Le Taz
« Vous ne lui avez pas donné son krit & krat ? »
Publié le 07/10/15 à 13:46
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Les specs :
Ampli deux canaux, un gain et un volume par canal, égalisation et reverb communes. 5 12ax7 en preamp et 4 EL84
L'utilisation :
Les 35w annoncés sont bien réels. Il est exploitable à la maison, mais vous avez aussi ce qu'il faut sous le coude pour faire râler un ingé son ou votre batteur. La connectique est simple mais pro et efficace. Rien à redire quand on aime la simplicité, qui ici, avec une construction à la main en point par point (pas de circuit imprimé, que du câble !) est gage de dynamique et de qualité du grain. On est bien dans la cour des grands. Comme d'habitude, on retrouve des points communs entre Cornford et Soldano (y a pire comme comparaison), avec des choix techniques et les contraintes qui vont avec. Ici, nous avons deux master volumes indépendants, liés chacun à un canal distinct. Et comme sur les Soldano, cela impacte la boucle d'effet. Elle est efficace, propre, nette, définie, mais vous obligera à faire des concessions de réglages entre les deux canaux. Car si vous réglez le canal clean en ultra-cristallin (gain très bas et volume haut) et inversement pour le canal modern (gain très haut et volume plus bas), vous n'aurez plus le même impact sur la section de puissance et sur la boucle d'effet, avec des saute de volume des effets en passant d'un canal à l'autre.
Mais comme cette manière de régler les sons impactent aussi (et surtout) la section de puissance, même sans la boucle d'effet, on aura tendance à pousser le canal vintage et le canal modern dans des réglages relativement proches, donnant bien plus de cohérence aux sons. Franchement, que cela ne vous freine surtout pas, car cela n'est gênant qu'avec un réglage d'ampli peu pertinent dans l'absolu, et le canal modern sature et compresse avec une telle facilité qu'on retrouve très vite des compromis tout à fait redoutables. Demandez à Guthrie ce qu'il en pense !
Pour ma part, rien à redire, l'ampli est très confortable à utiliser, à la maison comme en live.
Le son :
Le canal Vintage commence plutôt du côté US avec un son clair à la Fender, tout en conservant une attaque british. Quoi qu'il arrive on obtient jamais un clean neutre, plat, comme sur les amplis typés métal. Autant, le savoir, il a du caractère, il ne fait pas de figuration. Quand on pousse le gain, on obtient un crunch très bluesy, et avec le gain à fond, on obtient un crunch à l'ancienne qui peut assurer pour du classic rock, et plus avec une petite TS9 devant. Bref, le nom Vintage du canal n'est pas usurpé. Je dois dire que c'est sûrement avec le canal de cet ampli que j'apprécie vraiment le plus ma TS9, car on obtient un drive plein, riche et détaillé, dans la veine des Cornford MK50 ou Roadhouse, pas trop poussés, différent du son clairement moderne de l'autre canal. Et en un tour de main, en touchant le potard de volume, on revient à un clean sale, bien bluesy... un véritable régal.
Le canal Modern est lui plus complexe et drôlement bien pensé. A petit volume, on obtient un son lead très équilibré, sonnant comme un son de guitare produit. Confortable pour bosser à la maison avec un son agréable. Si ce type de voicing est agréable seul ou en home studio, c'est nettement moins approprié en groupe. Mais heureusement, dès qu'on pousse le volume adapté au jeu en groupe (répétition ou concert), les hauts mediums sortent du bois, et le chat devient un tigre. On retrouve tout le mordant et ce voicing typique de Cornford, évoquant Marshall et Vox, mais avec cette fois, plus encore que sur d'autres modèles de la marque, une patte Soldano dans son fonctionnement. On obtient de beaux crunches et des overdrives très bluesy, avec une grande dynamique, mais ça commence à compresser dès que le gain arrive à midi. Le grain commence à devenir plus lisse, tout en conservant une grande définition. Il y a bien plus de gain que vous n'en aurez besoin, mais même à fond, tout reste défini, l'attaque reste présente. Comme sur un Soldano, mais avec un timbre british, Cornford quoi. Ce canal se joue avec une grande facilité, c'est un pur régal pour le shred, mais manquera de grain pour du blues... mais il y a l'autre canal pour ça.
Alors oui, on peut faire du metal, mais pas tous les styles de metal, car contrairement au MK50 qui peut devenir violent avec son grain rugueux à la JCM800, le grain reste toujours doux malgré une belle brillance qui assure une présence dans le mix à l'épreuve des balles. En gros, pour le metal, plus adapté à du Petrucci ou du Zakk Wylde qu'à Kerry King. Mais avec un égaliseur dans la boucle, on peut encore travailler le son pour le rendre vraiment violent, avec un drive méchant et très "vif".
