Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
FR
EN

Editorial du 14 mars 2015 : commentaires

  • 59 réponses
  • 32 participants
  • 6 084 vues
  • 30 followers
Sujet de la discussion Editorial du 14 mars 2015 : commentaires

Souvenez-vous : en août 2013, Robin Thicke est accusé de plagiat par les héritiers de Marvin Gaye qui jugent que son Blurred Lines pompe allégrement le célèbre Got to give it up. Presque deux ans, plus tard, le verdict est tombé et, contre toute attente, il leur donne raison.

On a beau savoir que, dans ce genre d’affaires, la loi se range le plus souvent du côté des meilleurs avocats plutôt que du côté de ce qui est juste, la chose n’en est pas moins inquiétante. Car si Thicke est tombé pour Blurred Lines, des centaines voire des milliers d’autres pourraient tomber. Il n’y a par exemple rien qui ressemble plus à la discographie pentatonique d’AC/DC que celle d’Airbourne, tandis qu’on pourrait trouver bien des similitudes entre les chansons de Whitney Houston, celles de Mariah Carrey et les cinq prochains albums de Lara Fabian ou Céline Dion. A mieux y regarder, il ne fait en outre aucun doute qu’en se référant à des Nick Drake, des Randy Newman ou des Cole Porter en plus des Stones ou des Beatles, on devrait pouvoir poursuivre quelques milliers d’artistes pour quelques centaines de millions de dollars… Je ne donne pas cher non plus de la scène électro internationale si les héritiers de Stockhausen et de ses copains réclamaient leur tribut…

Et tandis qu’on nous présente avec toujours autant de zèle le piratage comme le fléau ruinant la pauvre industrie du disque, on passe sous silence ce cancer qui ronge la musique tout court et qui fait le beurre de cette même industrie, comme celui des héritiers d’illustres artistes : la cession et le leg du droit d’auteur. Un dispositif grâce auquel un créateur est éminemment plus rentable mort que vivant, et qui permet à toute une vermine de vivre sur la charogne d’un génie. Un dispositif artisticide à cause duquel, désormais, il conviendra de faire bien attention à ne pas sonner un peu trop comme untel ou comme unetelle sous peine d’être traîné devant les tribunaux.

Tristement assassiné par son père, Marvin Gaye aura au moins ce privilège de ne pas avoir vu ses propres enfants assassiner la dynamique même de la création, tout comme le patrimoine qu’il leur a laissé, à eux autant qu'à ses pairs les musiciens, pour qu'ils le fassent vivre. Car sincèrement, après une si méprisable démarche, on n’en voudrait à personne de ne plus acheter les disques du grand Marvin, si brillants qu’ils soient.

Et fort heureusement pour ceux d’entre nous qui ne peuvent pas se payer le luxe d’un procès, les bancs d’essai de la semaine ne poussent pas forcément vers la soul mais plutôt vers le folk et le rock avec l’excellent Session Guitarist Strummed Acoustic de Native Instruments, vers le symphonique avec le splendide Capriccio de Sonokinetic, et vers le gros rock avec la superbe pédale Kraken Fuzz Overdrive.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos

From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

Afficher le sujet de la discussion
26
Citation :
vraiment ? ça alors, j'ignorais cette fonctionnalité de soundcloud et ça me rassure : j'ai des morceaux "inspirés de" et désignés comme tels que je craignais relever du plagiat mais donc non. Cool


