Sujet Editorial du 23 avril 2011 : commentaires

Citation :

Indépendamment de ces considérations technico-juridiques, mon commentaire principal est que cette partie de l'édito concerne TOUS les fabricants et donc ne devrait pas mettre en avant une photo de Steve Jobs. C'est un peu trop facile et racoleur, çe qui me rappelle le fameux édito quelque peu minable de Los Teignos relatif à la santé de Steve Jobs, il y a quelques semaines ... Il n'a vraiment pas tiré lecon des multiples commentaires faits là-dessus.

je rappelle qu'écrire publiquement expose à la critique, donc ne pas se plaindre de mon commentaire !! Faut penser avant d'écrire

A l'heure où j'écris mon édito, l'existence de tels fichiers n'avait été démontrée que sur iPhone et téléphone Android, même si je ne doute pas une seule seconde qu'on trouve le même genre de mise en cache sur tous les autres smartphones, pour des raisons de performance.

Sans preuve aucune, je n'ai donc pas mentionné les autres, même si j'ai hésité pour la photo de l'édito : j'aurais pu mettre un lapin en chocolat, ou encore cette fameuse photo de Bill Gates menant les troupes Windows façon Reich (vu que je n'avais pas confirmation de l'existence d'un tel fichier sur les Windows Phone, je me suis abstenu) et puis je suis tombé sur cette photo de Steve Jobs qui commentait la devise Google et ça collait d'autant mieux parce que la phrase est ambiguë : le mantra de Google, c'est de la connerie parce que Google ne pense pas un mot de ce qu'il dit, ou c'est de la connerie parce que Steve Jobs ne se reconnait pas dans le slogan 'Don't be Evil' ?

Bref, voilà pour la photo.

Ce qui me semble critiquable comme tu le fais remarquer, ce n'est pas tant le fait qu'on recourt à un tel fichier pour des raisons de performances mais le fait qu'on en informe pas l'utilisateur, et aussi et surtout qu'on ne crypte pas ces données : ultra simple du coup quand on a le téléphone de quelqu'un de pouvoir le tracer en récupérant le fichier (et ce n'est vraiment pas dur de le récupérer).

Ce qui me semble enfin encore plus critiquable, c'est le fait que des entreprises privées aient ce pouvoir, qu'elles fassent leurs sauce comme bon leur semble sans rendre de compte, et que leurs dirigeants dinent après à la maison blanche. Le frontière entre le pouvoir économique et le pouvoir politique devient floue et l'on se demande du coup qui détient le vrai pouvoir social...

Je te rassure tout de même : je n'ai pas de réelle antipathie pour Steve Jobs, pas plus que pour les dirigeant de Google, Facebook ou encore Bill Gates. Mais en dépit du respect que je leur dois parce qu'ils ont su créer des emplois et faire vivre des gens, parce qu'ils se sont fait à la force du poignet aussi, je me refuse à toute fascination à leur égard. Voici une belle petite bandes d'apprentis sorciers qui jouent avec les lois et les libertés individuelles comme on joue aux cartes, sans forcément penser à faire le mal bien sûr, mais sans penser tout court aussi : un peu comme les brillants scientifiques qui bossaient sur le nucléaire militaire sans se douter qu'un jour on balancerait la bombe au-dessus du Japon.

Si Steve Jobs s'en est pris plus souvent que les autres, c'est sans doute parce qu'il incarne aussi un certain génie parmi ces gens : génie de la communication, de la publicité, du marketing, soient autant de domaines qui pourrissent, à mon sens, notre époque contemporaine. Oui, je le confesse : je n'ai aucune admiration pour les tenors de ces disciplines parce je ne considère pas glorieux le fait de s'adresser au cerveau reptilien de l'homme plutôt qu'à son intellect pour vendre, et parce que, qu'elle soit fait sous Powerpoint ou Keynote, la présentation multimédia n'est jamais rien que le degré zéro de la pensée et de la rhétorique.

Compte sur moi donc pour en remettre une couche sur ces gens dès que j'en aurai l'occasion même si je te promets d'essayer de faire part égal entre eux, en terme de visibilité.

Citation :

Moi, ce qui m'amuse là-dedans, c'est que le fichier incriminé se ballade entre mon iPhone et mon Mac (celui sur le le quel je fais ma synchro: mon iPhone est accessible avec le mot de passe qu'il me permet de lui indiquer, mon Mac ("ma" session) n'est accessible qu'avec son mot de passe.
Quand au "viol" de ma vie privée, j'ai pas de secrets d'état à cacher...

Prête moi ton téléphone une journée et je me fais fort de savoir et quand tu tais ces derniers jours.

Concernant le "viol" de ta vie privée, tu as raison : it's no big deal et je ne suis pas flippé qu'on sache que je suis allé bouffer une pizza samedi pour aller ensuite faire des courses.

Mais la réciproque de ton argument me fait penser aux propos tenus par Zuckerberg ou les dirigeants de Google quand on leur reprochait de faire peu de cas de la confidentialités des données entreprosées sur leurs site : "si vous ne voulez pas qu'on sache ce que vous faites, c'est que vous avez sans doute quelque chose à vous reprocher".

Et ça, ça a de vilains échos de la Stasi. On en est loin car, certes, mais on n'en a jamais été aussi proche : merci Apple, merci Google, merci Facebook... et merci sans doute aussi Microsoft (j'en oublie comme aux Césars mais ils se reconnaîtront).

Citation :

Et en attendant, personne ne râle, par exemple, après la RATP qui piste tous les possesseurs de carte Navigo (là encore, je m'en tape que la RATP sache que je suis allé samedi dernier Place d'Italie)...

Savoir quelle station de métro j'utilise est une chose. Savoir où je suis en est une autre, et encore une fois, ce qui est très criticable, c'est le fait qu'on ne m'avertisse pas de l'existence d'un fichier non crypté contenant ces infos.

Râler pour râler, parce que ça fait bien de s'émouvoir pour des choses qui n'en valent pas la peine quand on ferme sa gueule sur les choses capitales, c'est aussi râler parce que le système iPhon/iPad est "fermé", "propriétaire", alors que personne n'a reproché à Akai ou à Roland, ou à Korg, ses échantillonneurs qui n'en étaient pas moins "fermés".

Je n'ai aucun problème avec le fait qu'Apple ferme ses solutions même si, à mon sens, ça le rend moins pertinent. Quand on a une telle avance technologique sur un marché, on peut bien de toutes façons décider de n'être compatible qu'avec soi-même, comme l'ont fait Akai, Roland ou Korg à leur époque.

A la décharge de ces derniers, je noterais toutefois que leurs choix technologiques ou stratégiques n'ont jamais remis en question les bases de la démocratie : ce n'est pas le cas de Microsoft, Apple, Facebook, Google, etc.

Citation :

Râlez, râleurs, puisque c'est votre kiff!
Mais essayez de râler pour des choses qui en valent la peine...