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ssugoer
« Gros son et finition irréprochable »
Publié le 02/11/20 à 13:10
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Chez Epiphone, la gamme Prophecy, ce sont des modèles bien connus (Les Paul et SG), mais revisités pour en faire des versions sous stéroïdes, orientées metal.
Que ce soit sur la LP ou la SG, Epiphone proposait deux formats :
- la GX (micros passifs Dirty Fingers, et accastillage doré).
- la EX (micros actifs EMG 81+85 et accastillage noir). C'est cette dernière qui nous intéresse ici.
La SG Prophecy EX, c'est :
- une forme SG standard
- des micros EMG
- un corps en acajou
- un manche collé en acajou. 24 cases et touche ébène.
- un volume, une tonalité
- un switch 3 positions
Malgré la présence de l'acajou, la Prophecy reste un vrai poids plume, grâce à la finesse de corps de la SG. Comme toutes les SG, la tête pique un peu, mais rien de catastrophique. L'accès aux aigus est excellent.
La prise jack est déplacée sur la tranche du corps, ce qui n'est pas plus mal.
Le profil du manche est le "slim taper", c'est-à-dire un manche très fin et très plat. Sur la Prophecy, on est vraiment sur quelque chose de très comparable à ce qu'on retrouve sur les superstrat Ibanez, par exemple (manche Wizard). C'est une autoroute, c'est un profil typique de shreddeur. Mais ça ne plaira pas forcément à tout le monde. Perso, je préfère un tout petit plus de rondeur et d'épaisseur, mais c'est une question de goûts.
L'arrière du manche présente un aspect satiné. Pour moi, c'est l'idéal : le toucher est velouté, et la glisse est facilitée. À noter : à force d'utilisation, le manche se patine et devient progressivement plus brillant. C'est toutefois plus esthétique qu'autre chose.
La touche est en ébène. Outre l'apport esthétique, avec un bois très sombre qui renforce encore l'esthétique metal, il faut bien reconnaître que ce bois est un vrai toboggan. Les bends sont un plaisir à réaliser sur ce manche.
Les repères en 'S' stylisés (je ne sais pas si c'est de la nacre ou de l'abalone), sont plutôt discrets, et proposent une forme plus originale que les sempiternels trapèzes ou points.
Les frettes sont des jumbos. Et la qualité de finition est parfaite : c'est parfaitement ajusté, rien ne dépasse, tout est parfaitement ajusté et limé comme il faut. Je ne suis pas luthier, juste guitariste (amateur). Mais je sais reconnaître du travail bien fait.
D'une manière générale, tout le reste est à l'avenant : l'accastillage ne bouge pas, malgré les années. Le vernis est superbe, avec une table en érable "flammé" discrète, mais qui se révèle vraiment en pleine lumière.
Le point faible sur ce modèle EX est probablement l'emplacement de la pile : très étroit, la pile est difficile à remplacer ; on a toujours peur de tout arracher. Bon, ça reste anecdotique.
La configuration électronique va à l'essentiel : un volume, une tonalité, et un sélecteur micro à 3 positions (micro manche / les 2 micros / micro chevallet). Perso, je préfère cette approche à celle des SG classiques (2 volumes, 2 tonalités, 1 switch). Ça offre moins de possibilités, mais c'est largement suffisant me concernant, et ça a le mérite d'aller à l'essentiel.
Les potards sont des modèles cylindriques sans numéros apparents. Sobre et classieux.
Les potards sont par ailleurs très progressifs, ce qui ne gâche rien. A noter : le volume est vraiment à portée de main. Utile pour y accéder à tout moment, mais cela demande un minimum de maîtrise en rythmique (la main touchant parfois le potard lors des passages demandant un peu plus de gniaque).
Qualité sonore : au top... Mais je ne peux pas donner d'avis objectif sur le modèle en lui-même. En effet, sur ma pelle, les micros EMG d'origine ont été remplacés par des Seymour Duncan Blackouts. Je me contenterai donc de dire que :
- les qualités intrinsèques des EMG 81 et 85 sont bien connues de tous les fans de gros son. Ça ne sera pas une surprise, si je dis que les micros sont tout à fait à leur place sur une pelle estampillée métal (même si, évidemment, elle sait faire autre chose).
