Edition / sample: les conseils de Boom Bass (Cassius)!
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ratafiole
2049
AFicionado·a
Membre depuis 20 ans
Sujet de la discussion Posté le 07/03/2005 à 23:46:30Edition / sample: les conseils de Boom Bass (Cassius)!
Je suis tombé là-dessus par hasard, interessant.
interview de boom bass, 1/2 cassius:
(...) Ça, c’est un point très important, un conseil plutôt business : quand on fait de la musique professionnellement en indépendant, au niveau des sociétés, il faut absolument séparer le côté “production” du côté “édition”. On me l’avait dit à l’époque où ça a commencé à devenir sérieux pour moi, mais j’avais reculé : c’est déjà assez galère et compliqué comme ça de monter une boîte, alors deux... Pourquoi cette séparation ? Parce que l’éditeur reçoit de la SACEM 1/3 des droits d’auteur afférents aux titres qu’il édite, mais il n’a, en pratique, rien à dépenser... Il peut faire un peu de tour support, aider financièrement l’artiste le cas échéant, mais ses dépenses sont minimes comparées à ce que doit avancer la maison de production, qui, elle, finance presque tout ce qui aide à concrétiser un disque : les avances, les séances de studio, les salaires des musiciens, la conception/fabrication des CD, bref beaucoup d’argent. Sans être pessimiste, si il y a des problèmes de quelque ordre que ce soit, ventes trop faibles, mauvaise gestion, etc., ce sera forcément la boîte de production qui se plantera en premier. Si elle n’est pas distincte de la structure d’édition, elle l’entraîne avec elle dans sa chute, ce qui est idiot : tu perds tous tes droits d’édition, quelqu’un te les rachète pour pas grand-chose lors de la liquidation, alors que si tu les abrites dans une coquille “à part”, ils ne sont pas touchés, et te suivent toute ta vie... C’est bien pour cette raison que les éditeurs essaient toujours de récupérer un max de titres ! En plus, souvent, ils ne veulent jamais te filer de blé quand ça ne marche pas... C’est un peu comme la banque, on ne prête qu’aux riches !
Pendant qu’on dealait l’album, on a fait quelques corrections, notamment au Labomatic. Et après, il a fallu s’occuper des samples...
Comment ça ?
Se mettre à jour vis-à-vis des droits d’auteur pour tous les échantillons que nous avions prélevés ici et là dans des vieux disques. Il a fallu décaler la sortie de l’album à cause de ces problèmes administratifs... Au final, il est sorti presque un an après son enregistrement !
On n’avait pas pensé à “clearer” les samples, en fait on s’en foutait un peu quand on était dans l’underground. Mais quand on passe à une sortie mondiale, il n’est pas possible de conserver cette attitude... Alors on s’est lancés ! Entre le moment où on envoie la première lettre, la première réponse qui n’en est pas une, les détails, les deals, les contrats... ça prend des mois, réellement.
Certains “samplés” demandent sans complexe 80, voire 100% des droits du morceau dans lequel un sample de leur titre original est utilisé : c’est complètement surréaliste, et à terme, je pense que ça va condamner la créativité de ce type de musique. Ce sera à deux vitesses : si ce que tu fais est underground, tu feras ce que tu voudras dans ton coin, et tu passeras au travers des mailles du filet, mais si tu te trouves dans un cadre commercial standard, tu toucheras très peu de choses sur les titres où tu auras samplé de grands noms &endash; en fait, tu auras bossé pour eux ! En plus, ils ne s’arrêtent pas aux droits d’auteur : ils demandent aussi des points de production, comme si c’était une compile...
Comment avez-vous procédé ?
Sur les morceaux qu’on adore, on a “clearé” les samples, mais si tu comptes, ça ne fait que quatre morceaux du disque - dont les deux singles, jusqu’ici ! Les douze autres ont été composés “sans sample”, ou sans sample identifiable.
Peux-tu citer des samples que vous avez utilisés ?