C'est tout à fait vrai.
Mais voilà, j'ai mis un jour sur soundcloud un remix d'une chanson de Alle Farben (artiste electro allemand) que j'avais fait dans le contexte d'un concours Beatport.
Le morceau est resté en ligne quelques jours... Puis, apparemment il y a eu une plainte. J'avais bien précisé qu'il s'agissait d'un remix pourtant. Et il y a plein de remixes qui trainent sur SC dans tous les styles. Bizarre donc.
J'ai l'impression qu'avec cette histoire j'ai enclenché la machine de surveillance.
Depuis, de temps en temps, je mets des morceaux tout ce qu'il y a de plus authentique et je reçois un mail d'avertissement. Je finis par avoir gain de cause rapidement mais quand même, ça me gonfle beaucoup.
Donc, mef !! Si vous êtes dans le collimateur de Soundcloud une fois, après ils lâchent rien.
Et c'est un système automatique.
27
J'abonderais dans le sens de l'intervention de rock machine. La musique de masse est devenue tellement pauvre (4 ou 5 notes, 2 ou 3 accords, basiques !) que tout nouveau cliché a déjà été entendu. D'où ces procès en plagiat qui se multiplient dès qu'il y a de l'argent à prendre. Ce n'est pas le cas dans d'autres genres musicaux, en tout cas pas à ce point de cure d'amaigrissement. L'industrie du disque (les majors, je ne parle pas des indies) vise à ratisser large, donc elle mise sur des choses simplissismes.
Il y aurait pour un étudiant en musicologie un travail intéressant à faire pour quantifier l'appauvrissement des chansons qui sont devenues des "hits" (restons dans le créneau "commercial").
Comptez le nombre de notes et d'accords des chansons de Gershwin, Porter, Piaf, Trenet, Brel, et comparez-le avec le hit-parade tous les 10 ans qui ont suivis. Une main suffira pour faire ce compte dans les dernières années.
Que vivent au moins ceux qui essaient d'être créatifs et ceux qui mettent la barre plus haut.

Michel
28
J'abonde ( comme un fou ) également à tes propos :boire:
Je me permets une citation ( pas de moi, pas de droits ):
L'obligation de produire, aliène la passion de créer.:|

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 12:21:22 ]

29
Merci à tous pour vos commentaires.

De l'avis de nombreux experts, cette décision est d'autant plus problématique qu'il n'y a pas techniquement plagiat d'un strict point de vue juridique. Thicke a écrit une chanson dans l'esprit Soul de Marvin Gaye, comme Mark Knopfler a écrit quantité de chansons dans l'esprit de JJ Cale. Ca fait des millénaires que les artistes plagient et pastichent leur pairs pour trouver leur voix et les plus grands maîtres dans tous les arts (Picasso, Maupassant, etc.) sont tous passés par cette case avant de devenir ce qu'ils sont devenus.

Mais au delà de ce jugement imbécile qui tient au fait que Thicke a été mal représenté face à de bons avocats dans le camp adverse, ce qui me gène le plus, c'est le fait que le seul qui, pour moi, soit en droit de se plaindre d'un éventuel plagiat est mort depuis longtemps.

Je suis catégoriquement contre le leg et la cession du droit d'auteur et c'est tout le sens du visuel qui accompagne cet édito, montrant Cain tuant Abel. De mon point de vue, Robin Thicke comme nous tous sommes des héritiers culturels tout aussi légitimes que ne le sont ses propres enfants. Qu'il leur lègue sa fortune et ses biens est une chose, mais à la mort d'un artiste, les droits d'auteurs devraient automatiquement tomber dans le domaine public.

Car si le jeu de lois entourant la propriété intellectuelle est un instrument précieux pour protéger les artistes vivants et encourager leur création, il n'a pas à se mettre aux services de rentiers qui n'ont rien à voir avec la création.

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 13:09:34 ]

30
Cher Los Teignos,

Je comprends évidemment ton point de vue, mais ce n'est pas demain la veille que cela se fera. Le principe de la transmission aux héritiers (70 ans en Europe, après le décès du DERNIER ayant-droit impliqué) est coulé dans des textes de lois nationales et directives internationales.
Les plus ardents défenseurs du système en sont ... les éditeurs ! Ce sont eux qui continuent à encaisser une part importante des droits d'auteurs, et ils les perdraient au décès de l'auteur ! Autant dire qu'ils ne vont pas lâcher le morceau. Certains se font pendant 70 ans des choux gras, plus gras que du vivant de l'auteur.

