
« Un OVNI musical »
Publié le 13/10/25 à 15:20
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Alors, là, voici une pédale que je considère comme réellement "spéciale".
A la base, il s'agit d'un looper avec toutes les fonctions de base qu'une telle pédale présuppose : enregistrement, overdub, undo. Rien de
foufou, d'autant que le principal défaut de cette pédale, qui a été reproché par nombre d'utilisateurs, réside dans le fait que l'entrée/sortie est mono. Il est donc difficile de l'intégrer dans un set stéréo, car habituellement, on place les loopers en fin de chaîne.
Ajoutez à cela le prix réellement exorbitant de cette pédale et vous avez un appareil qui part avec un sacré handicap. Voici donc ses deux principaux défauts. Car pour le reste, on a quelque chose de complètement dingue qui justifie sa présence dans mon set d'effets.
Comme je le disais, malgré que ce soit un looper, elle a une réelle personnalité, ce qui la rend tout à fait spéciale. Oui, elle permet de faire des loops impeccables, mais finalement, là n'est pas son principal intérêt. Car quand on acquiert une Chase Bliss, on sait d'avance que l'appareil qu'on tient dans la main va pouvoir réaliser des choses étranges. Et cette Blooper est probablement une des pédales de Chase Bliss les plus folles. Pour tirer le maximum de cette folie, il convient à mon sens de la contrôler via MIDI. On peut déjà faire des choses étonnantes sans MIDI, juste en manipulant les potards avec ses petits doigts boudinés, mais les choses peuvent devenir simplement incroyables avec quelques CC bien maitrisés.
Cette folie tient en plusieurs points :
- la possibilité de "circuler" entre les overdubs, via un potentiomètre dédié qui permet de voyager entre les undo et redo, lui-même pilotable en MIDI. Une fois une loop créée avec ses overdubs successifs, il y a quelque chose de vraiment trippant et musical à retourner d'un coup de potentiomètre au 3ème overdub (le potentiomètre gère jusqu'au 9ème overdub, les suivants étant ensuite regroupés en un), d'autant que la circulation se fait de manière hyper fluide.
- la possibilité de modifier de manière subtile ou complètement délirante ses loops. Pour cela, il y a d'abord un potentiomètre Stability qui permet de rajouter un caractère "analogique" à la boucle en introduisant des filtres, modulations, flutter en allant très loin en fin de course. Mais surtout en modifiant ses loops via l'utilisation des deux boutons Modify situés sur le devant de la pédale et paramétrables via leurs potentiomètres respectifs. Les deux boutons modify permettent d'activer deux effets, cumulables, qui vont altérer la loop, de manière subtile (en début de course) ou de manière fucked up en fin de course.
Ces effets sont de deux types. Certains sont de type modulation, d'autres sont de type "time-based" :
Smooth Speed : permet de réduire la vitesse et la direction de la boucle
(reverse ou straight) de manière continue
Dropper : permet d'introduire des erreurs dans la boucle, des bouts de la boucle peuvent ainsi plus ou moins disparaître
Stepped Trimmer : permet de réduire la longueur de la boucle à une longueur quantizée
Stepped Speed : c'est une version du modifier Smooth Speed mais quantizée à la quinte ou à l'octave
Scrambler : permet de mettre sans dessus-dessous une boucle, en intervertissant des bouts de celle-ci de manière aléatoire ou non
Filter : bon, c'est marqué dessus, il peut aller dans des extrêmes quasi-inaudibles
Chromatic Speed : permet de changer la vitesse de la loop et dans le même temps transposer sa loop chromatiquement
Pitcher : permet de transposer sa loop sans en changer la vitesse
Stutter : permet de faire "bégayer" (c'est la traduction littérale) d'une loop, de manière aléatoire ou plus rythmique
Stretcher : permet d'étirer une loop sans changer le pitch, pour un effet de ralentissement plus ou moins marqué
Stopper : permet de sélectionner deux effets d'arrêt de la loop, soit un tape stop, soit un fade out du volume
Swapper : permet d'overdubber en utilisant une enveloppe du signal plus ou moins forte : on peut remplacer toute ou partie d'une boucle par des notes jouées en temps réel, en fonction de la force du signal d'entrée.