- ma Prophecy est parfaitement à l'aise avec le niveau de sortie délirant des Blackouts. Aucune raison que les EMG ne donnent pas pleinement satisfaction. Bon, après, la puissance des micros actifs aura tendance à atténuer les qualités du bois et de la lutherie. Ne pas hésiter à régler finement le potard de volume, pour retrouver des sons clairs ou crunchs.
Tout ça mis bout à bout me fait dire que, dans son style (et en partant du principe que c'est une gratte orientée metal), cette Prophecy est vraiment exceptionnelle à de nombreux points de vue.
Mon seul petit regret (goût perso), c'est l'épaisseur du manche, que j'aurais aimée un peu plus marquée. Sur ce plan, j'ai une préférence pour ma LTD Truckster. Mais cette dernière, vendue pourtant bien plus chère que la Prophecy à sa sortie, est un cran en dessous question finitions.
Une bonne excuse pour passer en permanence de l'une à l'autre, et profiter ainsi de sensations très différentes.
Quoi qu'il en soit, cette Prophecy montre un vrai savoir-faire chez Epiphone, qui est loin d'être un constructeur toujours dans l'ombre de Gibson. Au contraire, ils sont capables de sortir ce genre d'instrument un peu unique, qui propose une revisite intéressante des modèles classiques. Avec un prix bien placé, une qualité de fabrication équivalente à des grattes 2 fois plus chères, c'est carton plein.
Quel dommage que la Prophecy ne soit plus au catalogue... D'autres petites merveilles apparaissent de temps en temps en rayon (comme la Flying-V signature Brent Hinds, par exemple)...
Si vous cherchez une gratte taillée pour le gros son, à la lutherie impeccable, mais offrant une alternative aux superstrats, n'hésitez-pas un seul instant. On croise des Prophecy de temps à autres sur le marché de l'occasion. Elles ne restent pas disponibles très longtemps, car leur excellente réputation les précède.
Édit : en 2020, Epiphone a ressorti la série Prophecy, équipée cette fois de micros Fishman Fluence. À ne pas confondre avec la Prophecy évoquée dans ce texte. J'ignore ce que vaut la nouvelle série (mais ça semble du tout bon, encore une fois, avec un positionnement dans le haut du panier chez Épi).
Que ce soit sur la LP ou la SG, Epiphone proposait deux formats :
- la GX (micros passifs Dirty Fingers, et accastillage doré).
- la EX (micros actifs EMG 81+85 et accastillage noir). C'est cette dernière qui nous intéresse ici.
La SG Prophecy EX, c'est :
- une forme SG standard
- des micros EMG
- un corps en acajou
- un manche collé en acajou. 24 cases et touche ébène.
- un volume, une tonalité
- un switch 3 positions
Malgré la présence de l'acajou, la Prophecy reste un vrai poids plume, grâce à la finesse de corps de la SG. Comme toutes les SG, la tête pique un peu, mais rien de catastrophique. L'accès aux aigus est excellent.
La prise jack est déplacée sur la tranche du corps, ce qui n'est pas plus mal.
Le profil du manche est le "slim taper", c'est-à-dire un manche très fin et très plat. Sur la Prophecy, on est vraiment sur quelque chose de très comparable à ce qu'on retrouve sur les superstrat Ibanez, par exemple (manche Wizard). C'est une autoroute, c'est un profil typique de shreddeur. Mais ça ne plaira pas forcément à tout le monde. Perso, je préfère un tout petit plus de rondeur et d'épaisseur, mais c'est une question de goûts.
L'arrière du manche présente un aspect satiné. Pour moi, c'est l'idéal : le toucher est velouté, et la glisse est facilitée. À noter : à force d'utilisation, le manche se patine et devient progressivement plus brillant. C'est toutefois plus esthétique qu'autre chose.
La touche est en ébène. Outre l'apport esthétique, avec un bois très sombre qui renforce encore l'esthétique metal, il faut bien reconnaître que ce bois est un vrai toboggan. Les bends sont un plaisir à réaliser sur ce manche.
Les repères en 'S' stylisés (je ne sais pas si c'est de la nacre ou de l'abalone), sont plutôt discrets, et proposent une forme plus originale que les sempiternels trapèzes ou points.
