Editorial du 23 août 2025 : commentaires
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Los Teignos

Si avec la survenue du streaming, on avait coutume de dire que le business de la musique se trouvait désormais dans le live en général et dans les festivals en particulier, ce n’est pas ce que semblent dire les chiffres : deux festivals sur trois ont en effet terminé leur édition 2024 en déficit.
À en croire les spécialistes, les raisons à cela sont multiples et complexes. Elles tiendraient autant à des problèmes environnementaux (il faut gérer plus que jamais des pluies comme de fortes chaleurs, en termes de fréquentation comme d’assurance) qu’économiques (les cachets des artistes ont augmenté de 30 % en cinq ans, ainsi que le prix des places, tandis que le niveau de vie des festivaliers a baissé et que les subventions ont diminué ou sont devenues plus exigeantes) ou au fait que l’écoute de la musique sous forme de playlist conduit le public à ne plus forcément connaître le nom des artistes qu’il écoute…
Étonnamment, personne ne relève le fait que les festivaliers sont peut-être las aussi du premier argument de pas mal de ces événements, dont les plus gros : le rapport quantité/prix. En effet, payer un billet unique pour voir six concerts d’affilés entre trois baraques à frites hors de prix et repartir avec des acouphènes, ce n’est pas forcément, comme la fête du cinéma ou le carpaccio à volonté de certains mauvais restaurants, autre chose que de la surconsommation…
Peut-être aussi qu’un certain nombre de musiciens parmi ce public préfèrent désormais investir ses euros dans un micro à ruban ou un ampli guitare. Les débats sont ouverts…
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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paladin6169

Justement ça l'est aussi dans le musique et dans la musique vivante des concerts et festivals, du moins pas moins que dans de nombreuses branches de l'activité humaine même si la musique est pour beaucoup des artistes une histoire de passion.Il reste qu'ils sont dans le même modèle économique que les autres branches de l'activité humaine surtout dans une période où ils ne vivent plus de leurs compositions et de la vente de la musiques enregistrés cd ou autres pour la quasi majorité.
C'est pareil dans la vente d'instruments de musique , on a beau être passionné de synthés comme moi , il faut être lucide sur le fait qu'on nous donne envie en permannence de nouveautés , d'où le gas d'une partie des musicien même amateurs.
Nous cronstuisons le son mais ce n'est qu'un début:
https://atome69.bandcamp.com/releases

bastho

Du groove et assimilé made in Normandie, enjoy... https://soundcloud.com/user-310971396

Sylv1984

En revanche ça m'arrive d'y aller pour voir un artiste en particulier. Certes c'est moins bien que de le voir seul, mais parfois il ne passe qu'une fois en France dans l'année. J'ai pu voir par exemple Rosalia, qui ne donne que très peu de concerts en France, en 2023 à Lollapalooza, ça valait vraiment le voyage malgré la foule. Ca peut être également l'occasion de découvrir des artistes qu'on n'aurait jamais écoutés autrement. Donc le concept de festival garde un intérêt, mais sans doute à consommer avec modération.
Je souscris également au problème du volume sonore (valable aussi pour les concerts hors festivals) : non ce n'est toujours pas réglé. Pixies l'an dernier à Rock-en-Seine, j'ai adoré (je n'avais jamais pu les voir) mais c'était beaucoup, beaucoup trop fort. Un concert peut être top avec un volume raisonnable, mais certaines organisations ne l'ont toujours pas compris.
En revanche, je ne comprends pas ceux qui ne souhaitent pas, ou plus, voir de la musique en concert. Tant que j'en serai capable, j'irai voir les artistes sur scène, c'est vraiment là qu'on découvre qui a du charisme, qui a du talent au delà du son ultratravaillé en studio et maintenant de l'IA, et surtout rien ne vous emporte aussi loin qu'un grand concert.

