humour Les images qui tordent (ou pas)

Citation de nobazz :

perso jme dis que toute alternative à la voiture est plutôt cool a envisager. Après y'aura toujours des cons pour ne pas respecter les panneaux, a forciori si personne ne leur dit que c'est valable pour eux. le jour ou on dira clairement que pour tel ou tel moyen de transport c'est telle règle qui s'applique, on sera moins étonné de voir les gens rouler sur la route en respectant des règles de piétons. Et d'façon y'aura toujours des gens qui râleront en face.

Amha, il faut penser autrement. Je me demande finalement si la solution ne serait pas qu'il n'y ait pas (ou quasiment pas) de règles.
J'ai deux exemples :
A l'époque où je m'occupais beaucoup de roller sur Lorient, j'allais souvent discuter avec l'adjoint à la voirie qui était par ailleurs président des villes cyclables de France. A l'époque, il y avait une démarche de création d'un "livre blanc" sur le roller qui ne trouvait sa place nulle part, ni sur les trottoirs (inadapté rapport aux piétons), ni sur la rue (interdit), ni dans les pistes cyclables (trop peu de piste en général et celles-ci le plus souvent pas adaptées au roller).
Finalement, ce livre blanc n'a jamais vu le jour, parce que le roller n'était casable nulle part, sauf à revoir toute la législation routière. La vogue du roller s'est calmée, il n'y a pas eu de catastrophe et le roller continue à vivre en ville où il peut, en relativement bonne intelligence.

Le mec m'avait aussi parlé du cas d'une piste cyclable en campagne, entre deux bleds. Un coin sympa littéralement envahi par les promeneurs le week-end et source de gros, gros conflits. Parce que les cyclistes râlaient contre les piétons à poussette et chien chien au bout de laisse télescopique qui prenaient tout l'espace et les piétons (qui n'avaient rien à faire là) râlaient contre les cycliste qui déboulaient pleine balle.
Quelle solution ? Mettre des flics pour verbaliser les familles qui allaient se promener là ? Finalement, l'administration a simplement décidé de retirer tout panneau et maintenant, tout le monde se partage plus ou moins cette voie en bonne intelligence.

Troisième exemple : dans une ville connue pour ses embouteillages aux heures de pointe (Genève de mémoire), panne générale de feux. Panique des autorités qui pensent que ça va être un bordel monstrueux. Finalement, la circulation n'a jamais été aussi fluide que ce jour là.

Quand je vois les comportements des automobilistes, il est souvent dicté par l'idée que la route est à eux et que la route, c'est fait pour rouler (vite). Rappelons que ça ne fait pas longtemps qu'on a arrêté de promouvoir les voitures sur la base de la vitesse et de la puissance.
Moralité, l'automobiliste s'énerve dès qu'il y a un truc différent : vélo, véhicule lent, même une voiture qui roule à petite vitesse (moi-même, je réagis comme ça et m'agace quand je me retrouve derrière des voitures qui se traînent). Les piétons sont à peine tolérés sur la chaussée, comme un mal nécessaire. Le nombre de voitures qui s'arrête aux passage piétons a augmenté, mais c'est loin d'être la règle. Celles qui s'arrêtent pour laisser traverser un piéton hors des tout passage (alors que le code y oblige pourtant) sont portion congrue.
Pour un automobiliste, seule la voiture est légitime sur la route. Ce sentiment est renforcé par le fait qu'au permis, on n'aborde absolument pas les autres véhicules. Il suffirait pourtant de le faire pour que les caisseux arrêtent de voir les motards comme des voyoux et les routiers comme des abrutis dangereux. Il suffit de monter une fois dans la cabine d'un PL pour comprendre ce que "angle mort" veut vraiment dire.
Si on pensait simplement autrement, que la route appartient à tous, que chacun y a sa place et que la bagnole n'en est qu'un usager parmi les autres, ça serait certainement moins le bordel et moins dangereux.

Citation de nobazz :

Citation de ArchL :

Le peu que j'ai vu à paris se comportait comme des abrutis grands luxe : rouler sur la chaussée mais sans respecter absolument aucune priorité, feu, stop ou cédez le passage.

tu serais plus ravi qu'ils soient sur le trottoir?

