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Muse Research Receptor
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Muse Research Receptor
francois-uk francois-uk
Publié le 22/01/09 à 14:30
Ci-joint un banc d'essai que j'avais écrit en 2006 pour AudioKeys. La grande majorité des infos présentées ici reste d'actualité, sauf qu'il existe maintenant le Receptor 2 et DirectInstall.
1 - Introduction
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kezkessé é akoissaser ?
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En quelques mots, le Receptor est un "hardware VST plugin player", c'est-à-dire un outil matériel qui permet de se servir de plugiciels au format VST en tant que source de sons (VSTi) ou pour le traitement du son (VSTe). Le fabricant est Muse Research, chez qui l'on retrouve certains anciens de chez Opcode (Studio Vision...).

L'idée de base est de fournir aux musiciens un outil qui combine la puissance d'un ordinateur avec la facilité d'emploi, la fiabilité et le caractère portable d'un rack servant à la fois de synthétiseur et de module d'effets.

Certes, il s'agit d'un ordinateur installé dans un rack 19 pouces, mais cela serait une erreur que de réduire le Receptor à un ordinateur en rack. Nous reviendrons sur la comparaison. Au niveau de l'aspect visuel, le Receptor ressemble plus à un synthétiseur en rack qu'à un ordinateur en rack.

Caractéristiques
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Livré dans un rack 2U avec un panneau avant en alu brossé bleu, le Receptor comprend:

Un disque dur de 160Go (qui remplace le 40Go)
512 Mo de RAM type PC2700, avec 2Go max
Affichage LCD 24 caractères x 2 lignes
Bouton de niveau d'entrée
Bouton de volume général
2 boutons rotatifs + poussoirs pour le contrôle du LCD
4 boutons rotatifs + poussoirs A, B, C, D pour l'édition des paramètres
8 boutons poussoirs pour la sélection du mode et des fonctions
3 boutons poussoirs pour la sélection des menus et des paramètres
Un bouton poussoir pour l'alimentation et le reset
Trois prises MIDI I/O/Thru
Une prise entrée-sortie S/PDIF
2 prises d'entrée TRS
2 prises de sortie TRS
Un port clavier et un port souris
Un connecteur VGA pour un affichage en 1024 x 768
4 ports USB 2.0
Un port Ethernet 100 Base-T
Une sortie ADAT
Un port USB 1.1 sur le panneau avant
Un port guitare/instrument jack 1/4" sur le panneau avant
Un port casque jack 1/4" sur le panneau avant
Deux oreilles de montage en rack
Une clé iLok.

Premières impressions
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L'ensemble paraît solide. J'avais quelques réserves sur les oreilles de rack, pensant qu'elles seraient un poil trop fines, mais rien n'a bougé après plus de deux mois en rack. L'alu brossé est bien fini, les boutons sont de bonne facture, le tout a de la gueule, et dans le rack, ressemble plus à un module d'effets en rack qu'à un ordinateur. A l'intérieur, on trouve un montage de qualité, avec les câbles bien rangés, les éléments bien vissés, aucun problème donc.

Un mot sur le matériel
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La carte-mère est une Asus A7V8MX-SE à laquelle on a dessoudé le port LPT et le port audio intégré. Le port COM1 est également dessoudé de la carte-mère, mais pas retiré puisqu'il sert pour la communication avec l'écran d'affichage et les boutons de sélection. Le processeur est un AMD Athlon XP2600+, certains des premiers modèles utilisant un XP2500+. Muse Research dit qu'il est possible de remplacer le CPU par un XP3000+ au maximum, les éléments de refroidissement n'étant pas conçus pour aller au-delà. Le disque dur est un Seagate Barracuda, type 7200.8 ou 7200.9. Le modèle original était équipé d'un 40Go, les modèles actuels sont livré avec un 160Go en standard. Il est possible d'installer ou de commander un disque dur de 200, 300 ou 400Go. Voir la FAQ que j'ai rédigée sur l'installation d'un disque dur soi-même. Mon avis personnel est que Muse a bien choisi. Asus a très bonne réputation, j'ai moi-même une P4C800 Deluxe dans mon PC, laquelle me donne toute satisfaction. Quant au Seagate Barracuda, c'est pour moi le meilleur disque à usage audio à l'heure actuelle. D'ailleurs, Seagate est la seule marque à offrir 5 ans de garantie sur ses disques durs, une référence !

Mis à part les éléments informatiques, Muse Research se sert de cartes dédiées développées par la firme, l'audio étant géré par une carte mise au point par Muse à base de matériel Lynx, une garantie de qualité donc. Les convertisseurs Lynx sont de type 24-bit/96kHz, avec prises TRS 1/4" (jack 6,35mm) symétriques à +4dBm. La prise "input" du panneau avant est une prise Hi-Z qui permettra de brancher une guitare électrique. Donc pour y brancher un microphone, il faudra un modèle Hi-Z ou un convertisseur Hi-Z/Lo-Z. C'est d'ailleurs l'un des points négatifs du Receptor, il aurait été sympa de trouver une de ces nouvelles prises combo jack/XLR avec une électronique permettant d'y brancher un instrument Hi-Z ou Lo-Z. Les micros avec prise USB ne fonctionneront sans doute pas car ils nécessitent sûrement un pilote, qui ne pourra être compilé dans le kernel Linux. A voir néanmoins. Même remarque sur les connecteurs et la gestion de l'affichage et des boutons du panneau, on y retrouve des cartes personnalisées fabriquées par Muse.
2 - Usage
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Prise en main
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Le manuel du Receptor est bien fait. Attention, il n'est disponible qu'en anglais, donc ceux qui ne pratiquent pas du tout la langue de Shakespeare, s'abstenir ! Même si l'ergonomie est bien pensée, l'utilisateur aura à se référer au manuel de temps à autres pour comprendre certaines fonctions. Néanmoins, il est assez facile de saisir les bases du Receptor. Cette facilité d'emploi est l'un des points forts.

