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Hughes & Kettner TriAmp
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Hughes & Kettner TriAmp
StoneSour StoneSour

« Une Fantastique Machine. »

Publié le 27/02/18 à 20:24
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
J'ai fait il y a peu de temps l'heureuse acquisition du Triamp, vaisseau amiral de la gamme d'amplificateurs à lampes Hughes & Kettner entre 1995 et 2001, avant que ne sorte la Mk2 en 2002, et plus récemment la mk3.

Pendant ses 6 années de fabrication, il y a eu 2 versions de la Triamp Mk1 : 6l6GC en lampes d'amplification, ou bien plus couramment EL34. Je possède la toute première version (1995/96) en 6l6GC. La tête est également prévue à l'arrière pour recevoir un module midi optionnel (169€), le MSM1, encore commercialisé aujourd'hui.

Pour 1995, une tête d'ampli tous lampes avec 3 parties amplificateurs de deux canaux chacun, une réverb à ressorts, et entièrement contrôlable en midi, c'était exceptionnel.
Quant à la qualité de fabrication, on sent clairement que l’on est sur un produit très haut de gamme. L'ampli est très bien fini. C'est lourd, c'est robuste et pour ne rien gâcher, ça a une sacré gueule je trouve. J'aime particulièrement l'aspect granuleux au toucher du bois peint; ça change du sempiternel Tolex noir ! En tout cas, c'est du fait main en Allemagne et ça se ressent. Même le footswitch est costaud. Si vous le faites tomber c'est votre carrelage que vous casserez.

Fait intéressant que j'ai constaté en lisant le manuel d'utilisation de ma tête d'ampli : Il semblerait que pour l'année modèle 1997, et face à la baisse de qualité de fabrication des lampes tchéquoslovaques e83cc (version haut de gamme de la classique ecc83) Hughes & Kettner a revu la partie préamplification de sa Triamp et a transitionné des 9 lampes 12ax7a et e83cc en préamp vers des 12ax7a, exclusivement. Je ne pense pas qu'il y ait une réelle incidence sur le son, les e83cc et 12ax7a sont d'ailleurs interchangeables. Quoi qu'il en soit, si vous possédez un Triamp Mk1 en 12ax7a et E83CC, il date d'avant 1997.

Sonorités

Et bien là c'est la claque ! Etant un grand fan des années 50/60, je joue essentiellement en son clair, sur une Fender Jazzmaster branchée dans un Twin Reverb blackface. Je n'utilise pas de pédales, si ce n'est une Catalinbread Echorec pour certains morceaux (les Shadows, ou Pink Floyd par exemple). Je possède également une tête d’ampli Peavey 6505 que j'utilise pour jouer en son saturé, avec une Explorer en EMG 81. Cependant, le problème est là : Il m'est impossible de faire saturer mon Twin Reverb à volume humain, et il est difficile d'obtenir un bon son clair de la Peavey 6505. Et transporter les deux à chaque concert est inenvisageable.

La Triamp a résolu ces problèmes.

Les sons clairs : L'amp 1A délivre de très belles sonorités 60s américaines (pensez The Beach Boys sur "Surfin' USA") qu'il est possible de faire cruncher en montant le gain. Le son est cristallin, claquant, et n'a absolument pas à rougir face à un ampli Fender !
L'amp 1B quant à lui donne un son plus chaud, avec des aigus moins claquants et plus de rondeur dans les bas-médium. C'est le canal idéal pour jouer du jazz, ou des solos blues en poussant le gain. Pour avoir possédé plusieurs VOX AC15 et AC30, ce canal sature d'une manière très similaire, avec un côté fuzz un peu criard en simple bobinage, et rond et crémeux avec des humbuckers : un régal.

Petit + : La reverb à ressorts prend tout son sens sur ces deux canaux. Elle est bien sûr moins typée que celle d'un Fender, et si vous recherchez l'effet "goutte d'eau" sur les notes jouées en palm-mute (comme sur les grand tubes "surf" de Dick Dale, The Chantays, The Astronauts etc.), vous resterez sur votre faim. Toutefois, elle ajoute une très belle profondeur, le son en est magnifié. On est loin de la froideur et du côté "plat" d'une reverb numérique. Dommage que H&K n'en ait équipé que son Triamp mk1. Pour moi, on a là un réel avantage sur le mk2 et bon nombre d'amplis multi-canaux plus récents.