PS : on pourrait aussi étendre la réflexion aux droit des interprètes et des versions enregistrées, également protégés post-mortem. Là, ce sont les producteurs qui tiennent bien leur os.

PS 2 : merci pour tes éditoriaux.
Michel

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 13:45:31 ]

31
Citation :
Je suis catégoriquement contre le leg et la cession du droit d'auteur et c'est tout le sens du visuel qui accompagne cet édito, montrant Cain tuant Abel. De mon point de vue, Robin Thicke comme nous tous sommes des héritiers culturels tout aussi légitimes que ne le sont ses propres enfants. Qu'il leur lègue sa fortune et ses biens est une chose, mais à la mort d'un artiste, les droits d'auteurs devraient automatiquement tomber dans le domaine public.


Je ne suis pas totalement d'accord avec cette vision.
En effet l'artiste est un artisan également et on peut comprendre que le travail artistique d'une vie puisse se faire au bénéfice de la famille de l'artiste. De son vivant et aussi après.
Quand un riche entrepreneur fait en sorte que sa famille bénéficie directement du fruit de son travail après sa mort, il est dans son plein droit moral également.
Nous sommes peut être tous des héritiers spirituels de John Lennon mais il me semble normal que le monde entier ne soit pas inclus dans sa succession, sauf s'il l'avait voulu et signifié de son vivant.
32
Tout ça nous ramène à une histoire de fric, le fric c'est chic ! Parce que tout compte fait, un auteur pourrait être plutôt content que son riff ou sa mélodie soit reprise, améliorée, augmentée. Parce que évidemment, personne n'a inventé les notes avec lesquelles on joue. Heureusement que Bach n'a pas pensé à protéger ses quatre notes : B (si) A (Lam), C (Dom), h (Sim). On en serait où aujourd'hui ?:(((:(((
33
Et merci à toi.:boire:

Citation :
ce n'est pas demain la veille que cela se fera.


Oui et non, car d'une certaine manière, le système actuel dans ce qu'il a d'incompréhensible a produit son propre prédateur : le piratage. Si 100% des droits d'un titre allaient à son auteur, son compositeur et son interprète de leur vivant, je suis persuadé qu'il serait beaucoup plus facile de dissuader les gens de pirater, car ils aiment les artistes et veulent les voir proposer de nouvelles choses.

Aujourd'hui, quand tu télécharges illégalement un disque de Marvin Gaye, tu lèse qui? Ses enfants, son producteur, sa maison de disques? Autant de gens dont le public des artistes, à tort ou à raison (et je penserais plutôt qu'ils ont raison) se contrefoutent parce que, quoi qu'en pensent ces fournisseurs de services, ils n'ont rien à voir avec l'art au sens strict du terme.

Du coup, tout comme le trafic a mis fin à la prohibition, il se pourrait bien que le piratage fasse évoluer les vieilles lois du 19e siècles et remette les éditeurs comme les producteurs à leur simple place de prestataires qui méritent bien sûr un salaire, mais certainement pas des droits.

Il ne manque qu'un homme politique pour remettre Pascal Nègre à sa place. Et là, tu as raison, c'est pas gagné...:D:

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 13:48:19 ]

34
Citation :
Si 100% des droits d'un titre allaient à son auteur, son compositeur et son interprète de leur vivant, je suis persuadé qu'il serait beaucoup plus facile de dissuader les gens de pirater, car ils aiment les artistes et veulent les voir proposer de nouvelles choses.


Cela est un peu utopique... Je pense que le piratage démontre que les gens se foutent de plus en plus de la propriété intellectuelle. Internet a simplement révélé ce penchant pour la révolte méprisante d'une partie de la population mondiale consommatrice de musique.
Révolution technologique avec son cortège d'abus naturels et ses avancées formidables.
35
Citation de Los :
... remette les éditeurs comme les producteurs à leur simple place de prestataires qui méritent bien sûr un salaire, mais certainement pas des droits.

