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Le Taz
« Petit par la taille, gros par le son ! »
Publié le 11/07/16 à 17:30
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
PRÉSENTATION
Tête d'ampli 50W commutable en 5w : 4 x 12ax7, 2xEL34, boucle d'effet, deux canaux, sélecteur d'impédance.
- Canal clean avec volume et tonalité, un switch Dense qui apporte compression et léger crunch (en gros, simule le clean à fond à volume maison).
- Canal saturé avec gain, volume, eq trois bande, switch hotrod, extra, mellow.
- Fonction solo (volume réglable supplémentaire) pour les deux canaux.
Tout ça dans une toute petite tête qui pèse moins de 10 kilos, avec un look très sympa qui n'est pas sans rappeler Egnater (et c'est le seul point commun). Comme d'habitude avec Brunetti, la finition est ultra soignée, on dispose d'une housse de protection (non matelassée) fournie avec ses petits rangements pour le câble d'alimentation et le footswitch qui parait bien lourd comparé à la tête poids plume. Il permet de changer de canal, d'enclencher le hotrod (boost) et le solo. Il est possible d'ajouter également un footswitch additionnel (ou d'utiliser le jack de la fonction hotrod) pour commuter la fonction Dense.
Les esprits chagrins regretteront l'impossibilité de shunter la boucle d'effet ou d'alterner entre parallèle et série, comme sur la Mercury. Mais ce sont des esprits chagrins disais-je . Cette tête se place aussi dans une optique pratique, elle embarque moins de fonctions que certaines concurrentes, mais se rattrape largement sur leur efficience et la qualité de l'ampli. Au final, si choisir c'est renoncer, et que "less is more", cela jouera en faveur de ce petit monstre sur d'autres plans. Bon, c'est quand-même loin d'être minimaliste.
UTILISATION
Comme avec la Mercury 100-EL34, j'ai l'impression d'avoir sous la main un ampli répondant parfaitement à mon cahier des charges idéal : deux canaux, un boost activable pour le drive, une fonction solo pour gagner du volume, tout ça au pied, plus des switches qui permettent de sculpter en façade, de malaxer le drive de ce Pleximan... et peut-être même mieux foutus encore que sur le Mercury, sur lequel la fonction Edge du canal saturé est juste cauchemardesque (seul vrai faux pas de ce bijou d'ailleurs) ! On ajoute une petite reverb ou un delay dans la boucle, une petite wah pour le fun, et il n'en faut pas plus pour avoir de quoi assurer sur une bonne palette de titres.
Donc un ampli bien pensé pour le live, léger comme une plume, avec toutes les fonctions qu'on attend. J'avais un peu peur, en passant de la série Custom Work à la série classique de Brunetti, de perdre pas mal de qualités propres aux amplis boutique, et notamment, les watts annoncés qui ne sont pas toujours les mêmes d'une marque à l'autre. Les 100w d'un Blackstar Series-One ou HT ne sont pas les mêmes que ceux d'un Mercury ou quelques coucous boutiques. Et bien les 50w sont là et bien là, ça cogne fort, et sans le moindre bruit parasite ou vibration intempestive de transfo. Du coup, la fonction 5w est un sacré plus, pour du home studio ou du travail personnel, elle a tendance à limiter le bas (le rendre plus tight) également. Affaire de goût, intéressant car l'ampli reste exploitable en répétition même en 5w ! La qualité est clairement au rendez-vous, on sent la poussée, la dynamique, la présence, réellement digne d'un ampli boutique type Soldano ou Cornford, ce son 3D qu'on retrouve aussi sur les bons monocanaux anglais ou californien. A ce prix là, c'est plutôt rare.
SONORITÉS
---- SATURAX ----
La vraie question que tout le monde se pose, c'est évidemment de savoir si ce Brunetti Pleximan ne serait pas un Brunetti Mercury du pauvre, un Mercury au rabais quoi. Pour avoir joué son illustre référence, je dois bien dire que je suis bluffé. Je m'attendais à avoir une version light du Mercury, avec plus ou moins les mêmes sons, mais moins dynamique, plus anémique. Et bien ce n'est pas le cas !