OS et plugiciels
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Le Receptor est livré avec un ensemble assez complet de plugiciels. Il est donc prêt à l'emploi. Certains logiciels sont gratuits, d'autres sont qualifiés de "premium", à savoir qu'ils nécessitent le branchement de la clé iLok sur l'un des ports USB. Le port avant est prévu à cet effet car il comprend un logement destiné à protéger la clé. En revanche, pour quelqu'un qui utilise le Receptor sur scène, je conseille le montage de la clé à l'intérieur du Receptor. Il suffit de remplacer le câble qui va vers la prise avant par un autre câble comportant la prise USB. Certes, l'installation d'un nouveau plugiciel "premium" demandera de sortir la clé afin de récupérer la licence sur le site internet iLok, mais le montage à l'intérieur empêchera les accidents ou le vol de la clé.

Le Receptor est une machine Linux, à base de distribution RedHat 8.0. Les plugiciels VST au format Windows sont gérés par WINE, un système qui permet d'émuler Windows. L'OS est bien entendu peaufiné pour fonctionner avec les éléments utilisés, notamment l'absence possible de moniteur, de clavier et de souris. Dans ce cas, le Receptor est entièrement paramétré et géré à partir d'un PC ou d'un Mac sur lequel sera installé l'utilitaire Receptor Remote Control, une sorte de contrôleur à distance dans la même veine que les applications VNC (Virtual Network Computing). Cet utilitaire permet le contrôle du Receptor, Windows Explorer ou son équivalent Mac servant à transférer les fichiers et à l'organisation des dossiers grâce à l'installation de Samba dans l'OS du Receptor. Il est également possible d'utiliser AppleTalk pour les possesseurs d'un Mac avec OS9.

En ce qui concerne l'installation de nouveaux plugiciels, il y a deux façons de procéder. Soit le plugiciel est supporté par Muse Research (qui a créé un site dédié au logiciels pour le Receptor à l'URL www.plugorama.com) et il suffit alors de télécharger un fichier rpm gratuit ou payant, un "package" au sens linuxien du terme, de faire un glisser/déposer dans le dossier "Drop Installers Here" via Windows Explorer, et de cliquer sur Install à la page Setup du Receptor. Ou alors, il s'agit d'une installation de plugiciel non-supporté par Muse, auquel cas il suffit de créer un dossier dans le répertoire Unsupported Plugins, puis d'installer le plugiciel à partir de la page Setup en cochant la case Include "Unsupported Plugins" Folder. Muse fournit également des packages d'installation appelés "User Installable". Il s'agit de plugiciels où Muse s'est occupé du travail difficile mais laisse à l'utilisateur le soin d'enregistrer les logiciels. C'est le cas, par exemple, des VST de chez Native Instruments. Ici, l'avantage pour l'utilisateur c'est qu'il suffit d'utiliser l'outil d'enregistrement de NI, Muse ayant fait le travail de pré-installation des fichiers là où ils doivent aller, ainsi que des entrées dans le Registre Windows. En fait, le travail que seuls les utilisateurs avancés auraient pu réaliser, à condition d'avoir des connaissances solides de Linux et de l'édition du Registre de Windows. On retrouve les utilitaires permettant d'enregistrer les plugiciels Native Instruments à la page Setup sous Plugin Tools.

Etant donné que l'OS est une version adaptée de Linux et que les plugiciels fonctionnent sous WINE, nous avons ici l'un des problèmes principaux du Receptor, à savoir qu'il est impossible de garantir le fonctionnement à 100% de tous les plugiciels VST du marché. Après plusieurs mois, qu'en est-il réellement ?

Les plugiciels qui sont conformes à 100% au format VST 2.3 ou 2.4 (ce dernier depuis Receptor OS 1.5) fonctionneront. Les plugiciels qui posent problème sont en fait de trois types:

- Installations impossibles. On retrouve ici des plugiciels dont le mécanisme de protection rend impossible leur installation sur Receptor. C'est le cas par exemple de PPG Wave 2.2 de Steinberg, le dll une fois installé demande le CD, hors ce CD ne peut pas être lu par le Receptor. C'est également le cas de Korg Legacy Digital Edition car le Receptor ne supporte pas la clé Syncrosoft. Cette dernière est apparemment en cours d'adaptation, mais à l'heure actuelle, les VST qui nécessitent la clé Syncrosoft ne peuvent pas fonctionner sur le Receptor.