Les frettes sont des jumbos. Et la qualité de finition est parfaite : c'est parfaitement ajusté, rien ne dépasse, tout est parfaitement ajusté et limé comme il faut. Je ne suis pas luthier, juste guitariste (amateur). Mais je sais reconnaître du travail bien fait.
D'une manière générale, tout le reste est à l'avenant : l'accastillage ne bouge pas, malgré les années. Le vernis est superbe, avec une table en érable "flammé" discrète, mais qui se révèle vraiment en pleine lumière.
Le point faible sur ce modèle EX est probablement l'emplacement de la pile : très étroit, la pile est difficile à remplacer ; on a toujours peur de tout arracher. Bon, ça reste anecdotique.
La configuration électronique va à l'essentiel : un volume, une tonalité, et un sélecteur micro à 3 positions (micro manche / les 2 micros / micro chevallet). Perso, je préfère cette approche à celle des SG classiques (2 volumes, 2 tonalités, 1 switch). Ça offre moins de possibilités, mais c'est largement suffisant me concernant, et ça a le mérite d'aller à l'essentiel.
Les potards sont des modèles cylindriques sans numéros apparents. Sobre et classieux.
Les potards sont par ailleurs très progressifs, ce qui ne gâche rien. A noter : le volume est vraiment à portée de main. Utile pour y accéder à tout moment, mais cela demande un minimum de maîtrise en rythmique (la main touchant parfois le potard lors des passages demandant un peu plus de gniaque).
Qualité sonore : au top... Mais je ne peux pas donner d'avis objectif sur le modèle en lui-même. En effet, sur ma pelle, les micros EMG d'origine ont été remplacés par des Seymour Duncan Blackouts. Je me contenterai donc de dire que :
- les qualités intrinsèques des EMG 81 et 85 sont bien connues de tous les fans de gros son. Ça ne sera pas une surprise, si je dis que les micros sont tout à fait à leur place sur une pelle estampillée métal (même si, évidemment, elle sait faire autre chose).
- ma Prophecy est parfaitement à l'aise avec le niveau de sortie délirant des Blackouts. Aucune raison que les EMG ne donnent pas pleinement satisfaction. Bon, après, la puissance des micros actifs aura tendance à atténuer les qualités du bois et de la lutherie. Ne pas hésiter à régler finement le potard de volume, pour retrouver des sons clairs ou crunchs.
Tout ça mis bout à bout me fait dire que, dans son style (et en partant du principe que c'est une gratte orientée metal), cette Prophecy est vraiment exceptionnelle à de nombreux points de vue.
Mon seul petit regret (goût perso), c'est l'épaisseur du manche, que j'aurais aimée un peu plus marquée. Sur ce plan, j'ai une préférence pour ma LTD Truckster. Mais cette dernière, vendue pourtant bien plus chère que la Prophecy à sa sortie, est un cran en dessous question finitions.
Une bonne excuse pour passer en permanence de l'une à l'autre, et profiter ainsi de sensations très différentes.
Quoi qu'il en soit, cette Prophecy montre un vrai savoir-faire chez Epiphone, qui est loin d'être un constructeur toujours dans l'ombre de Gibson. Au contraire, ils sont capables de sortir ce genre d'instrument un peu unique, qui propose une revisite intéressante des modèles classiques. Avec un prix bien placé, une qualité de fabrication équivalente à des grattes 2 fois plus chères, c'est carton plein.
Quel dommage que la Prophecy ne soit plus au catalogue... D'autres petites merveilles apparaissent de temps en temps en rayon (comme la Flying-V signature Brent Hinds, par exemple)...
Si vous cherchez une gratte taillée pour le gros son, à la lutherie impeccable, mais offrant une alternative aux superstrats, n'hésitez-pas un seul instant. On croise des Prophecy de temps à autres sur le marché de l'occasion. Elles ne restent pas disponibles très longtemps, car leur excellente réputation les précède.
Édit : en 2020, Epiphone a ressorti la série Prophecy, équipée cette fois de micros Fishman Fluence. À ne pas confondre avec la Prophecy évoquée dans ce texte. J'ignore ce que vaut la nouvelle série (mais ça semble du tout bon, encore une fois, avec un positionnement dans le haut du panier chez Épi).