Deezer et Universal amorcent un gros changement

Mardi dernier, Univer­sal, leader mondial de l’in­dus­trie musi­cale, et Deezer concluaient un accord ouvrant la voie à des chan­ge­ments majeurs dans le modèle écono­mique de la consom­ma­tion de musique sur Inter­net. À partir de main­te­nant, sur la plate­forme d’écoute française, les morceaux des artistes profes­sion­nels (soit celles et ceux qui génèrent au moins 1 000 écoutes par mois de la part de 500 audi­teur·i­ce·s uniques) seront payés le double. Et si vous cher­chez un morceau précis depuis la barre de recherche, alors le paie­ment sera encore doublé. Pourquoi ce chan­ge­ment ? Mieux rému­né­rer les artistes, c’est sûr, mais aussi (et surtout) distin­guer la « vraie » musique de la « fausse ». Et par fausse, on entend les heures de bruits blancs et autres fréquences fixes qui, géné­rées par algo­rithmes et intel­li­gences arti­fi­cielles, rapportent de l’ar­gent à des gens qui sont tout sauf des artistes qui se battent pour gagner leur croûte.

Seul le temps pourra donner raison ou tort à Deezer et Univer­sal. Voyons si les autres maisons de disques et géants du strea­ming suivront. Pour l’heure, le groupe Believe s’est déjà prononcé en défa­veur de ce système, argu­men­tant par un nouveau calcul qui lèse toujours autant les petit·e·s artistes.

Si vous souhai­tez vous pencher un peu plus sur le sujet, ou pour toutes les personnes qui auraient 53 minutes à occu­per intel­li­gem­ment, la rédac­tion vous conseille Comment le strea­ming a mangé la musique de Sophian Fanen et Benoit Pergent, un très bon docu­men­taire Arte, dispo­nible en vision­nage gratui­te­ment sur le site de la chaine, qui retrace l’his­toire de la consom­ma­tion musi­cale au cours du 21e siècle.