WilliamF
« Classic roots, modern tone »
Publié le 02/05/20 à 14:01
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Voilà quelques années maintenant que Mike Fortin forge son nom dans le domaine de l’ampli High Gain et autre pédale de boost pour nous autres metal player. Basé au Canada, il s’est d’abord attaqué à modifier JCM800 et Plexi avant de s’atteler à la conception d’ampli Made by Lui Même: Le Meathead, Le Bones, Le Natas, ainsi qu’une pédale de boost: la Facepunch. Après un court passage chez Randall où le Meathead deviendra le signature Kirk Hammett, et le Natas donnera naissance au Thrasher et au Satan, signature Ola Englund, il reprendra son travail en indépendant avec le nom de Fortin Amplification où il développera le fameux Meshuggah Amp, signature Fredrik Thordendal, le boost 33 (lui aussi signature Meshuggah), basé sur un TC Electronic Integrated preamp, la Grind (variation très similaire du 33), la noise gate Zuul, le Cali, et j’en passe. À chaque nouveau produit, Mike Fortin définit un peu plus sa signature sonore, maintenant reconnaissable, et devient un des nouveaux standard du Modern Metal Tone. Mais tout ça, ça a un prix, et pas des plus doux car fait main au Canada en petit batch par une petite équipe, ce qui par la même occasion permet d’assurer une qualité et une attention au détails irréprochable.
Entre en scène le Sigil, présenté au Winter Namm 2020: exit les formats 50 et 100w qui chiffrent au dessus de 3000$. On parle ici un peu de l’ampli que tout fan de Fortin attendait (enfin moi en tout cas je l’attendais haha): un ampli a faible wattage, format lunchbox, mais surtout à un prix plus raisonnable. Le son Fortin devenait enfin (plus) accessible.
Design:
”C’est un joli grille pain que tu as là!” ”oui! et tu verrais comment il sonne!” Dans sa jolie robe noir mat, le Sigil ne laisse pas spécialement place au doute: on est pas là pour jouer de la country. Son format est raisonnable bien qu’un peu plus grand que la pluspart des lunchbox sur le marché (type Victory Kraken ou Dual Terror) lui donnant ainsi moins l’air d’un jouet. Il ne sera pas ridicule de le poser sur un 2x12 (ou 4x12). La grille laisse entrevoir l’intérieur et ses deux gros transfos, quatre 12AX7, et deux 6V6. Une belle poignée en cuire noire surplombe l’ampli. Sa largeur permet un espacement optimal entre les sombres potards chicken head, permettant un réglage facile. La diode d’allumage en forme de triangle pointe vers le bas est entourée du sigil de Satan et s’illumine d’un orange fantomatique.
On sent véritablement l’attention au détail et la petite production: Mike Fortin a sélectionné un fabriquant au Royaume Uni pour fabriquer mains les batchs de Sigil (et Evil Pumpkin), pour ainsi pouvoir réduire le coup de l’ampli sans pour autant réduire son standard de qualité. Tout est très bien finit, l’ampli avait encore l’odeur de la peinture fraiche en le sortant de sa boite!
+ Design sobre qui en jette, qualité de finition et de production
– RAS
Utilisation:
Voici un ampli straight to the point qui ne cache aucuns mystères: on branche on joue. L’ampli possède 2 canaux avec réglage de gain et volume séparé mais EQ et Presence commune. Le potard de gain du canal 1 est push pull et permet un boost de gain assez conséquent. Le switch de stand by permet de choisir entre deux mode ”High” et ”Low” respectivement 20 et 6w. Sur la face arrière rien d’étrange non plus: une boucle d’effet, une entré footswitch pour le changement entre canaux (mais pas possible d’activer le boost sur le canal 1, dommage, ça aurait permet un peu plus de versatilité en live), deux sorties 8ohms et une 16 ohms. Petit plus tout de même: le réglage du bias peut se faire directement sur le panel arrière et évite de devoir démonter l’ampli. Bref cet ampli est très pragmatique et bien conçut: on est pas la pour tourner des potards et actionner des switchs pendant des heures, on est la pour jouer et que ça tache.