- Installations qui requièrent des connaissances avancées. Il s'agit ici de l'installation de logiciels protégés par numéro de série. Pour ce type de logiciel, nous avons deux types d'installation. Lorsque vous installez un logiciel de ce type sur votre PC, soit le numéro de série vous est demandé au début de l'installation, soit il vous est demandé lors du premier lancement du plugiciel. Avec les VST de ce dernier type, aucun problème. Vous copier le fichier .dll dans un dossier, vous l'installez et vous saisissez votre numéro de série lors de la première utilisation du VST. En revanche, les installateurs qui demandent le numéro de série avant de copier les fichiers ont tendance à écrire des informations dans le Registre de Windows. Cela veut dire que la copie du fichier dll sur le disque du Receptor ne fonctionnera pas car le Registre de Windows de WINE ne contiendra pas les éléments tels emplacement des fichiers (par exemple, échantillons), numéro de série et code d'autorisation, emplacement des fichiers de l'interface graphique... Tout ceci pour vous dire que l'installation est faisable, mais pas à la portée de tous. C'est le cas pour des logiciels type Blue de Rob Papen, PSP608 Delay de PSP Audioware ou encore SaxLab de Linplug, des logiciels qui fonctionnent très bien avec le Receptor pour qui sait les faire fonctionner grâce à une édition du Registre avant installation.

- Installations qui ne fonctionnent pas du tout. Certains plugiciels ne fonctionnent pas sous Receptor. Le problème est de deux types. Soit il y a un problème de programmation qui fait que le logiciel fonctionne mais son interface graphique pose problème, et c'est le cas d'energyXT et de Rhino, soit il y a un conflit avec WINE qui fait que ce dernier refuse de lancer le plugiciel, et c'est le cas de LegacyCell par exemple, ou encore de Sytrus d'Image Line. Je pense qu'il est possible de résoudre certains conflits, mais cela entraîne des connaissances de niveau programmation, et surtout, programmation de WINE, ce qui est encore plus spécialisé. C'est à ce niveau que j'atteinds la limite de mes compétences.

Je suis forcé de reconnaître que ce problème est l'un des points faibles du Receptor, surtout comparé à un autre outil comme le nEko ou le miko. Du fait que ces derniers fonctionnent avec Windows XP, les problèmes de compatibilité sont inexistants. Néanmoins, la compatibilité du Receptor est très bonne. Je dirais à vue de nez qu'au moins 70% des plugiciels du marché sont compatibles, tandis que 90% des plugiciels gratuits fonctionnent. Dans les plugiciels commerciaux qui ne peuvent pas aller sur le Receptor, on note essentiellement les plugiciels qui utilisent la clé Syncrosoft (Steinberg, Korg, IK Multimedia et Yellow Tools), la gamme Arturia (qui a arrêté de supporter le Receptor alors que ses plugiciels pouvaient être installés avec la clé iLok au lancement du Receptor), la gamme Image-Line (Sytrus, DX10, Wasp...) et la gamme Waves.

Le site audio KvR maintient une base de données des plugiciels VST et liste ceux qui sont compatibles ou "known to work", c'est-à-dire installables avec un peu de poudre de perlinpinpin, sur le Receptor. Il serait d'ailleurs bien plus rapide de nommer les VST qui ne sont pas compatibles que ceux qui le sont. Le problème est donc réel mais somme toute assez relatif, surtout si la clé Syncrosoft est enfin supporté par un OS ultérieur.

Commande et paramètres du Receptor
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Il est plus facile de contrôler le Receptor à l'aide de son interface graphique, mais il est également possible d'utiliser le panneau avant. En effet, ce dernier a avant tout été conçu pour une utilisation sur scène. Attention, l'usage du panneau avant se réduit à choisir les plugiciels et leurs banques, ainsi qu'à paramétrer le Receptor au niveau des connexions MIDI, audio et Ethernet. On ne peut pas éditer les plugiciels à l'aide du panneau avant. Mais pour une utilisation sur scène, le musicien aura bien sûr paramétré les plugiciels et les banques de son qu'il souhaite utiliser. Je vous laisse le soin de consulter le manuel en ce qui concerne l'usage du panneau avant, qui en soi ne pose pas de problème particulier, et je vais me concentrer sur la description de l'interface graphique, ce qui me permettra également de décrire les fonctions du Receptor.

Interface graphique
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Elle se compose de trois pages, Mix, Setup et Edit.

Passons sur la page Edit, elle ne sert qu'à afficher le GUI du plugiciel ouvert pour y effectuer des réglages inaccessibles autrement, tels créer des sons, paramétrer les messages CC MIDI qui le contrôlent, etc.

La page Setup sert à paramétrer le Receptor et à installer les plugiciels. On y retrouve une partie Audio avec la fréquence d'échantillonnage (44.1, 48, 88.2 ou 96), la définition de l'horloge (interne ou synchro à l'entrée S/PDIF) et la taille de la mémoire tampon pour le réglage ASIO (sample buffer rate), mon Receptor étant calibré sur 128 samples. Ensuite, on peut activer ou désactiver la fonction Uniwire (voir plus loin). Une fenêtre permet de réglage de la connexion Ethernet. Il est possible d'utiliser un câble UTP normal qui sera connecté à un routeur, ou un câble de type crossover pour connecter le Receptor directement sur un ordinateur de bureau ou un portable. Il est déconseillé d'utiliser une connexion sans fil, particulièrement pour ceux qui feront usage d'Uniwire. Une autre fenêtre permet de paramétrer les événements MIDI. La fenêtre suivante sert à installer les packages ou fichiers dll installés manuellement. Enfin, la dernière fenêtre donne des renseignements sur le volume utilisé du disque dur, la version de l'OS, la mémoire disponible) et sert à activer l'option Zload. Cette dernière est une fonction qui permet de charger très rapidement une banque de son. On y reviendra.

La page Mix est la page qui sert à sélectionner les instruments et les effets ainsi que les entrées et les sorties du Receptor. Elle indique également l'usage du processeur en pourcentage.