l'obscur

Et merci à Coyote pour la vidéo sur la fin des festivals. La multitude des raisons avancée me semble globalement très intéressante et très juste, mais il me semble qu'un élément particulièrement déterminant est trop légèrement évoqué : c'est le changement de paradigme du spectateur devenu consommateur — en particulier dans ces énormes festivals (sauf peut-être le Hellfest et quelques autres). Le fait que les festivals deviennent de plus en plus "généralistes" semble en être une conséquence. Moi aussi, appartenant à cette génération X désenchantée, j'ai vu disparaitre de nombreux festivals qui attiraient un public fidélisé et dont l'appartenance culturelle était une condition à la participation (et à l'adhésion) aux évènements… En gros, si nous allions au festival de Blaye, ou de Fontenay-le-comte, c'est parce que nous savions que nous allions y trouver une musique, un état d'esprit, une communauté éphémère, auxquels nous apporterions une adhésion globale. Du plus petit concert dans la rue, à la tête d'affiche sur la grande scène, nous connaissions les groupes, ou au minimum, on distinguait dans quelle lignée ils s'inscrivaient… Il y avait une appartenance culturelle — qui n'excluait absolument pas pour autant une grande diversité de propositions, mais qui correspondait néanmoins à une certaine vision. Voir à Beauregard Blonde redhead perdu au milieu d'artistes tels que Lamomali ou Damso (dont je respecte le travail mais pour lesquels je ne ferai pas 400 bornes ni ne lacherait un billet de 100…) me semble par exemple totalement opposé à ce qui faisait l'intérêt et l'identité d'un bon festival il y a quelques décennies. Et je dirai même qu'il y avait une dimension politique dans ces festivals, qui a totalement été javélisée par la main mise des gros opérateurs et des nouvelles gouvernances des festivals cités. Néanmoins, et c'est à la fois une satisfaction et une espérance pour l'avenir, il existe encore de nombreux petits festivals avec des identités fortes et qui, malgré une fragilité financière récurrente et aggravée chaque année par des baisses de subventions, réussissent à se maintenir à l'équilibre. Et c'est notamment l'adhésion du public à un projet identifié, donc une appartenance culturelle et politique, qui permet que ces événements perdurent. Non loin de chez moi en Dordogne, je pense par exemple à un petit festival (jauge de 500 à 800 ?...) très identifié dans des esthétiques marginales, du rock à la musique expérimentale en passant par des propositions folk, le festival "Lisle Sauvage", et qui propose un prix libre tout en précisant quel prix leur permettrait d'être à l'équilibre. Ils ne touchent pas de subventions (ou très peu) mais recourent à de nombreux bénévoles convaincus. Il n'y a pas d'écrans géants, pas de pyrotechnie, mais de petits food-truck locaux et accessibles, des boissons à des prix raisonnables, et surtout une ambiance extrêmement joyeuse et safe. Et chaque édition est l'occasion de découvrir de nouveaux talents venus aussi bien de la région, que du reste de la france ou du monde. Ici, le public participe à la hauteur de ces moyens, mais il a conscience de son rôle (ça c'est politique) et d'une certaine façon il œuvre à rendre possible la prochaine édition. Pour exemple, l'an dernier, sachant que je ne pouvais pas y participer pendant les deux journées, j'y suis quand même passé pour payer mon entrée et rester une grosse heure (sachant que le prix idéal affichée est de moins de 20 € pour une journée entière avec une dizaine de propositions dans divers lieu du village, on est loin du parc à bœuf à 150 balles…) Pour moi c'est clairement ça l'avenir (et le passé!) des festivals.

TC Hotrod

@ l'obscur :
Trop compact, pas lisible. Dommage. Saute des lignes, stp..
[ Dernière édition du message le 27/08/2025 à 08:08:24 ]

Figrou

Citation de TC Hotrod :xHors sujet :@ l'obscur :
Trop compact, pas lisible. Dommage. Saute des lignes, stp..
Pour moi, le contenu du message de l’obscur rattrape largement le manque de mise en forme, manque qui ne m’a personnellement pas tant dérangé à la lecture au final.
@TC Hotrod je trouve que ton message n’engage que toi et qu’il est un peu abrupt.
Ou pour te le dire dans ton style :
« Trop sec, des ordres. Dommage. Sois un peu humble, stp..»
Et puis, l’effort fourni par un lecteur peut être gratifiant quand la forme n’entache pas le fond (c’est, à mon sens, le cas ici).
Dostoievski, Tolkien, Foucault (et j’en passe), je suis tellement heureux d’avoir fait un effort à leur lecture tant le fond de leur œuvre transcende leur style austère et monolithique.
Je pense que l’engagement du lecteur ne peut pas (toujours) être de la responsabilité de l’auteur.
Dommage pour toi, donc, de te priver de ce que l’obscur avait à dire en t’arrêtant à une forme qui te demandait un peu d’effort.
Enfin, si tu as lu le message de l’obscur jusqu’au bout, bravant la difficulté, et que tu voulais juste lui faire remarquer que son texte n’était pas très aéré, il me semble qu’il y avait moyen de lui dire de façon moins condescendante, en lui expliquant amicalement que de ton point de vue il gagnerait à faire des paragraphes quand il écrit un long message.
[ Dernière édition du message le 27/08/2025 à 19:47:44 ]
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