Il est fournit avec un footswitch estampillé Fortin mais sans housse de transport adapté à son format. Je sais qu’on ne parle pas ici d’un gros fabricant qui pourrait se permettre de developper ce genre d’accessoire pour un moindre coup, mais au vu de sa taille, plutôt travelling friendly, il est dommage de rien avoir pour le transporter en toute sécurité.
+ Straight to the point, efficace
– Pour pinailler: Boost du canal 1 non switchable, pas de possibilité de se procurer une housse de transport adaptée à sa taille (pour le moment)
Son
C’est, CHAUD, BOUILLANT! Cet ampli est un monstre, que ça soit sur le canal 1 ou le canal 2. Mike Fortin a développé des voicings uniques pour ce modèle: c’est à dire qu’il ne prend pas racine sur une de ses têtes pré-existantes, ce n’est pas la version 20w du Natas ou autre pour faire court. Ceci dit, étant un fan des vieux Marshall, et lui même à la base ”moddeur” de tels modèles, on retrouve un certain coté Marshall sous stéroides version moderne. Le grain est brut, assez serré, très ”gritty” et énervé. On retrouve le splash typique des Marshalls tous potards à 10, le potard de Presence aidant grandement. Les réglages sont très sensible et permette d’ajuster son sweet spot avec précision. Dans le détail:
Le Bass agit presque comme un potard de resonance: il apporte assise et chaleur au son, sans trop envahir les autres fréquences. Le medium apporte vraiment une présence et permet de percer le mix sans jamais sonner comme un canard, passé 6-7, ça djent (sans sonner cliché), en dessous c’est une eq creusée comme on aime. Le treble et Presence apporte clarté et articulation mais peuvent aussi amener un coté un peu glacial au son, ce qui en soit n’est pas spécialement un problème. Plutôt une question de gout, et de réglage.
Le Gain 1 sans push pull permet de jolis son clairs mais monte très rapidement en saturation. Là aussi on lorgne vraiment vers le hard rock, heavy rock sauce Marshall, c’est très agréable, plus on pousse le gain plus on épaissit la sauce. Avec le push pull c’est comme si on pouvait continuer la course du potard pour faire 2 tours (these goes to 22! haha), La saturation devient encore plus dense: c’est ici le territoire du rythm/crunch. Ça sonne très heavy et musclé.
Le Gain 2 a assez de gain pour 3 amplis, perso je ne monte jamais au dessus de 4 (avec boost et en jeux rythmique). Le voicing est différent mais vraiment dans la même veine que le canal 1 ce qui donne de la cohérence entre les deux canaux. Là aussi, gain musclé et énervé, résolument moderne mais enraciné dans une certaine tradition d’ampli High Gain.
J’apprécie vraiment que les deux voicings se complêtent et ne se cantonne pas à une seule utilisation (type canal 1 = canal clair, canal 2 = canal lead). L’ampli prend très très bien les accordages en Drop B, 7 strings et autre baritone grace aux basses plutôt serrée et aux fréquences aigus articulés.
Le Sigil s’accompagne très bien d’un boost. Même si pas du tout obligatoire pour atteindre un son ”Tight” moderne (des micros au haut niveau de sortie ainsi qu’un fin réglage de l’EQ peuvent suffir), une Maxon ou Grind en façade par exemple donneront une nouvelle couleur à la saturation, plus brut et précise.
Le mode 6w permet de saturer plus rapidement l’ampli de puissance mais ne veut pas nécessairement dire jouer beaucoup moins fort. Personnellement je préfère utiliser la sortie -20db de mon Torpedo Captor en 20w pour atteindre un bon compromis volume/dynamique en appartement. La différence tonale entre le mode 6w et 20w est relativement faible, mais sonnera légèrement plus fermé et sombre.