On y trouve 16 onglets correspondant chacun à un canal. Chaque canal permet de sélectionner une source pour l'instrument et trois sources pour les effets, ainsi le placement de ces derniers, lequel offre un choix entre quatre combinaisons. Au total, 16 instruments avec 3 effets chacun nous donne déjà 48 plugiciels. Nous avons ensuite deux bus d'effets, chaque bus pouvant accueillir 3 plugiciels, donc 6 de plus, et une page Master elle-même pouvant contenir jusqu'à 3 effets, les deux pages de bus et la page Master offrant le même routage au niveau des effets que celui des canaux 1 à 16, à savoir A/B/C en série, A/B/C en parallèle, ou A/B série et C parallèle à A/B, ou A en parallèle à B/C en série. Nous avons donc des possibilités de routage absolument complètes, pour un total théorique de 57 VST ouverts. Je dis théorique car tout dépend de l'usage du CPU et de la mémoire.

Mis à part la sélection des instruments VST, on peut également choisir comme source une source audio du Receptor, qui sera Guitar Input (la prise de devant), Line Input (panneau arrière) ou S/PDIF Input. Un exemple intéressant d'usage possible est de brancher une guitare électrique sur la prise Input du panneau avant, de choisir comme source d'un canal Guitar Input, et comme source d'effet FXa du canal un plugiciel orienté guitare type Guitar Rig 2, Green Machine II, ou une réverbe type MasterVerb, Ambience... Une fois que le son aura été traité par les plugiciels du Receptor, la sortie audio pourra aller vers le PC ou un module dédié, ce qui permet de se passer de boîtier à injection directe ou de submixer pour enregistrer la partie guitare d'une composition. Un guitariste pourra donc être intéressé par le Receptor en tant que boîte à effets.

Toujours au niveau du routage, chaque canal, les deux bus et le master permettent de régler leur sortie. Cliquer sur Out dans chaque onglet permet d'afficher un tableau matriciel pour affiner le routage du son de chaque canal. Par défaut, toutes les sorties des canaux, des bus et du master sont sélectionnées, mais il est possible, de choisir Analog + ADAT ou ADAT 1, 2, ou ADAT 3, 4, ou S/PDIF, et bien sûr de faire un mélange de tout ça en choisissant canal 1 sur Analog, canal 2, 3, 4 sur ADAT 1,2, canal 5, 6, 7 sur S/PDIF, etc. On peut également choisir la sortie Uniwire. Cette approche matricielle est très complète mais également très simple à utiliser car visuellement facile à comprendre.

A côté de la sélection des sources, sorties et routages, on trouve également une fenêtre Multi et une fenêtre Single. Un Multi est un preset qui rappelle une combinaison de sources VST, chacune calibrée sur un son particulier d'une de ses banques. Imaginons que vous avez créé un morceau dans Cubase qui utilise 8 canaux. Seul le Receptor fournit la source sonore. Et bien une fois que les canaux 1 à 8 sont réglés sur un VST particulier, et que ce VST est réglé sur le son d'une banque particulière, il suffit de sauvegarder un fichier Multi (au format standard FXP) pour rappeler instantanément les instruments, leur routage et les sons. Un fichier Multi peut également servir à rappeler l'équivalent d'une Combi Korg, à savoir plusieurs VST produisant chacun un son, le Receptor faisant sortir le tout en un seul son.

La fenêtre Single sert à la même chose, mais pour un seul canal. Par exemple, le Receptor est livré avec des fichiers usine Multi et Single. Si je sélectionne le premier fichier Single appelé Studio Piano, le Receptor me présente le VST 4front Piano Module avec le son 1 de sa banque usine, et les effets mda Image en FXa, PSP Piano Verb en FXb et PSP Piano Verb en FXc, chacun des effets avec ses propres paramètres ou son propre preset.

Un mot rapide de la fonction Zload. Il s'agit en fait d'une sorte de base de données qui permet au système de savoir quoi appliquer tout de suite, et rapidement. En quelque sorte, on pourrait dire qu'il s'agit d'une fonction de préchargement destinée à accélérer le rappel des presets. Effectivement, le chargement d'un preset Multi ou Single est quasi-instantané. Cette fonction Zload dépend d'un facteur, la capacité de créer une banque où les presets peuvent être midifiés. Pourquoi une telle midification ?

Lorsque vous installez une banque FXB d'un plugiciel, l'OS transforme cette banque en une série de presets FXP numérotés de 0 à 127, la banque elle-même recevant une valeur MSB et une valeur LSB. Cela veut dire qu'il vous sera possible de sélectionner le preset Boum de la banque Usine B du plugiciel Truc au moyen des trois contrôleurs MSB/LSB/Program Change de votre séquenceur. Par exemple, à la piste 1, je vais rentrer:

Control 0 = x
Control 32 = y
Program Change = 3

Comme l'interface graphique du Receptor vous indique les valeurs MSB et LSB de chaque banque, et bien la piste 1 du Séquenceur vous permettra d'appeler le 4ème preset (puisque le premier est la valeur zéro) de la banque Usine B du plugiciel Truc. Très pratique car on n'a pas à calculer les valeurs ou créer d'équivalent de Patch Name Cubase ou Cakewalk Instruments INS, même si cela reste possible. De plus, ce système garantie qu'il sera impossible de ne pas avoir de place pour les presets vu que 128 valeurs pour la valeur MSB, 128 valeurs pour la valeur LSB et 128 valeurs pour le program change font un total de 128 x 128 x 128 = 2.097.152 presets. De quoi voir venir !