Il y a une filiation évidente, notamment du côté du drive, mais je dirais que globalement, il sonne plus américain, avec des mediums plus joufflus que ceux de son aîné, plus british, plus creusé et plus sombre à la fois (je sais, c'est bizarre). Le grain est différent, ça tord plus sur le Mercury (façon plexi qu'on booste avec une pédale, à l'ancienne) alors que ça reste un peu plus aéré sur le Pleximan, un peu plus moderne finalement. On pourra trouver plus de caractère et de personnalité dans le drive du Mercury, qui ne plaira pas à tout le monde. Le drive du Pleximan est plus "accessible", moins typé, même si ça chante et ça tonne, et reste clairement Marshallien tant qu'on enclenche pas le mode hotrod qui nous amène sur le territoire des modded Marshall des années 80/90.
Si sur le Mercury, le switch bright était une sorte d'attentat auditif (ça marche mieux sans !), ici on travaille le drive différemment. On peut laisser le haut du spectre ouvert, graineux, ou l'adoucir avec le switch Mellow. Il faudra remonter légèrement les aigus pour ne pas avoir un son trop sourd. Le switch Extra intervient lui sur les hauts-mediums, ajoutant cette bosse caractéristiques des plexis quand on les pousse à l'agression. Si on peut trouver ça too much dans la plupart des utilisations, et notamment à la maison, cette fonction est salvatrice quand vous vous retrouvez plugué dans un baffle calamiteux ou dans une acoustique merdique. D'un coup, on retrouve ses petits, on se replace dans le mix comme dans du beurre, sans agressivité excessive. C'est parfait.
Entre ça, le boost hotrod qui américanise votre overdrive de base anglaise, le switch mellow, vous avez une palette de possibilités très large qui, combinée avec l'interaction de l'EQ sur le grain permet de créer des sons ramassés à la Gibbons dans ZZ Top, ou du plus sauvage genre Eddie Van Halen ou Steve Stevens. D'habitude, ce genre de switches trouvent toujours leurs limites, sur la quasi totalité des amplis que j'ai essayé, du Mercury à Ceriatone, à l'exception du Friedman BE-100 (dont je ne suis pas fan) et de ce Pleximan où tous les switches ont un effet équilibrés et la totalité des combinaisons qui en découlent ont un intérêt, une pertinence et une vraie qualité.
Le drive de base ne va pas très loin, mais il est généreux et présente une belle texture qui ravira ceux qui aiment les sons Marshall magnifiés par les prod chromées des années 80 et 90. On a le grain, le moelleux en même temps, avec juste ce qu'il faut de bright pour un son rutilant. Parfait pour le son ACDC de Back in Black à Razor's Edge ou quelques incursions chez Slash. Ce drive prend méchamment bien les boosts (en tout cas ma TS9), sans doute mieux que celui de mon ex-Mercury. Du coup j'alterne entre TS9, Koko Boost ou fonction hot rod, selon que je tape dans le registre blues gras ou le lead typé hard'n'heavy.
Le mode Hot Rod envoie la sauce, vous vous en doutez. On est quelque part entre les sons leads actuels et les rythmiques très saturées des années 90. Ca peut lasser même si en soi, il est irréprochable. Ca chante, ça peut hurler, ça fait le job, même si c'est un peu moins "personnel" que de balancer un boost en preamp. Il est vraiment très bon, mais un bon trop connoté fin 80/début 90. Pour vous faire le répertoire de Slash et d'un paquet de groupe de hard et heavy de cette période, c'est vraiment super. Avec le temps, j'ai plutôt tendance à privilégier les pédales de boost, car on peut sculpter le son un peu plus finement, avoir des leads soutenus sans le côté sauvage/brown sound qui peut lasser. Néanmoins, il m'arrive souvent de laisser le pedalboard au placard et d'utiliser ce boost interne qui reste très efficace.
