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réactions au dossier Spotify n'aime pas les petits artistes

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Sujet de la discussion Spotify n'aime pas les petits artistes
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Au menu de cette matinale, Red Led vous parle du nouveau Kaoss Replay de Korg, d'Universal Audio qui passe son catalogue au format VST3, d'un grosse mise à jour chez Line 6 et du move pas cool de Spotify.


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Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !
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Citation de Albert O :
Plus généralement cela pose la question de la légitimité de la "professionnalisation" des artistes, de la "businessisation" de l'art : est-il normal de se faire payer pour l'exercice d'un art, pour l'exercice d'une passion ?
Passe encore que les techniques (ingés sons, ...), rôles souvent ingras et mal malheureusement nécessaire dans certains cas, reçoivent salaires mais pour les interprètes, pour les auteurs ?
Est-ce normal de recevoir de l'argent en plus de l'attention d'un public ? L'existence même du droit d'auteur, ce fléau et frein à la créativité, est-elle légitime ?
Je conçois que lorsqu'un concert est organisé le public paye les frais liés à la logistique nécessaire à l'organisation de l'évènement, que les artistes soient défrayés, mais pour le reste ?
Un auteur a écrit quelque chose : ok. Il le publie, c'est à dire le rend public -> l'histoire devrait s’arrêter là pour lui. Une fois publié, une fois rendu public, une œuvre devrait appartenir au public et ce public devrait pouvoir en faire ce qu'il en veut.
Un titre est enregistré : ok. L'artiste décide de le publier -> l'histoire devrait se terminer là pour lui. Le titre devrait alors appartenir librement au public, public qui, par l'intérêt qu'il va lui porter va assurer le succès et la postérité de l’œuvre ?
La professionnalisation et le business ne devraient rien avoir à faire avec l'art ....

Je trouve pour ma part, que tu vas un peu loin Albert O.
Il y a une nuance, entre faire du business et se professionnaliser.
Citation :
Il le publie, c'est à dire le rend public -> l'histoire devrait s’arrêter là pour lui.

Ça me parait également dur pour l'artiste, je sais pas si tu composes...
Généralement, l'artiste publie et l'histoire commence ou continue pour lui, il fait des concerts, il s'expose, il parle de son œuvre.
Sans parler d'argent, ça me parait aussi dur qu'un artiste n'est aucun droit sur sa création et qu'il ne puisse pas en revendiquer la paternité.

[ Dernière édition du message le 11/11/2023 à 19:47:36 ]

12
c'est la tendance actuelle, regardez même les séries, 10 pourcent, etc etc etc. Il y a les "élus" et tant pis pour les autres. on le casse quand ce système de merde?
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Citation de azertyvince :
Généralement, l'artiste publie et l'histoire commence ou continue pour lui, il fait des concerts, il s'expose, il parle de son œuvre.
Sans parler d'argent, ça me parait aussi dur qu'un artiste n'est aucun droit sur sa création et qu'il ne puisse pas en revendiquer la paternité.

Selon moi ce n'est pas l'artiste mais bien le public qui va faire qu'un titre vive ou pas. J'ai eu une expérience très négative à cause de ces droits d'auteur : je fait une petite cover très personnelle mais sans prétention d'un titre de Supertramp que je publie sur YT. Je pense que jusque là je ne fais de tord à personne pourtant ma vidéo à très vite été attaquée par une société canadienne prétendant défendre les droits de Roger H., j'ai insisté ... et ma chaîne a été fermée.
... petit exemple de la capacité de nuisance (à la créativité) qui est laissée aux auteurs du fait des ces fichus droits (et du business qui lui est lié).

Citation de azertyvince :
je sais pas si tu composes...

Je ne compose pas vraiment mais j'ai une conception personnelle des covers. Un peu à l'instar de ce qui a été fait avec DSOTM Redux, j'aime à n'utiliser les originaux que comme sources de "matériaux de construction" pour mes propres interprétations: ça peut être un texte, un rhytme, une suite d'accord, ...
Je perçois les droits d'auteurs (et tous les autres machins juridiques comme les droits voisins et cie) comme une atteinte à la liberté individuelle de s'approprier des œuvres qui ont été publiées pour en faire ce que l'on souhaite. Or, ces atteintes juridiques à la liberté de créer ne seraient pas si elles ne servaient à défendre des intérêts financiers qui me semble n'avoir aucune légitimité : pour en revenir à mon premier propos, c'est le public qui fait vivre une œuvre qui, en ayant été publié, lui a été confié.

