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Mesa Boogie Dual Rectifier 3 Channels Reborn Head
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Mesa Boogie Dual Rectifier 3 Channels Reborn Head
Eolan Eolan

« Bien plus polyvalent qu'on ne le pense »

Publié le 04/03/24 à 17:53
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
Lorsque j'ai acquis mon Dual Rectifier Multi-watt, j'étais déjà familier du son Mesa. Je jouais depuis plus de 10 ans, sur son petit frère de 25W. Je connaissais donc déjà le timbre d'un Rectifier. Je savais ce que je venais chercher en termes de sonorité. Et pourtant, j'ai été (très) agréablement surpris.

Il y a presque 25 ans, mon premier ampli a été un stack Marshall 100W, le JCM TSL 2000 maudit. Pourtant le mien était franchement chouette... mais inexploitable. Je suis principalement un musicien de home studio, donc avoir un ampli de cette puissance ne m'était d'aucune utilité à une époque où les atténuateurs, les loadboxes et les simulations d'HP ne couraient pas les rues. Du coup, passage en 25W au début des années 2010, avec notamment un Mini Rectifier 25 donc. Bon dans le temps, fin 2023, avec un home-studio correctement équipé qui rend l'exploitation d'un ampli 100W possible et pas si stupide que ça pour quelqu'un·e qui sait ce qu'elle/il recherche. Grosse envie de me dégoter un Dual Rectifier, car mon Mini Rectifier reste mon ampli favori. Après pas mal de recherches dans la jungle des versions, je me fixe sur la dernière itération le Multi-Watt, pour sa polyvalence (3 canaux, puissance commutable, boucle d'effet en série, 6L6/EL34, etc.)

L'engin

Clairement, de premier abord, on peut penser être sur un monstre de complexité. En face avant, 8 switches et 20 potards, en face arrière, 5 switches, 3 potards et bien trop de prises jacks femelles, aux pieds un pédalier avec 6 switches.
Passée cette impression, c'est finalement assez simple d'usage et explique la polyvalence de la bête : 3 canaux pour 3 égalisations, 3 gains, 3 présences et 3 masters dédiés, un volume de sortie général, un volume pour le boost "solo" qui s'ajoute au volume général. Chaque canal est commutable en 50/100W, le clean dispose de deux voicings (clean/crunch), les canaux 2 et 3 de 3 voicings (raw/vintage/modern).
La boucle d'effet est assez simple à comprendre, elle aussi. Un potentiomètre à l'arrière règle son niveau et permet d'éviter le clipping des effets numériques. Elle est assignable aux 3 canaux simultanément ou indépendamment, via un potentiomètre cranté qui permet aussi de la bypass.

A l'usage, venant de la version 25W, j'ai retrouvé très rapidement mes marques, d'autant plus que le manuel d'utilisation est vraiment bien fait. Les potentiomètres d'égalisation interagissent entre eux, mais on comprend vite la chose pour trouver un son (et non LE son) . Et tous ces potards en façade sont hypersensibles, les tourner d'1 mm agit distinctement sur le rendu sonore.

Sonorités

Là, j'attaque le cœur du sujet. Bon, ça défonce, voilà. Allez, salut... Plus sérieusement, procédons par canal.

Le canal 1, en mode clean, produit un son très chouette, dans la tradition des beaux cleans américains. C'est une très belle plateforme à pédales, la boucle d'effet prend d'ailleurs très bien les effets de delay et de modulations. L'égalisation très précise permet de belles choses. Je joue notamment avec une Timeline et des réverbes Fathom et Slö, post-rock ou shoegaze assurés. Les effets planants rendent vraiment bien, que ce soit sur mon 2x12 Mesa ou via simulation de HP, relié à un Captor X.
En mode pushed, on gagne un peu de gain et ça commence à grogner en gardant cette identité. Pour prendre une phrase éculée, on arrive sur du crunch à la AC/DC / JTM, avec l'identité Mesa. C'est très dynamique à jouer, ça répond remarquablement à l'attaque du médiator et au potard de volume, quel que soit le niveau de sortie des micros.

Les canaux 2 et 3 sont assez similaires, la différence se fait principalement sur le réglage de présence qui est bien plus agressif sur le canal 3. Si vous cherchez LE(s) son(s) Rectifier, c'est ici que vous le(s) trouverez.
Les voicings sont bien différents, je ne suis pas vraiment amateur du mode raw, mais je vois très bien l'utilisation qu'on peut en faire. Il est parfaitement exploitable, mon avis relève purement d'une question de goût. En tout cas, il porte bien son nom, c'est brut.
Le mode vintage est un petit bijou à mon sens, particulièrement sur le canal 2. Encore une fois, il porte bien son nom. Ça ne collera pas à du métal moderne hyper compressé. No djent, donc. Pour des musiques énervées qui respirent plus par contre, ouah la baffe ! Certes, on est sur du Recto, donc le son est un peu creusé, mais, contrairement à ce que j’ai pu lire, aucun souci pour sortir du mix. Rock, punk, hard-rock, post-hardcore, post-rock, grunge, métal, tout passe.
Le mode modern, lui, est un rouleau compresseur (et compressé) en V. J'ai une préférence pour sa sonorité sur le canal 3. J'y retrouve facilement un son à la Adam Jones, sur pas mal de titres de Tool. C'est punchy. Le jeu percussif ressort bien, les palm-mutes et pull-off sur les cordes étouffés font cet effet "oumf!".
Sur ces deux canaux , les basses peuvent avoir ce côté un peu crade lorsqu'on pousse le gain, mais ça fait le caractère du Recto et ça reste exploitable. Classiquement, si on y colle une overdrive, ça vient les resserrer comme il faut. Selon le contexte, je le fais avec une GT-OD ou une Modified OD de chez MXR, avec une préférence pour cette dernière.

Un mot sur la commutation 50/100W. Elle est bien pratique, pas tant pour la réduction sonore, assez anecdotique, que pour la palette sonore encore enrichie. Forcément en 50W, il y a moins de headroom, la saturation vient plus vite. C'est tout autant exploitable qu'en 100W, le grain reste le même avec un léger changement dans l'égalisation. Je joue principalement en pleine puissance, mais il n'est pas rare que je passe en 50W pour avoir un son un peu différent à exploiter en enregistrement.

In the end

En conclusion, j'aime énormément cet ampli. Plus de 3 mois après son achat, je l'utilise pratiquement tous les jours. C'est devenu mon "go-to". Au point où je me suis finalement persuadé de vendre mon Mini-Rectifier, mon précédent ampli de choix. Il était très proche, avec un peu plus de medium et un clean encore plus chouette, mais je ne l'utilisais plus du tout. Sa niche sonore est, pour moi, mieux et plus largement occupée par son grand frère. Et ces sensations de jeu, pfiou...

En point final, un conseil si vous recherchez un Dual Rectifier : ne vous compliquez pas la vie - et le portefeuille - à courir après une Revision F ou G, qui au passage ont des cleans bof. Si vous voyez une annonce, peu importe le modèle, allez l'essayer, même le triple canal non multi-watt conspué. De ce que j'ai pu entendre et/ou essayer, il y a parfois de bonnes surprises. Mon propre choix se portait sur la polyvalence, du clean à l’extrême saturation, avec un caractère propre à Mesa Boogie. Sur ces points, je suis comblé.