Grippe du poulet : vers une epidemie planetaire ?

Citation : Risque de pandémie de grippe: la préparation se poursuit


PARIS (AFP) - La "préparation se poursuit" pour faire face à une éventuelle pandémie de grippe d'origine aviaire, a déclaré mercredi le Directeur général de la Santé Didier Houssin.
"Etre préparé ne veut pas dire être fin prêt", a-t-il ajouté devant la presse, précisant qu'il s'agissait de "continuer à se préparer de manière durable" face à ce risque potentiel.
Le plan gouvernemental présenté en octobre dernier "distingue la phase pré-pandémique, dans laquelle nous sommes actuellement, où la transmission de l'animal à l'homme est limitée", de la phase pandémique, rappelle la Direction générale de la Santé (DGS).

Cette phase pandémique surviendrait si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avertissait que le nouveau virus a acquis la capacité de se transmettre d'humain à humain.

Le virus H5N1, responsable de la grippe aviaire ou grippe du poulet, a entraîné 54 décès, principalement au Vietnam, depuis fin 2003.

Une pandémie semblable à celle de la grippe espagnole en 1918 pourrait, "en l'absence d'intervention", faire de 9 à 21 millions de malades en France et entraîner de 455.000 à 1,1 million d'hospitalisations et des dizaines de milliers de décès (91.000 à 212.000), selon des estimations de l'Institut de veille sanitaire (InVS) publiées l'automne dernier.

Rappelant ces chiffres, Daniel Lévy-Bruhl (InVS) a précisé que l'utilisation d'antiviraux chez les malades "pourrait diminuer de 30% le nombre de décès".

Au moment du pic épidémique, le nombre d'admissions à l'hôpital pourrait augmenter de 10% à 46%, et le nombre de journées d'hospitalisation de 10% à 132%. D'où la nécessité, selon cet expert, de "privilégier le maintien à domicile des malades".

Fin 2005, la France devrait détenir 13,8 millions de traitements antiviraux (soit 138 millions de comprimés) contre une éventuelle pandémie, a précisé Didier Houssin, rappelant qu'il était prévu de "privilégier le curatif" plutôt que les traitements préventifs.

Il existe un seul fabricant (Laboratoire Roche) d'oseltamivir (nom commercial : Tamiflu), l'antiviral jugé utilisable par les spécialistes.

En cas de pandémie, la répartition de "ressources rares" sera "probablement plus délicate encore pour les vaccins que les antiviraux", selon les responsables sanitaires.

La France a déjà réservé 20 à 40 millions de vaccins, qu'il faudrait plusieurs mois pour fabriquer, une fois identifié le virus.

Plusieurs dizaines de millions de masques de protection sont "en phase d'acquisition", et la France espère en produire, a précisé M. Houssin. Les modalités d'acquisition de masques ou d'antiviraux pourraient être revues en 2006 et des exercices organisés "pour tester le niveau de préparation", a-t-il ajouté.