Bref, avec tous ces modifiers, vous pouvez tordre à l'extrême une boucle, qui la rend plus ou moins rapidement méconnaissable. Quand je dis rapidement, ça peut être même instantanément, dès le premier passage en lecture : ça permet d'envoyer des boucles qui n'ont à priori, pour le public tout du moins, aucun rapport auditif avec ce qu'il vient d'être joué.
- Une autre fonctionnalité déterminante du Blooper réside dans la possibilité de modifier le comportement de celui-ci.
Il peut être un looper simple : j'enregistre, j'overdubbe, je modifie éventuellement la loop avec les modifiers, je retire les modifiers et la loop revient à son état initial.
Il peut également être un looper un peu plus complexe en mode "additive" : une fois la loop enregistrée, l'action des modifiers est "imprimée" dans la boucle, comme s'ils étaient dans une boucle d'effets, ce qui signifie qu'à chaque passage de la boucle en overdub, les modifiers continuent leur action. Par exemple, dans ce mode, en overdub, avec le modifier Pitcher, on peut pitcher indéfiniment la loop à chaque passage (enfin, dans ce cas, il y aura une limite "acoustique" qui rendra le pitch inintelligible à l'oreille humaine au bout de de quelques passages...) mais l'idée est celle-ci.
Il peut être aussi utilisé en mode sampler : chaque appui en enregistrement efface l'enregistrement précédent, ce qui permet d'enregistrer des phrases qui ne seront jamais overdubbées. C'est un mode très performatif hyper utile dans les musiques avec une grosse part d'improvisation.
Ce qui est intéressant également, c'est qu'on peut commencer en mode
sampler, et si l'idée est finalement intéressante pour bâtir une vraie loop, on peut basculer en mode normal ou additive pour overdubber différentes couches sur cette première loop.
Il existe tout un tas d'options pour travailler les loops que je ne pourrai pas détailler au risque de devoir passer la journée à écrire, mais il convient également de signaler que, comme toute pédale Chase Bliss qui se respecte, on peut assigner un ou plusieurs potentiomètres soit à une pédale d'expression, soit à un LFO, ce qui permet de tordre encore plus les boucles. Bref, vous l'aurez compris, cette Blooper permet plein de choses.
Pour en venir à mon utilisation précise, voici les 4 façons dont je
l'utilise :
- en mode looper simple : j'enregistre, j'overdubbe, je modifie
éventuellement les boucles avec les modifiers
- en mode delay ultra long avec un decay lent : il s'agit de donner dans le frippertronic, c'est à dire une longue boucle typé ambient qui évolue lentement et de manière quasi imperceptible dans le temps
- en mode sampler : au cours de plages d'improvisaitions, j'enregistre une courte phrase, sur laquelle je joue quelques instants avant de la remplacer par une autre courte phrase, et ainsi de suite. C'est ma version d'une autre pédale que je trouve assez fascinante, la Tensor de Red Panda.
- en mode "onward" : j'ai trouvé des presets qui arrivent à singer le comportement de la Onward de Chase Bliss, en plus extrême et agressif, mais la stéréo en moins.
Personnellement, j'ai placé la Blooper dans la boucle d'effet de mon GT-1000 Core, ce qui me permet d'appliquer d'autres effets embarqués du GT sur ma boucle du Blooper. Effet sonore garanti!
Bref, c'est une pédale complètement délirante que nous propose Chase
Bliss, toute aussi délirante que son prix. En conséquent, il faut vraiment réfléchir longuement avant de craquer. A mon sens, pour une utilisation standard, il vaut mieux s'orienter vers un autre produit.
Pour une utilisation créative, c'est par contre une excellent produit qui a peu de concurrents (à mon avis, ses seuls concurrents valables sont le Revolver de Heve ou le Loupé de Glou Glou qui ont tous deux l'avantage d'être stéréo).
