 12 (une constante chez Lag). J'ai des mains assez larges mais pas non plus des pagaies, et malgré la taille conséquente du manche, je me suis senti tout de suite à l'aise. La cerise sur le gâteau étant la finition satinée, probablement une des plus rapides que j'ai pu tester avec aucune accroche de la paume de la main. Un régal pour le shredder qui sommeille en moi ! Maintenant, le Floyd Rose. Et là, ça se gâte. Le barillet de la tige (donc sous le vibrato) frotte contre le bois de la cavité interdisant toute utilisation et surtout interdisant le maintien de l'accordage. Comment cela est possible sur une guitare de ce standing, et comment le magasin a pu la laisser dans cet état à la vente ? J'ai ma théorie sur le sujet (voir la suite)... Ensuite les mécaniques et là, deuxième bémol. Ça sent la camelote à plein nez. On sent que la rotation n'est pas franche et que la vis de serrage de la mécanique n'a qu'une envie, celle de se barrer. Sur un instrument comme celui-ci, c'est franchement très malvenu sachant que certaines de mes Rockline des années 90 ont les mécaniques Lag d'origine qui ne bronchent pas. Bref, second point noir.
Concernant le son à vide, c'est résonnant, brillant, et ce malgré des cordes qui ne doivent pas donner leur âge... Une fois branché (au magasin, dans un combo DSL20), ça sonne bien évidemment, le combo TB-11 / SH-2 étant véritablement fait pour un maximum de polyvalence au détriment du niveau de sortie. Le potard de volume est ultra-réactif et permet de facilement faire du violoning façon EVH. La tonalité quand à elle est un mystère : elle est radicale. A zéro, elle bouffe tous les aigus sans exception et le son devient plus qu'étouffé, c'est à dire inexploitable. Après, je n'utilise jamais la tonalité sur une guitare, donc quelque part je ne me formalise pas et je laisse le potard en buté. Pour finir, le sélecteur 5 positions permet d'utiliser le split des 2 micros, avec de gauche à droite la configuration suivante : humbucker manche, simple manche, simple manche + simple chevalet, simple chevalet et humbucker chevalet. Tous les sons sont là, un maximum de polyvalence comme je le disais. Voilà pour les premiers contacts avec l'instrument. Les deux principaux défauts étant faciles à gommer (je fais un peu de lutherie à mes heures perdues et je règle mes instruments depuis des années), j'ai quand même craqué, ce grâce à ce manche sublime, l'ergonomie (et pourtant les réglages étaient roulés sous les aisselles) et cette finition superbe. Maintenant, on pose la bête sur la table et on bricole un peu.
Premièrement, le plus critique, à savoir le Floyd Rose. Après démontage de ce dernier (sans enlever les cordes, on n'est pas des sauvages), je protège le corps avec de l'adhésif de peintre, et je sors la lime à bois. Effectivement, il y a quelques dixièmes de millimètres en trop sur lequel frotte le barillet de la tige. Quelques passes de lime là où il faut, un ponçage de finition et un nettoyage et hop, on remonte le tout et on retend les cordes. Là je suis rassuré, le FR marche parfaitement, l'accord ne bouge pas après l'avoir trituré dans tous les sens et le fluttering est juste monstrueux (et ce avec 3 ressorts très tendus sur un bloc de 32mm).