Attention, parfois la midification des banques ne fonctionne pas, c'est le cas pour Rhino qui ne répond pas à la sélection d'un preset FXP. D'autres fois, vous devez créer vous même la banque midifiée. Par exemple, avec Atmosphere, on sélectionne le preset à partir du GUI, ce dernier présentant un système avec dossier et sous-dossier. Ceci veut dire qu'il n'y a pas de banque FXB à installer, et qu'il faudra créer vous-même les banques midifiées, à savoir sélectionner un preset dans Atmosphere et sauvegarder le preset dans Receptor. Ce dernier crée alors un fichier FXP qui saura rappeler le preset d'Atmosphere. Pour plus de 800 presets à sauvegarder, cela prend du temps ! Néanmoins, j'ai créé un forum où l'on peut trouver des banques toutes prêtes pour Atmosphere et autres plugiciels (voir en bas).

Uniwire
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Tout ceci nous amène à la fonction Uniwire.

Cette dernière est destinée à un usage en studio. En fait, c'est la dérivation par Muse Research du concept de Total Integration du Virus Ti ou de l'intégration VST du Lexicon MX200, mais cela va plus loin. Avec Uniwire, il est possible de brancher un Receptor à un PC au moyen d'un simple câble Ethernet, et d'échanger les informations MIDI et AUDIO entre le Receptor et le PC, SANS CÂBLE AUDIO NI CÂBLE MIDI !!! Quand je dis usage en studio, la raison en est qu'Uniwire introduit trop de latence pour un usage sur scène. En effet, il faut doubler la valeur du Buffer ASIO pour obtenir une connexion où l'échange des données sera fiable. En gros, il faut calibrer le séquenceur pour un Buffer à 256 et le Receptor pour un Buffer à 512. Un peu trop long pour une réactivité des instruments puisque le jeu scénique requiert une réponse en millisecondes. Néanmoins, on peut concevoir qu'Uniwire réduira de plus en plus la latence nécessaire puisque d'autres systèmes type FX-Max ont une latence quasi-nulle et se servent également d'une connexion Ethernet. En revanche, pour le studio, Uniwire est l'arme absolue. Utiliser le Receptor dans Cubase permet de libérer complètement le PC, ce qui veut dire que le processeur peut ne servir qu'au séquenceur et à quelques plugiciels, le reste étant pris en charge par le Receptor. La cerise sur le gâteau, c'est que comme chaque Receptor a sa propre adresse IP, il est possible d'avoir jusqu'à 16 Receptors à condition d'avoir un réseau en mode étoile avec un routeur de 16 ports. N'étant pas Crésus, je me contenterais volontiers de trois Receptors, un pour les instruments, un pour les effets et un pour les banques d'échantillons. Les donations pour le Françoisthon peuvent être envoyées à l'administrateur du forum qui fera suivre.

Même si Uniwire est une avancée importante et une fonction essentielle du Receptor, tout n'est pas non plus parfait. Uniwire est en version 1.0, mise à disposition il y a peu lors du lancement de la version 1.5 de l'OS. Avec Cubase, aucun problème apparent à l'heure actuelle, mais de nombreux utilisateurs se plaignent de légers problèmes avec Sonar, quand à Digital Performer 4.6, il ne fonctionne pas du tout. Seuls Cubase 3 et Logic 7 semblent intégrer Uniwire de façon tout à fait utilisable.

En pratique
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Nous avons vu que les possibilités de sélection et de routage des plugiciels sont énormes. Qu'en est-il dans la pratique, combien de plugiciels puis-je charger, à partir de quand le Receptor commence-t-il à faiblir ? Des questions tout à fait logiques, surtout dans la comparaison avec un PC classique.

Il est vrai que l'Athlon XP2600+ peut paraître un peu faiblard. Toutefois, rappelons-nous que l'OS est Linux, et qu'il est personnalisé à la machine. Le temps de démarrage, par exemple, est ridiculement court comparé à un PC. Mon Receptor possède plus de 180Go de données et de nombreux plugiciels, et bien la page Mix s'affiche au bout de 45 secondes avec un démarrage à froid. Mon PC met plus de 4 minutes pour un démarrage à froid. Deuxième critère important, le refroidissement et le bruit. Avec un CPU pas trop puissant, le refroidissement sera plus facile à réaliser, quant au bruit, il sera bien plus faible si les ventilateurs tournent moins souvent ou moins vite. D'ailleurs, le niveau de bruit du Receptor est assez faible. Sans pouvoir vous donner de chiffre en dB, il est plus faible que mon PC. Enfin, notons que Muse Research a développé une canalisation en plastique spéciale située qu-dessus du radiateur du CPU, laquelle est destinée à mieux faire circuler l'air. Le processeur utilisé est donc une garantie de longévité du système.

J'ai déjà dit que la limite de 57 VST au total était une limite théorique. Même avec le maximum de 2Go de disponible en RAM, il est impossible d'utiliser le Receptor dans la totalité de ce qu'il propose. Voici un test réalisé avec FM7 de chez Native Instruments qui permet d'obtenir une limite empirique.

