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Marshall 1967 Major Lead [1968 - ? ]
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Marshall 1967 Major Lead [1968 - ? ]

Tête d'ampli guitare tout lampe de la marque Marshall

Pucelle_Dabidjan Pucelle_Dabidjan

« Major- ly , extrême - ly »

Publié le 19/01/18 à 12:38
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Une tête que j'ai pu essayer aujourd'hui chez un camarade guitariste et que je prévois d'ailleurs d'acheter.

Cette tête est très ancienne, le modèle dont il est question date de 1972 et était, avant cela, la propriété du Montreux Jazz festival, où elle servait de "set de scène".

Pour ceux qui ne connaissent pas la Major, c'est une tête très atypique du catalogue Marshall. Quatres KT88 pour fournir la puissance, et un petit 200watts en clean pour la tête en question.

Le format est également plus gros que les standards avec une profondeur qui prend toute la place sur le cabinet sur lequel elle était posée et une hauteur infinitésimalement plus haute. Tant qu'on parle du cab, je dois préciser que cette tête s'utilise impérativement avec deux cabinets 4x12. Ce qui la rend dispendieuse et relativement difficile à mettre en oeuvre. Ajoutons un poids titanesque, probablement proche des 30 - 40 kilogrammes. Ce truc est une folie.

On retrouve les éternels contrôles Marshall de l'époque avec un présence, qui a une certaine efficacité, une section d'EQ complète Bass - Mid - Treble, qui a une efficacité assez relative, et deux gains qui contrôlent chacun une rangée d'entrées et qui peuvent être reliées entres elles avec un petit câble de raccordement. Ces deux séries d'entrées étant, à mon avis, le point fort de toutes ces architectures, car la combinaison de sons qu'elles offrent permet un très large spectre d'utilisation.


Le son et l'usage :

Je ne sais pas si vous avez lu ce que j'ai écrit en haut. C'est une tête qui délivre 200 watts cleans.

C'est fondamentalement et littéralement inutilisable dans toutes les applications qu'un groupe peut avoir au 21è siècle. C'était, peut-être, très utile au 20è siècle pour pousser le son de la guitare jusqu'au bout des festivals, sans avoir besoin de passer par le PA, mais, aujourd'hui, cette tête est aussi à sa place qu'une formule 1 sur une route départementale de Provence = fail.

Maintenant, je vois quelques petits malins se dire "tiens, si je lui greffais un atténuateur de puissance ?"... mais non. Ca ne marchera pas, car le Major est connu pour avoir des transformateurs de princesses, et ils ont tendance à quittancer la greffe d'un atténuateur de volume par une explosion léthale définitive. Seule possibilité d'atténuation possible ; le PPIMV. Cependant, sur cette tête, le PPIMV aura la même utilité que de tenter de stopper un train avec ses mains armées d'un coussin pour amortir le choc.... BLONK !


Je portais des protections auditives. Et même avec elles, les positions 2 au master ne peuvent être dépassées (le clean). Si on veut cruncher, il faut 2 couches de protections auditives, et le fait de jouer 20 minutes avec cette tête va littéralement remuer tes fluides corporels intérieurs. J'avais une migraine du diable en repartant, et j'ai, au moment où j'écris ces lignes, toujours le tournis de cette aventure. C'est ce genre de sons là.

Chaque monte de tube distincte offre aussi un peu son caractère. Je ne sais pas si vous avez déjà entendu des clones JMP avec des étages de puissance en 6V6 par exemple... et bien ça diffère sensiblement d'un JMP en EL34. Et il en est de même ici. Globalement, on retrouve le son Marshall classique de l'époque, sans surprise. Mais la KT88 est plus nerveuse, le son, au lieu de rouler sans cruncher forcément dans le haut, comme ce serait le cas sur une 1959 SLP, ici, se montre un peu plus râlant dans le haut du spectre dès que le crunch s'installe. Dans le clean, suivant comment on règle et comment est attaqué le plectrum, on a un petit "TING" plus serré et spécifique, mais on peut contrecarrer cette tendance avec l'entrée low.

Notons que le Crunch arrive progressivement et assez vite, ce qui est peu commun pour une Marshall. Cependant, au niveau du volume, le crunch arrive à un degré où il est absolument impossible de tenir dans la même pièce que cet engin, sauf protection adaptée. Je dois souligner aussi que le gain de la tête semble plus important que sur les autres plexis de cette époque et va tirer en direction Plexi post-74, mais à sa sauce... c'est impressionnant. Je confirmerai encore cette observation à l'avenir, car je peux avoir été perturbé par l'aventure positive que constituait pour moi ce test, ou la monte de HP, qui n'était pas ma monte habituelle personnelle.

Les sonorités sont, globalement enchanteresques, avec un crunch vraiment bien équilibré, qui a un magnifique râle, arrivant progressivement et on peut exploiter du clean et du gros crunch simplement en variant la force de l'attaque au poignet. Les sons plus crunchs encore sont admirablement biens tenus. La tête est démoniaque pour les usages Hard-Rock et Heavy Metal. Mais pas que...

... les réserves de clean sont importantes, suivant quelle entrée on attaque. Ceci permet d'avoir des cleans projetés avec une puissance cataclysmique... je me suis surpris à faire du Red Hot Chili Pépère... et j'avais l'impression d'avoir le son du guitariste.

J'ai plaqué quelques accords de Led Zep, et ça a été un ravissement absolu.

J'ai joué quelques compos persos, et ça sonnait vieux Rolling Stones comme on ne l'entend plus.


... bref !

Oui, elle est inexploitable dans les faits, mais cette tête a quelque-chose d'extrêmement addictif dans les sonorités qu'elle délivre. Elle est dispendieuse, difficile à mettre en oeuvre, absolument brutale et jusqu'au-boutiste dans toutes les sonorités qu'elle touche, totalement déraisonnable sous tous les angles, et elle est, finalement, la tête la plus rock&roll que vous pourrez entendre dans votre vie.

A réserver aux utilisateurs vraiment avertis.


EDIT : Cependant, le temps passe peu à peu dans la journée, et je ressens une sensation de manque assez importante. Ce même genre de sensations que tu ressens quand tu as sauté en parachute et que tu touches enfin le sol. La même sensation que tu ressens quand tu viens de descendre un trail vraiment technique avec ton VTT , et que tu réalises que "OUI - enfin tu es à la station du bas". La même sensation que tu ressens quand tu sors d'une voiture très puissante après quelques tours sur circuit. -&gt; on a envie d'y retourner. On a des tremblements et on est absolument euphorique. C'est actuellement mon cas. Et je crois que ça me permet de mieux comprendre pourquoi certains Marshall-addicts lui vouent un espèce de culte.

EDIT du 20.01.2018 : Je rajoute encore un peu de matière concernant le son. Je remarque que j'ai été un peu vague avec cela. Mes excuses.

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