Avis général :
Le Hellcat est un ampli polyvalent, c'est certain, mais avec un sacré caractère. Il suffit de voir la liste des utilisateurs : Guthrie Govan, Dave Kilminster (sur la tournée The Wall avec Roger Waters, qu'est pas du genre laxiste avec ses zicos), Ben Poole et Ainsley Lister en blues. La marque n'existant plus, on ne trouve plus que des occasions, ce qui rend également ces amplis rare, plus abordables mais avec une côte relativement constante. Construction ultra-fiable, son top niveau, un caractère affirmé, il a de quoi être un main amp.
Personnellement, je préfère les grains plus rugueux, plus durs, à la JCM800. Le drive est ici un peu trop doux dans sa texture pour moi, ce qui ravira par contre beaucoup de monde. Pour les cleans, j'ai une préférence marquée pour le son britannique, je ne suis vraiment pas Fender pour un sou, donc ce n'est pas ma cup of tea, mais ne crachons pas dans la soupe : il est excellent, d'une très grande souplesse d'utilisation, et les crunchs qu'on en tire, léger ou affirmés sont de très belle facture. La reverb à le mérite d'être là, il est peu probable que vous la poussiez à plus de 1 - 1 et1/2, mais c'est parfait pour des solos cleans/crunchy bluesy, dans un esprit vintage californien, mais par pour du Pink Floyd ou autre.
Cet ampli volumineux mais léger présente l'avantage d'être très intuitif tout en étant un véritable couteau suisse. En live, vous pouvez l'utiliser comme un MK50 qui aurait un super-clean en roll-off, et en studio, "éditer" de superbes sons clairs comme des sons shred très modernes, tout ça en jonglant juste avec le gain, le volume et l"égalisation. J'ai eu un Bogner XTC100, et il peut aller se rhabiller à mes yeux. Il faut aimer le son Cornford (franchement, je ne connais pas grand monde qui déteste ça...), mais c'est vraiment un super ampli. Si vous rêvez de faire de faire du djent ou du metal bien compressé, passez votre chemin. Par contre, il peut faire tout le reste. Impressionnant !
Ampli deux canaux, un gain et un volume par canal, égalisation et reverb communes. 5 12ax7 en preamp et 4 EL84
L'utilisation :
Les 35w annoncés sont bien réels. Il est exploitable à la maison, mais vous avez aussi ce qu'il faut sous le coude pour faire râler un ingé son ou votre batteur. La connectique est simple mais pro et efficace. Rien à redire quand on aime la simplicité, qui ici, avec une construction à la main en point par point (pas de circuit imprimé, que du câble !) est gage de dynamique et de qualité du grain. On est bien dans la cour des grands. Comme d'habitude, on retrouve des points communs entre Cornford et Soldano (y a pire comme comparaison), avec des choix techniques et les contraintes qui vont avec. Ici, nous avons deux master volumes indépendants, liés chacun à un canal distinct. Et comme sur les Soldano, cela impacte la boucle d'effet. Elle est efficace, propre, nette, définie, mais vous obligera à faire des concessions de réglages entre les deux canaux. Car si vous réglez le canal clean en ultra-cristallin (gain très bas et volume haut) et inversement pour le canal modern (gain très haut et volume plus bas), vous n'aurez plus le même impact sur la section de puissance et sur la boucle d'effet, avec des saute de volume des effets en passant d'un canal à l'autre.
Mais comme cette manière de régler les sons impactent aussi (et surtout) la section de puissance, même sans la boucle d'effet, on aura tendance à pousser le canal vintage et le canal modern dans des réglages relativement proches, donnant bien plus de cohérence aux sons. Franchement, que cela ne vous freine surtout pas, car cela n'est gênant qu'avec un réglage d'ampli peu pertinent dans l'absolu, et le canal modern sature et compresse avec une telle facilité qu'on retrouve très vite des compromis tout à fait redoutables. Demandez à Guthrie ce qu'il en pense !
Pour ma part, rien à redire, l'ampli est très confortable à utiliser, à la maison comme en live.