Des gens qui font n'imp, quel que soit l'endroit où ils le font, c'est dangereux.

Citation :

A Strasbourg pour la période du marché de Noël 2015, le centre était interdit aux voitures.
Les piétons marchaient la tête en l'air pour regarder les décos et les cyclistes se croyaient tout permis car la ville leur appartenait enfin.
Résultat un véritable foutoir parce que ni les piétons ni les cyclistes se sont imaginé un instant que le code de la route s'appliquait encore, des tas de collisions piétons / vélos.

Truc inhabituel, manque de repères et de réflexes... Pour moi, moins de règle ne veut pas dire qu'on fasse n'importe quoi.

Citation :

Ce que je constate ce n'est pas tellement un problème de trop ou pas assez de règles, c'est plutôt une question d'absence de bon sens et de savoir vivre ensemble.

Oui. C'est exactement ça. Mais le truc, c'est que les règles et la façon de les enseigner conduisent à forger une idée des légitimités.
Une piste cyclable, c'est fait pour les vélos, donc, les piétons n'ont rien à y foutre = conflit
la rue, c'est fait pour les véhicules à moteur, donc les piétons n'ont rien à y foutre = conflit
un passage piéton, c'est fait pour les piétons, donc on peut traverser à l'arrache et prendre tout son temps = conflit

Citation :

Cycliste, automobiliste ou piéton, chacun pense que la ville lui appartient et est prêt à bouffer les autres pour passer devant, je trouve ça triste.

Clairement. Un bon exemple pour moi est la sortie du périph à la porte de Clignancourt. Gros croisement où c'est toujours le bordel aux heures de pointe parce que, contrairement à ce que dit le code, chacun s'engage sur le croisement dès que le feu est vert (dès fois même pas) même s'il ne peut pas dégager le carrefour. Ça fait des bagnoles bloquées dans tous les sens et personne ne peut avancer. Là, les règles sont bafouées et ça fout le merdier, mais c'est surtout un gros problème de mentalité. Et tout le monde le paye.

Citation :

je me doute bien que le gars énervé au volant ou le mou du genou qui démarre pas au vert pris en dehors de leur voiture doivent être des gens bien.

Le truc que j'ai remarqué, c'est, malgré ce que je professe, la façon dont le changement de mode de transport me fait changer de mentalité. Je ne réagis pas pareil selon que je sois en moto, en vélo, à pied ou au volant d'une voiture. Comme je l'ai dit, ça m'arrive de m'énerver qu'une voiture n'avance pas et je dois me raisonner et me rappeler qu'un limitation à 50 n'est pas une obligation à rouler à 50 et que moi aussi, il m'arrive de plus en plus souvent de rouler cool. Par contre, le fait d'utiliser régulièrement des moyens de transport différents m'a fait sacrément changer de point de vue sur la route, quand même.

Je rêve, ou on a arrêté le HS sur Renaud pour tomber sur le fameux piétons VS cyclistes VS bagnole VS motards

Le problème, c'est que ce soit en voiture, à moto, à pieds, en vélo, en scooter, en roller, en skate board ou en dromadaire, ce sont surtout les abrutis qu'on voit et qu'on retient. Les autres sont invisibles.

Le truc, c'est de ne pas confondre ces abrutis avec une généralité. Un vélo qui grille un feu rouge, ça ne fait pas des cyclistes des irrésponsables. Un ado qui traverse à 2 à l'heure pour bien te rappeler qu'il est dans son droit, ça ne fait pas des ados ou des piétons des abrutis. Un kéké qui remonte les files de voitures à 50 km/h au dessus de la vitesse d'icelles ne fait pas de tous les 2RM des fous dangereux.

Le truc le plus important, c'est qu'il faut que les automobilistes se rappellent qu'à l'exception des camions tous les autres usagers de la route sont beaucoup plus fragiles qu'eux. Sauf si on est un gros con, écraser quelqu'un, même si on est dans son bon droit, ça doit pas être le truc qui aide à mieux vivre ensuite.