linn134
« Salement élégant »
Publié le 24/04/24 à 13:29
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
J'ai fait l'acquisition de ce module pour de nombreuses raisons, dont quelques mauvaises. Pourtant, je ne suis pas déçu.
C'est un module assez gros selon les critères de l'Eurorack : 14HP.
Pour ce qu'il propose, je ne vois pas trop comment il pourrait être plus petit. On dira qu'il est de bonne taille.
Je commence à m'équiper sérieusement en modulaire pour le travail, ce qui va influencer une bonne partie de l'avis que vous lisez en ce moment. L'idée était notamment d'utiliser le Fusion VCA/Waveshaper/Ringmod comme une sorte de processeur de saturation, un Culture Vulture du pauvre et surtout du nomade. C'était le second élément de ma chaîne de traitement naissante, juste après le filtre 914. Les parties VCA et Ring Modulator ne me paraissaient pas primordiales.
En tant que processeur de saturation/distorsion, il fait un travail excellent : à la fois sale et plein de détails et de texture, avec une aggressivité en tenue de soirée. D'où le titre de mon avis : salement élégant.
Pour bien comprendre les forces et les faiblesses de ce module, il est nécessaire de détailler un peu son architecture. Et, curieusement, ça commence déjà à poser problème.
Comprenez bien que, si le Fusion VCA (je rabote son nom) dispose de deux entrées audio, il ne permet pas de traiter ces deux canaux séparément. On a donc trois sorties, mais trois sorties qui sont à chaque fois un mélange différent des deux entrées.
L'équilibre des deux entrées se gère avec un crossfader (Input Fader) qu'il est malheureusement impossible de contrôler via CV. Une fois le mélange effectué, le signal audio va attaquer une première lampe, disposant d'un réglage de Bias et d'un VCA piloté par CV (CV1 Level).
Il y aurait beaucoup à dire sur le fonctionnement de cet étage, le manuel lui-même est un peu flou.
Bias 1 suit une courbe étrange. Quasiment à zéro, on a un comportement proche d'un VCA ordinaire, avec une réaction relativement prévisible au CV1. Arrivé à midi, c'est beaucoup plus instable et on est déjà bien installé dans le waveshaping : ça écrête mais c'est classieux. Passé midi, ouch. Non seulement le waveshaping est beaucoup plus intense, mais on arrive à une instabilité assez particulière due à une réponse inversée.
Maintenant que vous avez à peu près suivi comment fonctionne le premier étage, passons au second.
Contrôles identiques, mais le second canal se trouve après le premier. C'est à dire que le premier étage est traité par le second, les effet se cumulent. En fait, ils se multiplient. La démarche reste identique.
Pour ne pas simplifier les choses, Erica Synths a trouvé bon de proposer 3 sorties différentes.
OUT 1 : on a quasiment une sortie de VCA ordinaire. Une onde en dent de scie va dériver progressivement vers une ramp en augmentant le BIAS 1. Le BIAS 1 détermine l'intensité de waveshaping.
OUT 2 : idem mais pas tout à fait. Presque. Dans le même goût.
OUT 3 : OUT 1 + OUT 2, mais avec l'ajout de distorsion dont l'intesité est déterminée par le potar de Drive. C'est en effet la sortie qui a le plus de balls, mais c'est aussi celle qui est le moins dans l'esprit d'un VCA ordinaire.
Justement, pour utiliser le Fusion VCA comme un simple mixeur + VCA, il y a un switch. En position Direct, c'est le VCA de papa ou maman. C'est aussi un excellent outil pour bien entendre la ou les sources de modulation, parce que ce VCA ne fait pas toujours dans le détail.
La partie Ring Mod n'est pas mauvaise, aucun contrôle particulier et les deux entrées sont normalisées aux entrées 1 et 2. Quand on connecte des sources externes aux entrées du Ring Mod, on obtient un autre waveshaper.
C'est clairement un module plus complexe qu'il n'y paraît. Même si son interface semble claire, le comportement de chaque étage est tout sauf linéaire. Il faut donc y aller tout doucement et prendre le temps de s'habituer au comportement presque imprévisible de chaque réglage à disposition.
Heureusement, chez Erica on connaît son taff et on a pensé à normaliser tout ce qui peut l'être. Ainsi, on pourra utiliser le module uniquement comme un processeur de Drive mono, le faire fonctionner comme un VCA ordinaire (ça dépanne mais c'est dommage), lui faire traiter deux sorties différentes d'un même oscillateur, le pousser à la microphonie (oui, les lampes peuvent se mettre à siffler un peu).
Pourtant, même si ce module offre une belle palette de salissures, on a toujours cette élégance dans la texture, avec un apport de souffle très contenu.
Sobre, classe, pas donné, mais hautement recommandable si vous avez les nerfs bien accrochés et pas mal de patience. Ne le choisissez pas pour l'utiliser en tant que VCA, ça serait vraiment du gâchis. C'est avant tout un Waveshaper contrôlé en tension (CV).
Mon seul véritable regret : ne pas disposer d'un réglage de Dry/Wet pour l'utiliser en traitement parallèle. Ce n'est pas gravissime, il suffi de multiplier le signal avant de l'envoyer au Fusion VCA et de mixer la sortie du Fusion VCA à la copie du signal. Ce qui demande un multi et un mixeur, ou bien un module Dry/Wet dédié. Vraiment pas dramatique.