Le son :
Le canal Vintage commence plutôt du côté US avec un son clair à la Fender, tout en conservant une attaque british. Quoi qu'il arrive on obtient jamais un clean neutre, plat, comme sur les amplis typés métal. Autant, le savoir, il a du caractère, il ne fait pas de figuration. Quand on pousse le gain, on obtient un crunch très bluesy, et avec le gain à fond, on obtient un crunch à l'ancienne qui peut assurer pour du classic rock, et plus avec une petite TS9 devant. Bref, le nom Vintage du canal n'est pas usurpé. Je dois dire que c'est sûrement avec le canal de cet ampli que j'apprécie vraiment le plus ma TS9, car on obtient un drive plein, riche et détaillé, dans la veine des Cornford MK50 ou Roadhouse, pas trop poussés, différent du son clairement moderne de l'autre canal. Et en un tour de main, en touchant le potard de volume, on revient à un clean sale, bien bluesy... un véritable régal.
Le canal Modern est lui plus complexe et drôlement bien pensé. A petit volume, on obtient un son lead très équilibré, sonnant comme un son de guitare produit. Confortable pour bosser à la maison avec un son agréable. Si ce type de voicing est agréable seul ou en home studio, c'est nettement moins approprié en groupe. Mais heureusement, dès qu'on pousse le volume adapté au jeu en groupe (répétition ou concert), les hauts mediums sortent du bois, et le chat devient un tigre. On retrouve tout le mordant et ce voicing typique de Cornford, évoquant Marshall et Vox, mais avec cette fois, plus encore que sur d'autres modèles de la marque, une patte Soldano dans son fonctionnement. On obtient de beaux crunches et des overdrives très bluesy, avec une grande dynamique, mais ça commence à compresser dès que le gain arrive à midi. Le grain commence à devenir plus lisse, tout en conservant une grande définition. Il y a bien plus de gain que vous n'en aurez besoin, mais même à fond, tout reste défini, l'attaque reste présente. Comme sur un Soldano, mais avec un timbre british, Cornford quoi. Ce canal se joue avec une grande facilité, c'est un pur régal pour le shred, mais manquera de grain pour du blues... mais il y a l'autre canal pour ça.
Alors oui, on peut faire du metal, mais pas tous les styles de metal, car contrairement au MK50 qui peut devenir violent avec son grain rugueux à la JCM800, le grain reste toujours doux malgré une belle brillance qui assure une présence dans le mix à l'épreuve des balles. En gros, pour le metal, plus adapté à du Petrucci ou du Zakk Wylde qu'à Kerry King. Mais avec un égaliseur dans la boucle, on peut encore travailler le son pour le rendre vraiment violent, avec un drive méchant et très "vif".
Avis général :
Le Hellcat est un ampli polyvalent, c'est certain, mais avec un sacré caractère. Il suffit de voir la liste des utilisateurs : Guthrie Govan, Dave Kilminster (sur la tournée The Wall avec Roger Waters, qu'est pas du genre laxiste avec ses zicos), Ben Poole et Ainsley Lister en blues. La marque n'existant plus, on ne trouve plus que des occasions, ce qui rend également ces amplis rare, plus abordables mais avec une côte relativement constante. Construction ultra-fiable, son top niveau, un caractère affirmé, il a de quoi être un main amp.
Personnellement, je préfère les grains plus rugueux, plus durs, à la JCM800. Le drive est ici un peu trop doux dans sa texture pour moi, ce qui ravira par contre beaucoup de monde. Pour les cleans, j'ai une préférence marquée pour le son britannique, je ne suis vraiment pas Fender pour un sou, donc ce n'est pas ma cup of tea, mais ne crachons pas dans la soupe : il est excellent, d'une très grande souplesse d'utilisation, et les crunchs qu'on en tire, léger ou affirmés sont de très belle facture. La reverb à le mérite d'être là, il est peu probable que vous la poussiez à plus de 1 - 1 et1/2, mais c'est parfait pour des solos cleans/crunchy bluesy, dans un esprit vintage californien, mais par pour du Pink Floyd ou autre.
Cet ampli volumineux mais léger présente l'avantage d'être très intuitif tout en étant un véritable couteau suisse. En live, vous pouvez l'utiliser comme un MK50 qui aurait un super-clean en roll-off, et en studio, "éditer" de superbes sons clairs comme des sons shred très modernes, tout ça en jonglant juste avec le gain, le volume et l"égalisation. J'ai eu un Bogner XTC100, et il peut aller se rhabiller à mes yeux. Il faut aimer le son Cornford (franchement, je ne connais pas grand monde qui déteste ça...), mais c'est vraiment un super ampli. Si vous rêvez de faire de faire du djent ou du metal bien compressé, passez votre chemin. Par contre, il peut faire tout le reste. Impressionnant !