Le problème, c'est que la plupart des auteurs (compositeurs, paroliers, arrangeurs) ont cédé à des éditeurs une partie des DROITS D'AUTEURS de leurs oeuvres de leur vivant par contrat. Histoire de les faire diffuser et donc de faire fructifier leurs créations (ça, c'est la théorie, quand ce n'est pas un donnant donnant en échange de la sortie d'un album). Leurs oeuvres ne leur appartiennent donc plus à 100 %. Et les éditeurs sont des sociétés, qui vivent assez longtemps pour encaisser pendant 70 ans.
Exclure les héritiers en laissant les éditeurs s'enrichir, eux qui feront valoir qu'ils ont en principe "investi" dans la diffusion des oeuvres, c'est discutable... Pas simple.
Michel

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 14:11:59 ]

36
Pour une fois je ne suis ABSOLUMENT PAS D'ACCORD avec votre édito. Ce morceau est une copie flagrante du titre de Marvin Gaye point barre. Après on peut philosopher pendant des pages et des pages et donc dire des âneries "ne plus acheter de disques de Marvin Gaye parce que..." !?!??! , le fric cii le fric ça, les éditeurs pourrissent tout (alors qu'une grande partie des artistes ont leur boite d'édition) ... Quand on copie il faut avoir le talent de Picasso qui disait "les artistes copient les génies s'approprient" .OK tout le monde n'attaque pas quand on le copie mais il est normal de pouvoir le faire et surtout le faire reconnaitre. Amicalement à vous Patrice Michel
37

Il est vrai que ce procès soulève un problème très délicat. En fait, je ne pense pas qu'il s'agisse de plagiat au sens stricte du terme.

Personnellement, je trouve que le titre "Blurred Lines" a carrément pompé l'arrangement et l'ambiance du titre "got to give it up", ce qui n'est techniquement pas un plagiat mais qui me pose un sérieux problème. Je veux dire, pondre un truc aussi similaire (même tempo, même tonalité, même la couleur des instrus est quasiment identique!) et se dire artiste parce qu'on a vendu des millions d'albums, faut pas pousser!

Après c'est toujours une question de fric, je suis tout à fait d'accord pour dire que le seul qui aurait eu son mot à dire est, hélas, décédé. Néanmoins, je ne peux qu'imaginer si Pharell Williams avait gagné, ça aurait été la porte ouverte à toutes les fenêtres! Et on aurait eu pléthore de titre faisant (beaucoup trop) penser à quelque chose de connu. 

Et puis, sincèrement, le titre de Pharell Williams ne doit son succès qu'à son clip et à la plastique d'Emily Ratajkowski qui a complètement éclipsé la musique. Je veux dire, quand le titre est sorti, tous ceux qui m'en parlaient me disaient pas "t'as écouté blurried lines" mais "t'as vu le clip?"

Pour vendre, qu'une recette: du nue, de la violence, ou du choquant, triste réalité du monde de consommation de masse dans lequel on vit. Vive le mainstream...

 

C'était mon avis sur le sujet.

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 14:58:39 ]

38
Citation :
C'est tout à fait vrai.
Mais voilà, j'ai mis un jour sur soundcloud un remix d'une chanson de Alle Farben (artiste electro allemand) que j'avais fait dans le contexte d'un concours Beatport.
Le morceau est resté en ligne quelques jours... Puis, apparemment il y a eu une plainte.


ouch ! oui, effectivement.
Pour beatport, n'était-ce pas une magouille du style "le remix d'un contest beatport doit être uploadé sur beatport et seulement sur beatport" (bonjour la phrase truffée d'anglicismes!)