Un beau module à acheter les yeux grands ouverts. Ce n'est pas le VCA de tout le monde... puisque c'est surtout un Waveshaper. Vous suivez ?
C'est un module assez gros selon les critères de l'Eurorack : 14HP.
Pour ce qu'il propose, je ne vois pas trop comment il pourrait être plus petit. On dira qu'il est de bonne taille.
Je commence à m'équiper sérieusement en modulaire pour le travail, ce qui va influencer une bonne partie de l'avis que vous lisez en ce moment. L'idée était notamment d'utiliser le Fusion VCA/Waveshaper/Ringmod comme une sorte de processeur de saturation, un Culture Vulture du pauvre et surtout du nomade. C'était le second élément de ma chaîne de traitement naissante, juste après le filtre 914. Les parties VCA et Ring Modulator ne me paraissaient pas primordiales.
En tant que processeur de saturation/distorsion, il fait un travail excellent : à la fois sale et plein de détails et de texture, avec une aggressivité en tenue de soirée. D'où le titre de mon avis : salement élégant.
Pour bien comprendre les forces et les faiblesses de ce module, il est nécessaire de détailler un peu son architecture. Et, curieusement, ça commence déjà à poser problème.
Comprenez bien que, si le Fusion VCA (je rabote son nom) dispose de deux entrées audio, il ne permet pas de traiter ces deux canaux séparément. On a donc trois sorties, mais trois sorties qui sont à chaque fois un mélange différent des deux entrées.
L'équilibre des deux entrées se gère avec un crossfader (Input Fader) qu'il est malheureusement impossible de contrôler via CV. Une fois le mélange effectué, le signal audio va attaquer une première lampe, disposant d'un réglage de Bias et d'un VCA piloté par CV (CV1 Level).
Il y aurait beaucoup à dire sur le fonctionnement de cet étage, le manuel lui-même est un peu flou.
Bias 1 suit une courbe étrange. Quasiment à zéro, on a un comportement proche d'un VCA ordinaire, avec une réaction relativement prévisible au CV1. Arrivé à midi, c'est beaucoup plus instable et on est déjà bien installé dans le waveshaping : ça écrête mais c'est classieux. Passé midi, ouch. Non seulement le waveshaping est beaucoup plus intense, mais on arrive à une instabilité assez particulière due à une réponse inversée.
Maintenant que vous avez à peu près suivi comment fonctionne le premier étage, passons au second.
Contrôles identiques, mais le second canal se trouve après le premier. C'est à dire que le premier étage est traité par le second, les effet se cumulent. En fait, ils se multiplient. La démarche reste identique.
Pour ne pas simplifier les choses, Erica Synths a trouvé bon de proposer 3 sorties différentes.
OUT 1 : on a quasiment une sortie de VCA ordinaire. Une onde en dent de scie va dériver progressivement vers une ramp en augmentant le BIAS 1. Le BIAS 1 détermine l'intensité de waveshaping.
OUT 2 : idem mais pas tout à fait. Presque. Dans le même goût.
OUT 3 : OUT 1 + OUT 2, mais avec l'ajout de distorsion dont l'intesité est déterminée par le potar de Drive. C'est en effet la sortie qui a le plus de balls, mais c'est aussi celle qui est le moins dans l'esprit d'un VCA ordinaire.
Justement, pour utiliser le Fusion VCA comme un simple mixeur + VCA, il y a un switch. En position Direct, c'est le VCA de papa ou maman. C'est aussi un excellent outil pour bien entendre la ou les sources de modulation, parce que ce VCA ne fait pas toujours dans le détail.
La partie Ring Mod n'est pas mauvaise, aucun contrôle particulier et les deux entrées sont normalisées aux entrées 1 et 2. Quand on connecte des sources externes aux entrées du Ring Mod, on obtient un autre waveshaper.
C'est clairement un module plus complexe qu'il n'y paraît. Même si son interface semble claire, le comportement de chaque étage est tout sauf linéaire. Il faut donc y aller tout doucement et prendre le temps de s'habituer au comportement presque imprévisible de chaque réglage à disposition.
Heureusement, chez Erica on connaît son taff et on a pensé à normaliser tout ce qui peut l'être. Ainsi, on pourra utiliser le module uniquement comme un processeur de Drive mono, le faire fonctionner comme un VCA ordinaire (ça dépanne mais c'est dommage), lui faire traiter deux sorties différentes d'un même oscillateur, le pousser à la microphonie (oui, les lampes peuvent se mettre à siffler un peu).
Pourtant, même si ce module offre une belle palette de salissures, on a toujours cette élégance dans la texture, avec un apport de souffle très contenu.
Sobre, classe, pas donné, mais hautement recommandable si vous avez les nerfs bien accrochés et pas mal de patience. Ne le choisissez pas pour l'utiliser en tant que VCA, ça serait vraiment du gâchis. C'est avant tout un Waveshaper contrôlé en tension (CV).
Mon seul véritable regret : ne pas disposer d'un réglage de Dry/Wet pour l'utiliser en traitement parallèle. Ce n'est pas gravissime, il suffi de multiplier le signal avant de l'envoyer au Fusion VCA et de mixer la sortie du Fusion VCA à la copie du signal. Ce qui demande un multi et un mixeur, ou bien un module Dry/Wet dédié. Vraiment pas dramatique.
Un beau module à acheter les yeux grands ouverts. Ce n'est pas le VCA de tout le monde... puisque c'est surtout un Waveshaper. Vous suivez ?