Sonar (les valeurs de CPU sont des valeurs de crête, la moyenne étant moins élevée)

Nb d'instances % max CPU % moyen CPU
1 10
3 25
4 32
5 38
6 44
7 50
8 59
9 64 *
10 72 ** 60
11 80 ** 70
* l'audio commence à montrer des signes de léger craquement
** l'audio craque trop pour être utilisable

Receptor

Nb d'instances % max CPU % moyen CPU
1 18 13
2 28 23
3 42 33
4 52 44
5 63 54
6 73 65
7 84 74 *
8 90 84
9 94+ 90+
10 MAX ** MAX

* à ce moment, le GUI du Receptor commence à devenir assez lent, sans problème audio.
** craquements audibles, GUI très lent, notes bloquées !

Comparaison:

Avec un Dell P4 3,2 GHz et 2Go RAM, 8 instances de FM7 sont ouvertes sans incidence sur la qualité du son avant surcharge du processeur.

Avec un Receptor et 2Go de Ram, il est possible d'ouvrir 9 instances de FM7 sans incidence audible sur le son. Il est possible de pousser le CPU beaucoup plus haut avant de commencer à entendre les pops et clics de la surcharge du processeur.

Ces résultats sont purement empiriques, mais ils permettent une bonne appréciation de ce qu'il est possible d'obtenir avec le Receptor. Si l'on considère que le processeur du PC est bien plus costaud, le Receptor s'en sort très bien, du fait d'un OS personnalisé à une application audio. En peaufinant les réglages du PC, on pourrait peut-être obtenir mieux, mais ce PC représente une configuration standard chez beaucoup de musiciens.

Vu sous un autre angle, ces résultats indiquent qu'une véritable utilisation multitimbrale du Receptor sera viable avec 6 VSTi et leur VSTe associés. Bien sûr, rien n'empêche d'ouvrir d'autres VST avec le PC si ce dernier est assez puissant.
Conclusion
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Le Receptor est-il pour moi ?
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Je pourrais vous donner une réponse de Normand et dire oui et non. Essayons d'y voir un peu plus clair et de définir le profil moyen d'un utilisateur lambda.

Oui pour l'utilisateur qui va se contenter des plugiciels supportés par Muse, que ce soit sous forme de package rpm ou d'installation par l'utilisateur (plugiciels de chez Native Instruments, ToonTracks, etc...).

Oui pour l'utilisateur qualifié de "power user" qui va savoir comment modifier Linux pour utiliser le Receptor à plein, utiliser Regedit pour modifier le Registre de Windows et se connecter en mode root par SSH à partir de son PC.

Non pour l'utilisateur qui ne saura pas installer les plugiciels non supportés par Muse Research, autres que ceux qui ne posent pas problème.

Non pour l'utilisateur qui souhaite découvrir comment devenir un "power user" ; il n'y a pas de disque DVD de secours pour réinstaller un OS. En effet, le Receptor est livré avec trop de données pour permettre une sauvegarde type Ghost avec un DVD de récupération. Il est possible d'effectuer une sauvegarde sur disque, mais il faudra un disque d'au moins 40Go pour cela. Donc, sans mécanisme simple de récupération des données et du système, une erreur grave voudra dire renvoi chez Muse pour réinitialiser le disque dur, avec les frais que cela comporte vu le manque de distribution en Europe (sauf en Allemagne).

Non pour l'utilisateur qui veut remplacer un PC. Le Receptor nécessite un PC pour installer les plugiciels, il ne peut pas se connecter directement à Plugorama, télécharger un fichier rpm et l'installer. Le Receptor peut s'utiliser tout seul sur scène ou en studio, mais il faudra de temps à autres connecter un PC pour installer des plugiciels, des banques, paramétrer certains aspects du système, éditer les plugiciels grâce à leur GUI, etc.

Non pour l'utilisateur qui voudra remplacer des éléments type disque dur sans savoir comment (lire ma FAQ sur le sujet pour s'apercevoir de la difficulté).

Quelques exemples
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Je vais vous donner quelques exemples qui illustrent certaines difficultés que j'ai rencontrées. Je le répète, ceci ne concerne pas ceux qui se contentent de ce que Muse fournit, ce qui en soi est déjà pas mal. Allez voir Plugorama pour obtenir une liste des plugiciels supportés.

Premier point, modifier le Receptor afin de pouvoir se connecter en mode root avec un logiciel type SSH sur le PC. J'utilise pour cela le logiciel PuTTY : démarrer le Receptor, et interrompre le boot en appuyant sur la touche 'e' dès l'apparition du Grub Loader. En mode edit, rajouter le chiffre '1' en fin de ligne, puis lancer le boot avec 'b'. En mode root, éditer avec vi le fichier /etc/ssh/sshd_config à la ligne 37 et retirer # devant la ligne 'PermitRootLogin yes'. Redémarrer.

Une fois la capacité de connexion à distance, on peut alors lancer PuTTY et se connecter en mode root. Pourquoi ? La raison principale est que le logiciel Receptor Remote Control ne vous donne pas accès au mode super user de Linux. Ceci veut dire que les dossiers sont protégés en écriture, sauf le dossier "My Documents" et le dossier "Unsupported Plugins". Tout le reste est bloqué, ce qui veut dire pas de possibilité d'effacer un dossier ou des fichiers, pas de possibilité de rajouter des fichiers dans un dossier... Par exemple, après avoir installé le package Sonik Synth 2, je me suis aperçu que Muse Research avait fait une erreur en oubliant de passer le dossier Presets de SS2 en mode w+r, à savoir écriture et accès. Lorsque j'ai voulu rajouter mes propres presets, et bien je ne pouvais pas à partir de Windows Explorer puisque le dossier était bloqué. Il a donc fallu que je me connecte en mode root, et que j'entre la commande chmod w+r "/c/Program Files/VST Plugins/IK Multimedia/Sonik Synth 2/Sonik Synth 2 Presets" pour débloquer le dossier et pouvoir y ajouter mes presets. Celui qui ne sait pas comment faire cette manipulation doit attendre que Muse Research veuille bien lui envoyer un fichier rpm à installer qui permettra de débloquer le dossier ou télécharger un nouveau package Sonik Synth 2 lorsque Muse aura réparé l'erreur.