Si le grain est bien là, un peu plus fluide que celui du Mercury, on a une maitrise total du voicing, permettant de créer des drive violents façon Hair Metal, plutôt typé 90's, mais également 70's (en moins authentique qu'avec le Mercury qui n'est pas forcément le meilleur dans ce registre non plus). Du drive joufflu et nonchalant de ZZ Top sur Eliminator à Slash, Steve Stevens ou EVH. Les drives léger sont moins riche que ceux du Mercury, mais dans l'absolu, c'est un des meilleurs drive que j'ai joué dans cette gamme de prix, ça met une claque à bien des Marshall !
Tout ça reste quand-même chargé en mids, donc difficile de lorgner vers des saturations metal très creusées et compressées. Vous taperez dans le blues, le rock, le gros heavy rock ou le hard, mais pour le métal à la Dream Theater, du Rammstein, du doom ou du trash, ça n'ira pas.
---- CLEAN ----
Maintenant, l'épineuse question du clean. Avec un potard de volume, et un potard de tonalité allant de "normal" à "brilliant", on craint d'avoir un canal clair au rabais... Et bien pas du tout ! Entendons-nous : si vous cherchez un clean complee et cristallin, bref, comme celui du Mercury, d'un Hiwatt ou d'un Shiva, ça ne va pas vous plaire ! Il est moins souple d'utilisation, plus rond. Fendérien ? Pas deluxe ou bassman, plutôt Twin dans l'esprit. Mais de loin. Un côté rauque, rond, compressant facilement (pas l'idéal pour un pedalboard à la Govan quoi), mais parfait pour ceux qui aiment les cleans vintage. Une petite Flint dans la boucle, et on se retrouve dans Walking into Clarksdale de Page et Plant. On aime ou pas, moi j'adore ça ! Autant le clean de mon Mercury ne tenait pas la comparaison face à mon vieux combo Stevens des 60's (avec un Jensen d'époque), autant là, ça fait carrément la blague pour ces registres là. Surtout si on s'amuse avec le switch "dense" qui ajoute de la compression et un très léger gain (on peut l'activer avec un footswitch optionnel). L'effet est sympa, mais s'estompe en live quand on commence à monter dans les tours. Par contre, avec certains boost (Koko Boost), on peut se faire des crunchs très 70's sur cette base, pour peu qu'on joue en humbuckers. Donc un clean qui a du caractère, plutôt rond, rien à voir avec le grand frère Mercury et son clean totalement cristallin. En gros, si le Mercury proposait une alternative italienne à Hiwatt, le Plexi lorgne vraiment vers la Californie, enfin certains cleans californien. Donc ce n'est pas une plateforme universelle à pédales en tout genre, ça ira pour une approche vintage, mais si vous comptez l'utilisez comme base pour quelques pédales très hi-gains et des sonorités metal, ça va se compliquer fortement.
AVIS GLOBAL
Si il est beaucoup moins cher que le Mercury 100, l'oiseau n'est vraiment pas tombé loin du nid. Le clean n'a pas la même destination d'utilisation que celui du Mercury, le drive est dans le même esprit avec un rendu plus américain, qui me rappelle un peu le Mesa DC10. En tout cas, le rapport qualité prix est tout bonnement exceptionnel. On aime ou pas le look, mais on lui pardonnerait tout vu son poids plume et sa puissance conséquente. Il y a des points de comparaisons avec le Mercury, mais ce ne sont pas les mêmes amplis. Il est plus facile de régler le drive à sa convenance alors que le Mercury ne propose que peu d'options de ce côté là, mais pas forcément efficientes. Il compense ça en avalant n'importe quelle pédale sur le canal clean. J'ai longtemps été perplexe quant à Brunetti, mais le Mercury et le Pleximan m'ont vraiment réconcilié avec la marque italienne. Quand le Mercury est parti, pour financer ce Pleximan, j'ai eu un pincement au coeur, un peu d'inquiétude, car je lâchais la proie pour l'ombre. En dehors de mon Cornford MK50H, le Mercury était le seul autre ampli qui me convienne, sans être totalement comblé. Ce Brunetti a trouvé sa place dans mon rig, c'est un réel plaisir de le brancher tous les jours, bien plus souvent que mon Cornford favori.