parce que j'ai une majorité de remix sur ma page et il ne m'est rien revenu jusqu'ici. Y compris dans le cas de compétition très bizarre ou le concours ne se clôt jamais, sans gagnant, à se demander si c'est pas totalement factice.
https://soundcloud.com/global-helena
39
Citation :
Et puis entre une inspiration et un plagiat clair et net,c'est là que ça se joue.L'inspiration on en prend tous,en tout cas moi je le dis,j'ecoute beaucoup,ça inspire,ça m'inspire,je suis pas génial alors,je m'inspire! Mais là le Pharell il a déconné,non mais qu'est ce qui croyait que ça s'entendrai pas? Non simplement je pense qu'en ne payant pas les droits a la famille et en allant au procès sa maison de disque paierai tout simplement beaucoup moins au bout du compte.


assez d'accord.
Nous avons tous connu cette situation, nous les "pas-géniaux" (sachant que le génie mainstream contemporain se mesure surtout à la puissance du marketing et de la complaisance intéressée des mass-médias) :
- j'ai pondu une mélodie absolument géniale... sauf que c'est celle d'un de mes morceaux préférés que j'ai recrachée inconsciemment.
- j'aime tellement ce groupe que j'essaye de me couler dans ses pas, m'inspirer de lui... avec un sentiment de gêne quand même, l'impression d'être un peu un imposteur.
- je veux rendre hommage mais le disque de l'artiste que j'adore est tellement définitif que cela revient à le plagier purement et simplement. Exemple, pour moi flagrant, de plagiat sincère : Sylvain Chauveau et le "Manafon" de David Sylvian https://www.deezer.com/album/6913303

Je pense que c'est là qu'intervient la responsabilité personnelle du musicien et la morale de l'artiste en général.
De ce point de vue, les contorsions de Pharell Williams sont assez dérangeantes et le fait d'attaquer en premier pour "non-plagiat" les Gaye montre que derrière l'image de gourou zen qui veut "nous inviter à être heureux" (ben tiens ! facile quand on est un songwriter à succès depuis des années, avant même d'exploser comme chanteur compositeur, et qu'on bénéficie d'une énorme machine promotionnelle), il y a sans doute un homme d'affaire implacable qui a fait le choix (comme Goldman et tant d'autres) de se couler dans le moule cynique de l'industrie. Morale et responsabilité personnelle.

Laquelle industrie repose essentiellement sur la loi du plus fort tempéré par l'esprit procédurier qui est lui-même souvent celui du plus fort. Le showbiz mondial et les mass-médias ne prêtent qu'aux riches.

Un système qui n'est pas le nôtre et que le grand public confond peut-être avec tous ces modèles alternatifs de création-diffusion-rémunération de la musique. Qui ne datent pourtant pas d'hier.

Je me demande si internet ne permet pas quand même de répandre l'idée d'un autre modèle possible que celui du showbiz antédiluvien (années 20, premières radios commerciales aux US, quand les bluesmen se faisaient arnaquer par les producteurs de radio contre quelques billets et une bouteille de gnôle, leur musique servant de virgules entre les annonces pour la quincaillerie Johnson&co ou l'appel aux votes pour la réélection du Sherrif Sheridan). Ecoutez Europe1, RTL, NRJ et consorts, ça n'a pas beaucoup changé !!!
:8O: sur ce...
40

Citation de : uttrillo

[...]

Et puis, sincèrement, le titre de Pharell Williams ne doit son succès qu'à son clip et à la plastique d'Emily Ratajkowski qui a complètement éclipsé la musique. Je veux dire, quand le titre est sorti, tous ceux qui m'en parlaient me disaient pas "t'as écouté blurried lines" mais "t'as vu le clip?"

[...]

Complètement d'accord, le titre a marché avant tout pour le clip ouvertement sexiste et prétendument second degrés ! D'autant que sur cette histoire de plagiat, ils ont pris un titre pas hyper hyper connu de Marvin Gaye, "Got to give it up" que personnellement j'adore et qui je l'espère devrait ressurgir ; mais Thicke et Williams savait très bien que leur cible ne connaissait même pas Gaye. Avant cette histoire de procès, j'avais fait le test en soirée avec des amis de ma femme (ils ont la vingtaine, pas vraiment culture vintage si vous voyez ce que je veux dire). Résultat : "C'est quoi ? C'est une reprise de Blurred Lines ?" ça m'énerve ça...