Deuxième exemple de difficulté, installation de Korg Legacy. Voici comment j'ai procédé pour arriver à installer tous les VST sauf LegacyCell (conflit avec WINE).

1- Installer Legacy sur le PC. Ne pas l'enregistrer sur Korg User.

2- Copier le fichier gdiplus.dll du PC c:windowssystem32 vers le dossier /c/windows/system du Receptor.

3- Copier le dossier c:Program FilesCommon FilesKORG vers le dossier /c/My Documents/ du Receptor.

4- Se connecter en mode root afin d'accéder au dossier /c/Program Files/.

5- En mode CLI sous Linux, créer un fichier /Common Files au moyen de la commande #mkdir "/c/Program Files/Common Files"

6- Déplacer le dossier KORG de My Documents à Common Files par la commande #mv "/c/My Documents/KORG" "/c/Program Files/Common Files/"

Vous pouvez maintenant installer Legacy car le programme d'autorisation est en place.

7- Créer un dossier /Korg/Legacy dans /c/Program Files/VST Plugins/Unsupported Plugins

8- Copier le fichier MS-20.dll du PC vers le dossier mentionné au point 7.

9- A la page Setup, cocher la case "Include Unsupported Plugins folder".

10- Installer le fichier dll. Le programme d'autorisation est lancé. Suivre les instructions de ce programme mais choisir "installing from other computer" à l'étape d'enregistrement.

11- Aller sur www.korguser.net et demander une code avec le numéro de série du CD et le locking code affiché par le programme d'autorisation sur Receptor.

12- Normalement, le code reçu par email permet alors de débloquer l'autorisation sur Receptor.

13- A ce moment-là, l'installation du fichier dll MS-20 a échoué. Retirer le fichier ms-20.dll-FAILED du dossier /Korg/Legacy et redémarrer le Receptor en maintenant le bouton Multi enfoncé et en appuyant trois fois sur le bouton Power. Relacher le bouton Multi lorsque Loading s'affiche à l'écran.

14- Une fois redémarré et la page Mix affichée, laisser le Receptor reconstruire la base de données des plugiciels pendant environ 10 minutes.

15- Recommencer l'installation de MS-20. Cette fois-ci, elle se fera de bonne façon car le Receptor a déjà été autorisé.

16- Suivre la même procédure d'installation pour Wavestation et Polysix (en copiant les deux fichiers dll dans le dossier Legacy du Receptor).

17- Enfin, copier les autres fichiers DLL Mixer 1, Mixer 2, Mixer 3 et MidiFilter dans /Korg/Legacy. Les installer à partir de la page Setup. Celle-ci échouera, ce qui est normal, mais permettra de conserver ces quatre DLL dans le dossier Legacy sans que le bouton d'installation de la page Setup s'allume à chaque fois que vous passez en mode Setup. Vous aurez donc quatre fichiers FAILED.

Legacy fonctionne.

Comme vous pouvez le voir, pas vraiment une installation pour monsieur tout le monde. Et encore, celle-ci était facile par rapport à d'autres installations que j'ai réalisées telles la série Power Suite de Wave Arts, Octopus de Linplug ou encore Kontakt 2 avant que Muse ne fournisse un package tout prêt.

Avis personnel
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Pour en terminer, je ne peux que donner mon point de vue personnel. Vous avez sans doute remarqué la teneur positive de mon banc d'essai, c'est tout simplement que j'adore mon Receptor. Il fait ce que j'ai envie de faire, comme j'ai envie de le faire, et est bien plus pratique que de lancer mon PC, un hôte VST et les VST dont j'ai besoin. Uniwire s'insère parfaitement dans mon plan de travail, et je pense même prendre un deuxième Receptor bientôt que je dédierai aux VSTi d'échantillonnage, type Colossus, Sonik Synth 2 ou Kontakt.

Ceci dit, j'ai moi-même eu des moments de frustration. Notamment pour comprendre la signification des fichiers info-cache.xml, lorsque j'ai voulu installer certains plugiciels type Wusik 3, et quelques autres problèmes qui ont surgit parce que je voulais aller au-delà du simple usage de ce qui m'était fourni. Mais maintenant que je maîtrise quasiment le système, que je sais comment me servir de Linux et de Regedit pour contourner les problèmes d'installation de plugiciels protégés (attention, pas court-circuiter, mais installer mon propre numéro de série), et bien je m'éclate avec cet engin.