Ensuite, on branche chez soi sur ce qu'on a de mieux : des amplis à lampes de compétition. Dual Rectifier, EVH5150, 6505+, on sort l'artillerie lourde. Et là, deux constats : 1) le son des deux micros est superbes. Le SH-2n est soyeux à souhait comme on l'aime, et le TB-11 est ultra précis avec aucune basse qui bave, des médiums très droits et beaucoup d'air dans les aigus, donc énormément de présence. 2) le niveau de sortie des deux micros, surtout le TB-11, est assez faible. Eh oui, ce sont des micros au niveau de sortie moyen. Juste pour comparer ce qui est comparable, un TB-11 sort 1.4 moins fort qu'un TB-4. Moi qui suis habitué aux Fishman Fluence, Dominger Warlord, EMG 81/85, SH-6, SH-8 et autres Blackwinter qui sortent fort, ça fait tout drôle ! Du coup, petite opération : virer la tonalité et monter un clean boost Artec QTB alimenté en 9V qui permet d'avoir un boost transparent du signal de 0db, +6db, +14db et +20db et ce grâce à un potard rotatif 5 positions (la première étant le bypass). Une fois le tout démonté et remonté, petit test et là, la grosse claque ! En +6dB, le niveau de sortie se situe à la hauteur des autres micros précités, ce qui fait que je peux utiliser n'importe quelle guitare sans toucher quoi que ce soit (niveau d'entrée de la carte son par exemple, ou niveau de la pédale d'OD etc.). De plus, le clean boost est transparent et le caractère des micros est parfaitement conservé (ce que je voulais absolument obtenir). Au delà, le +14dB et le +20dB sont accessoires et inutiles sur des amplis high-gain, hormis rajouter du bruit de fond... utile cependant sur des amplis vintage qu'on veut défourailler
... Ensuite, re-démontage du FR pour installer un bloc laiton 32mm, des ressorts noiseless, et changer les cordes pour du 11-60 Savarez Focus (je combine un 9-46 + une corde de 60) avec un accordage en Si standard. Eh oui, avec des micros aussi brillants, un bon accordage bas ne devrait pas faire de mal. Un bon réglage du truss-rod, de la hauteur du FR & des intonations et Banco, ça sonne super bien et ça reste très précis. Alors oui je n'ai pas touché aux mécaniques (je confirme bien qu'elle sont de qualité médiocre), le blocage du sillet aide à les oublier un moment... Mais je les changerai à l'avenir. Aussi, j'ai pesé la bête : 3.7kg. Mois lourde qu'une Les Paul, mais ça pèse quand même son petit poids. Heureusement que l'équilibre est juste parfait lorsqu'on la porte.
Pour résumer, les + :
- ergonomie fantastique
- manche satiné sublime
- finition magnifique (ça fait beaucoup de superlatif hein !) et très bien réalisé
- binding naturel de très bon goût
- configuration de micros très polyvalente
- Floyd Rose Original (cela va de soi)
- micros avec capots noirs brossés, sobre mais efficace
- attache-courroies très pratiques
- son case Lag en finition croco, toujours la classe
Ensuite les - :
- mécaniques indigentes sur un instrument de cette catégorie
- cavité du FR un poil étroite
- la cote des Lag est incroyablement basse, et ce depuis des années. C'est donc un investissement personnel.
Alors concernant la cavité du FR, peut-être que le bois a pas mal travaillé, l'instrument étant de 2012 et visiblement n'ayant pas été entretenu. Je ne sais pas non plus dans quelles conditions elle a été stockée. Toujours est-il que quand j'ai nourri la touche à l'huile de citron, le palissandre a bu tout ce qu'il pouvait, signe que la pauvre n'a pas vu quelqu'un en prendre soin depuis belle lurette. Bref, maintenant que tous les travaux d'importance ont été réalisé, c'est une véritable machine de guerre au niveau de toutes les autres guitares du même calibre que je possède. Cependant, un "novice" qui ne sait pas comment régler une guitare n'aurait probablement pas acheté cet instrument...
Pour commencer, j'ai acquis cette ACB de 2012 en finition Brown Shadow lors d'un déstockage dans un magasin de musique. J'ai testé la bête sur place, et malgré quelques défauts que j'ai tout de suite décelé, j'ai franchi le pas malgré un prix de 1899 euros (le prix d'un B-stock chez E-II ou d'une LTD haut de gamme), car la finition est juste sublime et le manche m'a laissé sur le cul. Déjà, les specs de la belle :
- corps en acajou
- table en érable ondé sur les 3/4 du corps avec des motifs rappelant le peuplier sur le quart restant (une merveille). La table fait presque la moitié de l'épaisseur de la guitare...