A la base, il s'agit d'un looper avec toutes les fonctions de base qu'une telle pédale présuppose : enregistrement, overdub, undo. Rien de
foufou, d'autant que le principal défaut de cette pédale, qui a été reproché par nombre d'utilisateurs, réside dans le fait que l'entrée/sortie est mono. Il est donc difficile de l'intégrer dans un set stéréo, car habituellement, on place les loopers en fin de chaîne.
Ajoutez à cela le prix réellement exorbitant de cette pédale et vous avez un appareil qui part avec un sacré handicap. Voici donc ses deux principaux défauts. Car pour le reste, on a quelque chose de complètement dingue qui justifie sa présence dans mon set d'effets.
Comme je le disais, malgré que ce soit un looper, elle a une réelle personnalité, ce qui la rend tout à fait spéciale. Oui, elle permet de faire des loops impeccables, mais finalement, là n'est pas son principal intérêt. Car quand on acquiert une Chase Bliss, on sait d'avance que l'appareil qu'on tient dans la main va pouvoir réaliser des choses étranges. Et cette Blooper est probablement une des pédales de Chase Bliss les plus folles. Pour tirer le maximum de cette folie, il convient à mon sens de la contrôler via MIDI. On peut déjà faire des choses étonnantes sans MIDI, juste en manipulant les potards avec ses petits doigts boudinés, mais les choses peuvent devenir simplement incroyables avec quelques CC bien maitrisés.
Cette folie tient en plusieurs points :
- la possibilité de "circuler" entre les overdubs, via un potentiomètre dédié qui permet de voyager entre les undo et redo, lui-même pilotable en MIDI. Une fois une loop créée avec ses overdubs successifs, il y a quelque chose de vraiment trippant et musical à retourner d'un coup de potentiomètre au 3ème overdub (le potentiomètre gère jusqu'au 9ème overdub, les suivants étant ensuite regroupés en un), d'autant que la circulation se fait de manière hyper fluide.
- la possibilité de modifier de manière subtile ou complètement délirante ses loops. Pour cela, il y a d'abord un potentiomètre Stability qui permet de rajouter un caractère "analogique" à la boucle en introduisant des filtres, modulations, flutter en allant très loin en fin de course. Mais surtout en modifiant ses loops via l'utilisation des deux boutons Modify situés sur le devant de la pédale et paramétrables via leurs potentiomètres respectifs. Les deux boutons modify permettent d'activer deux effets, cumulables, qui vont altérer la loop, de manière subtile (en début de course) ou de manière fucked up en fin de course.
Ces effets sont de deux types. Certains sont de type modulation, d'autres sont de type "time-based" :
Smooth Speed : permet de réduire la vitesse et la direction de la boucle
(reverse ou straight) de manière continue
Dropper : permet d'introduire des erreurs dans la boucle, des bouts de la boucle peuvent ainsi plus ou moins disparaître
Stepped Trimmer : permet de réduire la longueur de la boucle à une longueur quantizée
Stepped Speed : c'est une version du modifier Smooth Speed mais quantizée à la quinte ou à l'octave
Scrambler : permet de mettre sans dessus-dessous une boucle, en intervertissant des bouts de celle-ci de manière aléatoire ou non
Filter : bon, c'est marqué dessus, il peut aller dans des extrêmes quasi-inaudibles
Chromatic Speed : permet de changer la vitesse de la loop et dans le même temps transposer sa loop chromatiquement
Pitcher : permet de transposer sa loop sans en changer la vitesse
Stutter : permet de faire "bégayer" (c'est la traduction littérale) d'une loop, de manière aléatoire ou plus rythmique
Stretcher : permet d'étirer une loop sans changer le pitch, pour un effet de ralentissement plus ou moins marqué
Stopper : permet de sélectionner deux effets d'arrêt de la loop, soit un tape stop, soit un fade out du volume
Swapper : permet d'overdubber en utilisant une enveloppe du signal plus ou moins forte : on peut remplacer toute ou partie d'une boucle par des notes jouées en temps réel, en fonction de la force du signal d'entrée.