Il n’y a aucun secret là-derrière : tout figure sur la pochette du CD ! Sur “Foxxy”, c’est la musique de film dont je te parlais tout à l’heure, signée Willy Hutch ; sur “Feeling for you”, c’est Gwen McRae, une chanteuse anglaise, qu’on a varispeedée : elle en prend un faux côté Michael Jackson, au grand dam des Anglais, qui nous ont traité de sacrilèges. Sur “NuLife”, c’est un sample d’un groupe inconnu, les Dynamic Corvettes (!), prélevé sur une compile, une face B “unreleased” d’un obscur 45 tours... Là, la galère a été de retrouver les producteurs : la boîte qui avait sorti la compile n’avait publié qu’un disque avant de fermer boutique, les indications de date et d’auteur étaient erronées, bref il a fallu plus de quatre mois pour retrouver à qui revenait quoi.
Cela dit, les erreurs arrivent aussi aux plus grandes structures : sur “Cassius 99”, c’est carrément un sample de Donna Summer qu’on a choisi : “Love is just a breath away”... C’est un vieux morceau, que j’adorais, j’étais tout jeunot à l’époque, je rêvais de bosser avec Quincy Jones, un pur fantasme. C’est fait, par procuration ! Je devais avoir trop fumé le jour où on a rempli les paperasses, parce que j’ai déclaré un autre titre du même disque, qu’on n’a absolument pas samplé. Tout cela est parti, avec une cassette de “Cassius 99”, chez les Américains... qui ont écouté, donné leur accord et tout ça. C’est seulement quelques mois après qu’ils se sont aperçus que le titre que je leur avais donné n’était pas du tout celui effectivement samplé ! Mais il était trop tard : tout était signé, tant pis pour eux ! (...)
http://fernould.club.fr/cassius.html
interview de boom bass, 1/2 cassius:
(...) Ça, c’est un point très important, un conseil plutôt business : quand on fait de la musique professionnellement en indépendant, au niveau des sociétés, il faut absolument séparer le côté “production” du côté “édition”. On me l’avait dit à l’époque où ça a commencé à devenir sérieux pour moi, mais j’avais reculé : c’est déjà assez galère et compliqué comme ça de monter une boîte, alors deux... Pourquoi cette séparation ? Parce que l’éditeur reçoit de la SACEM 1/3 des droits d’auteur afférents aux titres qu’il édite, mais il n’a, en pratique, rien à dépenser... Il peut faire un peu de tour support, aider financièrement l’artiste le cas échéant, mais ses dépenses sont minimes comparées à ce que doit avancer la maison de production, qui, elle, finance presque tout ce qui aide à concrétiser un disque : les avances, les séances de studio, les salaires des musiciens, la conception/fabrication des CD, bref beaucoup d’argent. Sans être pessimiste, si il y a des problèmes de quelque ordre que ce soit, ventes trop faibles, mauvaise gestion, etc., ce sera forcément la boîte de production qui se plantera en premier. Si elle n’est pas distincte de la structure d’édition, elle l’entraîne avec elle dans sa chute, ce qui est idiot : tu perds tous tes droits d’édition, quelqu’un te les rachète pour pas grand-chose lors de la liquidation, alors que si tu les abrites dans une coquille “à part”, ils ne sont pas touchés, et te suivent toute ta vie... C’est bien pour cette raison que les éditeurs essaient toujours de récupérer un max de titres ! En plus, souvent, ils ne veulent jamais te filer de blé quand ça ne marche pas... C’est un peu comme la banque, on ne prête qu’aux riches !
Pendant qu’on dealait l’album, on a fait quelques corrections, notamment au Labomatic. Et après, il a fallu s’occuper des samples...
Comment ça ?
Se mettre à jour vis-à-vis des droits d’auteur pour tous les échantillons que nous avions prélevés ici et là dans des vieux disques. Il a fallu décaler la sortie de l’album à cause de ces problèmes administratifs... Au final, il est sorti presque un an après son enregistrement !
On n’avait pas pensé à “clearer” les samples, en fait on s’en foutait un peu quand on était dans l’underground. Mais quand on passe à une sortie mondiale, il n’est pas possible de conserver cette attitude... Alors on s’est lancés ! Entre le moment où on envoie la première lettre, la première réponse qui n’en est pas une, les détails, les deals, les contrats... ça prend des mois, réellement.