Ça me rappelle un soir où on joue The Wall des Floyds dans un bar de jeunes beauf et y'en a un qui vient nous voir à la fin et qui nous dit : "Pas mal votre reprise de Eric Prydz !" ça m'énerve...

41
Citation :
Ce morceau est une copie flagrante du titre de Marvin Gaye point barre.


Ben non. Ou prouvez-le d'un point de vue juridique, sachant que pour qu'il y ait plagiat, il faut qu'une mélodie soit reprise et ce n'est pas le cas ici de l'avis de la plupart des experts consultés (sauf dans cette cour de justice apparemment) et c'est justement pour cela que tout le monde s'intéresse à cette affaire, parce que si elle doit faire jurisprudence, elle va faire bien des morts, même chez les artistes que vous jugez originaux.

Des affaires de plagiats, il y en a eu des centaines qui n'étaient pas gênantes car on pouvait précisément démontrer qu'il y avait une reprise d'une suite de notes. Ici, non. On reproche une similitude qui tient plus à la prod et au style qu'à la mélodie même, ce qui n'a rien d'illégal. Et heureusement.

Du coup, si le titre de Thicke est un plagiat, alors tous les titres qui utilisent un tchack poum de batterie sont des plagiats, et 80% des albums de métal ou de funk sont des plagiats les uns des autres. Regardez les rythmes de batteries sur vos chansons : êtes vous sûr qu'il ne ressemblent pas à ceux d'autres chansons? Vous rendez-vous compte que les magazines de guitare comme Guitar Part qui proposent chaque mois des partitions 'à la manière de' pourraient aussi être accusés de plagiat?

Citation :
Ça me rappelle un soir où on joue The Wall des Floyds dans un bar de jeunes beauf et y'en a un qui vient nous voir à la fin et qui nous dit : "Pas mal votre reprise de Eric Prydz !" ça m'énerve...


Je me suis personnellement rendu compte que chaque fois que j'avais trouvé une grande originalité à quelque chose, c'est que je n'en connaissais pas les racines. Le génie transcendant est ultra rare et dans chaque discipline, il ne doit pas y en avoir plus d'une poignée par siècle. De fait, l'artiste est par nature un plagiaire qui régurgite à sa manière le travail de ses glorieux inspirateurs. Il n'y a pas de honte à cela et s'il y en avait une, ce serait tout bonnement la fin de l'art.

Je ne suis pas un fan de Thicke ni de Williams mais cela n'empêche pas le malaise de cette affaire : à mon sens, seul l'auteur d'une oeuvre devrait pouvoir revendiquer ses droits et dénoncer un plagiat. Marvin Gaye est mort, et que son groove subsiste dans une chanson de Thicke n'est pas la pire chose qu'il puisse lui arriver.

Et le seconde malaise, en vertu des arguments que je viens d'exposer, c'est que, à la lumière de ce procèes, je ne connais pas un seul artiste qui pourrait ne pas être accuser de plagiat. Je dis bien : PAS UN SEUL, vivant, mort il y a peu ou il y a 4 siècles...

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 18:40:19 ]

42

Ce qui me gêne avec Thicke et Williams, c'est qu'ils n'ont avoué leur inspiration "marvinienne" qu'après coup, qu'après le procès. Un peu d'honnêteté intellectuelle n'aurait pas fait de mal. Que je sache, Ben l'oncle soul ne s'est jamais caché de sa passion pour Otis Redding & Co. et ça n'enlève rien à son talent, ni a son succès.