- binding d'érable naturel à la jointure entre l'acajou et la table, de très bon goût
- manche en érable satiné
- touche 24 cases en palissandre relativement clair
- tête Arkane 2012 avec un placage de palissandre dans le prolongement de la touche
- 6 mécaniques Lag en ligne mi-chromés, mi-noires
- Floyd Rose Original chromé
- un volume et une tonalité
- un sélecteur 5 positions
- un Seymour Duncan Custom-Custom TB-11 en chevalet
- un Seymour Duncan Jazz SH-2n en manche
- des attaches courroies Dunlop Dual Design (ça c'est classe !)
- un jack 6.35 type barrel
Sur le papier, une bête de course Made In France. N'ayant que des Françaises (Rockline principalement et une Arkane Absolute de 2003), je suis habitué à avoir de la lutherie au top du top qui n'a rien à envier à de l'ESP par exemple (j'en ai une, c'est tout aussi bon), avec des finitions nickel et des bois sélectionnés.
Maintenant, on teste à vide. Alors l'ergonomie du corps est assez fabuleuse avec des chanfreins partout, une découpe du talon entre le corps et le manche (vissé) absolument parfaite qui permet d'être tout autant à l'aise sur cette guitare que sur un manche traversant. L'accès aux aigus est dantesque. Le sélecteur tombe bien sous la main ainsi que le potard de volume. Le manche quant à lui m'a scotché dès que je l'ai pris en main. Il est (très) épais, entre le C et le D avec un léger plat façon ESP, avec une touche assez large rappelant Jackson, et un radius de 12 (une constante chez Lag). J'ai des mains assez larges mais pas non plus des pagaies, et malgré la taille conséquente du manche, je me suis senti tout de suite à l'aise. La cerise sur le gâteau étant la finition satinée, probablement une des plus rapides que j'ai pu tester avec aucune accroche de la paume de la main. Un régal pour le shredder qui sommeille en moi ! Maintenant, le Floyd Rose. Et là, ça se gâte. Le barillet de la tige (donc sous le vibrato) frotte contre le bois de la cavité interdisant toute utilisation et surtout interdisant le maintien de l'accordage. Comment cela est possible sur une guitare de ce standing, et comment le magasin a pu la laisser dans cet état à la vente ? J'ai ma théorie sur le sujet (voir la suite)... Ensuite les mécaniques et là, deuxième bémol. Ça sent la camelote à plein nez. On sent que la rotation n'est pas franche et que la vis de serrage de la mécanique n'a qu'une envie, celle de se barrer. Sur un instrument comme celui-ci, c'est franchement très malvenu sachant que certaines de mes Rockline des années 90 ont les mécaniques Lag d'origine qui ne bronchent pas. Bref, second point noir.
Concernant le son à vide, c'est résonnant, brillant, et ce malgré des cordes qui ne doivent pas donner leur âge... Une fois branché (au magasin, dans un combo DSL20), ça sonne bien évidemment, le combo TB-11 / SH-2 étant véritablement fait pour un maximum de polyvalence au détriment du niveau de sortie. Le potard de volume est ultra-réactif et permet de facilement faire du violoning façon EVH. La tonalité quand à elle est un mystère : elle est radicale. A zéro, elle bouffe tous les aigus sans exception et le son devient plus qu'étouffé, c'est à dire inexploitable. Après, je n'utilise jamais la tonalité sur une guitare, donc quelque part je ne me formalise pas et je laisse le potard en buté. Pour finir, le sélecteur 5 positions permet d'utiliser le split des 2 micros, avec de gauche à droite la configuration suivante : humbucker manche, simple manche, simple manche + simple chevalet, simple chevalet et humbucker chevalet. Tous les sons sont là, un maximum de polyvalence comme je le disais. Voilà pour les premiers contacts avec l'instrument. Les deux principaux défauts étant faciles à gommer (je fais un peu de lutherie à mes heures perdues et je règle mes instruments depuis des années), j'ai quand même craqué, ce grâce à ce manche sublime, l'ergonomie (et pourtant les réglages étaient roulés sous les aisselles) et cette finition superbe. Maintenant, on pose la bête sur la table et on bricole un peu.