Certains “samplés” demandent sans complexe 80, voire 100% des droits du morceau dans lequel un sample de leur titre original est utilisé : c’est complètement surréaliste, et à terme, je pense que ça va condamner la créativité de ce type de musique. Ce sera à deux vitesses : si ce que tu fais est underground, tu feras ce que tu voudras dans ton coin, et tu passeras au travers des mailles du filet, mais si tu te trouves dans un cadre commercial standard, tu toucheras très peu de choses sur les titres où tu auras samplé de grands noms &endash; en fait, tu auras bossé pour eux ! En plus, ils ne s’arrêtent pas aux droits d’auteur : ils demandent aussi des points de production, comme si c’était une compile...
Comment avez-vous procédé ?
Sur les morceaux qu’on adore, on a “clearé” les samples, mais si tu comptes, ça ne fait que quatre morceaux du disque - dont les deux singles, jusqu’ici ! Les douze autres ont été composés “sans sample”, ou sans sample identifiable.
Peux-tu citer des samples que vous avez utilisés ?
Il n’y a aucun secret là-derrière : tout figure sur la pochette du CD ! Sur “Foxxy”, c’est la musique de film dont je te parlais tout à l’heure, signée Willy Hutch ; sur “Feeling for you”, c’est Gwen McRae, une chanteuse anglaise, qu’on a varispeedée : elle en prend un faux côté Michael Jackson, au grand dam des Anglais, qui nous ont traité de sacrilèges. Sur “NuLife”, c’est un sample d’un groupe inconnu, les Dynamic Corvettes (!), prélevé sur une compile, une face B “unreleased” d’un obscur 45 tours... Là, la galère a été de retrouver les producteurs : la boîte qui avait sorti la compile n’avait publié qu’un disque avant de fermer boutique, les indications de date et d’auteur étaient erronées, bref il a fallu plus de quatre mois pour retrouver à qui revenait quoi.
Cela dit, les erreurs arrivent aussi aux plus grandes structures : sur “Cassius 99”, c’est carrément un sample de Donna Summer qu’on a choisi : “Love is just a breath away”... C’est un vieux morceau, que j’adorais, j’étais tout jeunot à l’époque, je rêvais de bosser avec Quincy Jones, un pur fantasme. C’est fait, par procuration ! Je devais avoir trop fumé le jour où on a rempli les paperasses, parce que j’ai déclaré un autre titre du même disque, qu’on n’a absolument pas samplé. Tout cela est parti, avec une cassette de “Cassius 99”, chez les Américains... qui ont écouté, donné leur accord et tout ça. C’est seulement quelques mois après qu’ils se sont aperçus que le titre que je leur avais donné n’était pas du tout celui effectivement samplé ! Mais il était trop tard : tout était signé, tant pis pour eux ! (...)
http://fernould.club.fr/cassius.html
position.on.off
4618
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
11 Posté le 22/03/2007 à 02:17:08
[quote]si le sample fait plus de 10s, ou plus de 10 notes, et que le titre est reconnaissable, il faut en plus verser des droits d'auteur ...
[img]
archi faux
si tu samples un accord, une note tu n'a rien à dire
si tu samples une mélodie (donc à partir de deux notes) tu dois le déclarer
apres si c'est pas reconnaissable tu peux prendre le risque de ne pas le déclarer, et même si c reconnaissable si c des petites quantités peu de chance de se faire attaquer
ensuite le sampling c une négociation, mais soit sûr que l'auteur, l'interprête et le producteur touche de l'argent au passage
[img]
archi faux
si tu samples un accord, une note tu n'a rien à dire
si tu samples une mélodie (donc à partir de deux notes) tu dois le déclarer
apres si c'est pas reconnaissable tu peux prendre le risque de ne pas le déclarer, et même si c reconnaissable si c des petites quantités peu de chance de se faire attaquer
ensuite le sampling c une négociation, mais soit sûr que l'auteur, l'interprête et le producteur touche de l'argent au passage
Docteurnon
2533
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 22 ans
12 Posté le 22/03/2007 à 09:57:26
Citation : archi faux
Citation : si le sample fait plus de 10s, ou plus de 10 notes
Citation : si tu samples un accord, une note tu n'a rien à dire
si tu samples une mélodie (donc à partir de deux notes) tu dois le déclarer
;) sans faire de polémique, je crois, qu'à la formulation près, on dit la même chose ...
je croyais qu'une mélodie à la sacem c'était 10 notes ...