Citation de azertyvince :
qu'il ne puisse pas en revendiquer la paternité.

Bien entendu, le fait que les auteurs originaux soient toujours cités me semble tout à fait évident :)

Peace.
14
Que tu remettes en cause les droits d'auteur, je peux comprendre, les ricains notamment ont qu'une conception de la vie visant à ce que tout et n'importe quoi soit une marchandise. Le but ultime du capitaliste: faire du pognon sans rien foutre parceque t'as mis une patente/copyright/brevet sur une chanson, une plante, etc.

En revanche, remettre en cause le fait qu'un artiste puisse être payé et subvenir à ses besoins, je trouve que ça va exactement dans le même sens. En gros, si tu produis pas un bien matériel, tu peux crever.
Je te propose d'arrêter les covers et de commencer à composer, bosser un instrument et bouger ton petit boule devant un public avec tout ce que ça comprend (recherche de concerts, frais administratifs, de déplacement, renouvellement de matos, auto production, auto promotion, etc.) et tu on en reparle dans 2 ans pour voir si c'est pas du travail.
A proprement parler, la création n'est plus qu'au mieux 10% du taff au milieu de l'océan de m*rdes à gérer dans ce merveilleux monde moderne où un instrumentiste depuis 20 ans est en concurrence avec Jean Patrick, DJ le dimanche et Fredo, le cousin du gérant qui fait des covers pop contre un sandwich et une bière.
15
Vraiment pas d'accord avec ça : "l'artiste publie, et ça s'arrête là pour lui, ça appartient au public."

L'artiste publie : ça crée de la richesse en fait (des disques qu'on achète et dont il ne touche déjà qu'une infime part s'il n'est pas 100% en autoprod ; de la diffusion sur des supports - radios, plateformes avec abonnement payant, bars, etc. - qui créent de la richesse (du moins qui génèrent de l'argent) ; potentiellement ça habille une vidéo, une pub, un film qui vont créer de la richesse...). Donc normal que la participation de l'artiste à quelque chose qui fait de l'argent avec son oeuvre en récupère au moins une part. C'est juste le socle des droits d'auteurs et plus largement de la propriété intellectuelle.
Et désolé, mais même la cover de Supertramp, bah ça crée de la richesse pour YouTube, parce que ça crée potentiellement du trafic et des vues sur de la publicité... Et dès lors, normal aussi que l'auteur ou ses ayants droits (la boîte de prod) aient leur mot à dire sur comment cette oeuvre peut générer ou non de la valeur. Un exemple volontairement radical : un artiste crée un morceau. Le Rassemblement National décide d'en faire une interprétation modeste pour leurs meetings et leur promotion (clip de campagne, etc.). L'artiste peut légitimement ne pas vouloir y être associé...

Et puis, si on va par là : un auteur qui sort un bouquin, ça appartient au public et à sa maison d'édition ? Parce qu'il va se vendre le livre, comme le disque, et il y a quand même des types qui vont se mettre des thunes dans les poches avec son travail. Et en amont, pour que ce travail sorte, il y a de l'argent d'investi : matériel, enregistrements, mixage, mastering, pressage, promotion... Je ne parle même pas du temps passé... Regardez déjà juste pour les home-studistes que nous sommes et qui ne sortent rien en dehors de soundcloud pour les copains. Pour les plus guedins dont je dois faire partie, y a déjà une petite somme d'investie en matériel (j'ai le malheur d'être multi-instrumentiste et de mixer à la maison...) : instruments, ordi, logiciels, contrôleurs, monitoring, pièce dediée avec éventuellement quelques menus travaux, etc. Ok, on investit avant tout pour le plaisir de jouer, de créer. Mais enfin si demain je sors un truc et que des mecs génèrent de l'argent avec, même une petite somme, bah j'aimerais bien que ça vienne combler un peu le trou abyssal que je crée depuis plus de 20 ans dans mon budget pour faire de la musique... Comme dirait l'autre : je vous facture pas une prestation de 20 minutes 500 euros, je vous facture 500 euros les 20 ans que ça m'a pris pour vous le faire bien en 20 minutes...

Ou alors c'est toute la société qu'il faut revoir, le contrat social, le droit, le comment on vit ensemble, le qu'est-ce qui crée de la valeur, qu'est-ce qui nous permet de manger et d'avoir un toit sur la tête. Mais c'est ni le lieu ni le sujet (encore que... J'entends, en extrapolant, ça peut être le sujet justement ;-) Mais dans ce cas, c'est pas juste une question de droits d'auteur.).

