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L'ordi idéal du zicos : une config dédiée offline?

Peut-on se passer d’une connexion Internet pour faire de la MAO ? D'ailleurs, la notion même de config dédiée à la musique n’est-elle pas obsolète ?

Il y a une douzaine d’an­nées envi­ron, on esti­mait que, pour des raisons de perfor­mances comme de sécu­rité, il valait mieux se priver d’In­ter­net sur un ordi­na­teur servant à faire de la musique. De l’eau a toute­fois coulé sous les ponts virtuels depuis, rendant ce genre de consigne un tanti­net caduque, qu’on évolue sous Windows, Mac OS X ou Linux.

Le fait est qu’aujour­d’hui, une grosse partie des outils pour le musi­cien se trouve sur Inter­net.

Sans parler du fait que la majo­rité des banques de sons et des plug-ins sont désor­mais ache­tables exclu­si­ve­ment en ligne (d’ailleurs, à part les séquen­ceurs et quelques énormes instru­ments virtuels ou bundle, les versions boîte se raré­fient), force est de consta­ter que de plus en plus de soft recourent à Inter­net dans leur procé­dure d’ins­tal­la­tion ou de mise à jour, à l’ins­tar du Service Center de Native Instru­ments. Même les fameuses clés iLok ou Syncro­soft ont besoin d’In­ter­net pour se synchro­ni­ser… Et le SAV des logi­ciels ? Il se fait égale­ment en ligne, que ce soit via un formu­laire de contact, ou plus couram­ment via un forum de discus­sion.

 

L’ave­nir est dans le cloud ?

Certes, ces détails d’ins­tal­la­tion et de main­te­nance ne remplissent pas le quoti­dien des musi­ciens, mais on ne peut pas en dire autant du Cloud Storage (stockage en ligne) et des nombreux services qui ont ouvert de nouveaux hori­zons en termes de colla­bo­ra­tion et de noma­disme. Pour bosser à plusieurs sur un morceau ou même pour dialo­guer avec un client, qui n’a jamais eu recours à un Drop­box ou un Sound­Cloud. Bien que très sous-exploi­tés à l’heure actuelle par les acteurs de l’in­for­ma­tique musi­cale, ces services sont d’ailleurs inté­grés à la plupart des séquen­ceurs aujour­d’hui : Sonar, Pro Tools, Cubase, Able­ton Live, et c’est jusqu’à Studio One qui, en plus d’une belle inté­gra­tion de Sound­Cloud, propose un accès à ses propres serveurs pour échan­ger, avec d’autres utili­sa­teurs, des presets ou diverses ressources utili­sables en toutes trans­pa­rence dans le logi­ciel.

A l’ex­trême de cette démarche, on trouve même le tout récent Ohm Studio d’Ohm Force, un séquen­ceur colla­bo­ra­tif qui s’an­nonce révo­lu­tion­naire s’il parvient à déve­lop­per son écosys­tème : au-delà de la colla­bo­ra­tion en temps réel permet­tant de faire des compo­si­tions collec­tives, on n’ima­gine sans peine que des profes­sion­nels pour­raient bien­tôt propo­ser leurs services sur la plate­forme en échange d’une rému­né­ra­tion. Voilà à quoi ça pour­rait ressem­bler : « Salut Saxmas­ter22, tu me pren­drais combien pour rempla­cer mon sax virtuel sur ma compo par un vrai enre­gis­tre­ment de Sax ? 50 € ? Ok, c’est quoi ton compte Paypal ? »

 

Objec­tif web

Mais l’ar­gu­ment massue qui plaide en faveur d’In­ter­net, c’est que l’in­dus­trie de la musique s’y déporte massi­ve­ment, que ce soit en ce qui concerne la vente comme la promo­tion : la courbe en baisse des ventes de support est sur le point de croi­ser celle en hausse de la musique déma­té­ria­li­sée, cepen­dant que les agences de marke­ting spécia­li­sées dans la musique n’ima­ginent plus aujour­d’hui promou­voir un artiste sans le recours aux réseaux sociaux, qu’ils s’ap­pellent Face­book, Youtube, Twit­ter, Noomiz ou MySpa­ce…

A l’image de la tech­no­lo­gie Grid présen­tée par nVidia dans le secteur des cartes graphiques, il semble même que le Cloud Compu­ting soit en passe d’ar­ri­ver chez le grand public via Inter­net. Et pourquoi pas pour les musi­ciens, puisque que le jeu vidéo est  au moins aussi exigeant que ne l’est la musique en terme de latence ?

 

Perfor­mances et sécu­rité : vrai­ment ?

Quels sont donc les argu­ments qui restent à l’or­di­na­teur offline ? La sécu­rité ? A l’heure où le Mac est quasi­ment exempt de malwares et où les box Inter­net intègrent toutes un Fire­wall, les webmails disposent égale­ment tous d’un anti­vi­rus. Et même sur PC, la plate­forme la plus encline à souf­frir des virus et autres troyens, il n’est pas bien dur, avec un anti­vi­rus gratuit et un peu de jugeote d’évi­ter tout problè­me… (Ne pas ouvrir Françoi­sHol­lan­de­Nude.gif.exe en pièce jointe d’un message signalé prove­nant de google15685@­ho­mail.com, par exem­ple…)

Quant aux problèmes de perfor­mances, il convien­drait de savoir si ces dernières limitent réel­le­ment, en dehors de rares usages, les possi­bi­li­tés lais­sées à l’uti­li­sa­teur… La ques­tion est inté­res­sante : sur 10 projets que va réali­ser un musi­cien, combien mettent à genoux sa machine ? Pour la plupart des utili­sa­teurs, où commence la vraie néces­sité et où s’ar­rête le simple confort dans cette course aux pour­cen­tages de CPU gagné ? Et ce gain de perfor­mance vaut-il qu’on doive subir les lour­deurs d’avoir une config musique privée d’In­ter­net, et une config Multi­mé­dia et bureau­tique.

 

Config dédiée à la poly­va­lence

D’ailleurs, au final, la ques­tion de la config dédiée se pose même en termes de Work­flow. A moins de s’ins­crire dans le contexte d’une orga­ni­sa­tion stric­te­ment profes­sion­nelle où chacun dans l’équipe aura un rôle bien défini à tenir, quel home studiste moyen peut se permettre aujour­d’hui d’avoir une config 100 % musique ? Vous écri­vez vos paroles de chan­sons sur une config Bureau­tique vous ? Et vous montez les films de vos concerts sur une configs vidéo ? Et pour commu­niquer sur votre blog avec les gens qui viennent à vos concerts, vous avez gardé un PC pour le webmas­te­ring et encore un autre pour le graphisme de vos pochettes d’al­bum ? A l’heure où le mètre carré flirte parfois avec les 10 000 € dans certaines villes de France, combien sommes-nous à pouvoir nous permettre d’avoir x ordi­na­teurs diffé­rents pour conci­lier la poly­va­lence que réclame l’ac­ti­vité de musi­cien en 2012 ? Imagi­ne­rait-on instal­ler la suite Crea­tive Suite d’Adobe sur 4 ordi­na­teurs diffé­rents pour ne pas mélan­ger la program­ma­tion Inter­net, l’image fixe, la vidéo et le son ? Et pour quel béné­fice en termes de perfor­mances ? Et pour quelles dégra­da­tions en termes de produc­ti­vité et de work­flow ?


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