+ High Gain monstrueux, articulation du son, précision, son Fortin
– RAS (sauf si vous voulez absolument jouer de la pop ou du jazz avec)
Conclusion
Parfait pour le high gain, brutal, articulé et bien conçu, c’est une absolue réussite à mon gout, cet ampli à vraiment son caractère propre et n’as rien à envier à des têtes plus puissante. Même si il reste relativement cher pour une lunchbox de 20w il faut aussi le remettre dans son contexte de fait main en petite quantité, ça respire la qualité et l’attention au détail. C’est un vrai bonheur à jouer, respectant vraiment votre jeux, tout en étant un poil exigeant: il faut maitriser le Sigil.
Bonus: Vidéo par mes soins!
Entre en scène le Sigil, présenté au Winter Namm 2020: exit les formats 50 et 100w qui chiffrent au dessus de 3000$. On parle ici un peu de l’ampli que tout fan de Fortin attendait (enfin moi en tout cas je l’attendais haha): un ampli a faible wattage, format lunchbox, mais surtout à un prix plus raisonnable. Le son Fortin devenait enfin (plus) accessible.
Design:
”C’est un joli grille pain que tu as là!” ”oui! et tu verrais comment il sonne!” Dans sa jolie robe noir mat, le Sigil ne laisse pas spécialement place au doute: on est pas là pour jouer de la country. Son format est raisonnable bien qu’un peu plus grand que la pluspart des lunchbox sur le marché (type Victory Kraken ou Dual Terror) lui donnant ainsi moins l’air d’un jouet. Il ne sera pas ridicule de le poser sur un 2x12 (ou 4x12). La grille laisse entrevoir l’intérieur et ses deux gros transfos, quatre 12AX7, et deux 6V6. Une belle poignée en cuire noire surplombe l’ampli. Sa largeur permet un espacement optimal entre les sombres potards chicken head, permettant un réglage facile. La diode d’allumage en forme de triangle pointe vers le bas est entourée du sigil de Satan et s’illumine d’un orange fantomatique.
On sent véritablement l’attention au détail et la petite production: Mike Fortin a sélectionné un fabriquant au Royaume Uni pour fabriquer mains les batchs de Sigil (et Evil Pumpkin), pour ainsi pouvoir réduire le coup de l’ampli sans pour autant réduire son standard de qualité. Tout est très bien finit, l’ampli avait encore l’odeur de la peinture fraiche en le sortant de sa boite!
+ Design sobre qui en jette, qualité de finition et de production
– RAS
Utilisation:
Voici un ampli straight to the point qui ne cache aucuns mystères: on branche on joue. L’ampli possède 2 canaux avec réglage de gain et volume séparé mais EQ et Presence commune. Le potard de gain du canal 1 est push pull et permet un boost de gain assez conséquent. Le switch de stand by permet de choisir entre deux mode ”High” et ”Low” respectivement 20 et 6w. Sur la face arrière rien d’étrange non plus: une boucle d’effet, une entré footswitch pour le changement entre canaux (mais pas possible d’activer le boost sur le canal 1, dommage, ça aurait permet un peu plus de versatilité en live), deux sorties 8ohms et une 16 ohms. Petit plus tout de même: le réglage du bias peut se faire directement sur le panel arrière et évite de devoir démonter l’ampli. Bref cet ampli est très pragmatique et bien conçut: on est pas la pour tourner des potards et actionner des switchs pendant des heures, on est la pour jouer et que ça tache.
Il est fournit avec un footswitch estampillé Fortin mais sans housse de transport adapté à son format. Je sais qu’on ne parle pas ici d’un gros fabricant qui pourrait se permettre de developper ce genre d’accessoire pour un moindre coup, mais au vu de sa taille, plutôt travelling friendly, il est dommage de rien avoir pour le transporter en toute sécurité.