Premièrement, le plus critique, à savoir le Floyd Rose. Après démontage de ce dernier (sans enlever les cordes, on n'est pas des sauvages), je protège le corps avec de l'adhésif de peintre, et je sors la lime à bois. Effectivement, il y a quelques dixièmes de millimètres en trop sur lequel frotte le barillet de la tige. Quelques passes de lime là où il faut, un ponçage de finition et un nettoyage et hop, on remonte le tout et on retend les cordes. Là je suis rassuré, le FR marche parfaitement, l'accord ne bouge pas après l'avoir trituré dans tous les sens et le fluttering est juste monstrueux (et ce avec 3 ressorts très tendus sur un bloc de 32mm).
Ensuite, on branche chez soi sur ce qu'on a de mieux : des amplis à lampes de compétition. Dual Rectifier, EVH5150, 6505+, on sort l'artillerie lourde. Et là, deux constats : 1) le son des deux micros est superbes. Le SH-2n est soyeux à souhait comme on l'aime, et le TB-11 est ultra précis avec aucune basse qui bave, des médiums très droits et beaucoup d'air dans les aigus, donc énormément de présence. 2) le niveau de sortie des deux micros, surtout le TB-11, est assez faible. Eh oui, ce sont des micros au niveau de sortie moyen. Juste pour comparer ce qui est comparable, un TB-11 sort 1.4 moins fort qu'un TB-4. Moi qui suis habitué aux Fishman Fluence, Dominger Warlord, EMG 81/85, SH-6, SH-8 et autres Blackwinter qui sortent fort, ça fait tout drôle ! Du coup, petite opération : virer la tonalité et monter un clean boost Artec QTB alimenté en 9V qui permet d'avoir un boost transparent du signal de 0db, +6db, +14db et +20db et ce grâce à un potard rotatif 5 positions (la première étant le bypass). Une fois le tout démonté et remonté, petit test et là, la grosse claque ! En +6dB, le niveau de sortie se situe à la hauteur des autres micros précités, ce qui fait que je peux utiliser n'importe quelle guitare sans toucher quoi que ce soit (niveau d'entrée de la carte son par exemple, ou niveau de la pédale d'OD etc.). De plus, le clean boost est transparent et le caractère des micros est parfaitement conservé (ce que je voulais absolument obtenir). Au delà, le +14dB et le +20dB sont accessoires et inutiles sur des amplis high-gain, hormis rajouter du bruit de fond... utile cependant sur des amplis vintage qu'on veut défourailler

Pour résumer, les + :
- ergonomie fantastique
- manche satiné sublime
- finition magnifique (ça fait beaucoup de superlatif hein !) et très bien réalisé
- binding naturel de très bon goût
- configuration de micros très polyvalente
- Floyd Rose Original (cela va de soi)
- micros avec capots noirs brossés, sobre mais efficace
- attache-courroies très pratiques
- son case Lag en finition croco, toujours la classe
Ensuite les - :
- mécaniques indigentes sur un instrument de cette catégorie
- cavité du FR un poil étroite
- la cote des Lag est incroyablement basse, et ce depuis des années. C'est donc un investissement personnel.
Alors concernant la cavité du FR, peut-être que le bois a pas mal travaillé, l'instrument étant de 2012 et visiblement n'ayant pas été entretenu. Je ne sais pas non plus dans quelles conditions elle a été stockée. Toujours est-il que quand j'ai nourri la touche à l'huile de citron, le palissandre a bu tout ce qu'il pouvait, signe que la pauvre n'a pas vu quelqu'un en prendre soin depuis belle lurette. Bref, maintenant que tous les travaux d'importance ont été réalisé, c'est une véritable machine de guerre au niveau de toutes les autres guitares du même calibre que je possède. Cependant, un "novice" qui ne sait pas comment régler une guitare n'aurait probablement pas acheté cet instrument...