[ Dernière édition du message le 12/11/2023 à 10:18:03 ]

16
Je suis tout à fait d'accord avec cette dernière analyse, composer est un travail à part entière qui mérite quand on l'utilise une reconnaissance qu'elle soit financière ou au moins morale (citation du compositeur). Sinon extrapolons le contraire à la peinture, un peintre fait un tableau magnifique qu'il expose, j'achète ce tableau, je modifie deux trois trucs et je remplace sa signature par la mienne. Je ne sais pas pourquoi mais je suis sur qu'il ne serait pas content...
Autre cas Mickaël Jackson se réveille un matin avec le refrain de soul makossa de Manu Dibango dans la tête, fait un morceau autour, est produit avec un budget colossal, génère des millions de dollars et ne serait pas redevable de quelque chose à Manu???
Il y a 7 notes dans une gamme majeure, plus les 4 chromatismes, c'est pas bézef comparé aux millions de morceaux de musiques créés dans le monde à l'aide de ces mêmes notes, ce qui veut dire que la composition (l'assemblage des ces notes entre elles pour créer une mélodie) est un acte qui n'est pas anodin et qui mérite d'être considéré à sa juste valeur même si effectivement une mélodie n'est pas quelque chose qu'on peut tenir entre ses mains....
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Citation de the bubble :
c'est la tendance actuelle, regardez même les séries, 10 pourcent, etc etc etc. Il y a les "élus" et tant pis pour les autres. on le casse quand ce système de merde?

Ça mériterait d'être développer, de quoi parles-tu quand tu dis
Citation :
c'est la tendance actuelle
?

[ Dernière édition du message le 12/11/2023 à 11:41:03 ]

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'tain les boules Spotify ! Je l'ai dans l'os, tout juste !
J'avais attendu un an avant de mettre mon album en streaming pour ce genre de raisons. Au final, en un an j'ai 80$ environ de revenus sur l'ensemble des plateformes, dont plus de 50% sur spotify. Toutes mes pistes sont juste en-dessous de 1000 (936, 853, 600…) car les gens écoutent mon album, et pas juste une piste ! Du coup adieu les cacahuètes qu'ils me laissaient ! C'est juste une question symbolique mais ça fait mal au cul !
Ça fait toujours mal de sentir mépriser comme ça !

Bien sûr, je ne vis pas du streaming mais des ventes d'album en direct et des concerts. Mais oui, 80$ pour m'acheter un câble ou deux ou des conneries du genre ça n'aurait pas été du luxe en échange de mon travail. Les boules…

[mode naïf] La réglementation française sur les droits d'auteurs ne serait pas un angle de contestation de cette inégalité de traitement ? J'imagine qu'ils vont nous mettre une clause du genre "c'est en échange de la promotion offerte par la plateforme" dans leurs CGV, mais sait-on jamais…

[ Dernière édition du message le 13/11/2023 à 10:50:42 ]

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Citation de Albert O :

L'existence même du droit d'auteur, ce fléau et frein à la créativité, est-elle légitime ?
Je conçois que lorsqu'un concert est organisé le public paye les frais liés à la logistique nécessaire à l'organisation de l'évènement, que les artistes soient défrayés, mais pour le reste ?
Un auteur a écrit quelque chose : ok. Il le publie, c'est à dire le rend public -> l'histoire devrait s’arrêter là pour lui. Une fois publié, une fois rendu public, une œuvre devrait appartenir au public et ce public devrait pouvoir en faire ce qu'il en veut.
Un titre est enregistré : ok. L'artiste décide de le publier -> l'histoire devrait se terminer là pour lui. Le titre devrait alors appartenir librement au public, public qui, par l'intérêt qu'il va lui porter va assurer le succès et la postérité de l’œuvre ?
La professionnalisation et le business ne devraient rien avoir à faire avec l'art ....


Sans le droit d'auteur, "ce fléau" comme tu l'appelles, je ne vivrais pas de la musique, comme nombre de compositeurs pour l'image, le spectacle etc.... Peux-tu m'expliquer en vertu de quoi, lorsque qu'une chanson est reprise en choeur par un stade entier, seul l'interprète devrait être rémunéré et pas ceux qui ont écrit la chanson ?



[ Dernière édition du message le 13/11/2023 à 14:27:23 ]

20
Hello,

À mon avis, un artiste débutant ne devrait pas nécessairement privilégier Spotify, même en utilisant Spotify for Artists. Actuellement, le moyen le plus rapide de se faire connaître semble être TikTok.