Il ne conviendra pas à tout le monde, mais le rapport qualité prix dans cette gamme est à mon avis imbattable (pas un pet de souffle, tous les sons déchirent). Il est pensé intelligemment, certaines fonctions permettant d'avoir de beaux sons pour travailler à petit volume, même si c'est à volume live qu'il révèle toute la splendeur. Un ampli dont chaque switch, chaque mode, soit totalement exploitable, intéressant ou utile et pertinent pour des utilisations précises, bref, sans superflu ni options bidons, je n'avais tout simplement jamais vu ça avant. Et j'ai eu de sacrés avions de chasse... Pour les amoureux du rock, allant du rock 60's/70's au gros rock, hard rock et même métal, avec un drive marshallien, un clean chaud et bluesy, une fonction lead sauvage, c'est juste parfait. Moi je l'adore, tout simplement.
Je vous recommande surtout de virer les vilaines 12ax7 fournies d'origine. C'est la grosse tendance des fabriquants d'amplis hi-gain de coller des 12ax7 chinoises, avec beaucoup de gain, et finalement peu de corps. Or cet ampli est très sensible au choix de tubes. Rien qu'alterner 2 des 4 TAD d'origine par des JJ change le son, apportant de la chaleur, mais aussi un comportement plus stable côté feedback. Si vous le trouvez agressif, passez tout en JJ, vous y gagnerez en rondeur. Pour plus de mordant, une (ou deux) petite(s) Electro-Harmonix ou une Sovtek LPS vous en apporteront, sans faire de concession à la texture et à la chaleur de l'ampli.
Petite vidéo du Pleximan en Live (drive de l'ampli, un peu de Boss CE-2)
Tête d'ampli 50W commutable en 5w : 4 x 12ax7, 2xEL34, boucle d'effet, deux canaux, sélecteur d'impédance.
- Canal clean avec volume et tonalité, un switch Dense qui apporte compression et léger crunch (en gros, simule le clean à fond à volume maison).
- Canal saturé avec gain, volume, eq trois bande, switch hotrod, extra, mellow.
- Fonction solo (volume réglable supplémentaire) pour les deux canaux.
Tout ça dans une toute petite tête qui pèse moins de 10 kilos, avec un look très sympa qui n'est pas sans rappeler Egnater (et c'est le seul point commun). Comme d'habitude avec Brunetti, la finition est ultra soignée, on dispose d'une housse de protection (non matelassée) fournie avec ses petits rangements pour le câble d'alimentation et le footswitch qui parait bien lourd comparé à la tête poids plume. Il permet de changer de canal, d'enclencher le hotrod (boost) et le solo. Il est possible d'ajouter également un footswitch additionnel (ou d'utiliser le jack de la fonction hotrod) pour commuter la fonction Dense.
Les esprits chagrins regretteront l'impossibilité de shunter la boucle d'effet ou d'alterner entre parallèle et série, comme sur la Mercury. Mais ce sont des esprits chagrins disais-je . Cette tête se place aussi dans une optique pratique, elle embarque moins de fonctions que certaines concurrentes, mais se rattrape largement sur leur efficience et la qualité de l'ampli. Au final, si choisir c'est renoncer, et que "less is more", cela jouera en faveur de ce petit monstre sur d'autres plans. Bon, c'est quand-même loin d'être minimaliste.