Qui plus est, le support technique de Muse Research est l'un des meilleurs qui soit comparé à d'autres fabricants. On soumet un "ticket" via Plugorama en expliquant son problème, et quelqu'un de chez Muse répond, en général assez vite, même aux questions les plus difficiles. Ces gus connaissent leur boulot. Ils sont également prêts à parer aux problèmes les plus graves. Au début où j'ai eu mon Receptor, j'avais un problème de démarrage impossible. Et bien Muse m'avait proposé de m'expédier une carte-mère de remplacement pour voir si cela permettrait de régler le problème, dernière étape avant de me changer mon Receptor. En fait, grâce à mes capacités de dépannage, j'ai pu trouver que le problème était en fait dû à un mauvais réglage de la bios, qui était paramétrée sur Halt On All Errors. Comme la bios est livrée en standard avec un mot de passe empêchant son ouverture, je n'avais pu dans un premier temps vérifier les paramètres en cours. Donc la bios faisait qu'en cas d'erreur, le système arrêtait le démarrage. Il m'a suffit de changer ce paramètre pour que tout reprenne son cours normal. Mais j'imagine que si je n'avais pas été capable de régler ce problème en collaboration avec Muse, et bien ils m'auraient envoyer un Receptor neuf. Un bon point pour Muse. Deuxième exemple, lorque j'ai découvert le problème des dossiers bloqués pour les presets de Sonik Synth 2 et le dossier script de Kontakt 2, le lendemain Muse mettait un nouveau package sur Plugorama et m'envoyait un fichier rpm changeant les attributs de ces deux dossiers. Et ce malgré le fait que je leur ai dit que j'avais réglé le problème grâce à la commande chmod en mode root. Ils ont pensé aux autres utilisateurs, avec un gros package pour ceux qui n'avaient pas encore installé Kontakt 2, et un petit fichier correctif pour ceux qui l'avaient déjà fait. Deuxième bon point.

Le seul caractère négatif de Muse Research c'est que tout est archi-bloqué et qu'ils se méfient des musiciens qui installent tout et n'importe quoi sans avoir bien compris les procédures à suivre. Il s'agit pour eux de s'assurer que les utilisateurs lambda ne vont pas foutre le bazar dans le système du Receptor. La conséquence est que de nombreux utilisateurs ne savent plus quoi faire lorsque quelque chose ne fonctionne pas comme prévu. D'un autre côté, c'est un peu la même situation qu'avec un PC au sens où celui qui ne sait pas régler les petits problèmes deviendra vite frustré de ne pas savoir quoi faire ni pourquoi il faut faire quelque chose en premier lieu. Je pense notamment à ceux qui récupèrent un accès internet haut débit mais qui ne comprennent rien aux réglages DHCP, WINS, adresse IP, pare-feu... La comparaison est tentante.

Je pense avoir fait un bon tour d'horizon du Receptor, mais n'hésitez pas à me demander une info particulière par le biais du forum (pas en privé afin que ceux que cela intéresse puissent profiter des réponses). Je ne prétends pas être exhaustif dans ce banc d'essai, et je suis persuadé que certains d'entre vous penseront à des questions non traitées ici.

Pour finir, j'ai créé un groupe Yahoo, en anglais, dédié à la discussion des plugiciels non supportés par Muse Research et servant à mettre à disposition des banques au format Receptor pour une grande variété de logiciel. Il y a déjà plus de 25Mo de données prêtes à l'emploi. Le groupe est http://launch.groups.yahoo.com/group/receptorized et vous pouvez m'y trouver sous le pseudo Kermit Jagger.

Edit: receptorized est maintenant dédié aux banques pour le Receptor. Les discussions sont passées sur le groupe MuseReceptor dont je suis également modérateur. L'URL est http://launch.groups.yahoo.com/group/MuseReceptor

Ajout suite à la mise à jour en Rev. C.
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J'ai enfin reçu mon Receptor qui est passé en révision C.

Ce qui change ?

La carte-mère est désormais une MSI modèle K8MM-V (réf. MS7142-010) sur laquelle tourne un AMD Turion ML-34, soit un processeur 64 bit cadencé à 1,8 Ghz. La RAM maximum est toujours fixée à 2Go.

Le premier avantage de ce processeur est qu'il est avant tout prévu pour des portables, et qu'il fonctionne donc avec seulement 35W. Muse dit que le Receptor C a besoin de 45W pour fonctionner, comparé à 90W pour la version A/B. Résultat, le système chauffe moins, la ventilation tourne moins, le Receptor est plus silencieux. Impossible de vous donner un chiffre en dB, mais mes oreilles me disent que cette nouvelle version est plus silencieuse.

A priori, on pourrait sans doute installer un ML-37 à 2Ghz ou un ML-40 à 2,2Ghz. Si l'on considère le prix actuel, le ML-34 valant environ $150 au moment où j'écris, je n'en vois pas l'intérêt. Mais bon, peut-être qu'à l'avenir je le ferai afin de tirer encore quelques voix du système.

Au niveau performance, je note une très nette différence de rapidité. Pas au niveau du boot, qui reste à 50 secondes entre l'appui sur la touche et l'affichage du logiciel de contrôle, mais sur la sélection des plugiciels et leur affichage. Le logiciel de contrôle à distance Remote sur mon PC semble aussi tourner plus vite.

En ce qui concerne le surcroît de puissance, il permet quand même de tirer partie des plugiciels qui consomme de la puissance. Par exemple, Muse dit qu'il est possible avec East*West Platinum d'obtenir 170 voix là où la rév. A/B en obtenait 140. 30 voix de plus, ce n'est pas négligeable.

Ces premières impressions positives le seront sans doute encore plus lorsque Muse aura mis à disposition une version du système qui tire avantage des 64 bit du processeur. ON en reparlera à ce moment-là.

En attendant, est-il avantageux de dépenser $500 pour la mise à jour ? Aujourd'hui, non, sauf à utiliser le Receptor en tant qu'outil principal de votre studio. Lorsque l'OS passera en version 64 bit, alors oui.