Je conteste moi aussi cette accusation de plagiat qui remet sérieusement en cause la création, qui je le concède est une perpétuelle réinterprétation, mais quitte à subir les affres d'un jugement foireux, je ne suis pas mécontent que ces deux là se fassent rattraper par la patrouille...

icon_wink.gif

 

 

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 19:41:33 ]

43
Attendez c'est pas finis on accuse aussi Pharrell William de plagiat sur le titre Happy ?

https://www.lefigaro.fr/musique/2015/03/13/03006-20150313ARTFIG00226-pharrell-williams-soupconne-d-avoir-egalement-plagie-happy.php

Jusqu’où peux aller le plagiat dans le sens ou si l'on veux faire un style de musique on est bien obligé de s’approcher de certain code et standard cela fait il de nous des copieurs ?

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 20:46:11 ]

44

Citation de : pico

Attendez c'est pas finis on accuse aussi Pharrell William de plagiat sur le titre Happy ?

https://www.lefigaro.fr/musique/2015/03/13/03006-20150313ARTFIG00226-pharrell-williams-soupconne-d-avoir-egalement-plagie-happy.php

J'ai vu, là c'est nettement plus discutable...

45
Pfff! Cette femme est ridicule!

Il s'agira de lui expliquer que la chanson de son père ressemble à 500 autres chansons publiées par la Motown et qu'elle devrait peut-être, elle aussi, reverser des droits à d'autres ayant droits.

Il conviendra aussi de lui expliquer que les tribunaux ne sont pas un moyen honnête de gagner sa vie.

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

46
Citation :
Ben non. Ou prouvez-le d'un point de vue juridique, sachant que pour qu'il y ait plagiat, il faut qu'une mélodie soit reprise et ce n'est pas le cas ici de l'avis de la plupart des experts consultés (sauf dans cette cour de justice apparemment) et c'est justement pour cela que tout le monde s'intéresse à cette affaire, parce que si elle doit faire jurisprudence, elle va faire bien des morts, même chez les artistes que vous jugez originaux.


Je comprends ton inquiétude.
Mais cette jurisprudence (qui de toutes façon ne concerne que le droit américain) ouvre une autre possibilité : celle de coincer les gros malins bien cyniques qui restent juste en deçà du plagiat mais font de toi une sorte de créatif forcé. Un cas auquel je suis confronté et qui est particulièrement pénible, parce que ça relève de la spoliation et de l'escroquerie.
47
Citation de Los :
Pfff! Cette femme est ridicule!

Il s'agira de lui expliquer que la chanson de son père ressemble à 500 autres chansons publiées par la Motown et qu'elle devrait peut-être, elle aussi, reverser des droits à d'autres ayant droits.

Il conviendra aussi de lui expliquer que les tribunaux ne sont pas un moyen honnête de gagner sa vie.


+1, elle chante au moins l'héritière ? :oops2:
48
En tout cas dans l'art contemporain on ne se pose pas la question de reprendre des visuels connue ou pas et de se les réapproprier pour en faire autre chose, cela ne me choque pas tant que ce n'est pas du "copier collé"
49


entre I Want to Break Free de Queen et Faith de George Michael pour certains... J'avoue que la première fois que je lai entendu j'ai cru à une reprise de queen

Plagiat ou forte influence ? On peux citer plein d'exemple comme ceci...



D’ailleurs le dernier single de Muse me fait penser à Personal jesus ou I feel you de depeche mode en + musclé

Je n'y vois que des influences fortes mais pas du plagiat..

[ Dernière édition du message le 14/03/2015 à 21:01:03 ]

50
Citation :
Jusqu’où peux aller le plagiat dans le sens ou si l'on veux faire un style de musique on est bien obligé de s’approcher de certain code et standard cela fait il de nous des copieurs ?


il faut raison garder (comme disait l'autre), je doute que les tribunaux apprécient les effets d'aubaine. La justice est souvent symbolisée par une balance : un équilibre à trouver, des circonstances et motivations à définir. Et puis il faut qu'il y ait plainte pour instruire un procès, tout le monde ne va pas se mettre à porter plainte dans tous les sens.