+ Straight to the point, efficace
– Pour pinailler: Boost du canal 1 non switchable, pas de possibilité de se procurer une housse de transport adaptée à sa taille (pour le moment)
Son
C’est, CHAUD, BOUILLANT! Cet ampli est un monstre, que ça soit sur le canal 1 ou le canal 2. Mike Fortin a développé des voicings uniques pour ce modèle: c’est à dire qu’il ne prend pas racine sur une de ses têtes pré-existantes, ce n’est pas la version 20w du Natas ou autre pour faire court. Ceci dit, étant un fan des vieux Marshall, et lui même à la base ”moddeur” de tels modèles, on retrouve un certain coté Marshall sous stéroides version moderne. Le grain est brut, assez serré, très ”gritty” et énervé. On retrouve le splash typique des Marshalls tous potards à 10, le potard de Presence aidant grandement. Les réglages sont très sensible et permette d’ajuster son sweet spot avec précision. Dans le détail:
Le Bass agit presque comme un potard de resonance: il apporte assise et chaleur au son, sans trop envahir les autres fréquences. Le medium apporte vraiment une présence et permet de percer le mix sans jamais sonner comme un canard, passé 6-7, ça djent (sans sonner cliché), en dessous c’est une eq creusée comme on aime. Le treble et Presence apporte clarté et articulation mais peuvent aussi amener un coté un peu glacial au son, ce qui en soit n’est pas spécialement un problème. Plutôt une question de gout, et de réglage.
Le Gain 1 sans push pull permet de jolis son clairs mais monte très rapidement en saturation. Là aussi on lorgne vraiment vers le hard rock, heavy rock sauce Marshall, c’est très agréable, plus on pousse le gain plus on épaissit la sauce. Avec le push pull c’est comme si on pouvait continuer la course du potard pour faire 2 tours (these goes to 22! haha), La saturation devient encore plus dense: c’est ici le territoire du rythm/crunch. Ça sonne très heavy et musclé.
Le Gain 2 a assez de gain pour 3 amplis, perso je ne monte jamais au dessus de 4 (avec boost et en jeux rythmique). Le voicing est différent mais vraiment dans la même veine que le canal 1 ce qui donne de la cohérence entre les deux canaux. Là aussi, gain musclé et énervé, résolument moderne mais enraciné dans une certaine tradition d’ampli High Gain.
J’apprécie vraiment que les deux voicings se complêtent et ne se cantonne pas à une seule utilisation (type canal 1 = canal clair, canal 2 = canal lead). L’ampli prend très très bien les accordages en Drop B, 7 strings et autre baritone grace aux basses plutôt serrée et aux fréquences aigus articulés.
Le Sigil s’accompagne très bien d’un boost. Même si pas du tout obligatoire pour atteindre un son ”Tight” moderne (des micros au haut niveau de sortie ainsi qu’un fin réglage de l’EQ peuvent suffir), une Maxon ou Grind en façade par exemple donneront une nouvelle couleur à la saturation, plus brut et précise.
Le mode 6w permet de saturer plus rapidement l’ampli de puissance mais ne veut pas nécessairement dire jouer beaucoup moins fort. Personnellement je préfère utiliser la sortie -20db de mon Torpedo Captor en 20w pour atteindre un bon compromis volume/dynamique en appartement. La différence tonale entre le mode 6w et 20w est relativement faible, mais sonnera légèrement plus fermé et sombre.
+ High Gain monstrueux, articulation du son, précision, son Fortin
– RAS (sauf si vous voulez absolument jouer de la pop ou du jazz avec)
Conclusion
Parfait pour le high gain, brutal, articulé et bien conçu, c’est une absolue réussite à mon gout, cet ampli à vraiment son caractère propre et n’as rien à envier à des têtes plus puissante. Même si il reste relativement cher pour une lunchbox de 20w il faut aussi le remettre dans son contexte de fait main en petite quantité, ça respire la qualité et l’attention au détail. C’est un vrai bonheur à jouer, respectant vraiment votre jeux, tout en étant un poil exigeant: il faut maitriser le Sigil.
Bonus: Vidéo par mes soins!