UTILISATION
Comme avec la Mercury 100-EL34, j'ai l'impression d'avoir sous la main un ampli répondant parfaitement à mon cahier des charges idéal : deux canaux, un boost activable pour le drive, une fonction solo pour gagner du volume, tout ça au pied, plus des switches qui permettent de sculpter en façade, de malaxer le drive de ce Pleximan... et peut-être même mieux foutus encore que sur le Mercury, sur lequel la fonction Edge du canal saturé est juste cauchemardesque (seul vrai faux pas de ce bijou d'ailleurs) ! On ajoute une petite reverb ou un delay dans la boucle, une petite wah pour le fun, et il n'en faut pas plus pour avoir de quoi assurer sur une bonne palette de titres.
Donc un ampli bien pensé pour le live, léger comme une plume, avec toutes les fonctions qu'on attend. J'avais un peu peur, en passant de la série Custom Work à la série classique de Brunetti, de perdre pas mal de qualités propres aux amplis boutique, et notamment, les watts annoncés qui ne sont pas toujours les mêmes d'une marque à l'autre. Les 100w d'un Blackstar Series-One ou HT ne sont pas les mêmes que ceux d'un Mercury ou quelques coucous boutiques. Et bien les 50w sont là et bien là, ça cogne fort, et sans le moindre bruit parasite ou vibration intempestive de transfo. Du coup, la fonction 5w est un sacré plus, pour du home studio ou du travail personnel, elle a tendance à limiter le bas (le rendre plus tight) également. Affaire de goût, intéressant car l'ampli reste exploitable en répétition même en 5w ! La qualité est clairement au rendez-vous, on sent la poussée, la dynamique, la présence, réellement digne d'un ampli boutique type Soldano ou Cornford, ce son 3D qu'on retrouve aussi sur les bons monocanaux anglais ou californien. A ce prix là, c'est plutôt rare.
SONORITÉS
---- SATURAX ----
La vraie question que tout le monde se pose, c'est évidemment de savoir si ce Brunetti Pleximan ne serait pas un Brunetti Mercury du pauvre, un Mercury au rabais quoi. Pour avoir joué son illustre référence, je dois bien dire que je suis bluffé. Je m'attendais à avoir une version light du Mercury, avec plus ou moins les mêmes sons, mais moins dynamique, plus anémique. Et bien ce n'est pas le cas !
Il y a une filiation évidente, notamment du côté du drive, mais je dirais que globalement, il sonne plus américain, avec des mediums plus joufflus que ceux de son aîné, plus british, plus creusé et plus sombre à la fois (je sais, c'est bizarre). Le grain est différent, ça tord plus sur le Mercury (façon plexi qu'on booste avec une pédale, à l'ancienne) alors que ça reste un peu plus aéré sur le Pleximan, un peu plus moderne finalement. On pourra trouver plus de caractère et de personnalité dans le drive du Mercury, qui ne plaira pas à tout le monde. Le drive du Pleximan est plus "accessible", moins typé, même si ça chante et ça tonne, et reste clairement Marshallien tant qu'on enclenche pas le mode hotrod qui nous amène sur le territoire des modded Marshall des années 80/90.
Si sur le Mercury, le switch bright était une sorte d'attentat auditif (ça marche mieux sans !), ici on travaille le drive différemment. On peut laisser le haut du spectre ouvert, graineux, ou l'adoucir avec le switch Mellow. Il faudra remonter légèrement les aigus pour ne pas avoir un son trop sourd. Le switch Extra intervient lui sur les hauts-mediums, ajoutant cette bosse caractéristiques des plexis quand on les pousse à l'agression. Si on peut trouver ça too much dans la plupart des utilisations, et notamment à la maison, cette fonction est salvatrice quand vous vous retrouvez plugué dans un baffle calamiteux ou dans une acoustique merdique. D'un coup, on retrouve ses petits, on se replace dans le mix comme dans du beurre, sans agressivité excessive. C'est parfait.