Xochitl
3660
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
13 Posté le 22/03/2007 à 13:03:14
2 notes une mélodie copyrighté? On arrête tout de suite de faire de la musique!
Merci pour les réponses, mais ça ne répond pas à mes interrogations.
En fait, nous n'utilisons pas de samples de musique mais de documentaires chopés sur la télé, la radio, internet ou autre...
Merci pour les réponses, mais ça ne répond pas à mes interrogations.
En fait, nous n'utilisons pas de samples de musique mais de documentaires chopés sur la télé, la radio, internet ou autre...
position.on.off
4618
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
14 Posté le 22/03/2007 à 13:04:30
2 notes c'est une mélodie
position.on.off
4618
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
15 Posté le 22/03/2007 à 13:05:41
Je parlais pas de l'utilisation de deux notes en général dans un morceaux mais dans le cas précis ou tu samples
si tu samples une suite d'accords ou de notes tu es susceptible de déclarer ton sample
si tu samples une suite d'accords ou de notes tu es susceptible de déclarer ton sample
position.on.off
4618
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
16 Posté le 22/03/2007 à 13:07:35
Citation : En fait, nous n'utilisons pas de samples de musique mais de documentaires chopés sur la télé, la radio, internet ou autre...
si c'est des sons de "bruits d'ambiance" d'animaux, de rue, ce genre de chose, je pense que tu n'as rien à déclarer
en revanche en principe si ça concerne des mélodies ou du textes, tu dois déclarer (je dis en principe)
Xochitl
3660
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
17 Posté le 22/03/2007 à 13:08:19
Finalement, à lire tout ça, vu que nous sommes dans la perspective d'une autoprod et, au mieux, une distribution petite ou moyenne, je peux m'en moquer. On ne risque pas de passer dans un supermarché! Tant pis pour nous!
Xochitl
3660
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
18 Posté le 22/03/2007 à 13:09:49
Position.on.off > C'est du genre "interviews"/"actualités"/extraits de film.
Anonyme
110
19 Posté le 26/03/2007 à 15:25:29
Citation : En fait, nous n'utilisons pas de samples de musique mais de documentaires chopés sur la télé, la radio, internet ou autre...
J'ai la même utilisation des samples (dans un style très différent du tien), et, renseignements pris, le copyright concerne tout autant un texte qu'une mélodie. Sur Myspace j'ai échangé quelques avis avec Mr Untel, un DJ lounge house assez bien placé pour faire figure d'expert (cf son utlisation de la bande son de vieux films français) : pas de doute possible, soit on déclare et négocie avec les propriétaires des droits, soit on les rachète carrément. Tant qu'on fait les quéquets sur Myspace ou AF, pas de probleme, s'il y a des sous au programme il faut raquer (et parfois se faire racketter !). Différents DJ se sont fait un nom comme ça ; à la sortie pas un radis de bénéfice (droits exorbitants, procès perdus, même combat), mais étant devenus "célèbres", "le plus dur était fait"....
Samplez bien !
crazymoog
1418
AFicionado·a
Membre depuis 19 ans
20 Posté le 27/09/2009 à 11:48:40
MSG pour Xou92
Bonjour,
dit m'en un peu plus sur ta demande, combien êtes vous déjà,
quel instrumentiste cherche tu et ceux qui existent déjà.
Quelle est la moyenne d'age,
une adresse pour écouter des previews.
Sinon why not ?!?!
Alan
[ Dernière édition du message le 27/09/2009 à 11:52:41 ]
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