Les sons crunch : L'amp 2A est dans l'esprit Marshall Plexi. C'est clairement le canal pour les sonorités Hendrixiennes. Même si ça sonne sacrément bien, je le trouve assez caricatural, avec un cruel manque de basses et un côté très criard dans les aigus.(avec du simple bobinage en micro chevalet il y a de quoi se faire saigner les oreilles) L'équalisation commune permet bien sûr de rattraper cette carence en basses fréquences et cet excès d'aigus, mais impacte malheureusement l'amp 2B.
L'amp 2B sonne plus moderne que le A, avec plus de gain, de basses, et moins d'aigus.
Difficile donc de trouver une équalisation qui fasse bien sonner les deux canaux.

Les saturations : L'amp 3A ne rajoute pas beaucoup plus de gain, mais possède un voicing très différent du 2B. Il sonne plus "américain", avec un son plus incisif; des basses plus définies, des médiums légèrement en retrait et des aigus tranchants. On peut aborder un "Master Of Puppets" sans souci.
L'amp 3B est de loin mon préféré pour la saturation. Gros ajout de gain, basses énormes et très bien définies en palm-mute. Des harmoniques en veux-tu en voila. Que ce soit pour de la rythmique ou du solo, c'est le canal idéal pour du métal. A titre de comparaison, la 6505 de chez Peavey a un gain plus élevé. Mais il y a quand même largement assez de gain en réserve sur le Triamp pour pouvoir aborder n'importe quel type de métal moderne. Attention donc à ne pas trop pousser le gain pour ne pas perdre en dynamique.

La boucle d'effets : Elle est très transparente, idéale pour faire sonner une pédale de delay comme il se doit si vous jouez en satu et désirez gardez des répétitions qui ne satureront pas. Elle a l'avantage de posséder son contrôle de volume dédiée en façade, et peut être activée ou désactivée au pied, via le footswitch.


En résumé, la Triamp mk1 est une excellente tête d'ampli. D'une grande qualité de fabrication et à la qualité sonore non moins exceptionnelle, elle est très flexible et ravira tous ceux qui cherchent à avoir un ampli à l'aise dans tous les registres.
Les réglages sont très efficaces, il suffit de tourner un potentiomètre pour entendre son influence sur le son. C'est donc un ampli qui prend un certain temps à régler selon la guitare que vous utilisez, votre façon de jouer et le baffle sur lequel vous le branchez. J'ai eu des résultats très différents sur deux baffles pourtant équipés de hps très similaires (Jensen C12N et C12K)
Ce n'est pas un ampli que je conseillerais à un débutant, car même dans les grosses saturations, chaque note se détache. C'est une machine de précision qui exige un jeu très propre.

Quelques petits reproches :

Ca a déjà été dit, mais

- L'égalisation commune au canaux A et B sur chaque amp. C'est pénible, car ça bride un peu la bête à un usage davantage trois canaux que 6.
- Le potard de présence (communs aux 3 amps) est très efficace, mais j'aurais aimé avoir ce réglage individuellement sur chaque amp. (mais je pinaille)
- Le potentiomètre de reverb à l'arrière, qui oblige à se contorsionner pour voir où on en est dans le réglage.

C'est mon premier Hughes & Kettner, et je suis très content d'avoir franchi le pas. Le fait que les amplis de cette marque peinent à tenir leur côte d'occasion est un mystère pour moi. En tout cas c'est une aubaine pour ceux qui hésiteraient à s'en offrir un. J'ai l'impression qu'il subsiste comme une aura de mystère autour de la marque, qui vit probablement dans l'ombre des plus grands et plus anciens constructeurs, et c'est bien dommage, car le Triamp est un des meilleurs amplis que j'ai possédé jusqu'à présent.