« Petit mais costaud »

Possesseur de deux pédaliers Digitech PMC-10 (un pour la maison, un pour la scène, en alternance) qui, fabriqués en 1993, commençaient de plus en plus à montrer leur âge vénérable, il me fallait trouver une solution de remplacement pour piloter les changement de patch de mon contrôleur à vent (Roland Aerophone AE-30).
J'avais vu passer des informations sur la première version de ce petit pédalier mais ses possibilités me semblaient trop limitées face à mes besoins.
J'avais déjà testé la connexion MIDI BLE entre pédalier et synthétiseur avec le transmetteur MS1 du même fabricant.
La seconde version (Chocolate Plus) me semblant plus complète, j'ai sauté le pas et je l'ai commandée.

Première impression : c'est vraiment tout petit... mais ça a l'air solide.
Lecture de la documentation qui l'accompagne : à peine quelques pages, en version chinoise ou anglaise pas toujours compréhensible (traduction automatique ?).

Téléchargement de l'application Android sur mon téléphone (un QR-code au dos du pédalier nous connecte directement au site). Après avoir un peu galéré pour associer les deux appareils, l'application se lance. On n'y voit pas grand'chose mais c'est déjà un peu plus parlant que sur le papier. Sur tablette, c'est plus lisible.
L'application sur PC Windows (CubeSuite) est quant à elle bien plus pratique. On gardera les applications sur mobile pour du dépannage sur scène.
Pour se connecter sur PC, on peut utiliser un câble connecté sur la prise USB C du pédalier. Si on veut du sans-fil, il faudra passer par le programme BT Midi Connector sur le même site, qui offre l'avantage de pouvoir afficher en direct les commandes envoyées par le contrôleur.

Parmi la douzaine de modes de programmation proposés, seuls 5 sont dévolus aux commandes MIDI. Les autres permettent d'émuler des touches de clavier ou des mouvements sur un écran de portable. Ce pédalier est d'ailleurs classé par le fabricant dans les "page turner".

Profitant de ma longue expérience de paramétrage de pédalier MIDI, je laisse de côté les configurations de base pour la plus personnalisable (Advanced Custom Mode).

Dans la denière version à ce jour (10/2025) de l'application (CubeSuite 2.8.8) et du firmware (11), on peut programmer jusqu'à 8 pages de 4 boutons (A à D) soit 32 programmes en tout. On passe d'une page à l'autre avec les "boutons" E et F qui sont en fait l'appui simultané sur les boutons A+B ou C+D respectivement ; la sérigraphie est assez claire à ce sujet.

Pour chaque bouton on peut choisir l'un des 5 modes de programmation :

• Single step : Envoie l'unique message MIDI quand on presse le bouton.
• Single step Switch : Envoie le premier message au premier appui, le deuxième à l'appui suivant, puis le premier, etc.
• Press Down Release : Envoie le premier message à l'appui, le deuxième au relachement.
• Long step : Envoie l'unique message MIDI quand on presse le bouton et le répéte tant que le bouton est appuyé.
• Step short or long : Envoie le premier message sur un appui court, le deuxième sur un appui long.

Un message MIDI peut être soit une série de commandes de type PC, CC, Note On ou Note Off, soit une chaîne de caractères (en hexadécimal) libre (limitée à 255, il me semble).
Cela permet un bon éventail de possibilités d'utilisation avec un synthétiseur : changement de banque et de patch en un seul appui, envoi de sysex.

A moins d'utiliser le mode chaine de caractères, il n'est pas possible d'effectuer un copier-coller d'un message MIDI vers un autre dans l'éditeur. C'est dommage quand, sur un message de quatre ou cinq commandes, une seule valeur est à modifier entre deux boutons.

Selon la documentation, il est possible de connecter une pédale de contrôle (jack 3,5 mm : nécessite un adaptateur pour la majorité des pédales) et l'associer à un CC. Cette même prise peut aussi être utilisée pour une connexion MIDI filaire. Là encore il faudra un adaptateur pour se connecter sur une prise DIN.
Je n'ai pas testé ces fonctions.

En mode Advanced Custom, l'afficheur sur 3 caractères indique la page sur laquelle on se trouve ainsi que la lettre du dernier bouton utilisé.

A l'usage, la connexion BT est parfois instable, bien que je reste à moins de 2 mètres du pédalier. En même temps, une antenne imprimée placée à l'intérieur d'un boîtier métallique voit ses performances forcément réduites Il faudra que je voie comment ajouter une antenne à l'extérieur.
Le voyant de connexion BT est bien visible et clignote lorsque la connexion est perdue. Il faut alors redémarrer l'un des deux périphériques BT ; soit celui du synthétiseur, soit celui du pédalier. Pour le pédalier, c'est assez simple : un appui simultané sur les boutons B et C arrête la connexion BT, un nouvel appui la redémarre et, dans la majorité des cas, la reconnexion avec le synthé s'effectue immédiatement.

Pour une utilisation en concert, la liste des morceaux étant fixée largement à l'avance, j'enregistre sur chacun des boutons, dans l'ordre, le patch que j'utilise. Pas de surprise, pas de multiples appuis pour chercher la page où se trouve le patch. Je regrette toutefois la souplesse du logiciel Raymond associé au PMC-10, qui permettait en quelques clics de préparer sa séquence. Là il faut tout reprendre bouton par bouton.

En résumé :

+ Vraiment pas cher
+ Ni lourd ni encombrant
+ Autonome (batterie incluse). Plusieurs heures d'utilisation avant de recharger.
+ Suffisant pour des besoins courants.
+ Application Android pour une programmation de secours. Application Windows ou Mac pour une programmation confortable.
+ Sans fil.

- Si petit et léger qu'il faudra le fixer sur un support plus large.
- Si la batterie est à plat, pas de possibilité de remplacer les piles. La très faible consommation ne permet pas d'utiliser une batterie de recharge de téléphone.
- Après mise à jour du firmware, les programmes enregistrés ne sont plus valides. Il faut tout ressaisir.
- L'application est assez lourde à utiliser.
- Connexion BT perfectible.