Bref, avec tous ces modifiers, vous pouvez tordre à l'extrême une boucle, qui la rend plus ou moins rapidement méconnaissable. Quand je dis rapidement, ça peut être même instantanément, dès le premier passage en lecture : ça permet d'envoyer des boucles qui n'ont à priori, pour le public tout du moins, aucun rapport auditif avec ce qu'il vient d'être joué.
- Une autre fonctionnalité déterminante du Blooper réside dans la possibilité de modifier le comportement de celui-ci.
Il peut être un looper simple : j'enregistre, j'overdubbe, je modifie éventuellement la loop avec les modifiers, je retire les modifiers et la loop revient à son état initial.
Il peut également être un looper un peu plus complexe en mode "additive" : une fois la loop enregistrée, l'action des modifiers est "imprimée" dans la boucle, comme s'ils étaient dans une boucle d'effets, ce qui signifie qu'à chaque passage de la boucle en overdub, les modifiers continuent leur action. Par exemple, dans ce mode, en overdub, avec le modifier Pitcher, on peut pitcher indéfiniment la loop à chaque passage (enfin, dans ce cas, il y aura une limite "acoustique" qui rendra le pitch inintelligible à l'oreille humaine au bout de de quelques passages...) mais l'idée est celle-ci.
Il peut être aussi utilisé en mode sampler : chaque appui en enregistrement efface l'enregistrement précédent, ce qui permet d'enregistrer des phrases qui ne seront jamais overdubbées. C'est un mode très performatif hyper utile dans les musiques avec une grosse part d'improvisation.
Ce qui est intéressant également, c'est qu'on peut commencer en mode
sampler, et si l'idée est finalement intéressante pour bâtir une vraie loop, on peut basculer en mode normal ou additive pour overdubber différentes couches sur cette première loop.
Il existe tout un tas d'options pour travailler les loops que je ne pourrai pas détailler au risque de devoir passer la journée à écrire, mais il convient également de signaler que, comme toute pédale Chase Bliss qui se respecte, on peut assigner un ou plusieurs potentiomètres soit à une pédale d'expression, soit à un LFO, ce qui permet de tordre encore plus les boucles. Bref, vous l'aurez compris, cette Blooper permet plein de choses.
Pour en venir à mon utilisation précise, voici les 4 façons dont je
l'utilise :
- en mode looper simple : j'enregistre, j'overdubbe, je modifie
éventuellement les boucles avec les modifiers
- en mode delay ultra long avec un decay lent : il s'agit de donner dans le frippertronic, c'est à dire une longue boucle typé ambient qui évolue lentement et de manière quasi imperceptible dans le temps
- en mode sampler : au cours de plages d'improvisaitions, j'enregistre une courte phrase, sur laquelle je joue quelques instants avant de la remplacer par une autre courte phrase, et ainsi de suite. C'est ma version d'une autre pédale que je trouve assez fascinante, la Tensor de Red Panda.
- en mode "onward" : j'ai trouvé des presets qui arrivent à singer le comportement de la Onward de Chase Bliss, en plus extrême et agressif, mais la stéréo en moins.
Personnellement, j'ai placé la Blooper dans la boucle d'effet de mon GT-1000 Core, ce qui me permet d'appliquer d'autres effets embarqués du GT sur ma boucle du Blooper. Effet sonore garanti!
Bref, c'est une pédale complètement délirante que nous propose Chase
Bliss, toute aussi délirante que son prix. En conséquent, il faut vraiment réfléchir longuement avant de craquer. A mon sens, pour une utilisation standard, il vaut mieux s'orienter vers un autre produit.
Pour une utilisation créative, c'est par contre une excellent produit qui a peu de concurrents (à mon avis, ses seuls concurrents valables sont le Revolver de Heve ou le Loupé de Glou Glou qui ont tous deux l'avantage d'être stéréo).