Entre ça, le boost hotrod qui américanise votre overdrive de base anglaise, le switch mellow, vous avez une palette de possibilités très large qui, combinée avec l'interaction de l'EQ sur le grain permet de créer des sons ramassés à la Gibbons dans ZZ Top, ou du plus sauvage genre Eddie Van Halen ou Steve Stevens. D'habitude, ce genre de switches trouvent toujours leurs limites, sur la quasi totalité des amplis que j'ai essayé, du Mercury à Ceriatone, à l'exception du Friedman BE-100 (dont je ne suis pas fan) et de ce Pleximan où tous les switches ont un effet équilibrés et la totalité des combinaisons qui en découlent ont un intérêt, une pertinence et une vraie qualité.
Le drive de base ne va pas très loin, mais il est généreux et présente une belle texture qui ravira ceux qui aiment les sons Marshall magnifiés par les prod chromées des années 80 et 90. On a le grain, le moelleux en même temps, avec juste ce qu'il faut de bright pour un son rutilant. Parfait pour le son ACDC de Back in Black à Razor's Edge ou quelques incursions chez Slash. Ce drive prend méchamment bien les boosts (en tout cas ma TS9), sans doute mieux que celui de mon ex-Mercury. Du coup j'alterne entre TS9, Koko Boost ou fonction hot rod, selon que je tape dans le registre blues gras ou le lead typé hard'n'heavy.
Le mode Hot Rod envoie la sauce, vous vous en doutez. On est quelque part entre les sons leads actuels et les rythmiques très saturées des années 90. Ca peut lasser même si en soi, il est irréprochable. Ca chante, ça peut hurler, ça fait le job, même si c'est un peu moins "personnel" que de balancer un boost en preamp. Il est vraiment très bon, mais un bon trop connoté fin 80/début 90. Pour vous faire le répertoire de Slash et d'un paquet de groupe de hard et heavy de cette période, c'est vraiment super. Avec le temps, j'ai plutôt tendance à privilégier les pédales de boost, car on peut sculpter le son un peu plus finement, avoir des leads soutenus sans le côté sauvage/brown sound qui peut lasser. Néanmoins, il m'arrive souvent de laisser le pedalboard au placard et d'utiliser ce boost interne qui reste très efficace.
Si le grain est bien là, un peu plus fluide que celui du Mercury, on a une maitrise total du voicing, permettant de créer des drive violents façon Hair Metal, plutôt typé 90's, mais également 70's (en moins authentique qu'avec le Mercury qui n'est pas forcément le meilleur dans ce registre non plus). Du drive joufflu et nonchalant de ZZ Top sur Eliminator à Slash, Steve Stevens ou EVH. Les drives léger sont moins riche que ceux du Mercury, mais dans l'absolu, c'est un des meilleurs drive que j'ai joué dans cette gamme de prix, ça met une claque à bien des Marshall !
Tout ça reste quand-même chargé en mids, donc difficile de lorgner vers des saturations metal très creusées et compressées. Vous taperez dans le blues, le rock, le gros heavy rock ou le hard, mais pour le métal à la Dream Theater, du Rammstein, du doom ou du trash, ça n'ira pas.
---- CLEAN ----
Maintenant, l'épineuse question du clean. Avec un potard de volume, et un potard de tonalité allant de "normal" à "brilliant", on craint d'avoir un canal clair au rabais... Et bien pas du tout ! Entendons-nous : si vous cherchez un clean complee et cristallin, bref, comme celui du Mercury, d'un Hiwatt ou d'un Shiva, ça ne va pas vous plaire ! Il est moins souple d'utilisation, plus rond. Fendérien ? Pas deluxe ou bassman, plutôt Twin dans l'esprit. Mais de loin. Un côté rauque, rond, compressant facilement (pas l'idéal pour un pedalboard à la Govan quoi), mais parfait pour ceux qui aiment les cleans vintage. Une petite Flint dans la boucle, et on se retrouve dans Walking into Clarksdale de Page et Plant. On aime ou pas, moi j'adore ça ! Autant le clean de mon Mercury ne tenait pas la comparaison face à mon vieux combo Stevens des 60's (avec un Jensen d'époque), autant là, ça fait carrément la blague pour ces registres là. Surtout si on s'amuse avec le switch "dense" qui ajoute de la compression et un très léger gain (on peut l'activer avec un footswitch optionnel). L'effet est sympa, mais s'estompe en live quand on commence à monter dans les tours. Par contre, avec certains boost (Koko Boost), on peut se faire des crunchs très 70's sur cette base, pour peu qu'on joue en humbuckers. Donc un clean qui a du caractère, plutôt rond, rien à voir avec le grand frère Mercury et son clean totalement cristallin. En gros, si le Mercury proposait une alternative italienne à Hiwatt, le Plexi lorgne vraiment vers la Californie, enfin certains cleans californien. Donc ce n'est pas une plateforme universelle à pédales en tout genre, ça ira pour une approche vintage, mais si vous comptez l'utilisez comme base pour quelques pédales très hi-gains et des sonorités metal, ça va se compliquer fortement.
AVIS GLOBAL
Si il est beaucoup moins cher que le Mercury 100, l'oiseau n'est vraiment pas tombé loin du nid. Le clean n'a pas la même destination d'utilisation que celui du Mercury, le drive est dans le même esprit avec un rendu plus américain, qui me rappelle un peu le Mesa DC10. En tout cas, le rapport qualité prix est tout bonnement exceptionnel. On aime ou pas le look, mais on lui pardonnerait tout vu son poids plume et sa puissance conséquente. Il y a des points de comparaisons avec le Mercury, mais ce ne sont pas les mêmes amplis. Il est plus facile de régler le drive à sa convenance alors que le Mercury ne propose que peu d'options de ce côté là, mais pas forcément efficientes. Il compense ça en avalant n'importe quelle pédale sur le canal clean. J'ai longtemps été perplexe quant à Brunetti, mais le Mercury et le Pleximan m'ont vraiment réconcilié avec la marque italienne. Quand le Mercury est parti, pour financer ce Pleximan, j'ai eu un pincement au coeur, un peu d'inquiétude, car je lâchais la proie pour l'ombre. En dehors de mon Cornford MK50H, le Mercury était le seul autre ampli qui me convienne, sans être totalement comblé. Ce Brunetti a trouvé sa place dans mon rig, c'est un réel plaisir de le brancher tous les jours, bien plus souvent que mon Cornford favori.
Il ne conviendra pas à tout le monde, mais le rapport qualité prix dans cette gamme est à mon avis imbattable (pas un pet de souffle, tous les sons déchirent). Il est pensé intelligemment, certaines fonctions permettant d'avoir de beaux sons pour travailler à petit volume, même si c'est à volume live qu'il révèle toute la splendeur. Un ampli dont chaque switch, chaque mode, soit totalement exploitable, intéressant ou utile et pertinent pour des utilisations précises, bref, sans superflu ni options bidons, je n'avais tout simplement jamais vu ça avant. Et j'ai eu de sacrés avions de chasse... Pour les amoureux du rock, allant du rock 60's/70's au gros rock, hard rock et même métal, avec un drive marshallien, un clean chaud et bluesy, une fonction lead sauvage, c'est juste parfait. Moi je l'adore, tout simplement.
Je vous recommande surtout de virer les vilaines 12ax7 fournies d'origine. C'est la grosse tendance des fabriquants d'amplis hi-gain de coller des 12ax7 chinoises, avec beaucoup de gain, et finalement peu de corps. Or cet ampli est très sensible au choix de tubes. Rien qu'alterner 2 des 4 TAD d'origine par des JJ change le son, apportant de la chaleur, mais aussi un comportement plus stable côté feedback. Si vous le trouvez agressif, passez tout en JJ, vous y gagnerez en rondeur. Pour plus de mordant, une (ou deux) petite(s) Electro-Harmonix ou une Sovtek LPS vous en apporteront, sans faire de concession à la texture et à la chaleur de l'ampli.
Petite vidéo du Pleximan en Live (drive de l'ampli, un peu de Boss CE-2)